Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’apparition aux disciples d’Emmaüs

L’apparition aux disciples d’Emmaüs

PÂQUES : LUNDI DANS L’OCTAVE

L’apparition aux disciples d’Emmaüs nous montre comment le Christ désire se manifester à ses fidèles, à présent qu’il est ressuscité.

Il n’apparaît pas dans sa gloire, comme à sa Transfiguration. H se distingue si peu des hommes les plus ordinaires que Marie-Madeleine le prend pour le jardinier, et les pèlerins d’Emmaüs pour un simple voyageur. Pareillement, ses propres Apôtres ne le reconnaissent pas tout d’abord en Galilée (Jn. 21, 4).

Ce n’est pas extérieurement que l’on découvre Jésus, mais intérieurement. Il apprend à Cléophas et à son compagnon comment le trouver dans l’Écriture qui, tout entière, « de Moïse aux derniers Prophètes », parle de lui, expliquant pourquoi «il fallait que le Christ endure ces souffrances pour entrer dans sa gloire ».

Puis, ayant ainsi échauffé leur amour, il se révèle à eux en célébrant l’eucharistie (Les quatre verbes sont les mêmes que ceux de la Cène : « il prit du pain, prononça sur lui la bénédiction, le rompit et le leur donna ».

Aujourd’hui encore, l’Église n’agit pas autrement. Elle nous apprend à lire l’Écriture, dans la « liturgie de la Parole » par où commence la messe. Puis elle nous offre l’eucharistie, au cours de laquelle Jésus ressuscité se trouve réellement présent parmi nous.

Dom C. Jean Nesmy

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Urbi et Orbi: la paix est la responsabilité de tous

Urbi et Orbi: la paix est la responsabilité de tous

À l’issue de la messe de Pâques célébrée sous le soleil de la place Saint-Pierre en présence de 50 000 fidèles, le Pape François a pris le chemin de la loggia centrale de la basilique pour impartir sa bénédiction «Urbi et Orbi», à la ville et au monde, ce dimanche 17 avril. Il a lancé appel à la paix pour toutes les régions du monde qui souffrent de conflits, notamment l’Ukraine martyrisée.

MESSAGE URBI ET ORBI DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

PÂQUES 2022

Loggia centrale de la basilique vaticane
dimanche 17 avril 2022

Chers frères et sœurs, Joyeuses Pâques !

Jésus, le Crucifié, est ressuscité ! Il vient parmi ceux qui le pleurent, enfermés chez eux, pleins de peur et d’angoisse. Il vient vers eux et leur dit : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20:19). Il montre les blessures aux mains et aux pieds, la blessure au côté : ce n’est pas un fantôme, c’est précisément Lui, le même Jésus qui est mort sur la croix et qui était dans le tombeau. Devant les yeux incrédules des disciples, Il répète : « La paix soit avec vous ! (v. 21).

Même nos yeux sont incrédules, en cette Pâques de guerre. Nous avons vu trop de sang, trop de violence. Nos cœurs aussi ont été remplis de peur et d’angoisse, alors que tant de nos frères et sœurs ont dû s’enfermer pour se défendre des bombes. Nous avons du mal à croire que Jésus est vraiment ressuscité, qu’il a vraiment vaincu la mort. Serait-ce une illusion ? Un fruit de notre imagination ?

Non, ce n’est pas une illusion ! Aujourd’hui plus que jamais résonne l’annonce pascale si chère à l’Orient chrétien : « Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! » Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de lui, au terme d’un Carême qui ne semble pas vouloir se terminer. Nous avons derrière nous deux années de pandémie qui ont laissé de lourdes traces. Il était temps de sortir du tunnel ensemble, main dans la main, en mettant nos forces et nos ressources en commun…

Et au lieu de cela nous montrons qu’en nous il n’y a pas encore l’esprit de Jésus, il y a encore l’esprit de Caïn, qui regarde Abel non pas comme un frère, mais comme un rival, et réfléchit à la manière de l’éliminer. Nous avons besoin du Crucifix ressuscité pour croire à la victoire de l’amour, pour espérer la réconciliation. Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin qu’il vienne parmi nous et nous dise à nouveau : « La paix soit avec vous ! ».

