Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Il y a tant de saints de la vie quotidienne

04-12-2014 source : Radio Vatican

« Beaucoup de chrétiens superficiels s’effondrent aux premières tentations, parce qu’ils ont construit sur le sable. Par contre, il existe tellement de saints, et ils ne sont pas tous nécessairement canonisés, tellement de saints -hommes et femmes confondus- qui mettent en pratique l’amour de Jésus, qui ont construit la maison sur le rocher qu’est le Christ ». Voilà en résumé l’idée développée par le Pape François ce jeudi matin durant la messe célébrée en la chapelle Sainte-Marthe au Vatican.

Le Pape François a invité son auditoire à « penser aux plus petits, aux malades qui offrent leurs souffrances pour l’Église et pour les autres, à toutes les personnes âgées seules, qui prient, à toutes les mères et à tous les pères de famille qui subviennent avec beaucoup d’efforts aux besoins de leurs familles, à l’éducation de leurs enfants, en travaillant dur chaque jour, qui font face aux problèmes mais avec l’espérance en Jésus. Qui ne sont pas en train de se pavaner, mais font ce qu’il peuvent. Ils sont les saints de la vie quotidienne ! »

« Pensons aussi à tous ces prêtres qui travaillent humblement dans leurs paroisses avec tant d’amour : la catéchèse aux enfants, le soin aux personnes âgées, aux malades, la préparation au mariage, tous les jours les mêmes choses. Mais ils ne s’ennuient pas parce qu’au fond d’eux-mêmes se trouve le rocher qu’est Jésus et qui offre la sainteté à l’Église et de l’espérance.»

moments forts du voyage en Turquie

04-12-2014 source : Radio Vatican

Mercredi matin, Place Saint-Pierre, le Pape François est revenu longuement sur son tout récent voyage apostolique en Turquie, du 28 au 30 novembre. En demandant avant tout de « prier pour tous les migrants et réfugiés, et pour que disparaissent les causes de cette plaie douloureuse. » Un souhait émis par le Pape alors qu’il évoquait le dernier moment fort de son voyage.

«La dernière rencontre, belle et douloureuse,, ce fut avec un groupe de jeunes réfugiés accueillis par les salésiens. C’était très important pour moi de rencontrer ces réfugiés des zones de guerre du Proche-Orient, tant pour exprimer ma proximité que celle de l’Église, que pour souligner la valeur de l’accueil, et sur ce point la Turquie s’est fortement engagée ». « Je remercie encore une fois la Turquie pour cet accueil, et je remercie les braves salésiens d’Istanbul, qui travaillent avec les réfugiés. J’ai rencontré d’autres prêtres, et notamment un jésuite allemand, qui travaillent aussi avec les réfugiés. »

Le Pape est alors revenu sur les étapes clés de ses trois jours en Turquie, entre Ankara et Istanbul: « Frères et sœurs, je rends grâce au Seigneur pour mon récent pèlerinage en Turquie. Cette terre est chère aux chrétiens, puisque saint Paul y est né, les sept premiers conciles de l’Église y ont eu lieu, et que la ‘maison de Marie’ s’y trouve.» « Lors de ma rencontre avec les Autorités du pays, j’ai rappelé qu’il est important que l’État assure aux citoyens et aux groupes religieux une réelle liberté de culte, en évitant toute déviance fondamentaliste. »

« Le lendemain, la messe a réuni les différents rites catholiques présents en Turquie. Les représentants orthodoxes et protestants y assistaient. Ensemble, nous avons invoqué le Saint Esprit qui fait l’unité de l’Église. « Dans notre dialogue œcuménique et sur le chemin d’unité dans notre Église catholique elle-même, c’est l’Esprit Saint qui fait tout, il suffit de le laisser faire, de l’accueillir et de suivre ses inspirations ».

« Enfin, le dernier jour, nous avons renforcé les liens fraternels entre le successeur de Pierre et le Patriarche Œcuménique de Constantinople, renouvelant notre engagement à avancer sur le chemin de la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. »

« Que Dieu continue à protéger le peuple turc, ses autorités et ses représentants des diverses religions, pour qu’ils puissent ensemble construire un lieu de paix, de coexistence pacifique, entre religions et cultures différentes. » « Que Dieu rende fécond ce voyage apostolique et favorise dans l’Église le dialogue pour annoncer que Jésus est vérité, paix et amour ».

