Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Unité – troisième jour DÉNONCIATION II

Je n’ai pas de mari (Jn 4, 17)

2 R17, 24-34 La Samarie fut conquise par l’Assyrie
Ps 139, 1-12 Seigneur, tu m’as scruté et tu me connais
Rm 7, 1-4 Vous avez été mis à mort à l’égard de la loi, par le corps du Christ
Jn 4, 16-19 Je n’ai pas de mari

La Samaritaine répond à Jésus : « Je n’ai pas de mari”. La conversation porte maintenant sur la vie matrimoniale de cette femme. Il y a comme un glissement dans le contenu de leur conversation qui passe de l’eau à son mari. « Va, appelle ton mari et reviens ici » (Jn 4, 16) mais Jésus sait que la femme a eu cinq maris et que l’homme avec lequel elle vit maintenant n’est pas son mari.

Dans quelle situation se trouve cette femme ? Ces maris ont-ils demandé le divorce ? Était-elle veuve ? Avait-elle des enfants ? En lisant ce passage, ces questions viennent naturellement à l’esprit. Quoi qu’il en soit, il semble que Jésus soit intéressé par une toute autre dimension de l’existence de cette femme : il constate quelle est sa vie mais reste accueillant à son égard, de manière à ce que la rencontre véritable puisse advenir. Jésus n’insiste pas sur une interprétation moralisatrice de sa réponse mais paraît vouloir la mener au-delà. Et de fait, la femme finit par changer d’attitude envers Jésus.

Les obstacles que pouvaient constituer leurs différences culturelles et religieuses passent à l’arrière plan et laissent place à quelque chose de bien plus important : une rencontre établie dans la confiance. À cet instant même, Jésus, par son attitude, nous offre la possibilité de nous ouvrir à de nouveaux horizons et de nous interroger davantage : émergent alors des questions venant défier les attitudes de dénigrement et de marginalisation des femmes, des questions sur les différences qui restent un obstacle sur le chemin de l’unité, cette unité que nous cherchons et pour laquelle nous prions.

Questions
1. Dans nos communautés, existe-t-il des situations qui font scandale à nos yeux ?
2. Quels sont la place et le rôle des femmes dans nos Églises ?
3. Que peuvent faire nos Églises pour prévenir et vaincre la violence dont sont victimes les femmes et les jeunes filles ?

Prière
Ô Toi qui es au-delà de tout, peut-on te désigner autrement ?
Quelle parole peut te chanter, toi qu’aucun vocable
ne saurait désigner nommément ?
Comment l’esprit te verrait-il, ô toi qui ne peux être perçu
par aucun esprit intelligent ?
Tu es seul innommable, toi qui as créé tout ce que la parole saisit.
Tu es seul inconnaissable, toi qui as créé tout ce que la connaissance saisit.
Toutes choses parlantes ou non parlantes disent ta gloire,
les désirs de tous, les songes de tous gravitent autour de toi
et les prières de tous sont autour de toi.
Tout l’univers qui a l’intelligence de ton Être te chante un hymne de silence,
Sois-nous propice, ô toi qu’on ne peut désigner autrement
et qui es au-delà de tout !

Attribué à Saint GRÉGOIRE DE NAZIANCE

Unité – deuxième jour DÉNONCIATION I

Fatigué du chemin, Jésus était assis au bord du puits (Jn 4, 6)

Gn 29, 1-14 Jacob et Rachel près du puits
Ps 137 Comment chanter un chant du Seigneur en terre étrangère ?
1 Co 1, 10-18 Chacun de vous parle ainsi :
« Moi, j’appartiens à Paul » ; l’autre : « Moi à Apollos »
Jn 4, 5-6 Jésus était fatigué du chemin

Avant sa rencontre avec la Samaritaine, Jésus était allé en Judée. Les Pharisiens disaient de lui qu’il avait baptisé plus de disciples que Jean le Baptiste. Ces rumeurs pourraient avoir causé quelque tension désagréable. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle Jésus se remet en route.

Arrivé au puits et fatigué par le voyage, il décide de s’arrêter. Cette fatigue pourrait également être due aux bruits qui circulaient sur son compte. Alors qu’il se repose, une femme samaritaine s’approche du puits pour y puiser de l’eau. Cette rencontre a lieu au puits de Jacob : un lieu symbolique dans la vie et la spiritualité du peuple biblique.

Le dialogue qui s’instaure entre la Samaritaine et Jésus porte sur le lieu où adorer. « Est-ce sur cette montagne ou à Jérusalem ? » demande la Samaritaine. Jésus répond : « Ni sur cette montagne, ni à Jérusalem… Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père » (Jn 4, 21-24).

