Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

la foi, un don à demander à Dieu

14-01-2014 source : radio Vatican

Jésus guérit un lépreuxLa foi gagne toujours, parce qu’elle transforme en victoire aussi la défaite, mais elle n’est n’est pas une chose magique, elle est un rapport personnel avec Dieu qui ne s’apprend pas sur les livres. Elle est en effet un don de Dieu, un don à demander ; voilà les points d’insistance du Pape François lors de son homélie de ce jeudi matin, 14 janvier 2016, à la maison Sainte-Marthe.

La première lecture, tirée du Livre de Samuel, raconte la défaite du Peuple de Dieu face aux Philistins : «La tragédie fut très grande», le peuple perd tout, «même la dignité». «Qu’est-ce qui a mené à cette défaite ?» Le peuple «s’était lentement éloigné du Seigneur, il vivait dans la mondanité, aussi avec les idoles qu’il avait». Ils se rendaient au sanctuaire de Silo, «mais comme si c’était une habitude culturelle : ils avaient perdu le rapport filial avec Dieu, ils n’adoraient pas Dieu ! Et le Seigneur les a laissés seuls.»

Le peuple avait utilisé l’Arche d’Alliance pour gagner la bataille, mais comme si c’était une chose «un peu « magique »». «Dans l’Arche, il y avait la Loi, la Loi qu’ils n’observaient pas et vis-à-vis de laquelle ils s’étaient éloignés.» Il n’y avait plus «un rapport personnel avec le Seigneur, ils avaient oublié le Dieu qui les avait sauvés ». Et ils ont été défaits, avec 30 000 Israélites tués, l’Arche de Dieu a été prise par les Philistins, et les deux fils d’Élie, «ces prêtres délinquants qui abusaient des gens dans le Sanctuaire de Silo», sont morts. «Une défaite totale.» «Un peuple qui s’éloigne de Dieu finit comme ça.» Il a un sanctuaire, mais le cœur n’est pas avec Dieu, il ne sait pas adorer Dieu : «Tu crois en Dieu, mais en un Dieu un peu nébuleux, lointaine, qui n’entre pas dans ton cœur, et tu n’obéis pas à ses commandements. Cela, c’est la défaite !»

L’Évangile du jour, au contraire, nous parle d’une victoire. «Dans ce temps est venu vers Jésus un lépreux qui le suppliait à genou, justement dans un geste d’adoration, et lui disait : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Il met le Seigneur au défi en disant : « Je suis un homme défait dans la vie – le lépreux était un homme défait, parce qu’il ne pouvait pas faire une vie commune, il était toujours écarté, mis à part – mais tu peux transformer cette défaite en victoire ». C’est-à-dire : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Devant cela, Jésus a été pris de compassion, il a tendu la main, il l’a touchée et lui a dit : « Je le veux ! Sois purifié ! » Cet homme avait quelque chose qui le poussait à aller vers Jésus et à lui lancer ce défi. Il avait la foi !»

L’Apôtre Jean dit que la victoire sur le monde est notre foi. «Notre foi l’emporte toujours ! La foi est victoire. La foi. Comme cet homme : Si tu le veux, tu peux le faire. Les hommes défaits de la première lecture priaient Dieu, portaient l’Arche, mais ils n’avaient pas la foi, ils l’avaient oubliée. Celui-ci avait foi et quand on demande avec foi, Jésus lui-même nous a dit que les montagnes se déplacent. Nous sommes capables de déplacer une montagne d’une partie vers l’autre. La foi est capable de cela. Jésus lui-même nous a dit : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom vous sera donné, Demandez et l’on vous donnera, frappez à la porte et et l’on vous ouvrira. » Mais avec le foi. C’est cela, notre victoire.»

Le Pape François a conclu l’homélie avec cette prière : «demandons au Seigneur que notre prière ait toujours cette racine de la foi, née de la foi en Lui. La grâce de la foi : c’est un don, la foi. Cela ne s’apprend pas dans les livres. C’est un don que te donne le Seigneur, mais demande-lui : donne-moi la foi ! Je crois Seigneur, aide mon peu de foi. La prière avec la foi… et on est guéri. Demandons au Seigneur la grâce de prier avec foi, d’être sûrs que toute chose que nous Lui demandons nous sera donnée, avec cette sécurité que nous donne la foi. C’est cela, notre victoire : notre foi !»

l’ancrage biblique de la miséricorde

Pour sa première audience générale de l’année 2016, le Pape François a commencé ce mercredi matin salle Paul VI au Vatican un nouveau cycle de catéchèses sur la «miséricorde dans la perspective biblique pour apprendre la miséricorde écoutant ce que Dieu lui-même nous enseigne par sa Parole».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 13 janvier 2016
condensé


Nous commençons aujourd’hui les catéchèses sur la miséricorde selon la perspective biblique. Dans les Saintes Écritures le Seigneur est présenté comme Dieu « miséricordieux », terme qui évoque une attitude de tendresse, comme celle d’une mère pour son enfant, prête à tout donner et à se donner elle-même. Il est dit aussi que le Seigneur est « tendre », dans le sens où il fait grâce et prend compassion ; dans sa grandeur, il se penche sur notre pauvreté. Le Seigneur est aussi « lent à la colère », car il sait attendre et n’a pas l’impatience des hommes. Enfin le Seigneur se proclame « plein d’amour et de vérité », parce qu’il met sa grandeur et sa puissance à nous aimer, si petits, si incapables que nous sommes. Sa « fidélité » est sans limite.

