Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 4

Quatrième jour de la neuvaine – Condamné, exclu, lui le Salut du monde

Mt 27, 31-32 : « Ils l’emmenèrent pour le crucifier. En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, et le requirent pour porter sa croix. »

simon de Cyrène aide à porter la croix - Duccio di Buoninsegna fin XIIIe siècle
simon de Cyrène aide à porter la croix – Duccio di Buoninsegna fin XIIIe siècle

Douleur morale de voir Jésus condamné, exclu, abandonné de ceux qu’il a instruit et guéri. Douleur spirituelle de voir Jésus tomber. Mais ce chemin de croix est montée vers le Père, exode nouveau.

« Quatrième douleur : La rencontre de Jésus allant à la mort. Elle était sa mère et sa servante ; il était son Fils et son Dieu. Ce mélange de qualités si diverses produisait dans le cœur de Marie un incendie d’amour composé de mille incendies. Mais au temps de la Passion, cet incendie d’amour se changea en un océan de douleur. » Alphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à l’abattement qui s’empara de votre cœur lors de la rencontre avec Jésus portant sa Croix vers le Calvaire : par votre cœur si éprouvé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la patience dans les épreuves et la persévérance dans le bien malgré toutes les contradictions.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur cruelle que vous avez soufferte en apprenant que votre Fils Jésus était livré à ses ennemis et condamné à mort et par cette autre Douleur non moins amère qui vous saisit lorsque vous l’avez rencontré sur le chemin du Calvaire, tout haletant sous le lourd fardeau de la Croix ; je vous prie de m’obtenir que je porte la croix de mon état avec ce même esprit qui animait alors Jésus-Christ, et en union avec Lui, me conformant parfaitement à sa divine Volonté en toute chose jusqu’à mon dernier soupir. Amen.

Quatrième jour : O Mère du Perpétuel Secours, votre maternel regard réconforte nos cœurs inquiets et blessés. Vous nous apparaissez comme la Tige sacrée sur laquelle s’épanouit la Fleur de toute pureté et de toute vertu, votre Jésus, notre Dieu. Nous L’offrant ainsi par vos mains maternelles, nos cœurs s’ouvrent plus largement à sa venue et à ses desseins sur nous. Sur votre front brille une étoile radieuse.

N’êtes-vous pas, en effet, « L’Étoile du matin » qui nous annonce le jour du salut et de la rédemption ? N’êtes-vous pas celle qui nous rappelez la promesse évangélique du jour sans déclin et de l’éternité bienheureuse ? N’êtes-vous pas aussi « L’Étoile de la mer » qui fait rayonner l’espoir au sein des plus noires tempêtes ?

O Mère très aimable, comme vous nous rendez léger le fardeau du devoir, et doux le joug de Jésus-Christ ! Aussi, votre souvenir me met de la joie au cœur et l’évocation de votre nom ramène de la paix dans mon âme inquiète. Laissez-moi vous redire toujours : O Mère si digne d’être aimée, je vous aime ! Par vous et avec vous, j’aime votre divin Fils ! O sainte Mère d’espérance, exaucez-moi !

Prières quotidiennes

Deuxième Parole de Jésus sur la Croix

Deuxième Parole de Jésus sur la Croix

« En vérité, je te le dis : aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis » (Lc 23,43).

Phrase adressée à un des deux malfaiteurs, en réponse à sa demande souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. Jésus répond ici au besoin d’un mourant.

Espérer le Ciel dès à présent

Le Crist et le bon larron
Le Crist et le bon larron

« Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23, 43)

Heureux corollaire à l’atrocité du péché de l’homme est sa capacité à aimer Dieu ici et maintenant, dans le temps présent. Léon Bloy évoque La femme pauvre pour nous dire que celui qui, ici et maintenant, accompagne le Christ dans sa souffrance et se laisse accompagner par Lui dans sa souffrance, entre d’ores et déjà dans le paradis.

Cette idée est souvent incomprise, que nos souffrances sont une avancée vers le Ciel, en ce qu’il existe une souffrance d’une pureté bénéfique, qui est celle qui naît de la conscience de l’Amour de Dieu qui manque au monde. Catherine de Sienne évoque les larmes de feu que sont « celles que pleure en nous l’Esprit saint pour le salut du monde. » Celui qui souffre du manque de Dieu est déjà avec Lui.

Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc 23,43)

Durant sa vie, Jésus a guéri et sauvé beaucoup de personnes. Mais parmi ces actes de salut le plus surprenant a lieu sur la croix. Jésus est crucifié en compagnie de deux malfaiteurs. Certainement, aux yeux de la foule, tous les trois étaient des criminels.

En croix, Jésus est privé de parole et de pouvoir. Personne n’attend rien de lui. Seul un larron garde l’espoir, il croit et il demande : « Souviens-toi de moi… ». Cet homme reconnaît avoir raté sa vie et il croit que Jésus agonisant peut, par une seule parole, effacer sa vie de pécheur et le faire entrer dans le Royaume. Le bon larron croit que Jésus règne en pardonnant.

