Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Tel Saint Thomas, touchons les plaies de Jésus

La souffrance de nos frères et sœurs est le lieu de rencontre avec le Christ.

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2013-07-03 Radio Vatican

La miséricorde est la route pour arriver à Dieu. « Pour rencontrer le Dieu vivant, il est indispensable d’embrasser tendrement les plaies de Jésus sur nos frères affamés, pauvres, malades, prisonniers. » C’est le commentaire de l’Évangile par le Pape ce mercredi matin lors de la messe en la Maison Sainte Marthe.

Jésus après la Résurrection, apparaît aux apôtres, mais Thomas n’est pas là: «Le Seigneur sait pourquoi il fait les choses. A chacun d’entre nous, il donne le temps qu’il pense être le mieux adapté. A Thomas il a accordé une semaine. » Jésus se révèle grâce à ses blessures: «Son corps entier était propre, beau, plein de lumière – a souligné le Pape – mais les blessures étaient et sont toujours là » et quand le Seigneur viendra à la fin des temps, il nous fera voir ses plaies. » Thomas pour croire voulait y mettre ses doigts.

«Il était un peu têtu. Mais le Seigneur a justement voulu un têtu pour nous faire comprendre quelque chose de grand. Thomas a vu le Seigneur, il a été invité à mettre le doigt dans la plaie infligée par les clous, à mettre sa main sur le flanc meurtri et il n’a pas dit: «C’est vrai: le Seigneur est ressuscité». Non! Il est allé plus loin. Il a dit: «Dieu». C’est le premier des disciples qui confesse la divinité du Christ après la résurrection. Et il l’a adoré. »

« Et donc – a poursuivi le Pape – nous comprenons quelle était l’intention du Seigneur de le faire attendre: prendre son incrédulité et l’amener non à l’affirmation de la résurrection, mais à l’affirmation de sa divinité. Le chemin vers la rencontre avec Jésus-Dieu, ce sont ses plaies. Il n’y en a pas d’autre ».

«Dans l’histoire de l’Église, il y a eu quelques erreurs dans le chemin vers Dieu. Certains ont cru que le Dieu vivant, le Dieu des chrétiens, nous pouvions le trouver sur la voie de la méditation, et aller plus loin dans la méditation. C’est dangereux ! Combien se sont perdus dans cette voie et n’y arrivent pas. Ils arrivent peut-être à la connaissance de Dieu, mais pas à celle de Jésus-Christ, Fils de Dieu, la deuxième Personne de la Trinité. C’est «le chemin des agnostiques ». Ils sont bons, ils travaillent, mais ce n’est pas la bonne voie. C’est très compliqué et cela ne mène pas à bon port. »

« D’autres – a poursuivi le Pape – pensaient que pour arriver à Dieu, nous devions être mortifiés, austères, et ils ont choisi la voie de la pénitence: seulement la pénitence et le jeûne. Et eux non plus ne sont même pas arrivés au Dieu vivant, Jésus-Christ, le Dieu vivant. Ce sont les pélagiens, qui croient qu’ils peuvent y arriver par leur effort. » Mais Jésus nous dit que la seule façon de le rencontrer est de trouver ses blessures.

Le texte de l’homélie Lire la suite →

Devant le péché, il faut fuir sans honte

2013-07-02 Radio Vatican

Dans son homélie quotidienne lors de la messe célébrée à la Chapelle Sainte-Marthe mardi 2 juillet, le Pape est revenu sur l’Évangile du jour, quand les compagnons de Jésus sont dans une barque avec lui et qu’ils ont peur quand la tempête se lève. Jésus calme alors les vents et la mer. A partir de cet épisode de la Bible, le Pape François a décrit quatre attitudes possibles devant les situations difficiles.

La première est celle de la lenteur, comme Loth. Celui-ci était décidé à laisser la première ville qui serait détruite mais il le fait lentement. L’ange lui dit de fuir, mais il ne peut pas se détacher du mal, du péché. « Nous, nous voulons partir, nous sommes décidés, a souligné le pape, mais il y quelque chose qui nous tire vers l’arrière, comme Loth qui commence même à négocier avec l’ange. »

Ne pas regarder en arrière, aller de l’avant

« Comme il est difficile d’éviter le péché ! Comme une tentation est difficile ! Mais la voix de Dieu nous dit « Fuis ! Tu ne peux pas lutter car le feu et le soufre te tueront » a remarqué le Pape. Il a ensuite pris l’exemple de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui nous apprenait que devant certaines tentations, fuir représente l’unique solution et il ne faut pas avoir honte de le faire, il faut reconnaître que nous sommes faibles et que nous devons fuir, pour aller de l’avant sur la route de Jésus. Pour le Pape, comme le dit l’adage populaire : « un soldat qui fuit, sert pour un autre guerre ».

