Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Soyons ouverts aux surprises de Dieu

13-10-2014 source : Radio Vatican

Le Pape nous invite à ne pas rester enfermés dans nos propres « idées » et à être ouverts aux « surprises » de Dieu. Il critique l’attitude des docteurs de loi et des pharisiens, qui ne voient pas les signes des temps et surtout ne comprennent pas que « la loi qu’ils protégeaient et aimaient » était une « pédagogie » vers Jésus-Christ.

Les docteurs de la loi « avaient très bien élaboré la loi, un chef-d’œuvre. Tous les juifs savaient ce qui pouvait se faire et ce qui ne pouvait se faire, jusqu’où on pouvait aller. Tout était prévu. » Le Pape François a tenu ces propos durant la messe à Sainte Marthe, ce lundi matin, en commentant l’Évangile du jour, où les docteurs de la Loi demandent un signe à Jésus.

Pour eux, le Christ qui fréquentait les pêcheurs et les prostituées était une sorte d’insulte, et quand devant le sanhédrin ils dit être le fils de Dieu, ils ne comprennent rien, ils arrachent leurs vêtements et l’accusent de blasphème. D’une part, les docteurs de la loi étaient « fermés », et de l’autre ils avaient « oublié que Dieu est le Dieu de la loi mais également de l’histoire », et ils avaient oublié d’appartenir à un « peuple » « en chemin », à l’intérieur d’une « histoire », dans laquelle Dieu révèle ses « surprises ».

Mais eux ne comprenaient pas que Dieu est le Dieu des surprises, que Dieu est «  toujours nouveau, que jamais il ne se renie lui-même, que jamais il ne dit que ce qu’il avait dit était faux, jamais, mais qu’il nous surprend toujours ».  Le Pape a conclu son homélie en invitant à « demander au Seigneur un cœur qui aime la loi, parce que la loi est de Dieu, mais un cœur qui aime aussi les surprises de Dieu et sache que cette loi sainte n’est pas une fin en soi ».

Madeleine Delbrel

Delbrel_MadeleineEn 2014, deux anniversaires pour Madeleine Delbrêl, le cinquantenaire de sa mort le 13 Octobre 1964, et le centenaire de sa naissance le 24 Octobre 1904, à Mussidan, en France.

Son itinéraire, de l’athéisme à l’éblouissement de la foi et à l’engagement, parcourt ses soixante années de vie, dont plus de la moitié depuis 1933 à Ivry-sur-Seine, seule municipalité communiste de France, là où se trouvait, dit-elle, une population « incroyante et pauvre ».

La charité, l’amour de Dieu reçu et débordant, c’est ce qui anime Madeleine depuis le moment où, à 20 ans, bientôt lauréate d’un prix de poésie de l’Académie française, elle est convertie de l’athéisme. En 1964, trois semaines avant sa mort, elle dit à des étudiants: «J’ai été et je reste éblouie par Dieu.» Il ne faut pas chercher ailleurs la raison de l’ardeur missionnaire de cette mystique.  Il s’agit d’ «être le Christ» et non seulement de «travailler pour le Christ». La méthode ? Rencontrer les gens où ils vivent, devenir leur ami, les recevoir chez soi, s’entraider.

Les moments importants de la vie de Madeleine, le dialogue avec les marxistes, la crise des prêtres ouvriers (1953-1958), la recherche d’un statut ecclésial pour la communauté, sont autant de sujets qui intéressent  directement l’Église du XXIe siècle : culture de la rencontre et périphéries chères au pape François, statut et mission des prêtres, des laïcs.

D’une extraordinaire capacité d’empathie, elle noue des relations personnelles dans tous les milieux. Elle s’engage à fond. Elle cultive la joie. Son humour est délicieux. Elle est libre. Elle dit ce qu’elle pense avec délicatesse mais fermement. Elle fait preuve d’une grande sûreté de discernement, d’une pensée rigoureuse. Elle aimait à dire que seule la prière peut nous apprendre à quel point nous sommes ignorants.

Sa personnalité spirituelle, sa théologie ont le même caractère : de solides fondations (la Parole de Dieu, l’eucharistie, l’Église, la prière), de la vigueur, et toujours ce centre qui unit tout: la charité de Dieu manifestée dans le Christ. Madeleine Delbrêl a beaucoup à dire à l’Église d’aujourd’hui.

Tour à tour poète, assistante sociale et mystique, femme de prière et d’action, Madeleine Delbrêl offre à notre société sécularisée et à l’Église un beau visage, riche d’inspiration pour une vie chrétienne en dialogue avec l’athéisme et la misère sous toutes ses formes. Son procès en béatification est engagé et sa réputation de sainteté ne cesse de croître.

élargir l’Église aux dimensions du Règne…

… de Dieu

2014-10-12 Radio Vatican

Partant de l’Évangile du jour (Mt 22, 1-14), avec la parabole des invités au festin, le Pape, lors de l’angélus, place Saint-Pierre, a listé trois enseignements à retenir pour l’Église aujourd’hui : la gratuité, l’universalité et l’élargissement aux plus démunis. Dans cet extrait de l’Évangile, tous les invités à un mariage ne viennent finalement pas, prétextant avoir autre chose à faire, montrant une certaine indifférence, voire de l’agacement. Cette attitude est le reflet de nous-mêmes, quand nous n’accueillons pas les dons de Dieu, quand nous préférons choisir « nos préoccupations matérielles et nos intérêts » alors que Dieu nous « offre gratuitement son amitié, sa joie et le salut ».

Mais le projet de Dieu ne s’arrête pas pour autant : devant l’absence des premiers invités au banquet, Dieu « repropose l’invitation » en élargissant le cercle des invités aux « pauvres, aux abandonnés, aux démunis, même aux bons et aux mauvais, sans distinction ». La salle de banquet est ainsi remplie d’exclus et « l’Évangile, repoussé par certains, trouve un accueil inattendu dans tant d’autres cœurs ».

Sortir de notre « petite Église » confortable

Cette parabole est une invitation pour l’Église à « s’ouvrir aux périphéries, en reconnaissant que le marginal, même celui qui est rejeté et méprisé par la société, est lui aussi objet de la générosité de Dieu ». Il faut donc élargir l’Église aux dimensions du règne de Dieu et ne surtout se limiter à « notre toute petite Église ». « personne n’a le droit de se sentir privilégié ou de revendiquer une exclusivité » quand le Seigneur appelle. Pour y arriver, une seule condition : « revêtir le vêtement de noce, c’est à dire témoigner de la charité concrète envers Dieu et envers son prochain » et « vaincre l’habitude de s’installer confortablement au centre, comme le faisaient les grands prêtres et les pharisiens ». C’est en cela que la bonté de Dieu est universelle. Un message fort porté avant la reprise ce lundi des discussions du Synode extraordinaire des évêques sur la famille.

Après l’Angélus, le Pape a rendu grâce pour la béatification du père Francesco Zirano de l’Ordre des Frères mineurs conventuels. Il a également fait réciter un Ave Maria aux fidèles présents place Saint-Pierre pour les victimes des inondations à Gênes. Enfin, il a salué un groupe de l’Office chrétien des personnes handicapées ainsi que les pèlerins canadiens qui avaient fait le déplacement pour la messe de remerciement pour la canonisation des nouveaux saints Mgr François de Laval et Mère Marie de l’Incarnation. Le pape François souhaite que ces deux nouveaux saints, comptés parmi les Fondateurs de l’Église canadienne, suscitent un renouveau de ferveur chez les jeunes. Le pape a en effet évoqué leur canonisation proclamée le 3 avril dernier.

Homélie du pape François –> Lire la suite →