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Bienheureux Frédéric Ozanam

Frédéric Ozanam (1813-1853)- Gravure d'Antoine Maurin (+1860)
Frédéric Ozanam (1813-1853)- Gravure d’Antoine Maurin (+1860)

Aujourd’hui l’Église nous permet de célébrer la mémoire du bienheureux Frédéric Ozanam (1813-1853). D’origine lyonnaise, il vient très jeune à Paris pour faire carrière dans l’enseignement. Il n’entend pas seulement affirmer sa foi dans ses paroles et ses écrits, il veut la mettre en œuvre auprès des déshérités.  Après avoir fondé, à 20 ans, la société Saint-Vincent-de-Paul, ce laïc père de famille, béatifié par Jean-Paul II en 1997, a manifesté, sa vie durant, une foi ardente et une charité inventive au service des plus pauvres.

Afin d’obtenir la canonisation de son fondateur, la Société de Saint-Vincent-de-Paul invite à la prière avec le bienheureux Frédéric Ozanam pour le jour de sa fête, le 9 septembre 2019. Par son intercession, prions aussi pour son renouvellement.

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FOI

« La foi est un acte de vertu, par conséquent un acte de volonté. Il faut vouloir un jour, il faut donner son âme et alors Dieu donne la plénitude de la lumière. »

Seigneur, aide-nous à mieux écouter ta Parole, à la méditer, à la faire nôtre, à la vivre et à la trans­mettre dans la joie.

CHARITÉ

« La charité ne doit jamais regarder derrière elle, mais toujours devant, parce que le nombre de ses bienfaits passés est toujours très petit et que les misères pré­sentes et futures qu’elle doit soulager sont infinies. »

Seigneur, soutiens-nous dans notre recherche de toutes les pauvretés afin de pouvoir soulager davantage ceux qui souffrent.

AMOUR

 « L’amour tient en ceci de la nature divine, qu’il se donne sans s’appauvrir, qu’il se communique sans se diviser, qu’il se multiplie. »

Seigneur, aide-nous à augmenter notre confiance en toi et à témoigner de ton amour, de ta miséricorde et de ta paix. Soyons conscients de la présence de l’amour de Dieu dans notre vie et dans celle des autres.

PAUVRES

« Nous devrions tomber à leurs pieds et leur dire avec l’apôtre : « Tu es Dominus et Deus meus ». Vous êtes nos maîtres et nous serons vos serviteurs, vous êtes pour nous les images sacrées de ce Dieu que nous ne voyons pas, et ne sachant pas l’aimer autrement, nous l’aimerons en vos personnes… »

Seigneur, fais que notre cœur reste toujours attentif et ouvert à la détresse des plus pauvres et fais que nous puissions te découvrir à travers eux.

SAINTETÉ

« Et nous, ne ferons-nous rien pour ressembler à ces saints que nous aimons et nous contenterons-nous de gémir sur la stérilité de la saison présente, tandis que chacun de nous porte dans le cœur un germe de sainteté que le simple vouloir suffirait à faire éclore ? »

Seigneur, notre prochain est aussi appelé à la sainteté, rappelle-nous de ne pas l’oublier dans notre prière.

AMITIÉ

« Je me sens meilleur quand je viens de m’épancher dans le cœur d’un ami qui vaut mieux que moi. »

Seigneur, apprends-nous à considérer toujours notre prochain comme un frère et comme un ami.

SERVICE

 « Tous serviteurs inutiles que nous sommes, il ne nous est pas permis d’être des serviteurs oisifs. »

Seigneur, envoie-nous ton Esprit pour nous aider à suivre ton chemin et mieux Te servir. Selon l’exemple que nous a donné le Christ, acceptons de nous mettre au service des autres et de l’Église avec simplicité et humilité.

JUSTICE SOCIALE

 «Il y a beaucoup d’hommes qui ont trop et qui veulent avoir plus encore ; il y en a beaucoup plus d’autres qui n’ont pas assez, qui n’ont rien et qui veulent prendre si on ne leur donne pas. »

Seigneur, guide-nous dans notre désir de mieux connaître les besoins des autres afin de réfléchir aux solutions qui pourraient améliorer leur sort.

DÉMARCHE FRATERNITÉ

 « Le plus grand bien que nous pouvons faire aux autres n’est pas de leur com­muniquer nos richesses, mais de leur révéler les leurs. »

Seigneur, nous te remercions pour tous les dons que nous avons reçus. Aide-nous à prendre conscience des talents de nos frères afin qu’ensemble nous devenions tes disciples et témoignions de la Bonne Nouvelle.

Nativité de Marie

Nativité de Marie

Giotto, Naissance de la Vierge, 1303-1306, fresque, Eglise de l'Arena de Padoue
Giotto, Naissance de la Vierge, 1303-1306, fresque, Eglise de l’Arena de Padoue

Dès sa naissance, la Vierge immaculée est la plus sainte des créatures : l’Église nous invite à fêter en ce 8 septembre l’anniversaire de notre Mère. Remplie du Saint-Esprit dès sa conception, la petite fille qui vient de naître est déjà, dans le plan de Dieu, la Mère du Sauveur, le Fils unique de Dieu.

En célébrant l’anniversaire de la naissance de la Vierge, l’Église chante l’aurore de la Rédemption qui s’est levée sur nous lorsque Marie, la mère du Sauveur, fit son apparition en ce monde. Réunie autour du berceau de Marie, fille d’Anne et de Joachim, l’Église voit d’avance en elle la Mère du Dieu Rédempteur, et la félicite de sa glorieuse mission qui va l’associer au salut du monde.