L’ange dit également de ne pas regarder en arrière, c’est la deuxième attitude. Comme le peuple de Dieu dans le désert qui avait tout, les promesses de la Terre promise, mais qui avait la nostalgie du retour. « Le conseil de l’ange est sage, a souligné le Pape, ne pas regarder en arrière, aller de l’avant ! Nous ne devons pas faire comme la femme de Loth, nous devons nous couper de toute nostalgie, parce que la tentation est aussi de la curiosité. »

Devant le péché, il faut fuir sans honte

« Devant le péché, il faut fuir sans nostalgie. La curiosité n’est pas utile, elle fait du mal ! Alors comment faire dans ce monde avec tant de péchés ? a demandé le Pape à l’assistance, comment sera ce péché ? Moi je veux voir ce que c’est… Non, la curiosité fait du mal ! Il faut fuir et ne pas regarder en arrière ! Nous sommes tous faibles et nous devons nous défendre. »

La troisième situation abordée par le Pape : la peur. Sur le bateau, quand la mer s’agite violemment, la barque est recouverte par les vagues et les compagnons de Jésus s’écrient « Sauve-nous Seigneur, nous sommes perdus ! » « Ils ont peur et la peur est aussi une tentation du Démon, a averti le Pape, c’est avoir peur d’aller de l’avant sur le chemin du Seigneur. »

« La tentation existe de se dire « il vaut mieux rester ici, là où c’est sûr ». J’ai peur d’aller de l’avant, j’ai peur d’où me portera le Seigneur. Mais la peur n’est pas de bon conseil. Jésus a tant de fois répéter qu’il ne faut pas avoir peur, la peur ne nous aide pas. » a ajouté le Pape François.

Avoir du courage dans notre faiblesse

La dernière attitude est la grâce de l’Esprit Saint. Quand Jésus calme la mer, les disciples sont pris de stupeur. « Regarder le Seigneur, le contempler nous apporte cette stupeur, si belle, d’une nouvelle rencontre avec le Seigneur a dit le Pape François, nous ne sommes pas des personnes candides, ni des chrétiens tièdes, nous sommes valeureux, courageux ! Nous sommes faibles mais nous devons avoir du courage dans notre faiblesse. Ce courage doit s’exprimer dans cette fuite et ne pas regarder vers l’arrière, pour ne pas tomber dans une mauvaise nostalgie. Ne pas avoir peur et toujours regarder vers le Seigneur ! » a conclu le Pape.

prier avec courage et insistance

2013-07-01 Radio Vatican

« Nous devons prier le Seigneur avec courage, avec insistance même, comme l’a fait Abraham. » Ce lundi matin lors de la messe à la maison Sainte Marthe, le Pape a rappelé en outre que la prière est aussi « négocier avec le Seigneur », devenir presque importun comme Jésus nous l’enseigne.

Abraham parle avec courage et insistance au Seigneur pour défendre Sodome de la destruction. Le Pape en développant son homélie autour de la première lecture a immédiatement observé qu’ « Abraham est courageux et prie avec courage. » Abraham a-t-il poursuivi, « se sent la force de parler face à face avec le Seigneur et cherche à défendre cette ville. » Et il le fait avec insistance. Dans la Bible, insiste le Pape, nous voyons que « la prière doit être courageuse ».

«Quand nous parlons de courage, nous pensons toujours à un courage apostolique d’aller prêcher l’Évangile… Mais il y a aussi le courage devant le Seigneur. Se présenter devant lui avec courage pour lui demander des choses. » Parfois, explique François, vous «demandez au Seigneur une chose pour une personne», vous demandez ceci et cela et puis vous vous en allez. « Mais cela – a averti le Pape- ce n’est pas la prière», car «si vous voulez que le Seigneur donne la grâce, vous devez faire preuve de courage et faire ce que fit Abraham, avec insistance. »

Le Pape a rappelé que c’est Jésus lui-même qui nous dit que nous devons prier, ainsi que la veuve du juge, comme celui qui va la nuit pour frapper à la porte de son ami. « Avec Insistance, a répété le Souverain Pontife, même si cela fatigue, et si c’est vraiment fatigant. Mais c’est cela, une attitude de prière. » Sainte Thérèse, a-t-il dit, « parle de la prière comme d’une négociation avec le Seigneur » et cela n’est « possible que lorsqu’il y a familiarité avec le Seigneur. »