Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

invités à entrer dans la Résurrection

2014-11-03 Radio Vatican

Ce dimanche 2 novembre, le Pape François n’a pas célébré de messe publique mais il est allé se recueillir en privé dans la crypte de la basilique vaticane pour aller prier sur les tombes de ses prédécesseurs. >Lundi matin, c’est avec les cardinaux résidant à Rome qu’il a présidé, en la basilique Saint-Pierre, la traditionnelle messe de suffrage pour les cardinaux et évêques décédés dans l’année. Lors de son homélie, François a insisté sur la Résurrection de Jésus, qui fonde la foi des chrétiens.

« Si Jésus-Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide et inconsistante. Mais puisqu’il est ressuscité, alors notre foi est pleine de vérité et de vie éternelle.» C’est en s’appuyant sur Saint-Paul que le Pape François a répété ce qui fait le cœur de la foi chrétienne : la conviction que la mort n’a pas le dernier mot et que chacun suit le Christ dans sa résurrection.

« L’Évangile que nous avons écouté, qui unit, selon la rédaction de Marc, le récit de la mort de Jésus et celui de la tombe vide, représente le point culminant de tout le chemin, insiste François : c’est l’avènement de la Résurrection qui répond à la longue recherche du Peuple de Dieu, à la recherche de chaque homme et de l’humanité entière. Chacun de nous est invité à entrer dans cet évènement. »

Mais suivre le Christ implique donc le suivre dans la mort aussi, dans la souffrance, dans le dernier souffle, dans le silence, des étapes qui prennent sens au regard de la Résurrection. Et comme il le fait souvent, le Pape a demandé à chacun de se situer personnellement face à Jésus dans sa Passion : « Nous sommes appelés à être devant la Croix de Jésus, comme Marie, comme les femmes, comme le centurion, à écouter le cri de Jésus. Et sa respiration ultime, et enfin le silence, ce silence qui se prolonge pour tout le Samedi Saint. Et ensuite nous sommes appelés à aller à la tombe, pour voir que la grande pierre a été renversée, pour écouter l’annonce. « Il est ressuscité, il n’est pas ici » (Mc 16,6). Là est la réponse. Là est le fondement, le roc. Pas dans des discours persuasifs de sagesse, mais dans la parole vivante de la Croix et de la Résurrection de Jésus. »

La mort n’a pas le dernier mot

2014-11-02 Radio Vatican

En ce dimanche 2 novembre, où l’on commémore tous les fidèles défunts, le Pape François, Place Saint-Pierre pour la prière de l’angélus, a rappelé que la mort n’a pas le dernier mot. Le Saint-Père a invité, en cette journée, à penser à tous ceux dont personne ne se souvient, aux victimes des guerres, à ceux qui sont tués parce qu’ils sont chrétiens, et il a insisté sur le sens de la Toussaint, et du 2 novembre. Deux fêtes « intimement liées tout comme la joie et les larmes trouvent en Jésus-Christ, une synthèse qui est le fondement de notre foi et de notre espérance ».

En ces deux journées, « de nombreuses personnes font une visite au cimetière, qui, comme son nom l’indique, est le “lieu de repos”, dans l’attente du réveil final ». « Jésus lui-même a révélé que la mort du corps est comme un sommeil dont il nous réveille. Avec cette foi, nous nous rendons – même spirituellement – sur les tombes de nos proches, de ceux qui nous ont aimé. Mais aujourd’hui, insiste le Pape, nous sommes appelés à nous souvenir de tous, même de ceux dont personne ne se souvient ». « Souvenons-nous des victimes de la guerre et de la violence; de tant de “petits” de ce monde terrassés par la faim et la misère. Souvenons-nous des anonymes qui reposent dans la fosse commune, de nos frères et sœurs tués parce qu’ils étaient chrétiens ; et de tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour servir les autres. »

La tradition de l’Église a toujours exhorté à prier pour les défunts, en particulier à travers la célébration de l’Eucharistie. Offrir une messe pour les défunts « est la meilleure aide spirituelle que nous pouvons donner à leurs âmes, en particulier à celles qui sont les plus abandonnés ».

La mort n’a pas le dernier mot sur le sort de l’humanité, parce que l’homme est destiné à une vie sans limites, qui a ses racines et son accomplissement en Dieu.

Après la prière de l’angélus, le Saint-Père a salué les familles, les groupes paroissiaux et associations présents ainsi que des bénévoles italiens qui pratiquent la « clown-thérapie » dans les hôpitaux. Le Pape les a encouragés « continuez, vous faites tant de bien aux malades. »

contre l’industrie de la destruction…

… et la culture du déchet

01-11-2014 source : Radio Vatican

L’homme est« capable de dévaster la Création, la vie, les cultures, les valeurs, l’espoir ». Telles ont été les paroles du Pape, dans son homélie lors de la messe de la solennité de la Toussaint, samedi au cimetière romain du Verano. Mais « l’amour et la force du Seigneur » permettent « d’arrêter cette folle course de destruction ».

Mêmes les destructions lors des guerres du siècle passée ne sont « rien » comparées « à ce qui se passe aujourd’hui », a lancé le Pape François, en se rappelant de photographies vieilles de 71 ans vues un peu plus tôt en sacristie. Celles-ci rappellent le bombardement de Rome qui a frappé également le quartier dans lequel se situe le cimetière du Verano, à Rome.

« L’homme se prend pour Dieu, se croit le Roi », a poursuivi le Souverain Pontife, se référant aux « guerres qui se poursuivent ». Cette « industrie de la destruction », selon la description du Saint-Père, écarte aussi les « enfants, les anciens, les jeunes sans travail », cette dévastation ayant produit une « culture du déchet ».

Au Pape François alors de monter d’un ton : « cela se passe ici, aujourd’hui. Il semble que ces personnes ne comptent pas, qu’elles appartiennent à une autre espèce, qu’elles ne sont pas humaines. Elles demandent le salut, la paix, du pain, du travail ». Évoquant l’hiver qui arrive, il a aussi dénoncé les épreuves qui attendent les diverses populations dans les zones de conflit.

Ces hommes, femmes et enfants sont autant de « saints inconnus », auxquels le pape a invité à penser. Il a enfin invité les fidèles à regarder vers Dieu, « l’espoir. » « L’espoir qu’il ait pitié de Son peuple, de ces personnes écartées », mais aussi « des destructeurs ». Ainsi, la« sainteté de l’Eglise va de l’avant : avec ces personnes, avec nous qui verrons Dieu comme Lui est ».

« Quel doit être notre comportement si nous voulons entrer dans ce peuple et cheminer vers le Père, dans ce monde de dévastation, de guerre, de tribulations ? », a alors demandé le Souverain Pontife. La réponse se trouve dans l’Évangile : celui des Béatitudes. « Seul ce cheminement nous portera à la rencontre avec Dieu, nous sauvera de la destruction, de la dévastation de la Terre, de la Création, de la morale, de l’Histoire, de la famille, de tout ».

Mais le Pape nous rappelle que cela nous fera passer par de difficiles moments, qu’il nous apportera des problèmes, des persécutions. « Mais seul ce cheminement nous portera de l’avant. Ainsi, ce peuple qui souffre tant aujourd’hui à cause de l’égoïsme de nos frères dévastateurs va de l’avant avec les Béatitudes, avec l’espoir de trouver Dieu, avec l’espoir de devenir saint, en ce moment de la rencontre définitive avec Lui ».