Ce Dieu miséricordieux est fidèle dans sa miséricorde et saint Paul dit une belle chose : Si vous ne lui êtes pas fidèles, lui, il restera fidèle parce qu’il ne peut pas se renier. La fidélité de la miséricorde est l’être même de Dieu. Et voilà pourquoi Dieu est totalement et toujours fiable. Une présence forte et stable. Telle est la certitude de notre foi. Donc, dans ce Jubilé de la miséricorde, confions-nous totalement à Lui, et expérimentons la joie d’être aimé par ce «Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, grand en amour et en fidélité. »

Nous pouvons totalement lui faire confiance : telle est la certitude de notre foi !

Je salue cordialement les pèlerins de langue française.

En ce jour de la fête liturgique de saint Hilaire*, Évêque de Poitiers, et de saint Rémi*, Évêque de Reims, je porte particulièrement dans ma prière la France, ses habitants et ses gouvernants. Je forme le vœu que chacun ait la grâce d’accueillir la miséricorde de Dieu et de la porter à ses frères.

Que Dieu vous bénisse !


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  • Saint Hilaire, évêque et docteur de l’Église. Élevé au siège épiscopal de Poitiers sous l’empereur Constance attaché à l’hérésie arienne, il défendit courageusement par ses écrits la foi de Nicée sur la Trinité et la divinité du Christ, ce qui lui valut d’être exilé quatre ans en Phrygie. Il composa également des commentaires célèbres sur les psaumes et sur l’Évangile de Matthieu et mourut en 368.

    PRIÈRE : Je t’en prie, conserve intacte la ferveur de ma foi et jusqu’à mon dernier souffle ; donne-moi de conformer ma voix à ma conviction profonde. Oui, que je garde toujours ce que j’ai affirmé dans le symbole proclamé lors de ma nouvelle naissance, lorsque j’ai été baptisé dans le Père, le Fils et l’Esprit Saint ! Saint Hilaire – Traité de la Trinité III, 57

  •  À Reims, vers 530, la naissance au ciel de saint Rémi, évêque, qui, après avoir lavé le roi Clovis dans la fontaine baptismale et l’avoir initié aux sacrements de la foi, convertit au Christ le peuple des Francs. Il quitta cette vie, célèbre par sa sainteté après plus de soixante ans d’épiscopat. (En France, sa mémoire est célébrée le 15,  jour de sa mise au tombeau.)

    Aide les habitants de tes cités, relève les affligés, soutiens les veuves, nourris les orphelins et, plutôt que de menacer, fais en sorte que tous t’aiment tout en te craignant. Que la justice s’exprime par ta bouche, sans attendre de dons des pauvres et des étrangers. Que ton prétoire soit accessible à tous et que personne n’en soit chassé. Tu possèdes les richesses paternelles, alors tu peux libérer les captifs et les absoudre du joug de la servitude. Si quelqu’un se présente à ton regard, qu’il ne se sente pas étranger. Amuse toi avec les jeunes, discute avec les vieux et, si tu veux régner, juge noblement. Lettre de saint Rémi au roi Clovis – 482

La prière des fidèles change l’Église

12-01-2016 source : Radio Vatican

La prière fait des miracles et empêche le cœur de s’endurcir et d’oublier la pitié. C’est ce qu’a dit le Pape mardi matin 12 janvier 2016 dans son homélie, lors de la messe dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe, au Vatican. «La prière des fidèles change l’Église: ce ne sont pas les papes, les évêques, les prêtres, qui portent l’Église de l’avant, mais les saints».

Il est possible d’être croyant et d’avoir perdu le sens de la pitié sous les cendres du jugement, des critiques à outrance. L’histoire que raconte la page de l’Évangile commentée par le Pontife en est le parfait exemple. Les acteurs sont Anne, une femme angoissée par sa propre stérilité suppliant le Seigneur de lui donner un fils, et un prêtre, Éli, qui l’observe de loin, assis à l’entrée du sanctuaire. La scène décrite dans le livre de Samuel laisse d’abord entendre les paroles d’Anne puis les pensées du prêtre, qui, ne réussissant pas à entendre la jeune femme, commente ce qu’il voit, affirmant qu’il s’agit seulement d’une femme «ivre». Alors qu’en réalité, les pleurs d’Anne provoqueront un miracle.

Le Souverain Pontife commente le «courage d’une femme croyante qui, avec sa douleur et ses larmes, demande la grâce au Seigneur». «Tant de femmes braves sont ainsi dans l’Église. Tant qui vont prier comme s’il s’agissait d’un pari. »

Éli est un «pauvre homme», mais pour qui le Pape François admet avoir une «certaine sympathie». Car aussi en lui, il «trouve des défauts qui [le] rapproche de lui et qui [lui] permettent de bien le comprendre». Il est si facile de juger les personnes, regrette le Pape. «On pense à mal quand manque de pitié dans notre cœur et on ne comprend pas qui confie sa douleur et son angoisse au Seigneur». Même Jésus a connu cela. Mais Jésus, comme Anne, répond par la douceur.

Le Pape François se rappelle aussi de l’histoire de cet homme de Buenos Aires et de sa fille de 9 ans en fin de vie, hospitalisée. L’homme se rend de nuit auprès de la Vierge de Lujàn et passe la nuit agrippé au portail du sanctuaire demandant la grâce de la guérison. Le lendemain, se rendant à l’hôpital, il trouve sa fille guérie. «La prière fait des miracles. Les saints sont ceux qui ont le courage de croire que Dieu est le Seigneur et qu’Il peut tout faire.»