Lui seul peut le faire. Lui seul a le droit aujourd’hui de nous annoncer la paix. Seul Jésus, parce qu’il porte les blessures, nos blessures. Ses blessures sont deux fois les nôtres : les nôtres parce qu’elles lui sont procurées par nous, par nos péchés, par notre dureté de cœur, par la haine fratricide ; et les nôtres parce qu’il les porte pour nous, il ne les a pas annulées de son Corps glorieux, il a voulu les garder en lui pour toujours.

Ils sont un sceau indélébile de son amour pour nous, une intercession éternelle pour que le Père céleste les voie et ait pitié de nous et du monde entier. Les blessures dans le corps de Jésus ressuscité sont le signe de la lutte qu’il a menée et gagnée pour nous, avec les armes de l’amour, afin que nous puissions avoir la paix, être en paix, vivre en paix.

En regardant ces blessures glorieuses, nos yeux incrédules s’ouvrent, nos cœurs endurcis s’ouvrent et laissent entrer l’annonce de Pâques : « La paix soit avec vous ! »

*

Frères et sœurs, laissons entrer la paix du Christ dans nos vies, nos foyers, nos pays !

Que la paix soit pour l’Ukraine meurtrie, si durement éprouvée par la violence et la destruction de la guerre cruelle et insensée dans laquelle elle a été entraînée. Sur cette terrible nuit de souffrance et de mort, une nouvelle aube d’espoir se lève bientôt ! La paix soit choisie.

Arrêtez de fléchir vos muscles pendant que les gens souffrent. S’il vous plaît, s’il vous plaît : ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à crier pour la paix, des balcons et dans les rues ! Paix! Quiconque a la responsabilité des nations, écoute le cri de paix des peuples.

Écoutez cette question troublante posée par les scientifiques il y a près de soixante-dix ans : « Allons-nous mettre fin à l’humanité, ou l’humanité pourra-t-elle renoncer à la guerre ? » (Manifeste Russell-Einstein, 9 juillet 1955).

Je porte dans mon cœur toutes les nombreuses victimes ukrainiennes, les millions de réfugiés et de personnes déplacées, les familles divisées, les personnes âgées laissées seules, les vies brisées et les villes rasées. J’ai dans les yeux le regard d’enfants orphelins qui fuient la guerre.

En les regardant, on ne peut s’empêcher d’entendre leur cri de douleur, ainsi que celui de nombreux autres enfants qui souffrent partout dans le monde : ceux qui meurent de faim ou de manque de soins, ceux qui sont victimes d’abus et de violences et ceux à qui on a refusé le droit de naître.

Dans la douleur de la guerre, il y a aussi des signes encourageants, comme les portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l’Europe. Puissent ces nombreux actes de charité devenir une bénédiction pour nos sociétés, parfois dégradées par tant d’égoïsme et d’individualisme, et contribuer à les rendre accueillantes pour tous.

Puisse le conflit en Europe nous rendre plus concernés même face à d’autres situations de tension, de souffrance et de douleur, qui affectent trop de régions du monde et que nous ne pouvons ni ne voulons oublier.

Que la paix règne au Moyen-Orient, déchiré par des années de divisions et de conflits. En ce jour glorieux, demandons la paix pour Jérusalem et la paix pour ceux qui l’aiment (cf. Ps 121 [122]), chrétiens, juifs, musulmans. Puissent les Israéliens, les Palestiniens et tous les habitants de la Ville Sainte, avec les pèlerins, vivre la beauté de la paix, vivre en fraternité et accéder librement aux Lieux Saints dans le respect mutuel des droits de chacun.

Paix et réconciliation pour les peuples du Liban, de la Syrie et de l’Irak, et en particulier pour toutes les communautés chrétiennes vivant au Moyen-Orient. Que la paix soit aussi pour la Libye, car elle retrouve la stabilité après des années de tensions, et pour le Yémen, qui souffre d’un conflit oublié qui fait des victimes continues : la trêve signée ces derniers jours peut redonner espoir à la population.

