Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

annonce, intercession, espérance

Annonce, intercession, espérance : c’est la trilogie dans laquelle s’est concentrée l’homélie du Pape François, ce vendredi 22 avril 2016 lors de la messe célébrée à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, en ce jour qui marque le 43e anniversaire de la profession religieuse de Jorge Mario Bergoglio au sein de la Compagnie de Jésus ( et Pape depuis trois ans).

Le chrétien est une personne d’espérance, «qui espère que le Seigneur revienne». Il a à avoir le courage de l’annonce, comme les Apôtres qui ont témoigné de la Résurrection de Jésus, aussi au coût de leur vie.

La vie chrétienne a trois dimensions essentielles : «annonce, intercession, espérance». Sur les lectures du jour, le Saint Père a développé sa méditation sur cette trilogie qui doit distinguer la vie d’un croyant. Le cœur de l’annonce pour un chrétien, c’est que Jésus est mort et est ressuscité pour nous, pour notre salut.

Annoncer Jésus aussi au coût de la vie, comme le firent les Apôtres

«Jésus est vivant ! Ceci est l’annonce des Apôtres aux juifs et aux païens de leur temps, et cette annonce, ils l’ont témoigné aussi avec leur vie, avec leur sang».

«Quand Jean et Pierre ont été emmené au Sanhédrin, après la guérison de l’estropié, et que les prêtres leur ont interdits de parler de ce nom de Jésus, de la Résurrection, eux avec tout leur courage et avec toute leur simplicité, ils disaient ‘Nous, nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu, l’annonce. Et nous, chrétiens, par la foi, nous avons l’Esprit Saint en nous, qui nous fait voir et écouter la vérité sur Jésus, qui est mort pour nos péchés et est ressuscité.’ Ceci est l’annonce de la vie chrétienne : le Christ est vivant ! le Christ est ressuscité ! Le Christ est parmi nous dans la communauté, il nous accompagne sur le chemin.»

Tant de fois «on a du mal à recevoir cette annonce», mais le Christ ressuscité «est une réalité» et il est nécessaire d’en témoigner, comme l’affirme Jean.

Jésus intercède pour nous en montrant ses plaies au Père

Durant la Cène du Jeudi Saint, les Apôtres étaient tristes, mais Jésus leur disait : «Ne soyez pas troublés dans votre cœur, ayez la foi. Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Je vais vous préparer une place.»

«Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment Jésus prépare-t-il cette place ? Avec sa prière pour chacun de nous. Jésus prie pour nous, et c’est cela l’intercession. Jésus travaille en ce moment avec sa prière pour nous. Ainsi, comme il a dit à Pierre une fois « Pierre, moi, j’ai prié pour toi » avant sa Passion, ainsi, maintenant, Jésus est l’intercesseur entre le Père et nous.»

Demandons-nous si Jésus est vraiment notre espérance

Et comment prie Jésus ? «Moi, je crois que Jésus fait voir ses plaies au Père, parce que les plaies il les a emporté avec lui, après la Résurrection : il fait voir les plaies au Père, et nomme chacun de nous.». Cela, «c’est la prière de Jésus. En ce moment, Jésus intercède pour nous : il est l’intercession.»

Enfin l’espérance. «Le chrétien est une femme, un homme d’espérance, qui espère que le Seigneur revienne». Toute l’Église «est en attente de la venue de Jésus : Jésus reviendra.»  «Nous pouvons nous demander, chacun de nous : comment va l’annonce dans ma vie? Comment va mon rapport avec Jésus, qui intercède pour moi ? Et comment va mon espérance ? J’y crois vraiment, que le Seigneur est ressuscité ? Je crois qu’il prie le Père pour moi ? Chaque fois que moi je l’appelle, Lui, il est en train de prier pour moi, il intercède. Je crois vraiment que Seigneur reviendra ? Cela nous fera du bien de nous poser ces questions, sur notre foi : je crois dans l’annonce ? Je crois dans l’intercession ? Je suis un homme ou une femme d’espérance ?»

faire toujours mémoire

Un chrétien fait toujours «mémoire» des circonstances dans lesquelles Dieu s’est fait présent dans sa vie, parce que cela renforce le chemin de la foi. C’est l’idée centrale de l’homélie du Pape François lors de la messe de ce jeudi matin 21 avril célébrée à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

