Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’Église est utile si elle sort d’elle-même

09-12-2014 source : Radio Vatican

Dans son homélie quotidienne prononcée lors de la messe matinale à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a renouvelé son appel pour que l’Église ne soit pas triste, qu’elle sorte d’elle-même pour « aller chercher les brebis égarées ». Se référant d’abord à la première lecture du jour, quand le prophète Isaïe parle de la fin de la souffrance après l’exil à Babylone, il a souligné que « le peuple a besoin de consolation, il faut ouvrir les portes à la consolation du Seigneur, sa présence même console. Seul le Seigneur peut nous consoler, c’est bon de le rappeler, laissez-vous consoler par le Seigneur » pour nous abandonner dans sa consolation.

Citant ensuite Ézéchiel, à qui Dieu dit, « après tant de péchés, (…), je ne t’abandonne pas, je te donnerai encore plus, ce sera ma revanche : la consolation et le pardon », le Pape a parlé de la miséricorde et du pardon comme les plus fortes des consolations. Il ne faut pas les fuir : « d’habitude, nous sommes installés plus confortablement dans nos affaires, dans nos manques, dans nos péchés. C’est notre terre », alors que la consolation divine invite à sortir de soi-même, « nous porte à un état que nous ne pouvons pas contrôler ».

Ne pas devenir une Église de musée

Le Pape a enfin parlé de l’Évangile du jour, la parabole de la brebis égarée : quand une personne perdue est retrouvée, « l’Église fait la fête, elle est heureuse quand elle sort d’elle-même ». Dans la parabole, le berger pourrait se contenter des 99 autres brebis et se dire qu’une de moins, ce n’est pas bien grave, mais non, « il a un cœur de pasteur, il sort pour aller la chercher jusqu’à ce qu’il la trouve et lui fait la fête, il est joyeux ».

C’est ainsi que l’Église devient féconde, quand elle a la joie d’aller chercher « les frères et sœurs qui sont loin. Quand l’Église ne fait pas ça, quand elle se renferme sur elle-même, elle est peut-être bien organisée, avec un organigramme parfait, tout propre, chacun à son poste, mais il manque la joie, la fête, la paix. Ainsi l’Église devient découragée, angoissée, triste, qui ressemble plus à une vieille fille qu’à une mère. Cette Église ne sert pas, c’est une Église de musée ».

Le Pape a continué dans son élan à pousser l’Église à sortir d’elle-même : « la joie de l’Église est de mettre au monde, de donner la vie, d’aller chercher les brebis qui se sont égarées, c’est justement cette tendresse du pasteur, la tendresse de la mère ». Comme un berger qui fait paître son troupeau et le rassemble avec ses bras.

Que Marie libère l’humanité…

… de tout esclavage, spirituel et matériel

09-12-2014 Radio Vatican

Comme c’est la tradition, le Pape François s’est rendu ce lundi 8 décembre dans l’après-midi en pèlerinage place d’Espagne, au cœur de la Rome historique, au pied de la colonne qui porte une statue de la Vierge Marie fleurie chaque année par la ville, en ce jour de la solennité de l’Immaculée Conception.

Le pape a été accueilli juste après 16.00 par le cardinal Vicaire pour Rome, et par le Maire de Rome, avec qui il a échangé quelques mots. Le pape s’est ensuite recueilli et a déposé une gerbe de fleurs. Le Pape a prononcé une allocution en forme de prière à la Vierge, pour souligner combien  Marie est pour tout chrétien un exemple  de sainteté à imiter :

« Que Marie nous protège du péché. Que la puissance de l’amour de Dieu, qui t’a préservé du péché originel, par ton intercession, libère l’humanité de tout esclavage spirituel et matériel, et fasse vaincre dans les cœurs et les évènements, le dessein de salut de Dieu. »

L’an dernier, le pape avait béni une cinquantaine de malades : ils étaient cette année une centaine. Il les a salués chaleureusement un par un.

Avant la Place d’Espagne le Pape a fait un passage par Sainte-Marie-Majeure pour se recueillir devant l’icône de la Vierge « Salus Populi Romani », « Salut du peuple romain ». Le pape s’est rendu une vingtaine de fois à la basilique mariale pour confier ses voyages, son diocèse, le monde entier. Ou pour dire merci, comme à son retour de Rio ou de Turquie.

Tout est don gratuit de Dieu…

… et de son amour pour nous

08-12-2014 source : Radio Vatican

En ce lundi 8 décembre, solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, le Pape François, lors de l’Angélus, a tenu à souligner que le message de cette fête peut se résumer facilement : « tout est grâce, tout est don gratuit de Dieu et de son amour pour nous. »

« Apprenons de la Vierge Marie à être plus courageux pour suivre la Parole de Dieu. »

« Le message de la fête d’aujourd’hui de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie peut se résumer en ces termes: tout est don gratuit de Dieu, tout est grâce, tout est don de son amour pour nous. L’Ange Gabriel appelle Marie « pleine de grâce » (Lc 1,28): en elle il n’y a pas de place pour le péché, parce que Dieu l’a toujours choisi comme la mère de Jésus, et l’a préservée du péché originel. Et Marie correspond à la grâce et s’y abandonne, disant à l’ange : « Qu’il me soit fait selon ta parole» (v38). Elle ne dit pas: « Je ferai ce que tu dis. » Non! Mais: «Que tout se passe pour moi …. » Et la Parole s’est fait chair en son sein. Aussi on nous demande d’écouter Dieu nous parler et d’accueillir sa volonté; selon la logique évangélique, rien n’est plus actif et fructueux que d’écouter et d’accueillir la Parole du Seigneur, qui vient de l’Évangile, de la Bible. Le Seigneur nous parle toujours! »

« L’attitude de Marie de Nazareth nous montre que l’être passe avant le faire, qu’il faut laisser Dieu agir pour être vraiment comment Il veut. Marie est réceptive, mais pas passive. Comme, au niveau physique, elle reçoit la puissance de l’Esprit Saint, mais ensuite donne chair et sang au Fils de Dieu qui se forme en Elle, ainsi, sur le plan spirituel, elle accueille la grâce et lui correspond avec la foi. Ce mystère de l’accueil de la grâce, qui en Marie, par un privilège unique, était sans l’obstacle du péché, est une possibilité pour nous tous. Comme Marie, a poursuivi le Pape, nous aussi avons été bénis, c’est-à-dire aimés et, pour cela, choisis avant la création du monde pour être saints et immaculés. Marie a été préservée, alors que nous avons été sauvés grâce au Baptême et à la foi. Tous cependant, elle autant que nous, par l’intermédiaire du Christ. »

« Face à l’amour, à la miséricorde, à la grâce divine réservée à nos cœurs, la conséquence qui s’impose est une seule : la gratuité. Comme nous avons reçu gratuitement, ainsi gratuitement nous sommes appelés à donner. Comme Marie qui à peine entendue l’annonce de l’Ange, va aussi vite partager le don de la fécondité avec sa cousine Élisabeth. Parce que, si tout nous a été donné, tout doit être redonné. De quelle manière ? En permettant que l’Esprit Saint fasse de nous un don pour les autres ; qu’il nous fasse devenir des instruments d’accueil, de réconciliation et de pardon. Si notre existence se laisse transformer par la grâce du Seigneur, nous ne pourrons retenir pour nous la lumière qui vient de son visage, mais nous la laisserons transparaître pour qu’elle illumine les autres. Apprenons de Marie, qui a constamment conservé son regard fixé sur le Fils et son visage est devenu « le visage qui ressemble le plus au Christ » (Dante, Paradis, XXXII, 87).