Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’espoir dans la miséricorde de Dieu

le lever de l'EspéranceL’espérance dans la miséricorde de Dieu ouvre les horizons et nous rend libres alors que la rigidité cléricale ferme les cœurs et fait tant de mal. C’est le sens de l’homélie du Pape François lors de la messe de ce lundi 14 décembre 2015 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

« Nous commettons tous des péchés, tous. Nous sommes tous pécheurs. Mais ne vous effrayez pas, Dieu est plus grand que nos péchés. » Ainsi commente le Pape la première lecture, celle du Livre des Nombres, citant le prophète Balaam.

Revenant sur son parcours, il souligne qu’il « s’est converti » après avoir rencontré l’ange du Seigneur. Dès lors, « il voit loin, il voit la vérité » parce qu’avec « de la bonne volonté, on voit toujours la vérité », et cette vérité « donne de l’espoir. »

L’espérance permet de voir loin

« L’espérance est cette vertu chrétienne que nous avons comme un grand don du Seigneur et qui nous fait voir loin, au-delà des problèmes, des douleurs, des difficultés, au-delà de nos péchés. » Elle nous fait « voir la beauté de Dieu. » « Cela, c’est la prophétie que l’Église nous donne aujourd’hui : il faut des femmes et des hommes d’espérance. »

Cette espérance est « libre », « elle n’est pas esclave. » Or, quand les hommes sont « fermés dans leurs calculs », ils sont « esclaves de leurs propres rigidités », explique le Pape, faisant référence aux chefs des prêtres qui interrogent Jésus. « Comme elle est belle la liberté, la magnanimité, l’espérance d’un homme et d’une femme d’Église. En revanche, comme elle est vilaine et est mal la rigidité d’une femme ou d’un homme d’Église, la rigidité cléricale qui n’ont pas l’espérance. »

En cette année de la Miséricorde, le Pape François rappelle qu’il y a deux routes : « qui a l’espoir dans la miséricorde de Dieu et sait que Dieu est Père et pardonne toujours » ; et qui « se réfugie dans sa propre servilité, dans sa propre rigidité et ne sait rien de la miséricorde de Dieu. » Ces derniers « étaient des docteurs, ils avaient étudié mais leur science ne les a pas sauvés. »

Le Jubilé exprime la tendresse de Dieu

Ce dimanche 13 décembre à midi, le Pape François a profité de sa traditionnelle prise de parole dominicale à la fenêtre du Palais apostolique pour saluer l’accord signé à Paris sur le réchauffement climatique.

«La conférence sur le climat vient de se finir à Paris avec l’adoption d’un accord défini par beaucoup comme historique», s’est réjoui le Saint-Père. Sa mise en pratique demandera un engagement collectif et un généreux dévouement de la part de chacun. En souhaitant que soit garantie une particulière attention aux populations les plus vulnérables, j’exhorte l’entière communauté internationale à poursuivre avec sollicitude le chemin entrepris, en signe d’une solidarité qui devienne toujours plus active.». Le Saint-Siège, représenté à la COP 21 par les cardinaux Parolin et Turkson, a apporté son soutien à cette conférence, notamment à travers l’encyclique du Pape François Laudato Si’.

Le Saint-Père a aussi rappelé que «mardi prochain, le 15 décembre à Nairobi, commencera la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce.» Il s’est donc à nouveau adressé ce dimanche matin «aux pays qui y participeront, pour que les décisions qui seront prises tiennent compte des besoins des pauvres et des personnes les plus vulnérables, comme aussi des légitimes aspirations des pays moins développés et du bien commun de l’entière famille humaine.»

Miséricordieux comme le PèreLe Jubilé, expression de la tendresse de Dieu

«Aujourd’hui, dans toutes les cathédrales du monde, s’ouvrent les Portes Saintes, pour que le Jubilé de la Miséricorde puisse être vécu pleinement dans les Églises particulières. Je souhaite que ce moment fort en stimule beaucoup à se faire instruments de la tendresse de Dieu. Comme expression des œuvres de miséricorde, sont ouvertes aussi les Portes de la Miséricorde dans des lieux de privation et de marginalisation. A ce sujet, je salue les détenus des prisons du monde entier, unis à nous pour ce moment de prière.»

Le Salut est pour tous

Revenant auparavant sur l’Évangile de ce jour, déjà commenté auparavant à la cathédrale Saint-Jean de Latran, et sur l’appel de Jean-Baptiste à trois catégories de personnes (la foule, les collecteurs d’impôt et les soldats), le Pape François a rappelé l’invitation faite à tous de «partager les biens de première nécessité», une interpellation toujours valable aujourd’hui. Il a rappelé qu’il était demandé aux collecteurs d’impôt de «ne rien exiger de plus que la somme due», et aux soldats «de ne rien extorquer à personne, mais de se contenter de leur solde.».

«Trois réponses pour un identique chemin de conversion, qui se manifeste en engagements concrets de justice et de solidarité. C’est la voie que Jésus indique dans toute sa prédication : la voie de l’amour en actes pour le prochain.» Faisant allusion aux abus de pouvoir commis par les autorités à l’époque du Christ, François dit que «les choses n’ont pas tellement changé.» Mais il a précisé que «Dieu ne retire à personne la possibilité de se sauver.»

«La liturgie d’aujourd’hui nous répète (…) qu’il faut se convertir, il faut changer de direction de marche, et entreprendre la voie de la justice, de la solidarité, de la sobriété : ce sont les valeurs imprescriptibles d’une existence pleinement humaine et authentiquement chrétienne.» il a aussi insisté sur «la joie», affirmant que «le chrétien est une personne joyeuse, et sa joie n’est pas quelque chose de superficielle et éphémère, mais de profond et de stable, parce que c’est un don du Seigneur qui remplit la vie.»

Confiant la foule à Marie, le Pape François a demandé que «notre Mère nous enseigne à partager les larmes avec ceux qui pleurent, pour pouvoir partager aussi le sourire.»