Nous demandons au Seigneur ressuscité le don de la réconciliation pour le Myanmar, où persiste un scénario dramatique de haine et de violence, et pour l’Afghanistan, où les tensions sociales dangereuses ne s’apaisent pas et où une crise humanitaire dramatique tourmente la population.

Que la paix règne pour tout le continent africain, pour que cesse l’exploitation dont il est victime et l’hémorragie provoquée par les attentats terroristes – notamment dans la zone sahélienne – et qu’ils trouvent un appui concret dans la fraternité des peuples.

Redécouvrons l’Éthiopie, affligée par une grave crise humanitaire, la voie du dialogue et de la réconciliation, et la fin des violences en République Démocratique du Congo. Qu’il y ait prière et solidarité pour les peuples de l’est de l’Afrique du Sud, touchés par des inondations dévastatrices.

Que le Christ ressuscité accompagne et assiste les populations d’Amérique latine qui, dans certains cas, ont vu leurs conditions sociales s’aggraver en ces temps difficiles de pandémie, également exacerbés par des cas de criminalité, de violence, de corruption et de trafic de drogue.

Nous demandons au Seigneur ressuscité d’accompagner le chemin de réconciliation que suit l’Église catholique canadienne avec les peuples autochtones. Que l’Esprit du Christ ressuscité guérisse les blessures du passé et dispose les cœurs à la recherche de la vérité et de la fraternité.

*

Chers frères et sœurs, toute guerre a des séquelles qui concernent toute l’humanité : du deuil au drame des réfugiés, en passant par la crise économique et alimentaire dont nous voyons déjà les signes. Face aux signes persistants de la guerre, ainsi qu’aux nombreuses défaites douloureuses de la vie, le Christ, vainqueur du péché, de la peur et de la mort, nous exhorte à ne pas céder au mal et à la violence.

Frères et sœurs, laissons-nous envahir par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de chacun !

Le Pape récite la formule solennelle et accorde à tous le pardon des péchés. Avant le signe de croix, il se recueille quelques instants en silence, puis prononce en latin :

« Que Dieu tout-puissant et miséricordieux vous donne l’indulgence, l’absolution et le pardon de tous vos péchés, un temps de repentir authentique et fécond, un cœur pénitent et une conversion de vie, la grâce et les conseils du Saint-Esprit, et la persévérance continuelle dans les bonnes œuvres ».


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Laissons-nous guider par les femmes de l’Évangile

Laissons-nous guider par les femmes de l’Évangile

Le Pape François a célébré ce samedi 16 avril au soir, en la basilique Saint-Pierre, la liturgie de la Veillée pascale, marquant le passage du Christ de la mort vers la vie et le passage du monde de l’obscurité vers la lumière.

Après deux ans de format restreint à cause de la pandémie de coronavirus, la veillée pascale a cette année retrouvé sa forme traditionnelle, divisée en quatre temps : la liturgie de la lumière, la liturgie de la Parole, la liturgie baptismale et la liturgie eucharistique. Le Pape François, qui a seulement prononcé l’homélie, était entouré de 30 évêques, 30 cardinaux et 200 prêtres.

La célébration a débuté avec la bénédiction du feu nouveau par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du collège des cardinaux qui célébrait cette veillée, dans l’atrium de la basilique, plongée dans la pénombre, avant la transmission de la flamme du cierge pascal portée par le diacre. L’Exsultet s’est ensuite élevé, symbolisant le passage de la nuit à la lumière.

***

VEILLÉE DE PÂQUES DANS LA NUIT SAINTE

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

Basilique Saint-Pierre
Samedi saint 16 avril 2022

De nombreux écrivains ont évoqué la beauté des nuits étoilées. Au lieu de cela, les nuits de guerre sont traversées par des traînées lumineuses de mort. En cette nuit, frères et sœurs, laissons-nous prendre par la main des femmes de l’Évangile, pour découvrir avec elles le lever de la lumière de Dieu qui brille dans les ténèbres du monde.

