Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

solennité du Corps et du Sang du Christ

30-05-2013 source : Radio Vatican

C’est à 19h qu’a eu lieu la messe en la solennité du Corps et du Sang du Christ présidée par le pape François sur le parvis de la basilique romaine de Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome. La célébration a été suivie par la traditionnelle procession du Saint-Sacrement partie de la cathédrale de Rome jusqu’à la basilique Sainte-Marie-Majeure. une procession eucharistique aux flambeaux, sous les platanes de la via Merulana, cette grande artère qui relie Saint-Jean-de-Latran à la basilique Sainte-Marie-Majeure.

Multitude, communion et partage

C’est un rendez-vous important pour les Romains qui, chaque année, sont nombreux à se presser le long du parcours de la procession pour célébrer, avec leur évêque, cette tradition toujours vivante et très significative. Très populaire à Rome, depuis que Jean-Paul II l’a relancée en 1979, la Fête-Dieu attire donc les foules chaque année, toutes générations confondues. Elle est célébrée dans une atmosphère de piété populaire, à la fois joyeuse, majestueuse et solennelle. Instituée par le Pape Urbain IV, cette fête a été étendue en 1264 à toute l’Église universelle à la suite de l’extraordinaire miracle eucharistique de Bolsena, en Italie. Elle confesse publiquement la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, synthèse de la foi chrétienne.

Commentant le miracle de la multiplication des pains et des poissons – « Donnez-leur vous-mêmes à manger » – le Saint-Père a insisté sur trois maître-mots : multitude, communion et partage. Dans une homélie en forme de questions-réponses, il a relevé que dans l’Évangile de Luc, Jésus est au milieu de la foule, Il est avec les gens, Il leur parle, Il prend soin d’eux, Il se plonge dans les situations concrètes du monde. Et les gens le suivent parce qu’il parle et agit d’une façon nouvelle, avec l’autorité des personnes loyales et cohérentes, qui annoncent l’espérance qui vient de Dieu.

Il ne faut pas avoir peur de la solidarité

Jésus nous rappelle que pour le suivre nous devons sortir de nous-mêmes et faire de notre vie un don. Les disciples auraient voulu renvoyer la foule, une tentation que nous avons tous si souvent lorsque nous ne voulons pas assumer les besoins des autres. Nourrie par Jésus la multitude devient une communauté, on passe de l’anonymat à la communion.

Le pape François a alors noté que l’Eucharistie est le Sacrement de la communion qui nous fait sortir de l’individualisme ; elle ne peut être vécue dans l’anonymat mais dans le partage. Le Souverain pontife a appelé l’Église et la société tout entière à ne pas avoir peur de la solidarité, c’est le mot-clé – a-t-il dit – un mot mal vu de l’esprit mondain. Nous devons savoir mettre à la disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles talents. Ce n’est que dans le partage que notre vie sera féconde.

Dans le sacrifice de la Croix, Dieu nous a donné sa vie qui triomphe du mal, de l’égoïsme et de la mort. Dans l’Eucharistie, il est la nourriture qui soutient notre vie, même quand le parcours devient difficile, quand les obstacles ralentissent nos pas. Dans l’Eucharistie, le Seigneur nous fait parcourir son chemin, le chemin du service, du partage, du don. Le peu que nous avons et que nous sommes devient une richesse quand il est partagé parce que la puissance de Dieu, celle de l’amour, descend dans notre pauvreté pour la transformer. Et le pape François a invité les fidèles à se laisser transformer par le Christ, à sortir toujours plus de leur petit enclos et à ne pas avoir peur de donner, de partager, d’aimer Jésus et leurs prochains.

l’Église, une famille

PAPE FRANÇOIS

 AUDIENCE GÉNÉRALE

 Place Saint-Pierre
Mercredi 29 mai 2013
condensé

 L’Église est née du désir de Dieu de réunir en une seule famille tous ses enfants, une famille où chacun se sente proche et aimé de Lui. Toute personne est appelée à y entrer afin de s’ouvrir, et de participer à la vie divine. Cet appel de Dieu à la communion avec lui remonte à la création. Mais, en raison du péché, c’est désormais à travers l’histoire du salut que Dieu vient chercher l’homme égaré, et lui propose son amour.

Cette histoire du salut culmine en Jésus-Christ qui rassemble autour de lui son Église, la famille des enfants de Dieu. En mourant sur la Croix, Jésus instaure une alliance nouvelle et éternelle entre Dieu et les hommes ; et il donne vie à l’Église. Tout l’amour que Jésus a manifesté en donnant sa vie lui est communiqué, encore aujourd’hui, par les sacrements, dont l’eau et le sang, jaillis du côté transpercé, étaient les symboles. Il est donc impossible de séparer Jésus de l’Église, puisqu’elle vient de Dieu, elle est son œuvre, elle fait partie de son grand dessein d’amour sur l’humanité ; c’est elle seule qui nous conduit à Jésus.

Aimez l’Église chers frères et sœurs, elle est l’œuvre de Dieu. Aimez l’Église comme Jésus l’aime, il lui a donné sa vie, il lui communique tout son amour. N’hésitez pas à la défendre ; n’hésitez pas à vous dépenser pour elle, à vous engager à son service, à la rendre plus fraternelle et plus accueillante. Jésus-Christ et l’Église c’est tout un ! Bon pèlerinage à chacun d’entre vous !

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Pape François catéchèse complète sur l’Église comme famille de Dieu

la tentation du triomphalisme

29-05-2013 source : L’Osservatore Romano

Le triomphalisme  qui appartient aux chrétiens est celui qui passe à travers l’échec humain, l’échec de la croix. Se laisser tenter par d’autres triomphalismes,  par des triomphalismes mondains, signifie céder à la tentation de concevoir un « christianisme sans croix », « christianisme à moitié ». L’humilité a été au  centre de la réflexion du Pape François au cours de la Messe célébrée ce matin, mercredi 29 mai, dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui (Mc 10, 32-45) est décrit le chemin de Jésus vers Jérusalem, suivi par ses disciples. « Ils étaient sur la route qui montait à Jérusalem – a expliqué le Pape – et Jésus marchait devant. Décidé. Nous pouvons aussi penser en hâte ». S’arrêtant sur les sentiments qui s’agitaient à ce moment dans le cœur des disciples « effarés » et « effrayés », le Saint-Père a voulu mettre en évidence le comportement du Seigneur qui leur révèle la vérité : « Voilà, nous montons à Jérusalem, le Fils de l’Homme sera livré » aux chefs des prêtres et des scribes ; ils le condamneront à mort et le tueront, mais le troisième jour il ressuscitera. Jésus « dit la vérité » et leur montre le chemin qui finit « le troisième jour ».

Aujourd’hui, à souligné le Saint-Père, le danger est celui de succomber à la « tentation d’un christianisme sans croix. Un christianisme à mi-chemin. Cela est une tentation ». Mais il y en a une autre, a ajouté le Pape, « celle d’un christianisme avec la croix sans Jésus », dont il a dit qu’il parlerait peut-être en une autre occasion. Et en reprenant le thème de l’homélie, le Pape a expliqué qu’il s’agit de la « tentation du triomphalisme ». « Nous voulons le triomphe maintenant – a-t-il dit – sans aller sur la croix. Un triomphe mondain, un triomphe raisonnable ». Pour faire un exemple, il a cité l’épisode évangélique dans lequel on raconte que le diable, après la provocation du temple, propose un pacte à Jésus : « Adore-moi et je te donnerai tout ». Et « cela pour qu’il n’arrive pas à faire ce que le Père voulait que Jésus fasse ».

A ce propos, le Pape a rappelé un épisode de sa vie : « Une fois, j’étais dans un moment sombre de ma vie spirituelle, et je demandais une grâce au Seigneur. Je suis allé prêcher les exercices chez les sœurs et le dernier jour elles se sont confessées. Une sœur âgée est venue se confesser, de plus de quatre-vingts ans, mais avec les yeux clairs, vraiment lumineux. C’était une femme de Dieu. A la fin, j’ai vue que c’était tellement une femme de Dieu que je lui ai dit : ‘Ma sœur comme pénitence priez pour moi, parce que j’ai besoin d’une grâce, d’accord ? Si vous la demandez au Seigneur, il me la donnera sûrement’. Elle s’est arrêtée un instant, comme si elle priait, et elle m’a dit cela : ‘Soyez certain que le Seigneur vous donnera la grâce, mais ne vous trompez pas : à sa manière divine’. Cela m’a fait beaucoup de bien : entendre que le Seigneur nous donne toujours ce que nous demandons, mais qu’il le fait à sa manière divine ». Cette manière, a expliqué le Pape, « fait participer la croix. Non par masochisme, non, non : par amour, par amour jusqu’à la fin ».

En concluant l’homélie, le Saint-Père a invité chacun à demander au Seigneur « la grâce de ne pas être une Église à mi-chemin, une Église triomphaliste, des grands succès ». « Si l’Église est humble –  a-t-il dit –    elle marche de manière décidée, comme Jésus, elle va de l’avant, de l’avant, de l’avant ! ».