Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

le drame des migrations

 

Le Pape François a consacré à la « grave urgence migratoire que nous sommes en train d’affronter » les passages les plus significatifs de son discours au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, ce lundi 11 janvier pour la traditionnelle audience du début d’année. Un choix motivé par la volonté du Pape de contribuer à « en discerner les causes » et à « envisager des solutions », en aidant ainsi à vaincre « l’inévitable peur qui accompagne un phénomène aussi massif qu’imposant .»

La rencontre est l’occasion d’un vaste tour d’horizon international dans le « fil conducteur » de la miséricorde indiqué par le Pape François à l’Église et au monde avec l’indiction du jubilé extraordinaire. En le rappelant, le Souverain Pontife a répété la nécessité de « retrouver les raisons d’un dialogue » et de repousser en particulier chaque tentative d’utiliser la religion « pour commettre l’injustice au nom de Dieu », comme cela s’est produit durant les sanglants attentats terroristes des mois derniers en Afrique, Europe et Moyen-Orient.

En levant les yeux vers l’actualité mondiale, chargée de « défis » et traversée par « de nombreuses tensions », le Pape a attiré l’attention sur le phénomène migratoire, dans lequel finissent par se concentrer les conséquences des grandes tragédies humanitaires qui affligent la planète aujourd’hui : guerres, violations des droits de l’homme, persécutions pour motif religieux, misère extrême, malnutrition, changements climatiques. Des drames qui alimentent de véritables exodes de masse, en poussant des millions d’hommes, de femmes et d’enfants à fuir leurs terres pour se soustraire aux violences et aux « barbaries indicibles pratiquées envers des personnes sans défense.»

« Il est possible d’affronter une grande partie des causes des migrations depuis longtemps déjà ». Mais aujourd’hui encore « on pourrait faire beaucoup pour arrêter les tragédies et construire la paix ». A condition, toutefois, que l’on ait le courage de remettre en question les « habitudes et les pratiques établies »: à commencer par celles qui sont liées au commerce des armes, à l’approvisionnement des matières premières et d’énergie, aux investissements, aux politiques financières et de développement. Nous avons besoin de « projets à moyen et long terme, qui aillent plus loin que la réponse d’urgence », avec la double objectif d’« aider effectivement l’intégration des migrants dans les pays d’accueil», et de favoriser « le développement des pays de provenance par des politiques solidaires ».

Tandis que les débarquement massifs en Europe semblent faire vaciller le système d’accueil, l’appel du Pape au vieux continent est de ne pas perdre « ses valeurs et ses principes d’humanité », en sauvegardant un juste équilibre entre le « devoir moral de préserver les droit de ses citoyens » et celui de « garantir l’assistance et l’accueil des migrants. » Tout en maintenant, pour celui qui arrive, « le devoir de respecter les valeurs, les traditions et les lois de la communauté » qui l’héberge. Le Pape a particulièrement adressé sa gratitude aux pays, l’Italie notamment, qui ont fait preuve de générosité envers les réfugiés : « Il est important que les nations en première ligne ne soient pas laissées seules. »

tu es mon Fils bien-aimé

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PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 10 janvier 2016


En ce dimanche après l’Épiphanie, nous célébrons le Baptême de Jésus, et nous faisons mémoire de notre baptême, pleins de reconnaissance. Dans ce contexte, ce matin, j’ai baptisé 26 nouveau-nés: priez pour eux!

L’Évangile présente Jésus dans les eaux du Jourdain, au milieu d’une merveilleuse révélation divine. Saint Luc écrit: «Après avoir été baptisé, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Lc 3,21-22). De cette façon Jésus est consacré et manifesté par le Père comme le Messie libérateur  et le Sauveur.

