Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

le don de Conseil

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 7 mai 2014
condensé

Frères et sœurs, par le don de Conseil, Dieu lui-même illumine notre cœur pour nous faire comprendre la manière juste d’agir et de parler ainsi que pour nous indiquer la route à suivre. Le Saint Esprit nous rend sensible à sa voix, il oriente nos pensées et nos intentions selon le cœur de Dieu. Il tourne notre regard intérieur vers Jésus, modèle de nos relations avec le Père et avec nos frères. C’est ainsi qu’il nous rend capables de faire des choix concrets en communion avec Dieu. Par la prière, dans l’intimité avec Dieu nous apprenons à lui demander quelle est sa volonté. Le don de Conseil est un trésor pour toute la communauté chrétienne, car le Seigneur nous parle aussi lorsque dans les moments difficiles de la vie nous rencontrons des frères qui nous aident à reconnaître la volonté de Dieu.

Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les paroisses et les jeunes venus de France, de Suisse et de Belgique.

Remettons avec confiance toute notre vie entre les mains de Dieu, en particulier les choix que nous avons à faire dans les moments compliqués ou difficiles. Écoutons dans la prière la voix du Seigneur qui nous conseille et nous conduit.


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L’Église ? pas une université de la religion

2014-05-06 Radio Vatican

Le chrétien qui ne donne pas de témoignage devient stérile. C’est ce qu’a dit ce mardi matin le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Dans son homélie, le Souverain Pontife s’est arrêté sur le martyr de Saint Étienne, raconté dans les Actes des Apôtres. L’Église n’est pas « une université de la religion » mais le peuple qui suit Jésus. Ainsi seulement « elle est féconde et mère ».

Le martyr d’Étienne est le calque du martyr de Jésus. Dans son homélie, le Pape François a reparcouru le chemin qui a porté à la mort du premier martyr de l’Église. Lui aussi, comme Jésus, avait rencontré « la jalousie des dirigeants qui cherchaient » à l’éliminer. Pour lui aussi, il y a « de faux témoins » et un « jugement rendu un peu à la hâte ». Étienne les avertit qu’ils sont en train d’opposer une résistance à l’Esprit Saint, comme l’avait dit Jésus. Mais « ces gens n’étaient pas tranquilles, ils n’étaient pas en paix dans leur propre cœur ». Ces gens « avaient de la haine » dans leurs propres cœurs. Voilà pourquoi, à l’écoute de la parole d’Étienne, ils étaient furibonds. « Cette haine a été semée dans leurs cœurs par le diable », « c’est la haine du démon contre Jésus ».

Étienne, comme Jésus, meurt en pardonnant

Cette haine du démon « qui a fait ce qu’il voulait avec Jésus Christ dans sa Passion » répète la même chose avec Étienne. Et dans le martyr, on voit clairement « cette lutte entre Dieu et le démon ». De l’autre côté, Jésus avait dit aux siens qu’ils devaient se réjouir d’être persécutés à cause de son nom : « Être persécuté, être martyr, donner sa vie pour Jésus est une des Béatitudes ». Voilà pourquoi « le démon ne peut pas voir la sainteté d’une Église ou la sainteté d’une personne, sans cogiter quelque chose. C’est ce qu’il fait avec Étienne, mais « il meurt comme Jésus : en pardonnant ».

« Martyr c’est la traduction du mot grec qui signifie également témoignage. Et ainsi, nous pouvons dire que pour un chrétien, le chemin se parcourt sur les traces de ce témoignage, sur les traces de Jésus afin d’en donner un témoignage et souvent, ce témoignage finit en donnant sa vie. On ne peut pas comprendre un chrétien sans qu’il soit témoin, sans qu’il donne un témoignage. Nous ne sommes pas une ‘religion’ d’idée, de pure théologie, de belles choses, de commandements. Non, nous sommes un peuple qui suit Jésus Christ et qui donne un témoignage- un témoignage de Jésus Christ- et ce témoignage arrive parfois à donner la vie ».

Le sang des martyrs est la semence des chrétiens

Une fois Étienne tué, on peut lire dans les Actes des Apôtres « qu’une violente persécution contre l’Église de Jérusalem éclata ». Ces personnes « se sentaient fortes et le démon leurs suscitait de faire cela ». Ainsi, « les chrétiens se dispersèrent en Judée, en Samarie. La persécution a fait en sorte que « ces gens s’en aillent loin » et là où ils arrivaient, ils expliquaient l’Évangile, ils donnaient un témoignage de Jésus et ainsi « commença la mission de l’Église ». « Beaucoup se convertissaient, en écoutant ces gens ». Un des Pères de l’Église expliquait cela en disant : « Le sang des martyrs est la semence des chrétiens ». Avec « leur témoignage, ils prêchent la foi » :