Ces femmes, alors que la nuit s’éclaircissait et que les premières lueurs de l’aube se levaient sans cris, se rendirent au tombeau pour oindre le corps de Jésus et y vécurent une expérience choquante : d’abord elles découvrent que le tombeau est vide ; puis elles voient deux personnages vêtus de robes éblouissantes, qui leur disent que Jésus est ressuscité; et aussitôt elles courent annoncer la nouvelle aux autres disciples (cf. Lc 24, 1-10).

Elles voient, entendent, annoncent : avec ces trois actions nous entrons nous aussi dans la Pâque du Seigneur.

Les femmes voient. La première annonce de la Résurrection n’est pas confiée à une formule à comprendre, mais à un signe à contempler. Dans un cimetière, près d’un tombeau, où tout devrait être ordonné et tranquille, les femmes « trouvèrent que la pierre avait été retirée du tombeau et, entrant, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus » (vv. 2-3 ).

Pâques commence donc par bouleverser nos schémas. Il vient avec le don d’un espoir surprenant. Mais ce n’est pas facile de l’accueillir. Parfois – nous devons l’admettre – cet espoir n’a pas sa place dans nos cœurs. Comme les femmes de l’Évangile, les interrogations et les doutes règnent en nous aussi, et la première réaction face au signe inattendu est la peur, « le visage baissé » (cf. vv. 4-5).

Trop souvent, nous regardons la vie et la réalité avec nos yeux tournés vers le bas ; nous ne regardons qu’aujourd’hui le passage, nous sommes désillusionnés par l’avenir, nous nous enfermons dans nos besoins, nous nous installons dans la prison de l’apathie, tandis que nous continuons à nous plaindre et à penser que les choses ne changeront jamais.

Ainsi nous restons immobiles devant le tombeau de la résignation et du fatalisme, et nous enterrons la joie de vivre. Pourtant, le Seigneur, en cette nuit, veut nous donner des yeux différents, éclairés par l’espoir que la peur, la douleur et la mort n’auront pas le dernier mot sur nous.

Grâce à la Pâque de Jésus, nous pouvons faire le saut du néant à la vie, « et la mort ne pourra plus nous priver de notre existence » (K. Rahner, Ce que Pâques signifie, Brescia 2021, 28) : c’était tout et pour toujours embrassée par l’amour infini de Dieu, c’est vrai, elle peut nous effrayer et nous paralyser.

Mais le Seigneur est ressuscité ! Levons les yeux, enlevons de nos yeux le voile d’amertume et de tristesse, ouvrons-nous à l’espérance de Dieu !

*

Deuxièmement, les femmes écoutent. Après avoir vu le tombeau vide, deux hommes aux vêtements éblouissants leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » (vv. 5-6).

Cela nous fait du bien d’entendre et de répéter ces mots : il n’est pas ici ! Chaque fois que nous prétendons avoir tout compris de Dieu, pour pouvoir l’enfermer dans nos intrigues, nous nous répétons : Il n’est pas là ! Chaque fois que nous le recherchons uniquement dans l’émotion, souvent passagère, ou en cas de besoin, puis le mettons de côté et l’oublions dans les situations et les choix concrets de tous les jours, nous répétons : il n’est pas là !

Et quand on songe à l’emprisonner dans nos paroles, dans nos formules, dans nos habitudes, mais qu’on oublie de le chercher dans les recoins les plus sombres de la vie, là où il y a ceux qui pleurent, ceux qui luttent, souffrent et espèrent, on se répète : Ils ne sont pas là!

*

Écoutons aussi la question adressée aux femmes : « Pourquoi cherchez-vous celle qui est vivante parmi les morts ? »

Nous ne pouvons pas avoir Pâques si nous continuons à rester dans la mort ; si nous restons prisonniers du passé ; si dans la vie nous n’avons pas le courage de nous laisser pardonner par Dieu, qui pardonne tout, le courage de changer, de rompre avec les œuvres du mal, de décider pour Jésus et pour son amour ; si nous continuons à réduire la foi à une amulette, faisant de Dieu un beau souvenir des temps passés, au lieu de le rencontrer aujourd’hui comme le Dieu vivant qui veut nous transformer et transformer le monde.

