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bâtir une culture de paix

01-01-2015 source : Radio Vatican

Les guerres nous rendent esclaves, mais la paix est toujours possible. Le Pape François l’a dit à l’Angélus de ce 1er janvier 2015, 48e Journée mondiale de la paix. Il a invité les fidèles massés sur la place Saint-Pierre, à prier pour la paix, à éduquer à la paix. « Nous sommes tous appelés à combattre toute forme d’esclavage et à bâtir la fraternité, chacun selon ses responsabilités »,  allusion au thème de cette journée « Non plus esclaves, mais frères ».

Une liaison a été établie entre la place Saint-Pierre de Rome et le monument aux morts de la ville italienne de Rovereto, qui a subi de lourdes pertes pendant la Grande Guerre. Sur une colline de la ville se trouve une cloche, appelée Maria Dolens, conçue et voulue par un prêtre italien au lendemain de la Grande Guerre comme le symbole impérissable de la condamnation des conflits et de la pacification des consciences. Le son de cette cloche a retenti sur la place Saint-Pierre à la fin de l’Angélus. Le Pape François a souhaité qu’il n’y ait plus jamais de guerres, mais toujours la volonté de paix et de fraternité entre les peuples.

Cet Angélus été également placé sous le signe de Marie Mère de Dieu que l’Église catholique romaine célèbre le premier janvier.

« A Marie, Mère de Dieu et notre Mère, nous présentons nos bonnes résolutions. Nous lui demandons de jeter sur nous et sur tous les jours de la nouvelle année, le manteau de sa protection maternelle, « Sainte Mère de Dieu, ne méprise pas nos pétitions, nous qui sommes dans l’épreuve, et libère-nous de tous les dangers, O Vierge glorieuse et béni.« 

« Et je vous invite tous aujourd’hui pour saluer la Vierge comme Mère de Dieu à le faire avec la salutation: « Sainte Mère de Dieu! » Comme elle a été saluée par les fidèles de la ville Éphèse, au début du christianisme, quand à l’entrée de l’église leurs pasteurs clamaient cette salutation adressée à Marie: «Sainte Mère de Dieu! ». Tous ensemble, à trois reprises, redisons : « Sainte Mère de Dieu.« 

Car le Christ « est né d’une femme », il a assumé la condition humaine pour la libérer de « l’insupportable mentalité légaliste ». En effet, la loi privée de la grâce, devient un joug insupportable. Elle nous fait du mal, au lieu de nous faire du bien. Dieu a envoyé son Fils sur la terre pour libérer et régénérer. Et puisque c’est dans le baptême que nous sommes régénérés, le Saint-Père a exhorté une fois encore les fidèles à se souvenir de la date de leur baptême.

dimension maternelle de l’Église

01-01-2015 source : Radio Vatican

Comme le Pape Paul VI en avait instauré la tradition au Vatican, le Pape François a présidé ce jeudi matin une messe pour la Paix, à l’occasion de la Solennité de Marie, Mère de Dieu. Cette messe en présence de l’ensemble des cardinaux de la Curie marque aussi non pas le début de l’année liturgique, qui commence le premier dimanche de l’Avent, mais le lancement de l’année civile.

Dans son homélie, le Pape François s’est appuyé sur les paroles d’Élisabeth à Marie. « Tu es bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de ton sein ! » (Lc 1, 14). Il a rappelé que cette séquence de l’Évangile de Luc se pose « en continuité avec la bénédiction sacerdotale que Dieu avait suggéré à Moïse pour qu’il la transmette à Aaron et à tout le peuple. « Que le Seigneur te bénisse et te garde. Que le Seigneur fasse resplendir pour toi son son regard et te fasse grâce. Que le Seigneur ramène à toi son regard et te concède la paix. » (Nb 6) »

L’Histoire du Salut s’accomplit donc en Marie, a rappelé François, très attaché à la dévotion mariale. « En célébrant la solennité de Marie Mère de Dieu, l’Église nous rappelle que Marie est la première destinataire de cette bénédiction. En elle se trouve tout accomplissement : en effet, aucune autre créature n’a vu briller sur elle-même le regard de Dieu comme Marie, qui a donné un visage humain au Verbe éternel, de façon à ce que tous nous puissions le contempler. »

