Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Il est terrible d’invoquer le nom de Dieu pour la violence et le terrorisme

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la miséricorde qui unit

Le Pape François a reçu ce jeudi matin, 3 novembre, dans la salle Clémentine du Vatican, 200 personnes de plusieurs religions dont une délégation du conseil français du culte musulman. Une audience interreligieuse au cours de laquelle le Pape est revenu sur le sens de la miséricorde, qui est familier à toutes les traditions religieuses.

«Le mystère de la miséricorde n’est pas à célébrer seulement par des paroles, mais surtout par des œuvres, avec un style de vie réellement miséricordieux, fait d’amour désintéressé, service fraternel, de partage sincère.»

C’est le style auquel sont appelées les religions pour être, particulièrement ces temps-ci, des messagères de paix et instrument de communion, pour proclamer, à l’inverse de ceux qui alimentent les affrontements, les divisions et les fermetures, qu’aujourd’hui est un temps de fraternité. Par conséquent, «il est important de chercher la rencontre entre nous.»

La miséricorde dans chaque tradition religieuse

Ce qui est plaisant à Dieu est un devoir urgent, en réponse non seulement aux nécessités d’aujourd’hui, mais surtout à l’appel à l’amour qui anime chaque expression religieuse authentique.

«Le thème de la miséricorde est familier à de nombreuses traditions religieuses et culturelles, où la compassion et la non-violence sont essentielles et indiquent le chemin de la vie.»

Au cœur de chaque tradition authentiquement religieuse réside un appel : «celui de s’agenouiller avec compassion et tendresse vers l’humanité faible et nécessiteuse, mais aussi se faire proche de ceux qui vivent des situations de maladie, de handicap, de pauvreté, d’injustice, ceux qui subissent les conséquences des conflits et des migrations.»

L’âme vraiment religieuse est celle qui repousse la tentation d’imposer avec la force, qui refuse de marchander la vie humaine et qui voit dans les autres des frères et non des numéros.

Contre le repli sur soi-même
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l’espérance de la Résurrection

Le Pape François a présidé ce mercredi après-midi, 2 novembre 2016, la messe de commémoration des fidèles défunts au cimetière romain de Prima Porta (appelé aussi le cimetière de Flaminio), au nord de Rome. C’est la première fois qu’il se rendait dans ce cimetière, après s’être rendu les années précédentes, pour cette même commémoration liturgique, au cimetière du Verano. Devant quelques centaines de personnes, dont la maire de Rome Virginia Raggi, le Pape François a développé, lors d’une courte homélie, une réflexion sur le lien paradoxal entre tristesse et espérance qui marque le souvenir de nos défunts.

«La commémoration des défunts a un double sens : un sens de tristesse. Le cimetière est triste. Il nous rappelle la mort de nos proches, et notre propre mort. Mais dans cette tristesse nous portons des fleurs comme un signe d’espérance, et même comme un signe de fête. La tristesse se mélange avec l’espérance.»

Le Pape a donc orienté son homélie autour de cette espérance, de cette confiance en la Résurrection, en s’appuyant sur la première Lecture tirée du chapitre 25 du Livre de Job :

«Job était dans l’obscurité, il était au seuil de sa mort. Mais à ce moment-là d’angoisse, de douleur, de souffrance, Job proclame l’espérance : ‘Je sais, moi, que mon libérateur est vivant, et qu’à la fin il se dressera sur la poussière des morts; avec mon corps, je me tiendrai debout, et de mes yeux de chair, je verrai Dieu. Moi-même, je le verrai, et quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera pas’.»

«Tous, nous ferons ce chemin. Tôt ou tard, avec plus ou moins de douleur, nous ferons ce chemin. C’est Jésus qui a fait le premier ce chemin et qui a ouvert la Porte, sur la Croix, pour que nous puissions entrer, là où nous pourrons contempler Dieu. Il faut donc vivre avec la mémoire du passé, de nos proches qui sont décédés, mais aussi la mémoire du futur.»