La foi est un voyage qui, pendant qu’il s’accomplit, doit faire constamment appel à ce qui était. Aux «belles choses» que Dieu a accomplies tout au long du chemin, mais aussi aux obstacles, parce que Dieu «marche avec nous et ne s’effraye pas de notre méchanceté

Faire mémoire de Dieu qui sauve

Retable de l'Eucharistie musée Rolin Autun 1515 | DRLe Pape François revient sur un thème déjà abordé, qui lui est suggéré par le passage de la première lecture, dans lequel Paul annonce l’Évangile le jour de Sabbat, dans la synagogue d’Antioche, de Abraham à Jésus. «C’est une prédication historique qu’adoptent les disciples et elle est essentielle, souligne le Pape, parce qu’elle vous rappelle les temps forts, les signes de la présence de Dieu dans la vie de l’homme.» «C’est Jésus lui-même, qui, lors de la Cène, nous a donné son corps et son sang, et dit: « faites ceci en mémoire de moi ». La mémoire de Jésus. Ayez en mémoire comme Dieu nous a sauvés.»

«Le Seigneur respecte»

«L’Église a appelé avec justesse « Mémorial » le sacrement de l’Eucharistie, ainsi que le Deutéronome, dans la Bible, est appelé « le Livre de la mémoire d’Israël ».» Nous aussi «nous devons faire la même chose» dans «notre vie personnelle», parce que «chacun de nous a fait une route, en compagnie de Dieu, proche de Dieu» ou «abandonné au Seigneur».

«Il fait bon au cœur chrétien de faire mémoire de mon propre chemin: comment le Seigneur m’a conduit ici, comment il me prit par la main.» Et même si plusieurs fois j’ai dit au Seigneur: «Non! Éloigne-toi! Je ne veux pas! ». Car le Seigneur respecte.

Se souvenir des belles choses

Du cœur doit naitre un «merci» à Jésus, qui ne cessent de marcher «dans notre histoire». «Combien de fois nous Lui avons fermé la porte, combien de fois nous avons fait semblant de ne pas Le voir, ne pas croire qu’Il était avec nous. Combien de fois nous avons refusé son salut … Mais Lui était là.» Car «la mémoire nous rapproche de Dieu. Le souvenir de ce travail que Dieu a fait en nous, dans cette re-création, dans cette nouvelle génération.» Le Pape recommande tout simplement de «faire mémoire», en se demandant «comment a été ma vie, comment était mon jour aujourd’hui ou comment a été cette dernière année? Mémoire. Comment était ma relation avec le Seigneur. Mémoire des belles et grandes que le Seigneur a fait dans la vie de chacun de nous.»

foi, amour et reconnaissance

Dieu nous apprend à distinguer le péché du pécheur. Lors de l’audience générale ce mercredi matin Place Saint-Pierre à Rome, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur la miséricorde. Il a proposé une réflexion sur le lien entre foi, amour et reconnaissance en s’appuyant sur le passage de l’Évangile de saint Luc qui présente deux figures : celle de Simon, un zélé serviteur de la loi et celle d’une femme pécheresse.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 20 avril 2016
condensé

Frères et sœurs, le passage de l’Évangile de saint Luc que nous avons entendu nous présente deux figures : celle de Simon, un zélé serviteur de la loi et celle d’une femme pécheresse. Alors que le premier juge les autres sur les apparences, et n’engage pas sa vie à la suite du Maître, la seconde, par ses gestes, exprime son cœur avec sincérité, se confiant pleinement à Jésus, avec amour et vénération. Jésus se met du côté de la pécheresse et met fin à l’isolement auquel le jugement impitoyable du pharisien et de ses compatriotes la condamnait. Voyant la sincérité de sa foi et de sa conversion, Jésus peut donc lui dire : « ta foi t’a sauvée ». Elle nous enseigne ainsi le lien entre foi, amour et reconnaissance. Celui auquel on a beaucoup pardonné aime plus. Dieu nous a tous enfermés dans le mystère de sa miséricorde, et de cet amour, qui nous précède tous, nous apprenons tous à aimer. La miséricorde de Dieu va au-delà de toutes nos attentes, car elle réalise le projet de salut de Dieu pour chacun de nous.

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