« Marie, choisie pour être mère du Rédempteur, en a partagé toute la mission en restant aux côtés du Fils jusqu’à la fin sur le Calvaire. Marie est ainsi unie à Jésus parce qu’elle a eu de Lui la connaissance du cœur, la connaissance de la foi, nourrie de l’expérience maternelle et du lien intime avec son Fils. »

« On ne peut comprendre Jésus sans sa mère, et tout aussi inséparables sont le Christ et l’Église », le Pape a donc insisté sur la « dimension maternelle » de l’Église et sur l’importance de la médiation de « l’Église hiérarchique » dans la transmission de la Parole de Dieu. Citant Paul VI, il a redit que « séparer Jésus de l’Église serait vouloir introduire une dichotomie absurde. C’est véritablement l’Église, la grande famille de Dieu, qui nous apporte le Christ. Notre foi n’est pas une doctrine abstraite ou une philosophie, mais une relation vitale et pleine avec une personne : Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour nous sauver et vivant au milieu de nous. Sans l’Église, Jésus-Christ finit par se réduire à une morale, une idée, un sentiment. Sans l’Église, notre rapport avec le Christ serait soumis à notre imagination, à nos interprétations, à nos humeurs. »

En dépassant leurs propres intuitions, leur propre subjectivité, les chrétiens sont donc appelés à vivre fraternellement avec leurs frères et à donner un témoignage de paix dans toutes les dimensions de leur vie. « En cette journée mondiale de la Paix, invoquons l’intercession de Marie pour que le Seigneur donne la paix à notre temps : paix dans les cœurs, paix dans les familles, paix entre les nations. Cette année, en particulier, le message pour la Journée de la Paix est « Non plus esclaves, mais frères ». Tous nous sommes appelés à être libres, à être fils, et chacun selon ses propres responsabilités, à lutter contre les formes modernes d’esclavage. De tout peuple, culture et religion, unissons nos forces. Que nous guide Celui qui, pour nous rendre tous frères, s’est fait notre serviteur. »

Sortant de son texte, le Pape a alors invité l’assemblée à se lever et à invoquer par trois fois à haute voix la Sainte Mère de Dieu, « comme le courageux peuple d’Éphèse qui, devant les évêques, invoquait la Sainte Mère de Dieu. »

MÈRE DU SAUVEUR DU MONDE

MÈRE DU SAUVEUR DU MONDE

La Bonne Dame - Argenton-sur-Creuse
La Bonne Dame – Argenton-sur-Creuse

Parler de la bienheureuse Vierge Marie, mère du Sauveur du monde, c’est s’adresser à celles et à ceux qui, préparés par la foi, cherchent à nourrir leur piété par le spectacle continuel des grands mystères de notre religion et qui trouvent dans leur méditation, un moyen d’encouragement, de consolation et d’espérance.

La vie de la sainte Vierge, mère de Dieu, est toute mystérieuse. Mais les mystères qu’elle renferme sont à la fois les plus sûrs pour ceux qui veulent se pénétrer de l’ordre, de l’ensemble et de la liaison des principes qui servent de base à notre religion, et les plus consolants pour ceux qui en portent les vérités gravées au fond de leurs cœurs.

Pour commencer la vie de la bienheureuse Vierge Marie, mère du Sauveur du monde, il faut changer l’ordre établi pour les êtres créés ordinaires, dont l’histoire ne date que du moment de leur naissance : la vie de Marie embrasse la plénitude des siècles, et pour en tracer fidèlement toutes les circonstances, il faut remonter à la première époque de la création du monde, c’est-à-dire, à cet instant heureux où, après la chute du premier homme, son existence se trouve intimement liée au grand ouvrage de la rédemption, et devient l’objet de tant de prédictions et de tant de figures.

Si, après le premier péché humain, un rédempteur nous est promis, il l’est en même temps avec une mère. “Je mettrai, dit le Seigneur au serpent, une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te brisera ta tête.”

Ainsi, voilà Marie associée dès le commencement des siècles à l’œuvre si élevée de l’incarnation du Verbe. Ainsi, à côté de la promesse d’un libérateur, parait la promesse d’une femme sainte, qui, par la naissance d’un fils encore plus saint, réparera les misères de l’homme. ■

Jean-Daniel Planchot, cm