Après cette célébration, le Pape est retourné au Vatican, pour se recueillir en privé, dans la crypte de la basilique vaticane, sur les tombes des papes défunts.

messe de Toussaint avec les catholiques de Suède

Aucune messe publique n’était prévue à l’origine pour ce 17e voyage apostolique, qui se voulait avant tout œcuménique. Mais devant l’insistance des fidèles, le Pape a décidé de prolonger son séjour, afin de célébrer la Solennité de la Toussaint avec les catholiques de Suède. Les fidèles sont donc venus de tout le pays pour l’occasion ; répartis dans les gradins du stade de Malmö, – d’ailleurs guère propice ou adapté pour l’occasion-, emmitouflés dans leurs manteaux, mais vibrants d’enthousiasme, participant avec ferveur à l’Eucharistie.

Dans ce stade, des visages différents, -asiatiques, africains, européens-, des mains brandissant des drapeaux du monde entier. Car c’est cela, l’Église catholique de Suède : une communauté constituée en grande majorité d’immigrés, jeune, vivante, et où les vocations fleurissent. Un fait notable et surprenant, alors que l’Église luthérienne suédoise accuse quant à elle une véritable désaffection de ses fidèles. A la suite de St Jean-Paul II, venu dans le pays en 1989, François vient donc à la rencontre d’une Église très minoritaire, mais en plein renouveau, après des siècles d’oppression.

Dans son homélie, François a expliqué que la Toussaint était par excellence la fête de la sainteté, une sainteté vécue souvent au milieu d’une existence simple et cachée. Cette sainteté qui, parfois ne se manifeste pas dans de grandes œuvres ou dans des succès extraordinaires, mais qui sait vivre fidèlement et chaque jour les exigences du baptême.

Les saints sont réellement heureux

Mais s’il y a quelque chose qui caractérise les saints, selon le Pape, c’est qu’ils sont réellement heureux. Ils ont trouvé le secret de ce bonheur authentique, niché au fond de l’âme et qui a sa source dans l’amour de Dieu. Les béatitudes sont leur chemin, leur but, leur patrie. Les béatitudes sont le chemin de vie que le Seigneur nous enseigne, pour que nous suivions ses traces. Ces béatitudes, que l’Évangile de Saint Matthieu rapporte ce dimanche  sont le profil du Christ et, par conséquent, du chrétien a expliqué le Pape. François a souhaité mettre en avant une béatitude particulière :« Bienheureux les doux ». Cette douceur est le portrait spirituel de Jésus, cela nous révèle la richesse de son amour. La douceur est une manière d’être et de vivre qui nous rapproche de Jésus et nous unit entre nous ; elle nous permet de laisser de côté tout ce qui nous divise et nous oppose.

Le Pape a aussi rendu hommage à deux saintes de la Suède, Sainte Marie Elisabeth Hesselblad, canonisée récemment, et sainte Brigitte, Brigitte Vadstena, co-patronne de l’Europe. Elles ont prié et travaillé pour resserrer les liens d’unité et de communion entre les chrétiens. «Un signe très éloquent est que ce soit ici, dans votre pays, caractérisé par la cohabitation entre des populations très diverses, que nous sommes en train de commémorer ensemble le cinquième centenaire de la Réforme.»

Six « nouvelles béatitudes »

Les béatitudes sont de quelque manière la carte d’identité du chrétien, qui l’identifie comme disciple de Jésus a encore souligne le Saint-Père. Et voici six « nouvelles béatitudes» pour vivre les souffrances et les angoisses de notre époque avec un esprit renouvelé: « Bienheureux ceux qui supportent avec foi les maux que d’autres leur infligent et pardonnent du fond du cœur ; bienheureux ceux qui regardent dans les yeux les rejetés et les marginalisés en leur manifestant de la proximité ; bienheureux ceux qui reconnaissent Dieu dans chaque personne et luttent pour que d’autres le découvrent aussi ; bienheureux ceux qui protègent et sauvegardent la maison commune ; bienheureux ceux qui renoncent à leur propre bien-être pour le bien d’autrui ; bienheureux ceux qui prient et travaillent pour la pleine communion des chrétiens… ils sont tous porteurs de la miséricorde et de la tendresse de Dieu, et ils recevront certainement de lui la récompense méritée». 

L’appel à la sainteté est pour tous et il faut le recevoir du Seigneur avec un esprit de foi. Pour cela, les saints nous encouragent par leur vie et intercèdent auprès de Dieu. A Marie, « Reine de tous les saints, » nous confions nos intentions et le dialogue à la recherche de la pleine communion de tous les chrétiens, pour que nous soyons bénis dans nos efforts et parvenions à la sainteté dans l’unité.

Texte intégral de l’homélie du Pape :
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