Il arrive encore qu’au lieu de la recherche commune de l’unité, ce soient la compétition et les disputes qui caractérisent les relations entre les Églises. Au Brésil, c’est ce à quoi on a assisté ces dernières années. Certaines communautés célèbrent leurs vertus et, pour attirer de nouveaux membres, vantent les avantages que peuvent en retirer leurs fidèles. Certaines vont même jusqu’à penser que plus leur Église est grande et puissante et le nombre de leurs membres est élevé, plus elles sont proches de Dieu, allant même jusqu’à se présenter comme les seuls vrais adorateurs, ce qui n’a pas manqué de provoquer des violences et un manque de respect vis-à-vis des autres religions et traditions chrétiennes. Ce genre de marketing compétitif engendre à la fois la méfiance entre les Églises et une perte de crédibilité de l’ensemble des chrétiens dans la société. Quand la compétition augmente, c’est « l’autre » communauté qui devient l’ennemi à combattre.

Qui sont les vrais adorateurs ? Les vrais adorateurs ne permettent pas que la logique de la compétition – qui est le meilleur, qui est le pire ? – viennent contaminer la foi. Nous avons besoin de « puits » sur lesquels nous pencher, où nous reposer et nous affranchir des disputes, de la compétition et de la violence, nous avons besoin de lieux où apprendre que les vrais adorateurs adorent « en Esprit et en Vérité ».

Questions
1. Quels sont les principaux motifs de compétition entre nos Églises ?
2. Sommes-nous en mesure de trouver un « puits » commun sur lequel nous pencher et nous reposer de nos disputes et manies de compétition ?

Prière
Dieu de miséricorde,
bien souvent nos Églises finissent par choisir la logique de la compétition.
Pardonne-nous, notre orgueil est péché.
Nous sommes las de ce besoin d’être les premiers.
Laisse-nous reposer près du puits.
Désaltère-nous avec l’eau de l’unité qui jaillit de notre prière commune.
Que ton Esprit qui plana sur les eaux du chaos nous donne l’unité
au sein de notre diversité.
Amen.

missionnaires en Asie…

… le Pape François invite les Philippins à l’être

18-01-2015 source : Radio Vatican

Le Pape a présidé la messe finale de son voyage apostolique aux Philippines au Rizal Park de Manille ce dimanche matin. Malgré la forte pluie qui s’abat ces jours-ci sur la capitale, les Philippins se sont déplacés en masse : environ six millions de personnes se sont rassemblées pour cette messe géante, annoncée comme le point d’orgue grandiose de ce voyage. Des centaines de choristes accompagnés par un orchestre ont assuré l’animation de cette eucharistie, concélébrée par le cardinal Luis Antonio Tagle, l’archevêque de Manille et le cardinal Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato. La liturgie a eu lieu en anglais et en latin. Les intentions de la prière universelle ont étént lues dans les langues locales : tagalog, hiliagayno, ilokano ou encore cebuano.

Fait peu habituel, la première lecture, tirée de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens, a été lue en braille par une jeune non-voyante. Au cours de son homélie, le Saint-Père est revenu sur la figure de l’Enfant Jésus, le Santo Niño particulièrement vénéré aux Philippines. « L’image du Saint Enfant Jésus a accompagné la diffusion de l’Évangile dans ce pays depuis l’origine. » Il a rappelé que les Philippines étaient le principal pays catholique en Asie, en cela c’est déjà un don de Dieu particulier, une bénédiction. Mais c’est aussi une vocation. « Puisse le Santo Niño continuer à bénir les Philippines et à soutenir les chrétiens de cette grande nation dans leur vocation à être témoins et missionnaires de la joie de l’Évangile, en Asie et partout dans le monde. »

Il a aussi rappelé que Jésus lui-même a besoin d’être protégé, soulignant une nouvelle fois l’importance de protéger les familles. Il a alors de nouveau mis en garde contre les maux que sont la corruption, le conformisme, le gaspillage ou les menaces contre l’environnement. « Malheureusement, la famille a grand besoin d’être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture. » Il faut prendre soin de notre jeunesse, « en ne permettant pas que lui soit volée l’espérance, et qu’elle soit condamnée à vivre dans la rue ».

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
AU SRI LANKA ET AUX PHILIPPINES
(12-19 JANVIER 2015)

MESSE

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Rizal Park, Manille
Dimanche 18 janvier 2015

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