Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Transmettre la foi aux jeunes…

 … par l’exemple et non par des mots

14-11-2014 source : Radio Vatican

Pour transmettre la foi aux enfants et aux jeunes d’aujourd’hui, pour les aider à faire l’expérience “de la vérité et de l’amour”, les adultes doivent leur offrir des exemples plutôt que des mots. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, où étaient présents un bon groupe d’enfants et d’adolescents d’une paroisse romaine.

Comment se transmet la foi à ceux qui sont nés dans l’ère du digital ? Par une modalité qui, plus que les autres, permet d’avoir prise, ce sont ceux qui sont constamment stimulés par les images : l’exemple. En ce jour, une partie des bancs de la chapelle de la maison Sainte-Marthe ressemble à une JMJ en miniature- avec un groupe de jeunes qui une fois surmontée la timidité initiale, passe à un tac au tac d’une grande vivacité avec le Pape François qui se met dans la peau d’un catéchiste et au même moment, dans la peau du formateur des catéchistes. On semble assister à la « messe des jeunes » dit-il; et regarder ces jeunes, « c’est regarder une promesse, c’est regarder le monde de demain ». Mais que laisse-t-on au futur ?

« Enseignons-nous ce que nous avons entendu dans la Première lecture : marcher dans l’amour et dans la vérité ? Ou bien nous l’enseignons par des mots en menant notre propre vie ? Pour nous, faire attention à ces jeunes est une responsabilité ! Un chrétien doit prendre soin des jeunes, des enfants et transmettre la foi, transmettre ce qu’il vit, ce qui est dans son cœur. Nous ne pouvons pas ignorer les petites plantes qui poussent ! ».

Le Pape François affirme que tout dépend du fait d’assumer un bon comportement envers les jeunes. Il se demande encore quel est notre comportement ? Est-ce un comportement de frère, de père, de mère, de sœur, qui le fait grandir ou est-ce un comportement de détachement : « ils grandissent et moi je mène ma propre vie…. ?

“Nous avons tous la responsabilité de donner le meilleur que nous avons et ce meilleur, c’est la foi : il faut la leur donner par l’exemple! Les mots sont inutiles…. Aujourd’hui, les mots ne servent à rien ! Dans ce monde d’image, ils ont tous un portable et les mots sont inutiles…L’exemple ! L’exemple ! Qu’est-ce que je leur donne ?

À ce stade, le dialogue décolle. Le Pape commence à demander aux jeunes le pourquoi de leur venue à la messe et quelque peu après, quelqu’un prend courage et admet : « Pour te voir… ». Le Pape François réplique  en retour- « À moi aussi, ça me fait plaisir de vous voir ». Il s’informe pour savoir qui a reçu la première communion, qui a reçu la confirmation et il répète à tous que le baptême « ouvre les portes à la vie chrétienne » et que tout de suite après, commence « un chemin long de toute une vie ». Le parcours est décrit dans le passage de la Lettre de Jean citée plus haut : « Marcher dans la vérité et l’amour ». Ensuite, indique le Pape, d’autres sacrements arriveront comme le mariage. Mais ce chemin, « il est important de savoir le vivre, de savoir le vivre comme Jésus. »

« Nous devons prier. Vous ne savez pas si vous devez prier ? Eh bien… oui ! Prier le Seigneur, prier Jésus, prier la Sainte Vierge afin qu’ils nous aident dans ce chemin de la vérité et de l’amour. Vous avez compris ? Vous êtes venus pour me voir. Qui d’entre vous me l’a dit ? Toi. C’est vrai. Mais aussi pour voir Jésus. D’accord ? Ou bien nous laissons Jésus à part ? (Les enfants : Non !).  Maintenant, Jésus vient sur l’autel. Et nous le verrons tous ! C’est Jésus ! Nous devons maintenant demander à Jésus de nous enseigner à marcher dans la vérité et dans l’amour. Disons-le tous ensemble. (tous ensemble) « Marcher dans la vérité et dans l’amour ».

Le Règne de Dieu grandit dans le silence…

… pas dans le vacarme

13-11-2014 Radio Vatican

Le Règne de Dieu, a dit le Pape, grandit dans le silence. Il ne grandit pas dans le vacarme, et « ce n’est  pas un spectacle », mais bien « une fête », même si « notre faiblesse humaine préfère le spectacle ». Il a alors cité la célébration du mariage, qui pour être pourtant un sacrement, en est parfois réduit à n’être qu’un spectacle. « Un défilé de mode, pour se montrer, avec vanité ». Voilà en résumé le thème développé par le Pape François ce jeudi matin, dans son homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

« Dans le silence d’une maison où l’on arrive peut-être à la fin du mois avec la moitié d’un euro, mais où l’on continue de prier et de s’occuper de ses enfants et des grands-parents, c’est là que se trouve le Règne de Dieu ». « Loin du bruit, parce que le Règne de Dieu n’attire pas l’attention », exactement comme n’attire pas l’attention la semence qui grandit sous terre.

Le Pape est parti du passage de l’Évangile de saint Luc, où à la question des disciples ‘Quand viendra le Règne de Dieu ?’ « Le Règne de Dieu n’est pas un spectacle. Tant de fois, le spectacle est la caricature du Règne de Dieu » « Jamais le Seigneur ne dit que le Règne de Dieu est un spectacle ». « C’est une fête, une très belle fête. Une grande fête, car le Ciel sera une fête, mais pas un spectacle ». « C’est notre faiblesse humaine qui préfère le spectacle ». « En réalité, le Règne de Dieu est silencieux, il grandit à l’intérieur. C’est l’Esprit Saint qui le fait grandir avec notre disponibilité, dans notre terre, que nous devons préparer ».

Et Il a ajouté en citant les paroles de Jésus : « Le Règne de Dieu connaîtra pourtant le moment de la manifestation de sa force, à la fin des temps ». « Le jour où il fera du bruit, il le fera comme l’éclair qui fend le ciel. » « Sinon pour l’heure, le Règne de Dieu est caché dans la sainteté de la vie quotidienne, cette sainteté de tous les jours. Parce que le Règne de Dieu n’est pas éloigné de nous, il est proche. C’est une de ses caractéristiques : sa proximité de tous les jours ».

« La souffrance, la croix, la croix quotidienne de la vie, la croix du travail, de la famille, de bien faire les choses, cette petite croix quotidienne fait partie du Règne de Dieu ». « Le Règne de Dieu est humble, comme la semence : humble mais pour grandir ensuite, par la force de l’Esprit Saint. Nous n’avons qu’à le laisser grandir en nous, sans nous vanter : laisser l’Esprit venir en nous, nous transformer et nous porter de l’avant dans le silence, dans la paix, dans la sérénité, dans la proximité avec Dieu, avec les autres, dans l’adoration de Dieu, sans spectacle »

Prêtres et évêques, soyez accueillants, sobres, bons et patients

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 novembre 2014

Frères et sœurs, aujourd’hui nous nous arrêterons à ce qui est demandé aux Pasteurs de l’Église, pour vivre leur service de manière authentique et féconde. Dans ses Lettres pastorales, en plus de ce qui est inhérent à la foi et à la vie spirituelle, saint Paul indique quelques qualités typiquement humaines à la base de tout ministère : l’accueil, la sobriété, la patience, la douceur, la fiabilité, la bonté du cœur. Il s’agit d’une prédisposition à rencontrer, à connaître, à dialoguer, à apprécier et à se mettre en relation avec les frères. Paul exhorte les Pasteurs à prendre conscience que leur ministère vient uniquement de la miséricorde de Dieu. Alors, ils ne pourront pas avoir une attitude autoritaire, comme si la communauté était leur propriété, leur domaine personnel. La conscience que tout est don, que tout est grâce, aide un Pasteur à ne pas tomber dans la tentation de se mettre au centre de l’attention, et de se fier à soi seul. Le ministre de l’Église doit être humble et compréhensif à l’égard des autres, se mettant à l’écoute des gens, conscient d’avoir toujours quelque chose à apprendre.

Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins de langue française, en particulier les groupes venant de France. Je vous invite à prier le Seigneur pour que les Pasteurs de vos communautés soient toujours des images vivantes de la communion et de l’amour de Dieu pour tous. Que Dieu vous bénisse !

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12-11-2014 Radio Vatican

Lors de l’audience générale de ce mercredi au Vatican, le Pape François s’est donc une nouvelle fois employé à définir les qualités que doivent avoir les évêques, les prêtres, les diacres, les invitant à être « accueillants, sobres, patients, fiables, bons ». Le Pape voit en ces qualités « typiquement humaines » « une grammaire de base » pour l’exercice du ministère pastoral. Exhortation qui s’inscrit dans le cycle de catéchèses consacrées à l’Église. L’avertissement du Pape a été à nouveau très clair, comme lors de récentes homélies du matin, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe : il faut à tout prix éviter tout comportement d’orgueil.

Le Pape François a évoqué l’affaire des 43 étudiants mexicains portés disparus depuis le 26 novembre dernier, et probablement massacrés par des membres du crime organisé. En s’adressant aux pèlerins de langue espagnole, il s’est déclaré « particulièrement proche en ce moment douloureux de la disparition de ces jeunes mexicains dont on sait maintenant, devait-il souligner, qu’ils ont été assassinés ». Le Pape a rappelé « la réalité dramatique de toute cette criminalité qui existe, liée au commerce et au trafic de drogue ».

Au terme de l’audience générale, il a voulu aborder une fois encore la question des chrétiens persécutés dans le monde en raison de leur foi. En déclarant : « Je suis avec un grand effroi les situations dramatiques des chrétiens dans différentes parties du monde où ils sont persécutés et tués en raison de leur foi religieuse. Je ressens la nécessité d’exprimer ma profonde proximité spirituelle aux communautés chrétiennes durement frappées par une absurde violence qui ne semble pas vouloir s’arrêter, alors que j’encourage les Pasteurs et les fidèles, à être tous forts et ancrés dans l’espérance ». Les chrétiens  « ont le droit de retrouver dans leurs propres pays la sécurité et la sérénité, et de professer librement leur foi. » Le Pape a appelé « à une vaste mobilisation des consciences  de tous ceux qui ont des responsabilités au niveau local et international et à toutes les personnes de bonne volonté ».