Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’Église vit de l’Eucharistie

L’Église vit de l’Eucharistie

La Fête du Saint-Sacrement (2e dimanche après la Pentecôte) a été instituée au Moyen-Age pour commémorer la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’eucharistie. Les processions de cette fête appelée naguère Fête-Dieu apparaissent à la fin du XIIIe siècle. Pendant la procession, le prêtre portait l’Eucharistie au milieu des rues pavoisées et tapissée de pétales de roses par les enfants.

« L’Église vit de l’Eucharistie, de la présence réelle du Seigneur qui se donne. L’Église naît et subsiste par le fait que le Seigneur se communique aux hommes, qu’il entre en communion avec eux et les amène ainsi à une communion entre eux ». Parce que la célébration eucharistique est une « rencontre entre l’Église d’autrefois et celle d’aujourd’hui, entre l’Église d’ici et celle d’ailleurs », la question de l’intercommunion doit être accueillie avec humilité et patience. « Ce n’est pas à nous de faire nous-même comme si l’unité existait là où elle n’existe pas. » Le Christ construit son Corps en réunissant les chrétiens dispersés en un seul pain, un seul Corps. « L’Église est un réseau de communions eucharistiques. Elle est communion du Seigneur avec nous ce qui crée en même temps la véritable communion des hommes entre eux. »

Parce que Jésus-Christ est le seul à pouvoir dire « Ceci est mon corps, ceci est mon sang »,  le prêtre ne parle pas en son nom mais représente l’Église qui l’a chargé de ce qu’elle a elle-même reçu. Le Christ peut nous faire participer à « l’acte d’amour éternel dans lequel il se donne à son Père de manière à ce que nous soyons donnés au Père avec lui et que le Christ nous soit donné ». En ce sens, l’Eucharistie est bien un sacrifice puisque nous sommes donnés à Dieu en Jésus-Christ et en même temps nous recevons le don de son amour.

Le culte eucharistique est une « école d’amour effectif envers le prochain ». Dans l’Eucharistie, on ne vénère pas seulement Dieu mais l’amour même. Enfin, communier veut dire entrer en communion avec Jésus-Christ et devenir avec lui, et par lui, capable de ressusciter. Si l’Église demande l’assistance à la messe dominicale, ce n’est pas par mesure arbitraire mais par « droit » du chrétien de prendre part à la communion pascale avec le Seigneur.

Citations extraites de « Dieu nous est proche » de Joseph Ratzinger Éd. Parole et Silence 2005

pour bien finir le mois de Marie

Notre mois de Marie touche à sa fin. Il nous était possible de le suivre avec Sœur Catherine Labouré (https://www.medaille-miraculeuse.fr/contact/mois-de-marie). Inspirons-nous aussi à cet effet du discours que le Pape émérite Benoît XVI a donné il y a sept ans lors d’une veillée mariale dans les jardins du Vatican.

Vierge Marie - Laurence OPLa Vierge de Nazareth fut choisie pour devenir la Mère du Rédempteur par l’opération de l’Esprit Saint:  dans son humilité, elle trouva grâce aux yeux de Dieu (cf. Lc 1, 30). En effet, dans le Nouveau Testament, nous voyons que la foi de Marie « attire », pour ainsi dire, le don de l’Esprit Saint. Avant tout dans la conception du Fils de Dieu, mystère que l’archange Gabriel lui-même explique ainsi:  « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1, 35). Immédiatement après, Marie alla aider Elizabeth, et voici que lorsqu’elle arrive chez elle et la salue, l’Esprit Saint fait tressaillir l’enfant dans le sein de sa parente âgée (cf. Lc 1, 44); et tout le dialogue entre les deux mères est inspiré par l’Esprit de Dieu, en particulier le cantique de louange avec lequel Marie exprime ses sentiments profonds, le Magnificat. Tout l’épisode de la naissance de Jésus et de sa prime enfance est guidé de façon presque palpable par l’Esprit Saint, même s’il n’est pas toujours nommé. Le cœur de Marie, en parfaite harmonie avec le Fils divin, est le temple de l’Esprit de vérité, où chaque parole et chaque événement sont conservés dans la foi, dans l’espérance et dans la charité (cf. Lc 2, 19.51).

