Méditation pour nous préparer à l’Assomption
Pourquoi le retour ? Parce que nous avons la conviction, que nous voudrions voir démentie par les faits (comme elle l’est, heureusement, dans plusieurs cas), qu’aujourd’hui, même les bons, même les fidèles, même ceux qui sont consacrés au Seigneur, prient moins qu’autrefois. Disant cela nous croyons de Notre devoir d’en donner la preuve et d’en dire le pourquoi. Mais nous ne nous acquitterons pas maintenant de ce devoir. Cela exigerait un très long discours. Nous invitons plutôt chacun de vous à faire lui-même cette enquête: Est-ce qu’on prie aujourd’hui ? L’homme moderne sait-il prier? En sent-il l’obligation? En sent-il le besoin? Et même le chrétien a-t-il la facilité, le goût et le besoin de l’oraison? A-t-il toujours l’affection de ces formes de prière, que la piété de l’Église, tout en ne les déclarant pas officielles, a tant enseignées et recommandées, comme le chapelet, le Chemin de Croix etc…. et spécialement la méditation, l’adoration du Saint-Sacrement, l’examen de conscience et la lecture spirituelle ?
Rite et Mystère
Personne ne voudra attribuer à la liturgie la diminution de la prière personnelle et surtout de la vie spirituelle, de la vie intérieure, de la « piété » comprise comme expression du don de l’Esprit-Saint par lequel nous nous adressons à Dieu, dans l’intimité du cœur, avec le nom familier et profond de Père (cf. Romains 8, 15-16), à la liturgie, c’est-à-dire à la célébration communautaire et ecclésiale de la Parole de Dieu et des mystères de la Rédemption. Cette liturgie qui, grâce à un intense et vaste mouvement religieux, a été couronnée et même canonisée par le récent Concile, a assumé un progrès, une dignité, une accessibilité et une participation dans la conscience et la vie spirituelle du Peuple de Dieu. Nous souhaitons qu’elle en assume davantage dans le proche avenir.
La liturgie possède, en sa primauté, la plénitude, et de par elle-même, une efficacité que nous devons tous reconnaître et promouvoir. Mais la liturgie, de par sa nature publique et officielle dans l’Église, ne remplace ni n’appauvrit la religion personnelle. La liturgie n’est pas uniquement un rite. C’est un mystère. Et, comme telle, elle exige l’adhésion consciente et fervente de ceux qui y prennent part. Elle suppose la foi, l’espérance et la charité, et bien d’autres vertus et sentiments, actes et conditions comme l’humilité, le repentir, le pardon des offenses, l’intention, l’attention, l’expression intérieure et vocale qui disposent le fidèle à se plonger dans la Réalité divine que la célébration liturgique rend présente et opérante.
La religion personnelle, selon les possibilités de chacun, est une condition indispensable à la participation liturgique authentique et consciente. De plus elle est le fruit, la conséquence de cette participation qui vise justement à sanctifier les âmes et à corroborer en elles le sens de l’union avec Dieu, avec le Christ, avec l’Église et avec les frères de l’humanité entière. Lire la suite →