Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

pas de place en Église pour la mondanité

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 novembre 2014

Frères et sœurs, le Christ suscite dans son Église des ministres, les Évêques, les prêtres et les diacres, qui forment la hiérarchie. C’est par elle que l’Église exerce sa maternité : elle nous engendre par le baptême et nous fait grandir dans la foi. Elle nous nourrit par l’Eucharistie, nous conduit au Père pour recevoir son pardon, et elle nous accompagne durant notre vie, spécialement dans les moment difficiles et à l’heure de la mort. L’Évêque, à la tête de la communauté chrétienne, est le garant de la foi et le signe vivant de la présence du Seigneur. Il est à l’image du Bon Pasteur, venu non pour être servi mais pour servir, et qui donne sa vie pour ses brebis. Les Évêques sont les successeurs des Apôtres ; ils forment un unique collège, en communion avec le Pape, même lorsqu’ils sont dispersés partout dans le monde et vivent en des lieux et des cultures différents.

L’Évêque est un pasteur et il doit être auprès de son peuple « signe vivant de la présence du Seigneur au milieu d’eux ». C’est pour cela que c’est bien triste quand on voit certains chercher à tout prix cette fonction et faire tellement de choses pour y arriver, et quand ils y arrivent ils ne sont pas au service des autres, ils se pavanent et vivent seulement pour leur vanité. Être Évêque ce n’est pas une position de prestige, une fonction honorifique, c’est être au service, il n’y a pas de place dans l’Église pour la mondanité.

La mentalité mondaine, c’est quand on pense qu’un tel ou un tel a fait la carrière ecclésiastique, alors qu’être Évêque représente un service, ce n’est pas un poste pour se vanter, être Évêque cela veut dire avoir en tête l’exemple de Jésus qui comme le bon pasteur est venu non pas pour être servi mais pour servir, et pour donner sa vie pour ses brebis. Dans l’histoire de l’Église, nous trouvons beaucoup de saints Évêques qui nous montrent que ce ministère on ne le cherche pas, on ne le demande pas, on ne l’achète pas, mais on l’accueille avec obéissance, non pas pour s’élever mais pour s’abaisser, comme Jésus qui s’est humilié lui-même jusqu’à mourir sur la croix.

Quand Jésus a appelé et choisi les apôtres, il ne les a pas imaginés séparés l’un de l’autre, mais ensemble, pour qu’ils soient avec lui unis comme une famille. C’est beau lorsque les évêques autour du Pape expriment cette collégialité et cherchent à se faire toujours plus serviteurs des fidèles et à être plus Église. Nous l’avons encore vécu récemment lors du synode sur la famille.  Si une Église n’est pas unie à l’Évêque, c’est une Église malade, car Jésus a voulu une Église unie à l’Évêque.

Je vous invite, chacun, à vivre une sincère et profonde communion avec l’Évêque que le Seigneur vous donne comme pasteur, pour recevoir de lui tous les biens que l’Église, comme une mère, vous transmet.

Bon pèlerinage !


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ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu

04-11-2014 source : Radio Vatican

Dans la loi du règne de Dieu, « la contrepartie » ne sert à rien parce qu’Il donne gratuitement. C’est ce qu’a affirmé le Pape ce matin lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe. François a averti que parfois par égoïsme ou par soif de pouvoir, nous refusons la fête à laquelle le Seigneur nous convie gratuitement. Parfois, a-t-il affirmé nous nous fions à Dieu, «…. mais pas trop ».

La parabole des invités remplacés par les pauvres

Un pharisien organise une grande fête, mais les convives trouvent des excuses pour ne pas s’y rendre. La parabole narrée par Jésus dans l’Évangile du jour fait réfléchir. « Cela plaît à tout le monde d’être invité à une fête », mais lors de ce banquet, il y avait quelque chose qui déplaisait à trois invités.

Le premier affirme qu’il doit aller voir son champ. Il a envie d’aller le voir pour se sentir « un peu puissant » par vanité, orgueil, pouvoir, et il préfère cela, à être assis, « un parmi tant d’invités ». Le deuxième a acheté cinq bœufs. Il est concentré sur ses affaires et ne veut pas « perdre de temps » avec d’autres gens. Le dernier, enfin, s’excuse. Il est marié et ne souhaite pas emmener son épouse à la fête. « Il garde son affection pour lui-même, égoïste ». A la fin, tous les trois opte pour eux-mêmes »  plutôt que de partager lors d’une fête. Ils ne savent pas ce qu’est une fête. Toujours, a averti le Pape, « il y a de l’intérêt », ce que Jésus appelle « la contrepartie ».

