Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Unité – premier Jour PROCLAMATION

Il nous faut traverser la Samarie (cf. Jn 4, 4)

Gn 24, 10-33 Abraham et Rébecca près du puits
Ps 42 Comme une biche se tourne vers les cours d’eau
2 Co 8, 1-7 La générosité des Églises de Macédoine
Jn 4, 1-4 Il devait traverser la Samarie

Jésus et ses disciples quittèrent la Judée pour regagner la Galilée. La Samarie est située entre ces deux régions. Or, certains préjugés pesaient sur elle et les Samaritains. En Samarie cohabitaient de nombreuses races et religions et cette situation était à l’origine de sa mauvaise réputation. Il n’était pas inhabituel que soient empruntées des routes permettant d’éviter de traverser le territoire de la Samarie.

Que signifie donc la phrase : « Il fallait traverser la Samarie » que nous lisons dans l’Évangile de Jean ? Bien plus qu’une question de géographie, il faut y voir un choix de Jésus : « Traverser la Samarie » semble vouloir dire qu’il est nécessaire d’aller à la rencontre de l’autre, de celui qui est différent et qui est souvent perçu comme une menace.

Le conflit opposant Juifs et Samaritains remontait à de nombreuses années. Les anciens Samaritains avaient rompu avec la monarchie du sud qui exigeait que les célébrations aient toutes lieu à Jérusalem (1 R 12). Lorsque les Assyriens envahirent la Samarie en déportant une grande partie de la population qui y résidait, ils y firent venir un grand nombre de peuples étrangers, chacun ayant ses propres dieux et divinités (2 R 17, 24-34). À partir de ce moment, les Samaritains devinrent aux yeux des Juifs « une population mélangée et impure ». Plus loin dans l’Évangile de Jean, les Juifs, voulant jeter le discrédit sur Jésus, l’accusent en disant : « N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et un possédé ? » (Jn 8, 48).

Les Samaritains eux aussi acceptaient difficilement les Juifs (Jn 4, 8). Les blessures du passé s’amplifièrent encore davantage aux alentours de l’année 128 av. J.-C., quand le chef juif, Jean Hyrcanus, ordonna la destruction du temple construit par les Samaritains sur le Mont Gerizin. Et comme le rapporte l’Évangile de Luc – cet épisode n’étant peut-être pas un cas isolé –, un village de Samaritains refusa d’accueillir Jésus simplement parce qu’il se rendait en Judée (Lc 9, 52). La réticence au dialogue existait donc de part et d’autre.

L’Évangile de Jean est clair : Jésus choisit sciemment de « traverser la Samarie » ; il veut dépasser les frontières de son propre peuple. Ainsi nous montre-t-il que si nous nous isolons de ceux qui sont différents de nous et n’établissons de relations qu’avec des personnes qui nous ressemblent, nous sommes responsables de notre propre appauvrissement. Dialoguer avec ceux qui sont différents de nous nous fait grandir.

Questions
1. Pour moi-même et ma communauté de foi, que signifie « traverser la Samarie » ?
2. Quels efforts mon Église a-t-elle réalisés pour aller à la rencontre des autres Églises et quels sont les enseignement que les Églises en ont retiré ?

Prière
Ô Dieu de tous les peuples,
enseigne-nous à traverser la Samarie
pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs des autres Églises !
Fais que nous nous y rendions le cœur prêt à recevoir
pour que nous puissions apprendre de toutes les Églises et de toutes les cultures !
Toi qui es la source de l’unité,
accorde-nous l’unité que le Christ veut pour nous.
Amen.

semaine de prière pour l’unité des chrétiens

… sur le thème : « Donne-moi à boire »

VisuelTelechargeable-UC2015La Semaine de prière 2015 pour l’unité des chrétiens qui se déroule du dimanche 18 au dimanche 25 janvier 2015 a été préparée par des chrétiens du Brésil avec les paroles de l’Évangile selon Saint Jean : « Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » (Jn 4,7) Actuellement, le Brésil traverse une période d’intolérance grandissante qui se traduit par de grandes violences, particulièrement envers les minorités et les personnes vulnérables. Au Brésil, offrir un verre d’eau fraîche » ou un café, c’est manifester une volonté d’accueillir, de dialoguer et de coexister avec l’autre.

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine nous invite à goûter l’eau d’un puits différent, et également à en proposer du nôtre. La prière, la rencontre et le dialogue tels sont les piliers fondateurs de la semaine de l’unité. Ce long passage de l’Évangile selon Saint Jean sur la rencontre du Christ avec la femme de Samarie, contient les deux symboles de la route et de l’eau, comme images de l’unité chrétienne visible pour laquelle nous prions.

« Quel est le chemin de l’unité, quelle voie devons-nous prendre pour que le monde boive à la source de la vie qu’est Jésus-Christ ? Quel est le chemin de l’unité qui respecte vraiment notre diversité ? » : autant de questions auxquelles réfléchir pendant la semaine de l’unité et durant toute l’année 2015.

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les survivants du typhon Haiyan…

… à Tacloban, le Pape prie avec eux

2015-01-17 Radio Vatican

Bien plus au sud de Manille, la ville de Tacloban, sur l’île de Leyte, là même où le typhon Haiyan avait sévi en novembre 2013 avec des vents d’une force démentielle, ravageant toute cette région et tuant des milliers de personnes. C’est là que le Pape François s’est rendu ce samedi pour célébrer une messe à même le tarmac de l’aéroport de cette ville symbole d’une catastrophe inouïe.  Et comme pour nous rappeler, un an après le drame, que les catastrophes naturelles peuvent frapper à tout moment, c’est sous la pluie et un vent fort d’une tempête tropicale annoncée que cette messe devant des milliers de fidèles s’est déroulée.

Une messe solennelle sous le signe d’une profonde émotion, celle d’être là ensemble, pour au-delà des mots, se recueillir. C’est ce que le Pape François devait dire à tous ces gens, qui l’avaient attendu des heures sous la pluie. « Je ne trouve pas les mots pour partager votre douleur. Je peux seulement vous dire que lorsque de Rome j’ai appris et vu l’ampleur de cette catastrophe, j’ai compris que je devais venir ici. Et ce jour-là j’ai décidé ce voyage. » « Je vous dis seulement que je suis avec vous, et que vous n’êtes pas seuls ».  Des mots simples prononcés en espagnol par le Pape, sous la pluie battante.

C’est une longue méditation sur la douleur des survivants que le Pape a délivrée à cette foule venue le rencontrer et l’écouter. Avec pour ligne de réflexion l’Évangile celui de Saint Paul, le Pape a dit : «  Jésus est avec nous, il vit avec nous et nous garde en tout sauf dans le péché, mais pour être encore plus avec nous, il assume la condition de péché, il se fait lui-même pécheur, comme nous le dit si bien Saint Paul, et nous le reconnaissons ». « Jésus nous devance toujours, et quand nous vivons l’une ou l’autre expérience, lui il la vit avant nous, et si aujourd’hui nous sommes ici réunis 14 mois après que le typhon Haiyan soit passé,  c’est parce que nous avons la certitude que la foi ne faiblit pas parce que Jésus dans sa passion a pris toute notre douleur . »

C’est à ce moment de son discours que le Pape François devait confier qu’il avait décidé le jour même de l’annonce de la catastrophe que Tacloban et sa région subissaient qu’il viendrait sur les lieux mêmes du drame pour rencontrer les survivants. –> Lire la suite →