Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes

Voici, en ce mois du Sacré Coeur un autre texte d’un chartreux du début du XVIème siècle :

coeur de JésusJésus, pour mieux nous montrer son infinie charité a voulu nous ouvrir son Coeur. C’est afin de nous faire comprendre que tout ce qu’il a enduré pour nous, il l’a précisément enduré à cause de l’amour qui remplissait son coeur. Après nous avoir montré les douleurs qu’il ressentit dans son corps, Jésus veut, de plus, nous faire voir l’amour de son coeur très miséricordieux, très fidèle, très aimant qui lui inspira le désir et le besoin de souffrir pour nous.

Il a voulu encore nous ouvrir son coeur pour nous donner un refuge dans la tentation, une consolation dans la tristesse, une protection dans les tribulations, une sécurité dans l’adversité, une lumière dans le doute, enfin, à tous ceux qui entrent dans cette très profitable plaie de son Coeur, les suavités de la sainte dilection, le salut et l’éternelle félicité.

Cette blessure du Coeur Sacré de Jésus nous apprend à demander, sans cesse, que nos coeurs soient percés par la lance de la charité qui fera toujours couler dans nos âmes les larmes de la pénitence et celles, plus douces, de l’amour de Dieu. La plaie du côté, qui est la plaie du Coeur, nous fait donc connaître la charité si affectueuse de Jésus-Christ, charité qui donne un lustre ineffable à toutes ses actions, à toutes ses paroles, à toutes ses souffrances et les remplit d’une indicible suavité.

Ô très doux Jésus ! dans le ciel, je puiserai la douceur dans votre très doux Coeur. Qu’elle est grande, incommensurable, inexplicable, incompréhensible, la ]oie du coeur des élus qui lisent, dans le livre si parfait de votre Coeur, l’amour infini que vous leur portez ; ils comprennent l’étendue de votre charité, charité qui ne cessera jamais, que rien ne viendra jamais affaiblir, que rien ne pourra jamais détruire ! Oh ! qu’elle est heureuse, qu’elle est bienheureuse l’intelligence à laquelle vous révélez si clairement, avec tant d’abandon, les secrets de votre très doux Coeur !

Je veux m’endormir dans le Coeur de Jésus, source de la souveraine et véritable paix, source d’où jaillira et coulera pour mon âme l’éternelle tranquillité qui doit à jamais me délivrer des épreuves et des tribulations de cette vie. Et puisque je dois sortir sitôt de ce monde, je veux placer en Jésus mes désirs, mes pensées et mes affections en entrant dans son tendre et amoureux Coeur où je me cacherai comme dans un sépulcre, et où je reposerai dans un doux sommeil. Au moment de rendre le dernier soupir, je veux placer mon coeur dans son Côté entrouvert et confier mon coeur à son Coeur.

Lansperge, chartreux de Cologne
Né en 1489, mort en 1539

La joie de l’Évangile, au cœur de la mission de l’Église

14-06-2014 source :  Radio Vatican

Le message du Pape pour la prochaine journée missionnaire mondiale a été publié ce samedi. Cette journée, la 88 ème, sera célébrée le 18 octobre prochain et est l’occasion de se pencher sur l’activité missionnaire de l’Église universelle. Dans son message. Le Pape François invite les croyants à retrouver une ferveur apostolique contagieuse, enracinée dans la joie de l’Évangile.

« Aujourd’hui encore, très nombreux sont ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ. C’est pourquoi la mission ad gentes demeure une grande urgence, à laquelle tous les membres de l’Église sont appelés à participer, parce que l’Église est, de par sa nature même, missionnaire : l’Église est née « en sortie » ». C’est par ces mots que commence le message du pape, invitant à renouveler le zèle missionnaire de l’Église. Cette journée mondiale de la mission est l’occasion d’une célébration de grâce et de joie. De grâce, parce que le Saint Esprit, envoyé par le Père, offre sagesse et force à ceux qui sont dociles à son action. De joie, parce que Jésus accompagne l’œuvre missionnaire.

« La joie est celle des disciples fort de l’amour de Dieu qu’ils ont reçu et de la possibilité de le partager. Mais attention à ceux qui seraient trop pleins d’eux-mêmes et prétendent déjà tout savoir » avertit le Pape. Non, la mission passe par les “petits”, les humbles, les simples, les pauvres, les marginalisés, ceux qui sont sans voix, fatigués et opprimés, et que Jésus a déclarés “bienheureux”. En citant largement Saint Luc, le Pape souligne le plan salvifique et bienveillant de la part du Père envers les hommes et rappelle cette joie de Jésus qui voyait la réussite de la mission de ses disciples, une joie pour le salut en acte.