Nous pouvons ainsi être certains que le très saint cœur de Jésus, pendant toute la période de sa vie cachée à Nazareth, a toujours trouvé dans le cœur immaculé de la Mère un « foyer » toujours ardent de prière et d’attention constante à la voix de l’Esprit. Ce qui eut lieu lors des Noces de Cana témoigne de cette harmonie particulière entre Mère et Fils pour rechercher la volonté de Dieu. Dans une situation chargée de symboles de l’alliance, tel que le banquet nuptial, la Vierge Marie intercède et provoque, pour ainsi dire, un signe de grâce surabondante:  le « bon vin », qui renvoie au mystère du Sang du Christ. Cela nous conduit directement au Calvaire, où Marie se tient sous la croix avec les autres femmes et avec l’apôtre Jean. La Mère et le disciple recueillent spirituellement le testament de Jésus:  ses dernières paroles et son dernier souffle, dans lequel Il commence à diffuser l’Esprit; et ils recueillent le cri silencieux de son Sang, entièrement versé pour nous (cf. Jn 19, 25-34). Marie savait d’où venait ce sang:  il s’était formé en elle par l’opération de l’Esprit Saint, et elle savait que cette même « puissance » créatrice aurait ressuscité Jésus, comme Il l’avait promis.

Ainsi, la foi de Marie soutint celle des disciples jusqu’à la rencontre avec le Seigneur ressuscité, et continua à les accompagner également après son Ascension au ciel, dans l’attente du « baptême  dans  l’Esprit Saint » (cf. Ac 1, 5). Lors de la Pentecôte, la Vierge Mère apparaît à nouveau comme Épouse de l’Esprit, pour une maternité universelle envers tous ceux qui sont engendrés par Dieu pour la foi dans le Christ. Voilà pourquoi Marie est, pour toutes les générations, l’image et le modèle de l’Église qui, avec l’Esprit, avance dans le temps en invoquant le retour glorieux du Christ:  « Viens, Seigneur Jésus » (cf. Ap 22, 17.20).

Chers amis, à l’école de Marie, nous apprenons nous aussi à reconnaître la présence de l’Esprit Saint dans notre vie, à écouter ses inspirations et à les suivre docilement. Celui-ci nous fait croître selon la plénitude du Christ, selon ces bons fruits que l’apôtre Paul énumère dans la Lettre aux Galates:  « Charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22). Je vous souhaite d’être emplis de ces dons et de marcher toujours avec Marie selon l’Esprit.

Veillée mariale pour la conclusion du  mois de mai dans les Jardins du Vatican
discours du Pape Benoît XVI, samedi 30 mai 2009

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accueillir la Parole de Dieu, l’apporter à tous

La Vierge Marie nous enseigne ce que signifie vivre dans l’Esprit Saint et ce que signifie accueillir la nouveauté de Dieu dans notre vie. Elle a conçu Jésus par l’opération de l’Esprit, et chaque chrétien, chacun de nous, est appelé à accueillir la Parole de Dieu, à accueillir Jésus en soi et à l’apporter à tous. Marie a invoqué l’Esprit avec les apôtres au cénacle : nous aussi, chaque fois que nous nous réunissons en prière, nous sommes soutenus par la présence spirituelle de la Mère de Jésus, pour recevoir le don de l’Esprit et avoir la force de témoigner de Jésus ressuscité. Je le dis de façon particulière à vous, qui aujourd’hui, avez reçu la confirmation : que Marie vous aide à être attentifs à ce que le Seigneur vous demande, et à vivre et marcher toujours selon l’Esprit Saint !

Pape François, Regina Coeli, Place Saint-Pierre,  28 avril 2013