Ève avait engendré ses fils dans la douleur, Marie enfante le Seigneur dans l’allégresse : Ève portait en elle nos larmes, Marie porte en son sein notre joie. Au souvenir de tout ce qu’annonçait cette naissance,  l’Église exulte et demande à Dieu un accroissement des grâces de paix apportées aux hommes par le mystère de l’Incarnation. Aimons à invoquer la Sainte Vierge sous un des plus beaux vocables de ses litanies, la « cause de notre joie ».

Cette fête, plus ancienne en Orient, s’est introduite en Occident au cours du VIIe siècle par le pape Serge 1er. Au XIXe siècle, c’est la date du 8 septembre qui a servi à fixer au 8 décembre, neuf mois avant, la fête de l’Immaculée Conception.

NB. Voir aussi sur le site à ce sujet

Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

https://www.medaille-miraculeuse.fr/meditation/ainsi-est-nee-marie.html et
https://www.medaille-miraculeuse.fr/editorial/nativite-de-marie.html 

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Première Parole de Jésus sur la Croix

Première Parole de Jésus sur la Croix

Bientôt nous allons célébrer la fête de la CROIX GLORIEUSE, le 14 septembre. Pour nous y préparer, il est bon de méditer chaque jour une des sept paroles du Christ  élevé sur la croix.

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« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).

Jésus prononce cette Parole immédiatement après avoir été cloué sur la croix, entre deux malfaiteurs, tandis que les soldats se partagent ses vêtements comme triste récompense de leur service. Il demande pardon pour ses bourreaux. Il intercède auprès de son Père en leur faveur.

Comprendre la profondeur du péché

Le Christ aux liens
Le Christ aux liens

Le premier mot qui nous est donné aujourd’hui est « pardon ». Le pardon arrive avant la crucifixion, avant les outrages et la mort. Le pardon est toujours premier. Peut-être ne pourrions-nous pas supporter d’écouter le récit de la Passion du Christ si on ne commençait pas par le pardon.

Avant d’avoir jamais péché, nous sommes pardonnés. Nous n’avons pas à le mériter. Nous n’avons même pas besoin de regretter. Le pardon est là, il nous attend. « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5,8)

Le pardon vient en premier. C’est le scandale de l’Évangile. Mais cela ne signifie pas que Dieu ne prend pas au sérieux ce que nous faisons. Dieu n’oublie pas que nous avons crucifié son Fils. Et nous, nous ne pouvons pas nous le sortir de l’esprit.

Au contraire, le vendredi saint, nous nous réunissons pour entendre le récit de la Passion et de la mort du Christ, et pour nous rappeler que l’humanité a rejeté, humilié et assassiné le Fils de Dieu. C’est à cause du pardon que nous osons nous rappeler cet acte terrible entre tous. Le pardon, ce n’est pas que Dieu oublie le vendredi saint.

C’est la première parole du Christ en croix et sans doute la plus difficile à entendre. Car elle signifie notre aveuglement d’humains si peu conscients d’être créés pour l’éternité, face à nos agissements. À quel point nous nous blessons dans le péché qui est littéralement destructeur, parfois mortel, pour nos âmes : acte de révolte contre Dieu, il est un plongeon en enfer !

Parce que l’Amour de Dieu est infini, le rejeter est un mal à sa mesure, un mal irréparable. Mais vient le pardon de Dieu « faisant fleurir, dans les cœurs où le péché a saccagé les roses du premier amour, leur pureté et leur fraîcheur, les roses sombres, parfois aussi belles, tantôt plus belles, d’un second amour, avec ses repentirs, ses larmes, ses ardeurs. »

Le sens du pardon

Le pardon signifie que la croix devient notre nouvel arbre de vie dont le fruit nous est offert en nourriture. Le pardon signifie que nous osons regarder en face ce que nous avons fait. Nous osons nous souvenir de nos vies, avec leurs échecs et leurs défaites, avec nos actes de cruauté et nos manques d’amour.

Jésus demande le pardon, pas seulement pour ce qu’on lui a fait. Il n’est pas crucifié seul ; il y a deux hommes à côté de lui. Ils représentent les millions d’hommes que nous avons crucifiés.

« Pardonnez-vous mutuellement. (…) Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. » (Col 3,13) Cela relève parfois d’une « mission impossible ». Jésus en croix nous rejoint dans cette difficulté de pardonner. Jésus si souvent pardonnait à des personnes rencontrées sur son chemin en leur déclarant : « Tes péchés sont pardonnés. »

C’est étonnant de le voir en croix comme s’il n’était pas capable cette fois-ci de pardonner « directement » : « Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites. » Il s’adresse au Père. Une fois de plus Jésus nous rejoint dans notre fragilité humaine. Quand nous avons du mal à pardonner, tournons-nous vers le Père, comme Jésus, et demandons-lui de pardonner. Il nous exaucera car il est Amour.

PRIÈRE

Père céleste, de ton trône éternel abaisse ton regard !
Père de l’Amour, ton Fils unique t’implore pour les pécheurs,
pour tes enfants, exauce ton Fils !
Hélas, nous sommes tombés très bas, nous avons lourdement péché ;
mais pour le salut de tous, de nous tous, le sang de ton Fils a coulé.
Le sang de l’Agneau ne réclame pas la vengeance ; il efface les péchés.
Père de l’amour, accorde-nous ta grâce, exauce ton Fils !

D’après le P. Wojtek, omi

LES TROIS HEURES  avant la mort (page 2)