Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dieu n’exclut personne

L’inclusion a été au cœur de la dernière audience jubilaire de cette année de la miséricorde, ce samedi 12 novembre 2016, place Saint-Pierre. Dans sa catéchèse, le Pape François a rappelé, alors que l’Église célèbre ce weekend le jubilé des exclus, que « Dieu, dans son dessein d’amour, ne veut exclure personne, mais veut inclure tout le monde. » Cela passe notamment par le baptême, mais aussi par la miséricorde « qui est cette façon d’agir, ce style avec lequel nous cherchons à inclure les autres dans notre vie, évitant de nous renfermer sur nous-mêmes et dans nos sécurités égoïstes. »

JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA MISÉRICORDE

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE JUBILAIRE

Samedi, 12 novembre 2016
c
ondensé


Frères et Sœurs, aujourd’hui je voudrais parler d’un aspect particulier de la miséricorde : Dieu n’exclut personne de son dessein d’amour : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau ».  Personne n’est exclu de cet appel parce que la mission de Jésus est celle de révéler à chacun l’amour du Père. Nous, nous devons ouvrir notre cœur, nous fier à Jésus et accueillir son message d’amour qui nous fait entrer dans le mystère du salut. 

L’inclusion se manifeste en ouvrant nos bras pour accueillir sans exclure, sans classifier les autres sur la base de la condition sociale, de la langue, de la race, de la culture, de la religion : devant nous, il n’y a que la personne à aimer comme Dieu l’aime. Que de personnes fatiguées et oppressées rencontrons-nous en chemin ! Notre cœur est-il miséricordieux envers elles, comme celui de Jésus ?

Respectant pleinement la liberté de chaque personne, de chaque communauté, de chaque peuple, il appelle tout le monde à former une famille de frères et sœurs, dans la justice, la solidarité et la paix, et à faire partie de l’Église qui est le corps du Christ. Sur la Croix, Jésus ouvre grand ses bras, n’excluant personne de sa miséricorde et proposant à chacun le pardon. Mais nous avons tous besoin de rencontrer des frères qui nous aident à  trouver Jésus et accueillir le don qu’il nous fait.

Jésus a ouvert les bras sur la croix pour accueillir tous ceux qui avaient besoin d’être soulagés. Nous aussi ayons le cœur miséricordieux. Ouvrons-le aux personnes que nous rencontrons et qui ont besoin de nous : soyons les instruments de la miséricorde du Père.

Que Dieu vous bénisse !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

douzième et dernier vendredi de la Miséricorde

11-11-2016 source : Radio Vatican

Ce vendredi après-midi, vers 15h30, le Pape s’est rendu dans le quartier de Ponte di Nona, à l’est de Rome. Dans un appartement, le Pape a rencontré sept familles, toutes formées de jeunes qui ont quitté le ministère au cours de ces dernières années.

Le Pape a voulu offrir un signe de proximité et d’affection à ces jeunes qui ont assumé un choix souvent non partagé par leurs confrères prêtres, et par leurs proches. Après différentes années dédiées au ministère presbytéral, dans les paroisses, il est arrivé que la solitude, l’incompréhension, la fatigue face au grand engagement de responsabilité pastorales ait mis en crise le choix initial. Se sont donc succédés des mois et des années d’incertitudes et de doutes qui ont porté souvent à retenir d’avoir accompli le mauvais choix. D’où la décision de laisser le presbytérat, et de former une famille.

Parmi ces sept jeunes ayant quitté la prêtrise, figurent quatre anciens curés de diverses paroisses de Rome, les trois autres jeunes provenant de Madrid, d’Amérique latine et de Sicile.

L’entrée du Pape dans l’appartement a été marqué par un grand enthousiasme : les enfants se sont regroupés autour du Pape pour l’embrasser, pendant que les parents n’ont pas retenu leur émotion. La visite du Saint-Père a été très appréciée par toutes les personnes présentes, qui n’ont pas senti un jugement du Pape sur leur choix, mais sa proximité et l’affection de sa présence. Le temps est passé vite : le Pape a écouté leurs histoires et a suivi avec attention les considérations qui lui étaient faites concernant les développements des procédures juridiques pour ces différents cas. Il les a tous assurés de son amitié et de son attention.

De cette façon, une nouvelle fois, le Pape a voulu donner un signe de miséricorde à ceux qui vivent une situation de malaise spirituel et matériel, en mettant en évidence l’exigence que personne ne se sente privé de l’amour et de la solidarité des pasteurs. La visite s’est conclue vers 17h20. Puis le Pape est retourné au Vatican.

Le dernier « Vendredi de la Miséricorde »

Cette visite d’aujourd’hui conclut le cycle des « Vendredi de la Miséricorde », ces 12 visites « aux périphéries » que le Pape avait prévu d’accomplir durant l’Année jubilaire. Lire la suite →

L’amour chrétien ne se théorise pas, il se vit concrètement

L’amour chrétien n’a pas à être théorisé, ni intellectualisé, ni idéologisé : il doit se vivre concrètement par les œuvres de miséricorde, a dit le pape François lors de la messe du 11 novembre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

marie-nous-presente-en-jesus-son-amour-incarne
Marie nous présente en Jésus son amour incarné

A partir des lectures du jour, il a médité sur « le critère de l’amour chrétien » qui est « l’incarnation du Verbe ». « Celui qui dit que l’amour est autre chose, c’est l’antichrist!»

« Un amour qui ne reconnaît pas que Jésus est venu dans la chair (…) n’est pas l’amour que Dieu nous commande. C’est un amour mondain, c’est un amour philosophique, c’est un amour abstrait, c’est un amour amoindri, c’est un amour ‘soft’ ».

Le chrétien doit chercher à « aimer comme a aimé Jésus ; aimer comme nous a enseigné Jésus ; aimer à l’exemple de Jésus ; aimer en marchant sur le chemin de Jésus ».

Celui qui ignore cette « doctrine de la chair » ne « possède pas Dieu », comme l’explique saint Jean dans la première lecture : « Quiconque va trop loin et ne se tient pas à l’enseignement du Christ, celui-là se sépare de Dieu » (2 Jn 1a. 4-9). C’est de ce « trop loin » que naissent toutes les idéologies : « les idéologies sur l’amour, les idéologies sur l’Église, les idéologies qui enlèvent à l’Église la Chair du Christ. Ces idéologies décharnent l’Église ! ‘oui, je suis catholique ; oui je suis chrétien ; j’aime tout le monde d’un amour universel’… Mais c’est tellement éthéré ! ».

Au contraire l’amour chrétien « est un amour concret » qui se décline « avec les œuvres de miséricorde ». Ainsi, « l’unique façon d’aimer comme a aimé Jésus est de sortir continuellement de son égoïsme et d’aller au service des autres ». Car « le chemin de Jésus est de donner la vie ».

Celui qui veut aimer différemment qu’en donnant la vie, « aime idéologiquement ». Ces « théories, ces idéologies, ces propositions de religiosité qui suppriment la chair au Christ (…) ruinent la communauté, ruinent l’Église. Si nous commençons à théoriser sur l’amour (…) nous arriverons à un Dieu sans Christ, à un Christ sans Église et à une Église sans peuple ».

Le pape François souhaite aux chrétiens de ne vivre « jamais – jamais ! » d’amour abstrait. « Demandons cette grâce de ne pas aller trop loin et de ne pas entrer dans ce processus – qui peut-être séduit tant de gens – d’intellectualiser, d’idéologiser cet amour, en décharnant l’Église, en décharnant l’amour chrétien. »