Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

lutte contre la traite des personnes

Le Pape François s’est adressé ce lundi 7 novembre dans la matinée aux quelques 130 participants à la IIe Assemblée du réseau européen contre la traite des personnes. Cette rencontre, qui s’est ouvert ce dimanche, se tient à Rome jusqu’au 12 novembre sur le thème : « Mettre fin au trafic commence avec nous ». Le Saint-Père, particulièrement sensible à cette question douloureuse, a une nouvelle fois condamné la traites des êtres humains, interpellant les responsables politiques et économiques mais aussi l’opinion publique.

La traite des êtres humains est aujourd’hui dans le monde « l’une des plaies les plus douloureuses ». C’est en ces termes que le Pape François s’insurge une fois de plus contre un phénomène qu’il n’a eu de cesse de condamner depuis le début de son pontificat. « Cette forme moderne d’esclavage » représente à ses yeux une violation de « la dignité, don de Dieu, de tant de frères et sœurs ». Elle constitue « un véritable crime contre l’humanité ». Une accusation déjà portée par le Saint-Père notamment en juin dernier devant une centaine de magistrats du monde entier réunis au Vatican.

Tout en reconnaissant que beaucoup a été fait pour mettre en lumière « la gravité et l’expansion de ce phénomène », le Pape rappelle que de nombreux efforts restent à faire pour sensibiliser davantage l’opinion publique et pour mieux coordonner l’action des gouvernements, des autorités judiciaires et législatives ainsi que des acteurs sociaux. « L’un des défis importants dans ce travail de sensibilisation, d’éducation et de coordination, c’est de combattre une certaine indifférence voire une complicité (de la part de nombreuses personnes) alors que des intérêts économiques puissants et des réseaux criminels sont à l’œuvre ». Le Saint-Père salue ainsi « les efforts énormes et souvent silencieux » des congrégations religieuses, en particulier féminines, dans l’accompagnement des victimes. Et il invite en cette année sainte, comme le bon samaritain, à panser les nombreuses plaies présentes dans notre monde avec le baume de la miséricorde.

La résurrection est le fondement de la foi chrétienne

Après la messe de ce dimanche 6 novembre à l’occasion du Jubilé des prisonniers, le Pape François a lancé un appel pour l’amélioration des condition de vie dans les prisons lors de l’Angélus, pour que la dignité humaine des détenus soit pleinement respectée. Le Saint-Père a aussi invité à réfléchir à une justice pénale qui ne soit pas seulement une justice punitive, «mais (une justice) ouverte à l’espérance et à la possibilité de réinsérer le criminel dans la société». «Je soumets à la considération des autorités civiles compétentes, la possibilité de faire un acte de clémence à l’égard des détenus» qui pourraient bénéficier d’une telle réintégration, en cette Année de la miséricorde.

Un appel pour le climat avant la COP22

À propos de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat, vendredi 4 novembre 2016 dernier, «cet important pas en avant démontre que l’humanité a la capacité de collaborer pour la sauvegarde de la création, de mettre l’économie au service des personnes et pour construire la paix et la justiceDemain commence à Marrakech un nouvelle session de la Conférence sur le climat… Que tout ce processus soit guidé par la prise de conscience de notre responsabilité pour les soins de la maison commune». La COP22 s’ouvre ce lundi 7 novembre jusqu’au 18 novembre 2016.

Le mystère de la résurrection des morts

Lors de la prière de l’Angélus, le Pape a invité à réfléchir au mystère de la résurrection des morts, quelques jours après la Toussaint et la Commémoration des morts. «La résurrection est le fondement de la foi chrétienne.»  «S’il n’y avait aucune référence au paradis et à la vie éternelle, le christianisme serait seulement une éthique, une philosophie de vie» a rappelé le Saint-Père, alors que « le message de la foi chrétienne vient du ciel, est révélé par Dieu.. Croire en la résurrection est essentielle, afin que chaque grand acte d’amour chrétien ne soit pas éphémère et une fin en soi mais qu’il devienne un graine destinée à fleurir dans le jardin de Dieu, et à produire le fruit de la vie éternelle.»