Jésus accorde à ce pécheur sauvé bien plus qu’il n’avait demandé. Non pas un simple souvenir dans un avenir plus ou moins lointain ; mais aujourd’hui, lui dit-il, je t’introduirai dans le séjour des bienheureux, où tu seras avec moi. C’est un salut « last minute », le « scandale de la miséricorde ». Est-ce que nous nous rendons compte que cet amour de Dieu va au-delà de toute décence ?

« Aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis. » Le vendredi saint, deux jours avant de ressusciter d’entre les morts, Jésus fait cette déclaration surprenante : aujourd’hui le bon larron va le retrouver au paradis. Nous voyons donc que Dieu mesure le temps autrement que nous.

Dieu nous pardonne avant même que nous ayons péché et Jésus promet d’emmener cet homme au paradis avant même d’avoir ressuscité d’entre les morts. C’est parce que Dieu vit dans l’aujourd’hui de l’éternité. L’éternité de Dieu pénètre nos vies maintenant.

L’éternité n’est pas ce qui va se passer à la fin des temps, quand nous serons morts. Chaque acte d’amour et de pardon nous met un pied dans l’éternité qui est la vie de Dieu. Et c’est pour cela que nous pouvons être joyeux même le vendredi saint, même en face de la souffrance et de la mort.

PRIÈRE

Ô Seigneur, aujourd’hui, c’est vers toi que, en larmes, je crie:
« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ».
C’est vers ce règne que j’aspire avec confiance.
C’est la demeure d’éternité que tu as préparée
pour tous ceux qui te cherchent avec un cœur sincère.
Aide-moi, Seigneur, pendant que je marche avec peine vers mon destin éternel.
Dissipe l’obscurité sur mon chemin, et tiens mes yeux levés vers le haut !
D’après le Père Wojtek omi

LES TROIS HEURES avant la mort (suite page 2)

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 3

Troisième jour de la neuvaine – Toute plénitude habite en Lui

L’Enfant Jésus retrouvé dans le Temple Philippe de Champaigne 1663
L’Enfant Jésus retrouvé dans le Temple Philippe de Champaigne 1663

Luc 2,48 : « A sa vue, ils furent saisis d’émotion, et sa mère lui dit: « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés. »

Douleur de l’absence inexpliquée de Jésus et l’angoisse à son sujet. Ce qui peut aussi être douloureux pour Marie en tant qu’épouse, c’est de voir la douleur de Joseph. Leur douleur peut avoir été augmentée par certaines réactions de l’entourage critiquant par exemple leur manque de surveillance. Et finalement, ce qui est douloureux, c’est de ne pas comprendre la réaction de Jésus au moment des retrouvailles. Malgré son incompréhension, Marie reste dans l’espérance en priant :

Colossiens 1, 18-19 : « Il est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude habite en lui… » 

« Troisième douleur : La perte de Jésus dans le temple. Il en est qui assurent que cette douleur fut la plus grande… Dans les autres douleurs, Marie avait Jésus avec elle, tandis qu’ici, elle souffre loin de Jésus, sans même savoir où il est. Ah ! Qu’ils furent longs pour Marie ces trois jours ! Ils lui parurent trois siècles. Jours de douleur pure, jours sans consolation possible. »SaintAlphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à la peine profonde dont votre cœur soucieux fut saisi lors des trois jours de la perte de votre Enfant à Jérusalem : par votre cœur si inquiet, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce de craindre par-dessus tout d’être séparé de l’amour de mon Dieu.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur si sensible que vous avez endurée lorsque votre divin Fils Jésus demeura seul à Jérusalem et que vous le cherchiez avec anxiété durant trois jours, jusqu’à ce qu’enfin vous le retrouviez dans le temple, recevant en même temps l’assurance qu’il ne se séparerait plus de vous ; je vous conjure de m’obtenir la grâce de ne jamais perdre Jésus par le maudit péché, et de lui demeurez toujours uni par l’amour jusqu’au dernier soupir de ma vie. Amen.

Troisième jour : O Mère du Perpétuel Secours, j’aime à contempler votre image bénie. Elle me parle avec éloquence de toutes vos grandeurs. A droite, j’y vois l’archange Gabriel, le divin Ambassadeur qui vous salua du titre absolument unique de « Pleine de grâce ». A gauche, j’y vois l’archange Michel dont la présence nous rappelle que vous commandez à toutes les milices célestes.

En votre main droite, vous tenez les mains du Roi des rois. Tout cela me rappelle que vous êtes la Femme bénie entre toutes les femmes, le plus bel ornement de l’univers, la créature jugée seule digne de devenir la Mère du Verbe incarné. Vous êtes l’Immaculée, la Toute-Sainte, le chef-d’œuvre du Très-Haut. Vous êtes la Reine de la terre et des cieux, le grand honneur de notre humanité.

O Mère admirable, loin de m’effrayer, votre incomparable grandeur ne fait qu’augmenter ma confiance : si Dieu, dans sa bonté, vous a faite si sainte et si puissante, c’est pour notre salut, et si vous vous réjouissez de vos privilèges, c’est qu’ils vous permettent de mieux nous secourir. O Mère incomparable, accordez-moi la grâce que je sollicite de votre maternelle tendresse.

Prières quotidiennes

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse