Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

sans enfants une société est déprimée

2015-02-11 Radio Vatican

Après avoir développé une réflexion autour des figures maternelle et paternelle lors de ses précédentes catéchèses, le Pape François a choisi cette semaine de parler des enfants, prenant appui sur la belle image donnée au chapitre 60 du livre d’Isaïe : « tes fils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera » (Is. 60, 4-5a). Une image qui illustre « le lien étroit entre l’espérance d’un peuple et l’harmonie entre les générations. »

L’enfant est un don

« Les enfants sont la joie de la famille comme de la société, ils ne sont pas un problème de biologie reproductive, un des innombrables moyens de se réaliser, ou encore moins une propriété des parents. Non ! les enfants sont un don. » Et pour les parents, chaque enfant est unique, différent. Et le Pape a raconté une anecdote personnelle : « Ma mère avait cinq enfants, et lorsqu’on lui demandait lequel était son préféré, elle répondait : ‘j’ai cinq fils, comme les cinq doigts de la main. Si on frappe celui-ci, cela me fait mal, si on frappe celui-là, cela me fait mal. Ils sont tous mes enfants, mais ils sont chacun différents, comme les doigts d’une main. »

L’enfant est aimé non pour sa beauté ou pour ses qualités. Il est aimé pour lui-même, pour ce qu’il est, avant même de venir au monde, Ainsi, « l’expérience d’être fils, d’avoir été aimé en premier avant même de venir au monde, sans aucun mérite, permet de découvrir la dimension gratuite de l’amour de Dieu, qui est le fondement de la dignité personnelle. »

Une société qui ne s’entoure pas d’enfants est déprimée

« Aujourd’hui, il est plus difficile pour les enfants d’envisager l’avenir. Il est juste qu’ils désirent, sans arrogance ni présomption, un monde meilleur ; mais ils doivent, selon le quatrième commandement, honorer leur père et leur mère, afin de garantir l’avenir de la société, car il y a un lien entre l’espérance d’un peuple et l’harmonie entre les générations. »

« Une société d’enfants qui n’honorent pas ses parents est société sans honneur !» Pareillement, « une société qui n’aime pas s’entourer d’enfants, qui les considère comme un souci et un risque, et les familles nombreuses comme un poids est une société déprimée. Pensons à toutes les sociétés que nous connaissons en Europe : ce sont des sociétés déprimées, parce qu’elles ne veulent pas d’enfants, elles n’en ont pas, et le taux de natalité est à 1% », fait remarquer le Pape, qui rappelle d’ailleurs que « la vie qui se multiplie, ne s’appauvrit pas mais s’enrichit. »

En conclusion, le Pape a proposé aux fidèles présents de penser une minute à leurs enfants, et à leurs parents, et de rendre grâce à Dieu pour le don de la vie, avant d’ajouter : « comme il est beau de voir, quand je passe parmi vous, les mamans et les papas lever leurs enfants pour qu’ils soient bénis, c’est un geste quasi divin, merci de le faire. »

Le Pape François a enfin invité les fidèles à prier pour le Consistoire qui s’ouvre ce jeudi, afin que le Saint-Esprit assiste les travaux du Collège cardinalice qui devra plancher sur le projet de Réforme de la Curie et éclaire les vingt nouveaux cardinaux qui seront créés samedi ainsi que leur service à l’Église.

deux cartes d’identité

10-02-2015 Radio Vatican

Pour rencontrer le Christ, il faut risquer de se mettre en chemin, parce qu’un chrétien tranquille ne pourra jamais connaitre le visage du Père. C’est la réflexion que le Pape François a développée ce matin au cours de son homélie, lors de sa messe quotidienne, célébrée dans la chapelle de la maison Sainte Marthe. Comme associés de la Médaille Miraculeuse, nous voulons  la faire nôtre.

Si un chrétien veut connaitre son identité, il ne peut rester confortablement installé dans son fauteuil à feuilleter un livre, parce qu’il n’existe «aucun catalogue  au monde avec des images de Dieu», et on ne peut pas non plus se figurer un Dieu commode, qui obéirait à des règles, qui n’ont en réalité rien à voir avec Dieu.

Les « inquiets » verront Dieu

La première lecture de ce jour, tirée du Livre de la Genèse, et qui parle de la création de l’homme « à l’image de Dieu » suggère au Pape une méditation sur le juste chemin, et les voies trompeuses qui s’ouvrent devant un chrétien qui veut connaitre ses origines. L’image de Dieu « je ne la trouve certainement pas sur mon ordinateur, ni dans les encyclopédies ». Pour la trouver, et ainsi comprendre « mon identité », il n’y a qu’un seul moyen, « se mettre simplement en chemin ». Autrement, « nous ne pourrons jamais connaitre le visage de Dieu ».

“Qui ne se met pas en chemin, ne connaitra jamais le visage de Dieu, ne trouvera jamais son visage. Les chrétiens assis, les chrétiens tranquilles ne connaitront jamais le visage de Dieu, ils ne le connaissent pas. Ils disent ‘Dieu est comme ça, ou comme ça…’, mais ils ne le connaissent pas. Les tranquilles. Pour marcher, il est nécessaire d’avoir cette inquiétude que Dieu même a mis dans notre cœur, et qui nous pousse à le chercher ».

La caricature de Dieu

Certes, « se mettre en chemin, c’est laisser que Dieu, ou la vie nous mettent à l’épreuve, se mettre en chemin c’est courir un risque ». Et c’est ce que beaucoup ont fait, défiant les dangers, et se sentant abattus par la fatigue, même les grands comme le prophète Élie, ou Jérémie, ou Job ». Mais il est également une autre façon de rester immobile, et du coup, de fausser la recherche de Dieu, comme dans l’épisode de l’Évangile où les scribes et les pharisiens réprimandent Jésus à cause de ses disciples, qui mangent sans s’être au préalable acquittés des ablutions rituelles :

« Dans l’Évangile, Jésus rencontre des gens qui ont peur de se mettre en chemin, et qui se satisfont d’une caricature de Dieu. C’est une fausse carte d’identité : Ces ‘non inquiets’ ont fait taire l’inquiétude de leur cœur, décrivent Dieu avec des commandements, et en fait, oublient Dieu : ‘Vous, négligeant le commandement de Dieu, observez la tradition des hommes’, et ils s’éloignent ainsi de Dieu, ne marchent pas vers lui, et quand ils se sentent en insécurité, ils inventent un autre commandement ».

La grâce de se mettre en chemin

Celui qui se comporte de cette façon accomplit « un chemin entre guillemets », un « chemin qui ne marche pas, un chemin tranquille » : « Aujourd’hui, la liturgie nous fait réfléchir sur ces deux textes : deux cartes d’identité. Celle que nous avons tous, parce que le Seigneur nous a faits ainsi, celle qui nous dit :’mets-toi en route, et tu prendras conscience de ton identité, parce que tu es l’image de Dieu, tu es fait à sa ressemblance. Mets-toi en route et cherche Dieu’. Et l’autre : ‘Non, reste tranquille. Respecte tous ces commandements, et ça, c’est Dieu, c’est là son visage’. Que le Seigneur nous donne à tous le courage de se mettre toujours en route, pour chercher son visage, ce visage qu’un jour nous verrons, mais qu’ici sur la terre, nous devons chercher ».

Prendre soin de la Création…

09-02-2015 Radio Vatican

Les chrétiens sont appelés à prendre soin de la Création. Le Pape l’a rappelé une nouvelle fois lundi  9 février au cours de la messe matinale célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe, au Vatican. Le Saint-Père s’est attardé sur la signification de la  « deuxième Création », celle réalisée par Jésus qui a « recréé » ce qui avait été détruit par le péché. Dieu crée l’univers, mais la Création ne finit pas. « Il soutient continuellement ce qu’il a créé ». Dans son homélie, le Pape François évoque le passage de la Genèse, qui relate la création de l’univers. Dans l’Évangile du jour, nous voyons « l’autre Création de Dieu », « celle de Jésus, qui vient recréer ce qui a été détruit par le péché ».

« Nous voyons Jésus parmi le peuple », qui déclare « ceux qui le touchaient étaient sauvés ». C’est la « seconde création encore plus merveilleuse que la première ». Et il y a une autre dimension, celle de la « persévérance dans la foi », action de l’Esprit Saint : « Dieu œuvre, continue à œuvrer, et nous pouvons nous demander comment répondre à cette Création de Dieu, qui est né de l’amour, parce que Lui œuvre par amour ». « A la “première Création” nous devons répondre avec la responsabilité que le Seigneur nous donne : la terre est vôtre, faites qu’elle porte des fruits, soumettez-la, et faites-la croître ». « Nous aussi avons la responsabilité de faire croître la terre de faire croître la Création, d’en prendre soin, de tenir compte de ses lois. Nous sommes au service de la Création, nous n’en sommes pas les maîtres. »

Et le Pape met en garde contre la tentation de vouloir s’emparer de la Création. Nous devons « la faire croître en étant fidèles à ses lois. C’est donc la première réponse à l’œuvre de Dieu : faire en sorte de prendre soin de la Création ». « Lorsque nous entendons parler de réunions pour réfléchir à la façon de préserver la création, nous pouvons penser qu’il s’agit d’une réunion “des verts”, mais non il ne s’agit pas des verts, mais des “chrétiens”. C’est une attitude chrétienne que de protéger la Création, c’est notre réponse à la première création de Dieu, c’est notre responsabilité. Un chrétien qui ne prend pas soin de la Création, qui ne la fait pas croître, est un chrétien qui n’attache pas d’importance au travail de Dieu ».

Le Saint-Père se demande alors comment répondre à la “seconde Création”. « Saint Paul nous dit : “Laissez-vous réconcilier avec Dieu”. Il nous invite à parcourir un chemin de réconciliation intérieure. Nous croyons en un Dieu personnel : en la personne du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». « Et tous les trois sont impliqués dans cette Création, dans cette re-Création, dans cette persévérance dans la re-Création. Et à tous les trois nous répondons :  prendre soin et faire croître la Création, se laisser réconcilier avec Jésus, avec Dieu en Jésus-Christ, chaque jour, et ne pas affliger l’Esprit Saint, ne pas le chasser : il est l’hôte de nos cœurs, celui qui nous accompagne et nous fait croître ».

Que le Seigneur« nous donner la grâce de comprendre qu’Il est à l’œuvre « et qu’il nous donne la grâce de répondre de manière appropriée à cette œuvre d’amour ».