Le manque de vocations est souvent un manque de ferveur apostolique

Pour le Pape François, la difficulté de la mission est aussi celle du monde contemporain, « marqué par une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels et de la conscience isolée » , c’est pourquoi poursuit-il, l’humanité a un grand besoin de puiser au salut apporté par le Christ, en portant la joie de l’Évangile, comme le rappelle son encyclique Evangelii Gaudium. Tous les disciples du Seigneur sont par ailleurs appelés à alimenter cette joie de l’Évangélisation.

Dans son message, le Saint-Père relève aussi que dans certaines régions, le manque de vocations au sacerdoce et à la vie consacrée est souvent du à un manque de ferveur apostolique contagieuse et encourage ainsi les communautés paroissiales, les associations et les groupes à vivre une vie fraternelle intense en étant attentifs aux plus défavorisés. Il rappelle la mission toujours plus importante des fidèles laïcs dans l’Église et l’importance qu’ils soient formés de manière adéquate. A l’occasion de cette journée, le Pape exhorte enfin à faire mémoire, « comme dans un pèlerinage intérieur, du « premier amour » avec lequel Jésus a réchauffé le cœur de chacun, non pas pour en concevoir un sentiment de nostalgie mais pour persévérer dans la joie.»

A cet effet, il mentionne la Vierge Marie : « De cette rencontre avec Jésus, la Vierge Marie a eu une expérience toute particulière et elle est devenue « causa nostrae laetitiae » (la cause de notre joie). »

Texte intégral du message du Pape François –> Lire la suite →

Je ne suis pas un illuminé !

2014-06-13 Radio Vatican

Son voyage en Terre Sainte, l’invocation pour la paix de dimanche dernier. Les relations des chrétiens avec les juifs ou son point de vue sur le fondamentalisme, ou encore l’indépendance de la catalogne. Dans une longue interview réalisée lundi dernier et publiée ce vendredi par le journal catalan La Vanguardia, le Pape répond sans ambages à plus d’une vingtaine de questions parfois très personnelles.

« Quand j’ai eu 75 ans, j’ai présenté ma démission à Benoît XVI ». Le pape confirme avoir une chambre réservée « dans une maison de retraite pour prêtres » en Argentine. C’était bien sûr, avant la renonciation du Pape allemand, le conclave et son élection.

Vous avez changé beaucoup de choses, des projets ? Le Pape dit « ne pas être un illuminé ». « Je n’ai pas de projet personnel (…) Je suis venu avec une petite valise de Buenos Aires » et « ce que je fais, c’est mettre en œuvre ce à quoi nous avons réfléchi lors des congrégations générales », et comme cela a été recommandé alors : de me faire « conseiller par des équipes extérieures au Vatican ».

Le Pape François, un révolutionnaire ? Non, pour lui « la grande révolution c’est d’aller aux racines de les reconnaitre et de voir ce qu’elles ont à dire aujourd’hui ». Pour faire des « vrais changements, il faut savoir d’où on vient, comment on s’appelle, quelle est sa culture et sa religion », explique-t-il . Pape ou pasteur ? « Je ne joue pas au pape-pasteur ». « Servir les gens est ancré au plus profond en moi, comme d’éteindre la lumière pour faire des économies (…) mais dans le même temps, je me sens Pape. Je fais les choses avec sérieux ». « Mes collaborateurs sont sérieux et professionnels (…) Quand un chef d’État vient, je veux le recevoir avec la dignité et le protocole qu’il mérite ». François reconnait cependant « avoir des problèmes avec le protocole, mais « tache de le respecter ».

Pas toujours évident, notamment en voyage. Le Pape fait allusion à sa papamobile blindée des JMJ de Rio : « Comment voulez-vous que je dise aux gens que je les aime depuis une boite à sardine », s’interroge le Pape. Il y a des risques, mais il s’en remet à Dieu. En outre,  « à mon âge, je n’ai pas beaucoup à perdre ».

Comment aimeriez-vous qu’on se souvienne de vous ? Comme d’un bonne personne qui a fait du mieux qu’il a pu. « Cela me réconforte quand j’entends quelqu’un dire cela », explique le Pape. Comment considérer vous la renonciation de Benoît XVI ? Un geste « très grand ». « Il a ouvert une porte, je demanderais moi aussi au Seigneur de m’illuminer lorsque le moment sera venu ». Lire la suite →