En fin d’Audience il a cordialement salué entre autres les pèlerins de langue française.

« Alors que le temps de l’Avent prépare nos cœurs à la venue parmi nous du Prince de la paix, je vous invite à prier sans cesse pour que ce Voyage Apostolique en Turquie porte des fruits d’unité entre chrétiens et de paix au Moyen Orient.

Que Dieu vous bénisse !

Et préparons-nous pour Noël, en pensant que Jésus vient. Je souhaite que Jésus vienne dans le cœur de chacun de vous, et vous bénisse et vous donne la force d’aller de l’avant. Et priez pour moi ! Merci. »

Avant l’audience générale dans une petite salle, le Pape François avait brièvement salué les participants, une trentaine, au III° sommet des responsables chrétiens et musulmans. Il a salué leur présence et leur action qui renforce la fraternité et la compréhension.

Voici le texte intégral de l’Audience générale –> Lire la suite →

Seul un cœur humble connaît Jésus…

… la théologie s’apprend à genoux »

02-12-2014 Radio Vatican

Celui qui étudie le mystère de Dieu doit se mettre à genoux car Dieu se révèle plus volontiers à un cœur humble. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de l’homélie célébrée ce matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

Les yeux d’un pauvre sont plus adéquats pour voir le Christ et à travers lui, apercevoir le profil de Dieu. Les autres qui prétendent sonder ce mystère par leur propre intelligence doivent d’abord se mettre «  à genoux », dans un comportement d’humilité car sinon, « ils ne comprendront rien ». Le Pape François répète la vérité et le paradoxe du mystère de la Bonne Nouvelle : le Règne de son Père appartient aux « pauvres d’esprit ». La réflexion du Pape suit les traces de l’Évangile selon Saint-Luc proposée par la liturgie, dans le passage le Christ loue et remercie son Père parce qu’il a décidé de se révéler à ceux qui ne comptent en rien pour la société et ceux qui comptent quelque peu mais qui savent se faire « tout petit » dans l’âme :

“ Il nous fait connaître le Père, il nous faut connaître sa vie intérieure. Et à qui révèle-t-il ce Père ? A qui donne-t-il cette grâce ? Je te loue, Oh Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, parce que tu as dissimulé ces choses-là aux érudits et aux savants et tu les a révélé aux plus petits ». Seulement ceux qui ont un cœur semblable à celui des plus petits sont capables de recevoir cette révélation. Un cœur humble, doux, qui ressent le besoin de prier, de s’ouvrir à Dieu, qui se sent pauvre. Seulement ceux qui vont de l’avant avec la première Béatitude : les pauvres d’esprit ».

Donc, la pauvreté est le don privilégie pour ouvrir la porte du mystère de Dieu. Un don qui parfois peut faire défaut à ceux qui dédient à ce mystère une vie d’étude :

“ Tant de personnes peuvent connaître la science, la théologie ! Mais s’ils n’apprennent pas cette théologie à genoux, c’est-à-dire humblement, comme des petits, ils ne comprendront rien. Ils nous diront tant de choses mais ils ne comprendront rien. Cette pauvreté est la seule qui soit capable de recevoir la Révélation que le Père donne à travers Jésus. Et Jésus vient, non pas comme un capitaine, un général d’armée ou un gouvernant puissant, non ! Il vient comme un bourgeon : il est humble, doux et il est venu pour les humbles, les doux, pour porter le salut aux malades, aux pauvres et aux oppressés ».

Et Jésus est le premier des marginaux qui arrive même à retenir « que d’être égal à Dieu est une valeur non négociable ». « La grandeur du mystère de Dieu »   peut seulement se connaître «  dans le mystère de Jésus et le mystère de Jésus est le mystère de l’abaissement, de l’anéantissement, de l’humiliation qui « apporte le salut aux pauvres, à ceux qui sont anéantis par tant de maladies, de péchés et de situations difficiles ». « En dehors de ce cadre, on ne peut pas comprendre le mystère de Jésus » :

“ En cette période de l’Avent, nous demandons au Seigneur de nous rapprocher davantage à son mystère et de le faire sur le chemin qu’il veut que nous empruntions : le chemin de l’humiliation, le chemin de la douceur, le chemin de la pauvreté, le chemin où on se sent pécheur. Ainsi, il viendra nous sauver, nous libérer. Que le Seigneur nous donne cette grâce ».