Dans cet événement – en témoignent les quatre évangiles – est fait le passage du baptême de Jean-Baptiste, sur la base du symbole de l’eau, au baptême de Jésus dans le Saint-Esprit et le feu »(Lc 3,16). Le Saint-Esprit, en fait,  est le principal architecte du baptême chrétien, il est celui qui brûle et détruit le péché originel, restituant aux baptisés la beauté de la grâce divine; Il est celui qui nous délivre de la puissance des ténèbres, celle du péché, et nous transfère dans le royaume de la lumière, celui de l’amour, de la vérité et de la paix : tel est le royaume de la lumière. Pensez à quelle dignité nous élève le baptême ! «quel grand amour nous a donné le Père pour être enfants de Dieu, et réellement nous le sommes!» (1 Jn 3, 1), dit l’apôtre Jean. Cette réalité prodigieuse d’être enfants de Dieu implique la responsabilité de suivre Jésus, le Serviteur obéissant, et de reproduire en nous-mêmes ses caractéristiques : celles de douceur, d’humilité, de tendresse. Et ce ne est pas facile, surtout quand tout autour de nous il y a tellement d’intolérance, d’arrogance, de dureté. Mais avec la force qui vient de l’Esprit Saint, c’est possible!

Le Saint-Esprit, reçu pour la première fois le jour de notre baptême, ouvre nos cœurs à la vérité, à toute la vérité. L’Esprit conduit notre vie sur un chemin difficile, mais un chemin de joyeuse charité et de solidarité avec nos frères. L’Esprit nous donne la tendresse du pardon de Dieu et nous imprègne de la puissance invincible de la miséricorde du Père. N’oublions pas que le Saint-Esprit est une présence vivante et vivifiante en ceux qui l’acceptent. Il prie en nous et nous remplit de joie spirituelle.

Aujourd’hui, fête du Baptême de Jésus, pensons au jour de notre Baptême. Chacun d’entre nous a été baptisé, remercions pour ce don. Lequel d’entre vous connaît la date de son baptême ? Je vous pose une question. Sûrement pas tous. Je vous invite donc à aller en chercher la date, en demandant par exemple à vos parents, vos grands-parents, vos parrains et marraines, ou en allant à la paroisse. Il est très important de le savoir, parce que c’est une date à célébrer : la date de notre renaissance en tant qu’enfants de Dieu. Pour cela, un devoir pour cette semaine: aller chercher la date de mon baptême. Célébrez, cela signifie réaffirmer notre adhésion à Jésus, avec l’engagement de vivre comme chrétiens, membres de l’Église et de l’humanité nouvelle en qui tous sont frères.

La Vierge Marie, la première disciple de son Fils Jésus, nous aide à vivre avec joie et zèle apostolique notre baptême, en accueillant chaque jour le don de l’Esprit Saint, qui nous rend enfants de Dieu.


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26 enfants baptisés en la Chapelle Sixtine

Baptême du Seigneur - chapelle SIxtineEn ce dimanche 10 janvier 2016, fête du Baptême du Seigneur, le Pape François a présidé une messe en la Chapelle Sixtine, et a procédé aux baptêmes de 26 enfants, 13 filles et 13 garçons, accompagnés de leurs parents (essentiellement des employés du Vatican), de leurs parrains et marraines et de quelques proches.

Dans une courte homélie improvisée, le Saint-Père s’est adressé aux parents de ces enfants, en rappelant que ce qui fait le sens du baptême, c’est la transmission de la foi, «d’une génération à l’autre, comme une chaîne au long des temps», suivant l’exemple de Joseph et Marie qui s’étaient rendu au Temple, 40 jours après la naissance de Jésus, pour le présenter à Dieu.

«Ces garçons, ces filles, les années passant, occuperont votre place avec d’autres enfants – vos petits-enfants – et demanderont la même chose : la foi, la foi que nous donne le baptême, la foi qui porte aujourd’hui dans le cœur, dans l’âme, dans la vie de ces enfants, de vos enfants.» «Le plus grand héritage que vous pourrez donner à vos enfants est la foi, il faut veiller à ce qu’elle ne soit pas perdue, il faut la faire grandir et la laisser comme héritage.»

Cette messe s’est déroulée dans une atmosphère intime et familiale, les pleurs d’enfant et les mamans donnant le sein à leurs bébés contrastant avec la solennité du lieu. Le Pape a répété, comme il l’avait dit les années précédentes, que les mamans pouvaient allaiter sans complexe et sans fausse pudeur. «Si ton enfant a faim, donne-lui à manger ici en toute liberté.»

Oui, «La Vierge Marie, la première disciple de son Fils Jésus, nous aide à vivre avec joie et zèle apostolique notre baptême, en accueillant chaque jour le don de l’Esprit Saint, qui nous rend enfants de Dieu.»