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Cinquième Parole du Christ sur la croix

Cinquième Parole du Christ sur la croix

Jésus dit, pour que toute l’Écriture s’accomplisse : « J’ai soif » (Jn 19,28). Jésus dit cette parole après avoir passé six heures sur la croix. Elle montre que le Seigneur a connu toutes les souffrances d’un crucifié. Ce cri met en évidence son humanité.

Le Christ a soif de nous

Christ-de-Limpias-Espagne
Christ-de-Limpias-Espagne

« J’ai soif. »  C’est ainsi que s’exprime le désir de Dieu de nous voir venir jusqu’à Lui. Sur sa croix, il n’y a qu’un homme pour venir au Christ et lui donner à boire : c’est à nous d’aller vers ce crucifié qui souffre pour nous et semblable à nous, de nous approcher de Lui qui est notre rédemption, et de participer amoureusement avec Lui à cette rédemption.

Il veut nous unir à Lui, car « Jésus a eu soif de la gloire de Dieu et du salut du monde. Il aime tant ceux qui connaissent une pareille soif. Il leur promet des sources vives. »

Jésus a soif pour nous, pour nous faire venir à Lui et il a soif comme nous, comme nous devons avoir soif de la gloire de Dieu et du salut du monde qui sont notre avenir. Un avenir dont nous savons désormais qu’il commence ici et maintenant, à chaque instant, à chaque infime parcelle de temps qui passe et où nos cœurs d’hommes décident de se tourner ou non vers Lui.

Jésus a eu soif de la gloire de Dieu et du salut du monde. Il nous promet des sources vives : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus soif à jamais ; car l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissante, en vue de la vie éternelle » (Jean 4, 10-15).

Seigneur, toi qui as eu soif, vient à la rencontre de toutes nos soifs et qu’elles nous tournent plus vers toi, vers nos frères et vers la vie en abondance.

« Après quoi, sachant que désormais tout était achevé,
pour que l’Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit :
J’ai soif. »

Au tout début de l’évangile de Jean, Jésus rencontre la Samaritaine au puits et lui dit : « Donne-moi de l’eau. » Au début et à la fin de l’histoire, Jésus nous demande d’étancher sa soif. C’est ainsi que Dieu vient à nous : quelqu’un qui a soif et demande quelque chose que nous pouvons lui donner.

La relation de Dieu avec sa création est entièrement sous le signe du don. Dieu veut être notre ami, et l’amitié exige l’égalité. Ainsi, celui qui nous donne tout nous offre son amitié en nous demandant de lui donner quelque chose en échange, quoi que nous ayons à lui donner.

Dieu vient à nous avant que nous nous tournions vers lui. Dieu a soif de notre amour ; il est déchiré par le désir qu’il a de nous. La soif est une expérience fondamentale. Celui qui a soif, cherche à boire. Tant qu’on a soif de Dieu, on cherche Dieu.

« Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. » (Ps 62,2)

« Je tends les mains vers toi, me voici devant toi comme une terre assoiffée. » (Ps 142,6)

« Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m’avancer, paraître face à Dieu ? » (Ps 41,2-3)

Prière de Saint Augustin

« Tard je T’ai aimée, Beauté ancienne et si nouvelle ; tard je T’ai aimée. Tu étais au-dedans de moi et moi j’étais dehors, et c’est là que je T’ai cherché. Ma laideur occultait tout ce que Tu as fait de beau. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec Toi. Ce qui me tenait loin de Toi, ce sont les créatures, qui n’existent qu’en Toi.

Tu m’as appelé, Tu as crié, et Tu as vaincu ma surdité. Tu as montré ta Lumière et ta Clarté a chassé ma cécité. Tu as répandu ton Parfum, je T’ai humé, et je soupire après Toi. Je T’ai goûté, j’ai faim et soif de Toi. Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta Paix ! »

« Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi. »

LES TROIS HEURES avant la mort de Jésus (page 2)

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 6

Sixième jour de la neuvaine – En Toi Seigneur, j’ai mon abri 

Piéta église d'Orsennes Indre
Piéta église d’Orsennes Indre

Isaïe 53, 4-5 : « Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. »

Psaume 31, 2-3 : « Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me secourir! Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse, Où je trouve mon salut! Car tu es mon rocher, ma forteresse; Et à cause de ton nom tu me conduiras, tu me dirigeras. »

Dieu n’a pas fait descendre Jésus de la croix. Jésus a connu véritablement notre mort humaine. Marie en partage toute la douleur, et puisqu’elle survit à son fils, elle souffre ensuite seule, sans son fils.

« Sixième douleur : Jésus percé d’une lance et descendu de la croix. La lance, dit saint Bernard, en entrant dans le cœur de Jésus, traversa l’âme de Marie, car cette âme bénie ne pouvait se détacher du Cœur de Jésus. Auparavant, Marie avait son Fils pour compatir à ses souffrances, maintenant elle ne l’a plus. Les disciples détachèrent d’abord les mains, puis les pieds. Ensuite, l’un soutenant le corps d’en haut, l’autre d’en bas, tous deux le descendent de la croix.

La Mère de douleurs se dresse sur la pointe des pieds et étend les bras pour recevoir son Fils bien-aimé. Elle l’embrasse et s’assied au pied de la croix. Elle considère la bouche entrouverte de Jésus et ses yeux éteints ; elle parcourt du regard, l’un après l’autre, ses membres déchirés et ses os mis à découverts. Elle ôte la couronne et voit les blessures faites par les épines dans sa tête sacrée.» Alphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à l’extrême souffrance qui déchira votre cœur maternel lorsque la lance ouvrit le Cœur de Jésus et que son corps pantelant fut déposé sur vos genoux : par votre cœur supplicié, obtenez-moi, Vierge très aimable, de savoir rendre amour pour amour au divin Cœur de votre Fils.

