Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’Esprit Saint, garant de notre identité chrétienne

2014-10-17 Radio Vatican

L’homélie du Pape François s’appuie ce matin sur lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens (1, 11-14), texte de la lecture du jour. Saint Paul affirme à la communauté chrétienne qu’elle a reçu « la marque de l’Esprit Saint » pour avoir cru à l’Évangile. Par ce don, « nous a non seulement choisis », mais il nous a indiqué « une manière de vivre, qui n’est pas une simple liste d’habitudes, c’est bien plus : il s’agit d’une véritable identité. Notre identité est vraiment cette marque, cette force de l’Esprit Saint que nous avons tous reçu lors du Baptême. L’Esprit Saint a marqué notre cœur, et plus encore, il marche avec nous. Cet Esprit Saint, qui avait été promis – Jésus l’avait promis – cet Esprit Saint nous donne non seulement une identité, mais c’est aussi l’acompte sur notre hérédité. Avec lui le Ciel commence. Nous sommes vraiment en train de vivre ce Ciel, cette éternité, parce que nous avons été marqués par l’Esprit Saint, qui est vraiment le début du Ciel. […] Nous avons le Ciel en main avec cette marque. »

Ne soyons pas des chrétiens « tièdes » !

Toutefois, cette garantie ne protège pas les chrétiens du piège de nombreuses tentations. D’abord, « lorsque nous ne voulons pas, je ne dirai pas annuler cette identité, mais la rendre opaque : c’est le chrétien tiède. Il est chrétien, certes, il va à la Messe le dimanche, certes, mais dans sa vie l’identité [chrétienne] ne se voit pas. Il vit aussi comme un païen : il peut vivre comme un païen, mais il est chrétien. Il est tiède. » Saint-Père met en garde contre « l’autre péché, celui dont Jésus parlait à ses disciples et que nous avons entendu : ‘Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie’. ‘Faire semblant de’ : je fais semblant d’être chrétien, mais je ne le suis pas. Je ne suis pas transparent, je dis une chose – ‘Oui, oui, je suis chrétien’ – mais j’en fais une autre qui n’est pas chrétienne ».

En revanche, a ensuite rappelé le Pape François en citant un autre passage tiré de Saint Paul, l’identité créée par l’Esprit Saint porte en elle des dons bien plus grands :« Amour, joie, paix, magnanimité, bienveillance, bonté, fidélité, tendresse, maîtrise de soi. Et cela, c’est notre route vers le Ciel […]. Parce que nous avons cette identité chrétienne, nous sommes marqués du sceau de l’Esprit Saint ». Puis le Pape a conclu par cette prière : « Demandons au Seigneur la grâce d’être attentifs à ce sceau, qui est notre identité chrétienne, qui n’est pas seulement une promesse, non ; nous l’avons déjà en main comme un acompte ».

Le Pape Paul VI béatifié dimanche

Au cours de la Journée missionnaire mondiale de cette année 2014, dimanche matin aura lieu la messe de clôture du Synode extraordinaire des évêques sur la famille et la béatification du Pape Paul VI (1897-1978). Francophone et francophile, Giovanni Battista Montini fut un proche collaborateur de Pie XII, avant d’être nommé archevêque de Milan et d’être élu en 1963 sur le trône de Pierre.

De lui, on retient notamment la première accolade fraternelle avec le patriarche orthodoxe de Constantinople Athénagoras, à Jérusalem ; son plaidoyer pour la paix à la tribune des Nations unies ; ou encore sa défense de la vie et du développement des peuples.

Paul VI fut également le Pape qui mena le Concile à son terme, et la date de sa béatification, dimanche, en clôture du Synode sur la famille, n’a pas été choisie au hasard par le Pape François. 

Au cours de ses quinze années de pontificat (21 juin 1963 – 6 août 1978), Paul VI a aussi apporté un élan important à la conscience missionnaire de l’Église, à l’animation et à la coopération missionnaire.