Béatifications en Albanie

Le Pape est aussi revenue sur la béatification ce samedi 5 novembre 2016 de 38 martyrs, en Albanie, à Scutari, victimes de la persécution du régime communiste. Parmi eux, deux évêques et de nombreux prêtres et religieux, un séminariste et des laïcs. «Ils ont préféré subir la prison, la torture et enfin la mort pour rester fidèle au Christ et à l’Église.»

06-11-2016 source : Radio Vatican

terre, toit et travail

« Les trois T (terre, toit et travail), votre cri que je fais mien, a quelque chose d’une intelligence humble mais en même temps, forte et saine » : le Pape François recevait ce samedi 5 novembre 2016 en fin d’après-midi dans la salle Paul VI les participants de la Troisième rencontre mondiale des mouvements populaires. Il a salué le travail mené par ces centaines d’organisations et d’associations à travers le monde en faveur d’un « projet-pont des peuples face au projet-mur de l’argent ». Dans une dénonciation sans concession de la corruption de l’argent sur les âmes, le Pape a donné certains conseils à ceux qu’il appelle « les poètes sociaux ».

S’il y a quelque chose qui menace la lente maturation du travail initié par les mouvements populaires, c’est l’argent qui « gouverne » avec « le fouet de la peur, de l’inégalité, de la violence économique, sociale, culturelle et militaire qui engendre encore plus de violence dans une spirale descendante qui ne semble jamais finir ». L’argent est « le terrorisme de base qui émane du contrôle global de l’argent sur la terre et attente à l’humanité entière ». Il ne faut pas se tromper d’ennemi selon lui, car « aucun peuple, aucune religion n’est terroriste. »

Cette peur que nous éprouvons malgré tout, nous pousse à commettre des massacres, à entretenir l’injustice ou à opprimer. Cette peur insidieuse poussent même « les citoyens qui conservent encore quelques droits » à bâtir « des murs physiques ou sociaux » qui leur procurent une fausse sécurité. C’est ainsi que l’on se retrouve avec d’un côté, « des citoyens emmurés et terrorisés », et de l’autre, « des exclus, des bannis, plus terrorisés que jamais ». Mais le Pape ne désespère pas : « tous les murs tombent. Ne nous laissons pas duper. »

Les mouvements populaires qui agissent sur le terrain, faisant comme Jésus qui guérit la main atrophiée d’un homme, prennent des risques. Le Pape les a ainsi salués, soulignant qu’il n’y a pas « de plus grand amour que de donner la vie ». Ces hommes et ces femmes qui risquent donc parfois leur vie, montrent clairement « que nous devons aider pour que le monde guérisse de son atrophie morale », non pas avec la croissance économique ou les avancées techniques, mais avec le « développement de l’être humain dans son intégralité. »

Or, nous vivons dans un monde qui semble avoir perdu le sens des priorités. « Qu’arrive-t-il au monde d’aujourd’hui où, quand une banque fait faillite, des sommes scandaleuses  apparaissent immédiatement pour la sauver alors que quand c’est l’humanité qui fait faillite, il n’y a pas une once de ces sommes pour sauver les frères qui souffrent tant ? ». Encore une fois, c’est « la peur » qui « endurcit le cœur » et qui « se transforme en cruauté aveugle qui nie voir le sang, la douleur et le visage de l’autre » qui en est responsable.

Ce problème est mondial. « Nul ne devrait être obligé de fuir sa patrie ». Or le mal est double. D’une part il y a les souffrances qui poussent au départ, d’autre part il y a celles que l’on rencontre sur le chemin de l’exil : les trafiquants d’êtres humains. Le mal est même triple quand, dans le pays d’accueil, on se trouve exploité ou méprisé.

Les mouvements populaires menacés par la corruption
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