Il est difficile d’écouter la voix de Dieu quand on ne regarde que soit-même

« Si l’invitation avait été : ‘Venez, j’ai deux bœufs et trois amis hommes d’affaires qui viennent d’un autre pays, nous pouvons faire quelque chose ensemble’, il est certain que personne ne se serait excusé ». Ce qui les effraie, c’est la gratuité. Être un parmi d’autres… « L’égoïsme pur, être au centre de tout ». Il est si difficile d’écouter la voix de Jésus, la voix de Dieu, quand on ne tourne qu’autour de soi-même, poursuit François, quand on a pas d’autre horizon que soi-même. Derrière tout cela, il y a une chose plus profonde, la peur de la gratuité. Nous avons peur de la gratuité de Dieu. C’est si grand que cela nous fait peur ».

Pourquoi ce repli et cette peur ? Cela arrive parce que les expériences de la vie, « tant de fois nous ont fait souffrir » comme cela arrive aux disciples d’Emmaüs qui s’éloignent de Jérusalem ou à Thomas qui veut toucher pour croire. Et le Pape reprend un dicton populaire : quand l’offre est immense, même le Saint doute ». Et quand Dieu nous offre tel banquet, « nous pensons qu’il vaut mieux ne pas nous immiscer ».

Dépasser sa peur : sortir de l’égoïsme

« Nous connaissons nos péchés, nos limites, mais au moins nous sommes à la maison ; sortir de la maison pour répondre à l’invitation de Dieu, avec d’autres ? Non, j’ai peur. Et nous tous chrétiens nous avons cette peur, cachée en nous-mêmes… Nous sommes catholiques, mais pas trop. Confiants dans le Seigneur, mais pas trop. Et ce «…mais pas trop » marque notre vie. «  Il nous rend petit, non ? » Il nous rapetisse.

Une autre chose donne à réfléchir. Quand le serviteur rapporte à son Maître que les convives ont décliné, lui se fâche car il a été méprisé. Il envoie chercher tous les pauvres, les estropiés qui sont sur les places et dans les rues de la ville. L’homme demande à son serviteur de forcer les personnes à venir à la fête.  « Tant de fois, le Seigneur doit faire la même chose avec nous : avec des preuves, tant de preuves ».

« Contraints-les, Contraint ce cœur, cette âme à croire qu’il y a de la gratuité en Dieu, que le don de Dieu est gratuit, que le salut ne s’achète pas : c’est un grand cadeau, que l’amour de Dieu… Le cadeau le plus grand ! Cela est la gratuité. Et nous, nous avons un peu peur et pour cela nous pensons que la Sainteté peut arriver avec nos petites affaires, et à la longue nous devenons un peu pélagiens. Or la sainteté, le salut est gratuit ! »

« Jésus a payé la fête, avec son humiliation jusqu’à la mort sur la Croix. Et cela est la grande gratuité. Quand nous regardons le Crucifix, pensons au fait que cela est l’entrée de la fête ». Le pape encourage les fidèles à se tourner vers Dieu : « Si Seigneur, je suis un pécheur, j’ai tant de choses, mais je Te regarde et je vais à la fête du Père. J’ai confiance. Je ne serais pas déçu parce que tu as payé pour tout ». Aujourd’hui l’Église nous demande de ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu. « Nous devons seulement ouvrir notre cœur . la grande fête, il la fera Lui».

Le Pape condamne rivalité et vanité…

 … au sein de l’Église

03-11-2014 source : Radio Vatican

La rivalité et la vanité sont deux tares qui affaiblissent l’Église. Il faut donc agir avec esprit d’humilité et de concorde, sans chercher son propre intérêt : c’est ce qu’affirme le Pape François dans son homélie matinale, lundi, lors de la messe dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.

En se référant à la lettre de Saint Paul aux Philippiens, le Souverain Pontife observe que la joie d’un évêque est celle de voir dans son église, amour, unité et concorde : « de chercher le bien de l’autre, de servir les autres ». Il faut donc tout faire pour aider l’Esprit Saint dans ce sens. Pour cela Saint Paul invite les Philippiens à ne rien faire par rivalité ou vanité. « Ce n’est pas uniquement un comportement de notre temps, mais il provient de loin ». Un comportement que l’on trouve dans l’Église.

« Ne pas chercher son propre intérêt, c’est ce que nous dit Jésus dans l’Évangile, poursuit le Saint-Père. Ce n’est pas beau quand  dans les institutions de l’Église, d’un diocèse, nous trouvons les personnes qui cherchent leurs intérêts. » A l’opposé se trouve alors la « gratuité » ; « inviter à diner ce qui ne peuvent rien proposer en échange ». Le Pape François invite ainsi paroisses et communautés à faire leur examen de conscience : « est-ce que mon institution a cet esprit ? »