Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

catastrophe routière à Puisseguin

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Après la catastrophe routière qui a fait au moins 43 morts, dont un enfant, à Puisseguin, près de Libourne en Gironde, au sud-ouest de la France, ce 23 octobre 2015, le pape François a fait parvenir un télégramme au cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux.

« Apprenant le tragique accident survenu à Puisseguin, entre un autobus transportant des personnes du 3ème âge et un camion, qui a fait de très nombreuses victimes, Sa Sainteté le Pape François s’associe par la prière à la peine des familles endeuillées, et il confie les victimes à la miséricorde de Dieu afin qu’il les accueille dans sa lumière. Il exprime sa proximité spirituelle aux personnes blessées et à leurs familles, ainsi qu’aux secouristes. »

Saint Antoine-Marie Claret

Fondateur des Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie (✝ 1870)

Saint Antoine Marie ClaretAntoine, cinquième des onze enfants du tisserand Jean Claret et de Joséphine Clará, naît le 23 décembre 1807, à Sallent, en Catalogne. En même temps qu’il s’initiait au métier de tisserand, il étudiait le latin avec le curé de sa paroisse qui lui donna une solide formation religieuse et une tendre dévotion à la Sainte Vierge.

À dix-sept ans, son père l’envoya se perfectionner dans une entreprise de Barcelone où, aux cours du soir, il apprit aussi le français et l’imprimerie. Puis il fut typographe, juste le temps d’aimer la diffusion de la Parole de Dieu par la presse. Il trouva sa voie à 22 ans en entrant au séminaire de Vicq.

Prêtre, il parcourt la Catalogne, chapelet en main, distribuant des brochures édifiantes qu’il avait lui-même imprimées. La prédication évangélique d’Antoine-Marie Claret était sans complaisance ni concession. Il devint « gêneur » pour bien des gens en place. Toute sa vie, il se fait le défenseur intrépide des petites gens et des exploités ; on a dit que, au cours de son existence, il n’y eut pas moins de quinze attentats contre lui.

En 1849, il fonde une nouvelle congrégation à vocation missionnaire : « les Fils de Marie Immaculée » qu’on appelle les Clarétins. En 1850, sur la demande de la reine Isabelle II, le Pape Pie IX le nomme archevêque de Santiago de Cuba, et cela ne le déconcerte pas. Il y exerce un intense apostolat, homme de feu brûlé par l’amour du Christ. Là encore il imprime et distribue images et brochures, prend la défense des esclaves, condamne les exactions des grands propriétaires, ce qui lui attire bien des ennemis. Poursuivi par leur haine implacable, le Père Claret échappe alors à quinze tentatives d’assassinat.

En 1857, après 6 années d’un tel ministère, il fut obligé de quitter Cuba pour revenir en Espagne. Il ne sera jamais tranquille pour autant. Il est nommé conseiller de la Couronne et confesseur de la reine Isabelle et à nouveau jalousies et calomnies s’abattent sur lui. En 1868, la révolution éclate. Saint Antoine-Marie suit la reine, réfugiée à Paris. Les Claretains sont expulsés de leurs six maisons et fondent en France celle de Prades. Il prend part au concile du Vatican en 1869 et 1870. Au retour, il se retirera au monastère cistercien de Fontfroide (Aude) où il meurt le 24 octobre 1870.

Antoine Maríe Claret a été béatifié le 25 février 1934 par Pie XI et proclamé saint, le 08 mai 1950, par le Pie XII.