Sixième jour : O Mère du Perpétuel Secours, parce que vous êtes bonne et que vous êtes notre Mère, la souffrance vous a faite compatissante à nos peines. Cette compassion à notre égard, je la vois dans vos yeux empreints d’une pitié attendrie. Ils se fixent moins sur votre divin Fils que sur vos pauvres enfants de la terre.

Qu’il est doux à l’âme accablée de rencontrer un cœur ami qui sache compatir ! mais quand ce cœur est celui d’une mère, et d’une mère telle que vous, c’est l’une des plus grandes consolations de la vie. A vos pieds, je viens donc reprendre courage, ô Mère compatissante ! Je suis sûr que vous n’abandonnerez pas votre enfant. Écoutez le cri de ma misère. Dites à mon âme la parole qui console et accordez-moi la faveur que j’implore de votre bonté.

Prières quotidiennes

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

LE SAINT NOM DE MARIE

LE SAINT NOM DE MARIE

icône de Notre-Dame - cathédrale Saint Etienne Vienne Autriche
icône de Notre-Dame – cathédrale Saint Étienne Vienne Autriche

IL est normal que le nom de Marie trouve sa place, dans nos fêtes, à côté du nom de Jésus. Comme cela se pratiquait, huit jours après la naissance de la Vierge, ses parents lui donnèrent son nom. Comme pour Jésus, la liturgie a voulu instituer une fête du saint nom de Marie peu après sa nativité.

Melchior Broederlam détail de l'Annonciation musée des Beaux-Arts Dijon | DR
Melchior Broederlam détail de l’Annonciation musée des Beaux-Arts Dijon | DR

Ce nom fut inspiré par Dieu aux parents de la Vierge à sa naissance et l’archange Gabriel le prononça avec grand respect. Depuis, toutes les générations chrétiennes le redisent à chaque instant. C’est pourquoi, le pape François a demandé d’invoquer « avec intensité » les « Noms de Jésus et de Marie » lors de l’audience du mercredi 7 septembre 2016, Place Saint-Pierre.

«Dans les périls, dans les angoisses, dans les incertitudes, appelez Marie, dites Marie. Que ce doux nom ne soit jamais loin de votre bouche, jamais loin de votre cœur et pour obtenir une part à la grâce qu’il renferme, n’oubliez pas les exemples qu’il vous rappelle… Comprenez Marie et vous verrez pourquoi il est écrit : ‘Le nom de la Vierge était Marie’» (saint Bernard).

La fête, très chère à Jean-Paul II, se célèbre le 12 septembre. Elle est liée à l’histoire de la Pologne et de l’Europe. Elle représente en effet la victoire du roi de Pologne, Jan Sobieski, à Vienne, sur les armées turques, il y a quelque 330 ans.

Un siècle après la défaite de Lépante (1571), les Turcs tentaient de passer en Europe occidentale par voie de terre. Leur grand vizir, fort de 300 000 hommes, se promettait de prendre Belgrade, Buda, Vienne, de déboucher en Italie et d’arriver à Rome, à l’autel de saint Pierre.

Jean Sobieski servant la messe avant la bataille - cathédrale Saint Étienne Vienne Autriche
Jean Sobieski servant la messe avant la bataille – cathédrale Saint Étienne Vienne Autriche

En août 1683, le Capucin italien, Marco d’Aviano, grand aumônier des armées, redonna courage à Vienne et réussit à convaincre le roi de Pologne de venir secourir la ville avec ses 40 000 hommes. La ville était assiégée et sa reddition était une question d’heures. Vienne se confia à l’intercession de la Vierge. Au nord de la ville, le Capucin célébra la messe, servie par Sobieski devant ses troupes, et prédit la victoire.

La bataille commença à l’aube du 11 septembre. Les femmes et les enfants priaient dans les églises, implorant l’aide de la Vierge Marie. Et le soir, l’étendard du grand vizir était tombé aux mains de Sobieski qui fit son entrée dans la ville en liesse le lendemain 12 septembre et vint assister à la messe et au Te Deum en l’église de la Vierge de Lorette à laquelle il attribuait la victoire. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

« Aujourd’hui nous célébrons la fête du nom de la Vierge. Le saint nom de Marie. Autrefois, cette fête s’appelait le doux nom de Marie et aujourd’hui, dans la prière, nous avons demandé la grâce de faire l’expérience de la force et de la douceur de Marie. Cela a ensuite changé, mais dans la prière est restée cette douceur de son nom. Nous avons besoin aujourd’hui de la douceur de la Vierge pour comprendre ces choses que Jésus nous demande.C’est une liste qui n’est pas facile à vivre: aimer ses ennemis, faire le bien, donner sans rien attendre, à celui qui t’a frappé sur la joue tendre aussi l’autre, à celui qui t’arrache ton manteau ne pas refuser non plus ta tunique. Ce sont des choses fortes. Mais tout cela, à sa manière, a été vécu par la Vierge : la grâce de la mansuétude, la grâce de la douceur. »

Pape FRANÇOIS Méditation matinale en la Chapelle de la Maison Sainte-Marthe, jeudi12 septembre 2013

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse