Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Beauté de la fraternité et joie des prêtres

2014-06-21 Radio Vatican

La joie d’être prêtre et la beauté de la fraternité. Ce sont les deux points que le Pape a souligné en rencontrant samedi en fin de matinée les prêtres dans la cathédrale de Cassano allo Jonio, lors de son déplacement en Calabre, dans le sud de l’Italie.

Il s’est réjoui de ce qu’il y a « de plus beau » dans le sacerdoce : la « surprise toujours renouvelée d’être appelé par le Seigneur Jésus. Appelé à Le suivre, à Le porter aux autres, avec Sa parole et Son pardon ». « Le regard de Jésus nous renouvelle et nous réanime ».

Mais « il n’est parfois pas facile de rester devant le Seigneur, car nous sommes pris par tant de choses, tant de personnes ». Ce regard de Jésus peut même inquiéter un prêtre, le « mettre en crise ». « Mais cela nous fait du bien ! »Car ce regard permet

de définir un prêtre. Le regard de Jésus lui permet de savoir s’il travaille comme « un bon ouvrier » ou s’il est devenu un simple « employé ». Soit « nous sommes des canaux ouverts, généreux au travers desquels s’écoulent abondamment son amour et sa grâce, a imagé le Pape, soit nous nous mettons nous-mêmes au centre et, au lieu d’être des canaux, nous devenons des écrans qui n’aident pas à la rencontre avec le Seigneur, Sa lumière et la force de l’Évangile. »

La beauté de la fraternité

Le sacerdoce est aussi marqué par la « beauté de la fraternité » : « être prêtre ensemble, suivre le Seigneur non pas seuls, mais ensemble ». Mais cela ne va pas de soi, car aujourd’hui, les prêtres sont immergés dans une culture qui aujourd’hui « exulte le “je” jusqu’à l’idolâtrer ». Et il faut se mettre en garde aussi contre un « certain individualisme pastoral qui est malheureusement diffus dans nos diocèses. »

Le Pape a donc invité les prêtres à réagir avec le choix de la fraternité. Ce choix « correspond à la réalité qui nous constitue, au don que nous avons reçu, mais qui doit toujours être accueilli et cultivé : la communion dans le Christ autour de l’évêque. » Et cette communion « demande d’être vécue en cherchant des formes concrètes et adaptées au temps et à la réalité du territoire, mais toujours dans une perspective apostolique, avec un style missionnaire, avec fraternité et simplicité de vie. »

Le Souverain Pontife a, pour conclure, encouragé les prêtres dans leur travail avec les familles et pour la famille, « en ces temps difficiles aussi bien pour la famille comme institution que pour les familles victimes de la crise ». Et c’est en ces temps difficiles que « Dieu fait sentir Sa proximité, Sa grâce et la force prophétique de Sa parole. »

la réinsertion des détenus dans la société

2014-06-21 Radio Vatican

La réinsertion des détenus dans la société : il s’agit du cœur de la première intervention du Pape, en déplacement une journée en Calabre. Sa première étape l’a mené dans une prison de Castrovillari, dans le sud de l’Italie, à la rencontre de détenus. « L’exécution de la peine ne doit pas être dégradée à un unique instrument de punition et de rétorsion sociale, à la fois nocif pour l’individu et pour la société. »

Le Pape a ainsi souligné le « thème du respect des droits fondamentaux de l’homme et l’exigence d’adapter en conséquence les conditions d’exécution de la peine ». Cet aspect de la politique pénitentiaire est « essentiel » et l’attention qu’il faut lui porter « doit toujours rester élevé ».

« Mais cette perspective n’est pas encore suffisante, si elle n’est pas accompagnée et complétée par un engagement concret des institutions pour une réinsertion effective dans la société ». Et ce parcours n’est pas seulement humain, mais dans ce cheminement entre aussi « la rencontre avec Dieu » : « la capacité de nous laisser regarder par Dieu qui nous aime, qui est capable de nous comprendre et de pardonner nos erreurs ».

« Le Seigneur est un maître de la réinsertion : il nous prend par la main et nous ramène dans la communauté sociale ». Car « toujours Il pardonne, accompagne, comprend : à nous de nous laisser comprendre, pardonner et accompagner ».

Rencontre de la famille d’un enfant assassiné

En choisissant la prison de Castrovillari, le Pape François a choisi d’exprimer sa « proximité » à ces détenus, mais aussi à « tous les hommes et les femmes qui se trouvent en prison, partout dans le monde ».

Il a souhaité à chacun que « le temps de leur détention ne soit pas perdu, mais qu’il puisse être un temps précieux ». Un temps durant lequel « demander et obtenir la grâce de Dieu ». Cela profitera aux détenus et à toute la communauté. Car « dans le bien comme dans le mal, nos actions ont une influence sur les autres et sur toute la famille humaine ».

Le Souverain Pontife leur a enfin demandé de prier pour lui, car lui aussi « a ses erreurs et doit faire pénitence ».

Et c’est précisément dans la ville de Cassano all’Jonio, la seconde étape du déplacement, qu’un enfant de 3 ans, Cocò Campolongo, a été assassiné en janvier dernier puis brûlé dans une voiture aux côtés de son grand-père, dans le cadre d’un règlement de compte mafieux. Un crime fermement condamné par le Saint-Père qui avait appelé les assassins à se convertir. « Que jamais plus un enfant doive subir ces souffrances », a lancé le Pape en rencontrant la famille de l’enfant.

La persécution des chrétiens est plus forte qu’aux premiers siècles de l’Église

2014-06-20 Radio Vatican

« Il est inacceptable que subsistent de véritables persécutions pour des motifs d’appartenance religieuse ». Le Pape François l’affirme en qualifiant « d’incompréhensible et de préoccupant que persistent les discriminations envers ceux qui professent publiquement leur foi ». Le Pape exprime « toute sa douleur de constater que les chrétiens dans le monde subissent le plus grand nombre de discriminations. Les persécutions contre les chrétiens sont aujourd’hui encore plus fortes que durant les premiers siècles de l’Église et il y a plus de chrétiens martyrs que durant cette époque lointaine. Et cela se déroule plus de 1 700 ans après l’Édit de Constantin qui octroyait la liberté aux chrétiens de professer publiquement leur foi ».

Récemment, « le débat sur la liberté religieuse s’est fait intense, interpelant gouvernements et confessions religieuses. La raison reconnaît dans la liberté religieuse un droit fondamental de l’homme qui reflète sa plus haute dignité, celle de pouvoir chercher la vérité et d’y adhérer. La liberté religieuse, ce n’est pas seulement la liberté d’une pensée ou d’un culte privé, mais c’est la liberté de vivre, en privé et publiquement, selon les principes éthiques qui découlent de la vérité trouvée. Il s’agit là d’un grand défi dans ce monde globalisé où une pensée faible abaisse aussi le niveau éthique général et où au nom d’un faux concept de tolérance on finit par poursuivre ceux qui défendent la vérité sur l’homme et ses conséquences éthiques ».

Donc, « les systèmes juridiques nationaux et internationaux sont appelés à reconnaître, à garantir et à protéger la liberté religieuse qui, inscrite dans les Constitutions et dans les lois, et traduite en comportements cohérents, favorise le développement de rapports de respect mutuel entre les différentes croyances et leur saine collaboration, sans confusion de rôles et sans antagonismes, avec l’Etat et avec la société politique ».