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« Je me dis à moi-même : un « Fils du Coeur Immaculé de Marie » est un homme enflammé de charité et qui brûle partout où il passe ; qui désire efficacement que tous les hommes s’embrasent du feu de l’amour divin, et qui y travaille de toutes ses forces. Rien ne l’en décourage ; il se réjouit des privations ; il aborde hardiment les labeurs ; il accueille volontiers les difficultés ; il rit des calomnies ; il est joyeux dans les tourments. Il ne songe à rien d’autre qu’à la manière de suivre Jésus Christ et de l’imiter par la prière, le travail, la patience, en ayant pour perpétuel et unique souci la gloire de Dieu et le salut des âmes. »

Les temps changent

Les temps changent et nous, chrétiens, nous devons changer continuellement « avec liberté et dans la vérité de la foi ». Le Pape l’a dit lors de la messe matinale célébrée à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, réfléchissant sur le discernement que l’Église doit opérer en regardant les « signes des temps », sans céder à la commodité du conformisme, mais en se laissant inspirer par la prière.

Les chrétiens doivent faire ce que veut le Christ : évaluer les temps et changer avec eux, en restant  « solides dans la vérité de l’Évangile ». Ce qui n’est pas admis, c’est le tranquille conformisme, qui, de fait, fait rester immobile.

Le Pape François a commenté un nouvel extrait de la Lettre de Saint Paul aux Romains, qui prêche avec tant de force la liberté qui nous a sauvés du péché. Et il y a la page de l’Évangile dans laquelle Jésus parle des « signes des temps », accusant d’hypocrites ceux qui qui peuvent le comprendre mais font la même chose qu’au temps du Fils de l’Homme. Dieu nous a créé libres et « pour avoir cette liberté, nous devons nous ouvrir à la force de l’Esprit, et bien comprendre ce qui se passe à l’intérieur de nous et à l’extérieur de nous, en utilisant le discernement. »

« Nous avons la liberté de juger ce qui arrive à l’extérieur de nous. Mais pour juger nous devons bien connaitre ce qui arrive en dehors de nous. Et comment peut-on faire cela, ce que l’Église appelle « connaître les signes des temps » ? Les temps changent. C’est le propre de la sagesse chrétienne de connaître ces changements, ces divers temps, ces signes des temps. Ce que signifie une chose et ce que signifie une autre. Et de faire cela sans peur, avec la liberté »

Ce n’est pas une chose « facile », il y a trop de conditionnements externes qui pressent aussi sur les chrétiens, en conduisant beaucoup à ne rien faire. « Ceci est un travail que d’habitude, nous, nous ne faisons pas : nous nous conformons, nous nous tranquillisons en disant « on m’a dit, j’ai entendu, les gens disent, j’ai lu que… » Comme ça nous sommes tranquilles… Mais quelle est la vérité ? Quel est le message que le Seigneur veut me donner avec ce signe des temps ? Pour comprendre les signes des temps, avant tout, le silence est nécessaire : faire le silence et observer. Et ensuite réfléchir à l’intérieur de nous. Un exemple : pourquoi il y a tant de guerres maintenant ? Pourquoi il est arrivé quelque chose ? Et prier. Silence, réflexion et prière. Seulement comme ça nous pourrons comprendre les signes des temps, ce que Jésus veut nous dire. »

Et comprendre les signes des temps n’est pas un travail exclusif d’une élite culturelle. Jésus ne dit pas « regardez comment font les universitaires, regardez comment font les docteurs, regardez comment font les intellectuels ». Jésus parle aux petites gens, aux paysans qui « dans leur simplicité » savent « distinguer le bon grain de l’ivraie ».

« Les temps changent et nous, les chrétiens, nous devons changer continuellement. Nous devons changer, solides dans la foi en Jésus-Christ, solides dans la vérité de l’Évangile, mais notre attitude doit bouger continuellement selon les signes des temps. Nous sommes libres. Nous sommes libres pour le don de la liberté que nous a donné Jésus-Christ. Mais notre travail est de regarder ce qui se passe à l’intérieur de nous, de discerner nos sentiments, nos pensées ; et ce qui se passe en dehors de nous et de discerner les signes des temps. Avec le silence, avec la réflexion et avec la prière. »

Aujourd’hui l’Église fait mémoire de Saint Jean de Capistran Lire la suite →