Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’aridité des cœurs envers les plus pauvres

Le Pape François a poursuivi ce mercredi lors de l’audience générale Place Saint-Pierre à Rome son cycle de catéchèse consacrée, en cette année Sainte, à la miséricorde. Le Saint-Père qui commentait la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare, a développé une réflexion sur le lien entre pauvreté et miséricorde, mettant en garde contre l’aridité des cœurs vis-à-vis des plus pauvres.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 18 mai 2016
condensé

Frères et sœurs, aujourd’hui, je m’arrêterai à la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare. Celui-ci représente bien le cri silencieux des pauvres de tous les temps et la contradiction d’un monde où d’immenses richesses et ressources sont aux mains d’un petit nombre. Le riche sera condamné non pas pour ses richesses, mais parce qu’il a été incapable de ressentir de la compassion pour Lazare et de le secourir. La parabole met clairement en garde : la miséricorde de Dieu envers nous est liée à notre miséricorde envers le prochain ; quand celle-ci manque, celle de Dieu aussi ne trouve pas de place dans notre cœur fermé, elle ne peut y entrer.

Pour nous convertir, nous ne devons pas attendre des événements prodigieux, mais ouvrir notre cœur à la Parole de Dieu, qui nous appelle à aimer Dieu et notre prochain. Cette Parole peut faire revivre un cœur desséché et le guérir de son aveuglement. Le riche connaissait la Parole de Dieu, mais il ne l’a pas écoutée, il ne l’a pas accueillie dans son cœur. Aucun message ni messager ne pourront remplacer les pauvres que nous rencontrons, parce qu’en eux c’est Jésus qui vient à notre rencontre. Dans cette parabole est caché le mystère de notre salut, où le Christ unit la pauvreté à la miséricorde.

Que l’Esprit-Saint, qui nous a été donné à la Pentecôte, guérisse nos cœurs desséchés et les ouvre à toutes les personnes dans le besoin, que nous rencontrons sur notre route. Que Dieu vous bénisse !


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rechercher le pouvoir, l’argent et la vanité

La voie que montre Jésus est celle du service alors que souvent dans l’Église, on recherche le pouvoir, l’argent et la vanité. C’est le cœur de la réflexion du Pape François en ce mardi 17 mai 2016 lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Se basant sur la lecture du jour, le Pape rappelle que quand Jésus parle de service, ses disciples se demandent qui est le plus grand. « Jésus parle une langue d’humiliation, de mort, de rédemption et eux, parlent une langue de parvenus : qui ira le plus haut dans le pouvoir ? ».

Or « le plus grand est celui qui sert le plus, c’est celui qui est le plus au service des autres ; ce n’est pas celui qui se vante, qui recherche le pouvoir, l’argent, la vanité, l’orgueil. Non, ceux-ci ne sont pas grands ». Ce qui s’est passé avec les Apôtres, « c’est une histoire qui arrive chaque jour dans l’Église, dans chaque communauté. »

La première lecture, la lettre de saint Jacques, est aussi une mise en garde contre les passions que suscitent le pouvoir, les envies et les jalousies. Les bavardages qui salissent autrui et n’ont que pour objectif d’atteindre le pouvoir. Là aussi, cela se produit dans chaque institution ecclésiale, des paroisses aux diocèses. Or, Jésus est venu pour « servir » et non « pour être servi ».

« nous sommes tous tentés par ces choses, nous sommes tentés de détruire l’autre pour monter par-dessus. C’est une tentation mondaine qui divise et détruit l’Église. Ce n’est pas l’esprit de Jésus ». La grandeur des saints, c’est d’avoir su qu’ils étaient pécheurs, qu’ils étaient tentés par la mondanité en une sorte d’appel à la prise de conscience de nos faiblesses.

La miséricorde entre Christianisme et Islam

PAKISTAN – « La miséricorde dans le Christianisme et dans l’Islam » : tel est le titre d’un séminaire organisé à Lahore, à l’occasion de l’Année jubilaire, par le Conseil pour le Dialogue interreligieux au Pakistan, coordonné par le Père Francis Nadeem OFM Cap. et conduit par le responsable islamique soufi Pir Shafaat Rasool. L’événement a été centré sur les valeurs communes présentes dans le Christianisme et dans l’Islam.

Ainsi que cela a été communiqué à l’agence Fides par le Conseil, le Père Qaisar Feroz, l’un des responsables chrétiens intervenus, a cité différents passages de l’Ancien et du Nouveau Testament concernant la miséricorde, rappelant que « Dieu est miséricordieux et nous demande de l’être également ». Alors que l’on s’attarde trop souvent sur des faits qui « suscitent la haine et les différences, il existe un besoin désespéré de créer des situations de paix, de tolérance, de pardon et de miséricorde », ainsi « l’Année de la Miséricorde proclamée par le Pape François est d’une extrême importance pour le monde entier » et constitue « une invitation à construire la culture de la miséricorde, valeur commune à l’islam et au Christianisme. »

Pir Shafaat Rasool a ensuite décrit la perspective de l’islam en matière de miséricorde, citant de nombreux versets du coran. « Personne n’a le droit de convertir de force un croyant d’une autre religion ». « La miséricorde est le seul canal qui fait qu’un être humain embrasse une religion. » L’Islam et le Christianisme auraient une origine commune. « La miséricorde est le facteur clef dans les deux religions et en écoutant l’appel du Pape François, nous devons diffuser la miséricorde au sein de notre société. »

Les intervenants musulmans présents ont exprimé une grande satisfaction pour le geste du Pape François de célébrer en 2016 une Année de la Miséricorde, souhaitant que cela puisse servir à promouvoir l’harmonie interreligieuse et à extirper l’extrémisme des cœurs. « Nous continuerons à diffuser le message de la miséricorde au Pakistan, en espérant que la paix puisse prévaloir au sein de notre société ». Les participants ont approuvé à l’unanimité une résolution demandant aux responsables religieux, aux hommes politiques, aux éducateurs et à la presse de contribuer à promouvoir des valeurs telles que la miséricorde, le pardon et la tolérance, en faisant appel aux disciples de toutes les religions pour diffuser le message de paix et d’harmonie.