« Le témoignage, aussi bien dans la vie quotidienne, lors de certaines difficultés, dans la persécution que dans la mort, est toujours fécond. L’Église est féconde et mère lorsqu’elle donne le témoignage de Jésus Christ. Au contraire, lorsque l’Église se renferme sur elle-même, elle se croit- nous l’appelons ainsi- une ‘université de la religion’, avec tant de belles idées, tant de beaux édifices, tant de beaux musées, avec tant de belles choses mais elle ne donne pas de témoignage, elle devient stérile. Pour le chrétien, c’est la même chose. Le chrétien qui ne donne pas de témoignage reste stérile, sans donner la vie qu’il a reçue de Jésus Christ. »

Pas de témoignage sans l’Esprit Saint

Étienne « était rempli de l’Esprit Saint ». Et il a compris que « nous ne pouvons pas donner de témoignage sans la présence de l’Esprit Saint en nous ». Dans les moments difficiles, où nous devons choisir la bonne voie, où nous devons dire « non » à tant de choses qui tentent peut-être de nous séduire « il y a la prière à l’Esprit Saint. C’est lui qui nous rend fort afin de parcourir cette voie du témoignage » :

« Et aujourd’hui, pensant à ces deux images – Étienne, qui meurt et les gens, les chrétiens qui fuient, en se dispersant partout à cause de la persécution violente – demandons-nous : Comment est mon témoignage ? Suis-je un chrétien témoin de Jésus ou suis-je un simple numéro dans cette secte ? Suis-je fécond parce que je donne un témoignage ou je reste stérile parce que je ne suis pas capable de laisser l’Esprit Saint me porter en avant dans ma vocation chrétienne ? »

vanité, pouvoir et argent

05-05-2014 source : Radio Vatican

Aux personnes qui abordent l’Église comme « des arrivistes », le Pape François suggère, s’ils veulent « faire de l’alpinisme », d’aller tout simplement ailleurs. De plus, le Pape critique avec force « ceux qui suivent Jésus pour l’argent, avec l’argent, en cherchant de profiter économiquement de la paroisse, du diocèse, de la communauté chrétienne, de l’hôpital, du collège. » Chaque époque de l’histoire de l’Église, du début à aujourd’hui, a connu de « véritables affairistes qui se sont fait plein d’argent ! Ils se présentaient comme des bienfaiteurs de l’Église, mais se faisaient plein d’argent et pas toujours propre. »

La réflexion du Pontife durant la Messe célébrée comme chaque matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe a pris pour texte de départ l’épisode de l’Evangile où Jésus réprimande la foule qui le cherche seulement parce qu’elle a pu se rassasier avec la multiplication des pains et des poissons. «Jésus, affirme le Pape François, parle de trois attitudes qui ne sont pas bonnes comme motivations pour Le suivre ou rechercher Dieu. La première est la vanité ». En particulier, le Pape évoque ces notables qui font l’aumône ou jeûnent pour se montrer. Nous aussi « pasteurs », nous pouvons pécher par vanité » et « un pasteur qui est vaniteux ne fait pas de bien au peuple de Dieu. »

Le pouvoir et l’argent, deux autres mauvaises raisons

« Certains suivent Jésus, et peut-être pas de manière consciente, cherchent le pouvoir, non ? Le cas le plus évident c’est Jean et Jacques, les fils de Zébédée, qui demandaient à Jésus la grâce d’être premier ministre et vice-premier ministre, quand serait arrivé le Règne. Et dans l’Église nous trouvons de ces arrivistes ! Il y en a tellement qui frappent à la porte de l’Église pour…Mais si c’est cela qui t’intéresse, va au Nord et fais de l’alpinisme : c’est plus sain ! Mais surtout n’approche pas l’Église comme un arriviste ! Jésus lui-même réprimande ces arrivistes qui cherchent le pouvoir ! »

« La troisième chose qui nous éloigne de la rectitude des intentions, c’est l’argent. » « Ceux qui suivent Jésus pour l’argent, avec l’argent, en cherchant à profiter économiquement de la paroisse, du diocèse, de la communauté chrétienne, de l’hôpital, du collège…Pensons aux premiers chrétiens qui ont eu cette tentation. Simon, Ananie et Sapphire… Cette tentation a existé dès le début, et nous avons connu tant de bons catholiques, de bons chrétiens, des amis, des bienfaiteurs de l’Église, qui avaient reçu même un tas de titres honorifiques…tant ! Qui ensuite se sont avérés avoir fait des affaires un peu louches: c’étaient de vrais affairistes, et ils ont fait plein d’argent ! Ils se présentaient comme des bienfaiteurs de l’Église mais se faisaient plein d’argent et pas toujours propre. »