« L’amour pour les Missions est amour pour l’Église, est amour pour le Christ ! Aucun chrétien ne peut se refermer sur lui-même, mais il doit s’ouvrir aux besoins spirituels de ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, et ils sont des centaines de millions ! » (exhortation du Pape Paul VI adressée aux Directeurs diocésains des Œuvres pontificales missionnaires d’Italie, reçus en audience le 28 juin 1978, quelques semaines avant sa mort).

De l’encyclique Christi Matri du Pape Paul VI (1966 non traduite en français)
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Louer Dieu, une grande joie

16-10-2014 source : Radio Vatican

Dans son homélie matinale, le Pape a reconnu qu’il était plus facile de prier pour demander que pour faire louange. Louer Dieu apporte pourtant la joie, une joie qui nous rappelle que Dieu « nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus Christ », comme l’écrit Saint Paul.

La première lecture, tirée du la Lettre de saint Paul aux Éphésiens (Ep 1, 1-10), était un point central de l’homélie du Saint-Père ce matin. Saint Paul adresse une prière de louange au Seigneur, une prière « que nous ne faisons pas si souvent habituellement : louer Dieu, c’est de la pure gratuité » et c’est entrer « dans une grande joie ». En effet, « nous ne savons pas très bien prier quand nous demandons quelque chose, même lorsque nous remercions le Seigneur », « mais la prière de louange est un peu plus difficile pour nous : ce n’est pas si habituel de louer le Seigneur. Et on peut mieux sentir cela lorsque nous faisons mémoire des choses que le Seigneur a faites dans notre vie : ‘En lui, il nous a choisis avant la création du monde’. Béni sois-tu Seigneur, car tu m’as choisi ! C’est la joie d’une proximité paternelle et tendre ».

«La prière de louange nous apporte cette joie, nous rend heureux devant le Seigneur. Faisons un effort pour la retrouver ! ». Il faut pour cela se rappeler que le Seigneur nous a choisis « avant la création du monde. Mais cela, on ne peut pas le comprendre ! » «  On ne peut ni le comprendre ni l’imaginer : le Seigneur m’a connu avant la création du monde, mon nom était dans le cœur du Seigneur. C’est cela la vérité ! La révélation, la voilà ! Si nous ne croyons pas cela nous ne sommes pas chrétiens ! Peut-être serons-nous imprégnés d’une religiosité théiste, mais nous ne serons pas chrétiens ! Le chrétien est un choix, le chrétien est un choix dans le cœur de Dieu avant la création du monde. Même cette pensée remplit notre cœur de joie : moi, je suis un choix ! Et cela nous donne un sentiment de sécurité. »

«Notre nom est dans le cœur de Dieu, vraiment dans les entrailles de Dieu, comme un enfant est dans le ventre de sa mère. C’est cela notre joie d’être élus ». Mais cette idée « ne peut pas être comprise seulement avec la tête. Ni seulement avec le cœur. Pour comprendre cela, nous devons entrer dans le Mystère de Jésus-Christ. […] Quand nous célébrons l’Eucharistie, nous entrons dans ce Mystère, que l’on ne peut pas comprendre totalement : le Seigneur est vivant, il est avec nous, ici, dans sa gloire, dans sa plénitude, et il donne une fois encore sa vie pour nous. Entrer dans le Mystère est une attitude que nous devons apprendre chaque jour. Le chrétien est une femme, le chrétien est un homme, qui s’efforce d’entrer dans le Mystère. »

En conclusion, la prière de louange est avant tout une « prière de joie », et ensuite une « prière de mémoire » pendant laquelle on peut dire « Mais combien le Seigneur a-t-il fait pour moi ! Avec quelle tendresse il m’a accompagné, il s’est abaissé ; il s’est incliné comme s’incline un père auprès de son fils pour le faire marcher ». Enfin, le Pape a invoqué l’Esprit Saint pour qu’Il nous donne « la grâce d’entrer dans le Mystère, surtout lorsque l’on célèbre l’Eucharistie ».