Un christianisme qui cherche le Seigneur parmi les reliques du passé et l’enferme dans le tombeau de l’habit est un christianisme sans Pâques. Mais le Seigneur est ressuscité ! Ne nous attardons pas autour des tombeaux, mais allons le redécouvrir, le Vivant ! Et nous n’avons pas peur de le chercher aussi dans les visages des frères, dans l’histoire de ceux qui espèrent et de ceux qui rêvent, dans la douleur de ceux qui pleurent et souffrent : Dieu est là !

***

Enfin, les femmes annoncent. Qu’annoncent-elles ? La joie de la Résurrection. Pâques n’arrive pas à consoler intimement ceux qui pleurent la mort de Jésus, mais à ouvrir les cœurs à l’annonce extraordinaire de la victoire de Dieu sur le mal et la mort.

La lumière de la Résurrection ne veut donc pas maintenir les femmes dans l’extase de la jouissance personnelle, ne tolère pas les attitudes sédentaires, mais génère des disciples missionnaires qui « reviennent du tombeau » (voir verset 9) et apportent l’Évangile du Ressuscité Un pour tout le monde. C’est pourquoi, après avoir vu et entendu, les femmes courent annoncer la joie de la Résurrection aux disciples.

Elles savent qu’elles pourraient être pris pour des folles, au point que l’Évangile dit que leurs paroles semblaient « insensées » (v. 11), mais elles ne se soucient pas de leur réputation, pour défendre leur image; elles ne mesurent pas les sentiments, ne calculent pas les mots. Elles n’avaient que le feu au cœur pour apporter la nouvelle, l’annonce : « Le Seigneur est ressuscité ! »

Et qu’elle est belle une Église qui court ainsi dans les rues du monde ! Sans peur, sans tactiques et sans opportunismes ; seulement avec le désir d’apporter à tous la joie de l’Évangile. Nous sommes appelés à cela: faire l’expérience du Ressuscité et le partager avec les autres ; rouler cette pierre du tombeau, dans lequel nous avons souvent scellé le Seigneur, pour répandre sa joie dans le monde.

Ressuscitons Jésus, le Vivant, des tombeaux dans lesquels nous l’avons enfermé ; libérons-le des formalités dans lesquelles nous l’avons souvent emprisonné ; réveillons-nous du sommeil de la vie tranquille dans laquelle nous l’avons parfois couché, afin qu’il ne dérange pas et ne soit plus inconfortable.

Inscrivons-le dans la vie de tous les jours : avec des gestes de paix en cette période marquée par les horreurs de la guerre ; avec des œuvres de réconciliation dans les relations brisées et de compassion envers ceux qui sont dans le besoin ; avec des actions de justice au milieu des inégalités et de vérité au milieu des mensonges. Et, surtout, avec des œuvres d’amour et de fraternité.

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Frères et sœurs, notre espérance s’appelle Jésus. Il est entré dans le tombeau de notre péché, a atteint le point le plus éloigné où nous étions perdus, a traversé les enchevêtrements de nos peurs, a porté le poids de nos oppressions et, des profondeurs les plus sombres de notre mort , il nous a réveillé à la vie et transformé notre deuil en danse.

Célébrons Pâques avec le Christ ! Il est vivant et encore aujourd’hui il passe, se transforme, libre. Avec lui, le mal n’a plus de pouvoir, l’échec ne peut empêcher de recommencer, la mort devient un passage pour le commencement d’une nouvelle vie. Car avec Jésus, le Ressuscité, aucune nuit n’est infinie ; et même dans les ténèbres les plus profondes, dans ces ténèbres brille l’étoile du matin.

Dans cette obscurité que vous vivez, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs du Parlement, l’obscurité de la guerre, de la cruauté, nous prions tous, prions avec vous et pour vous, cette nuit. Nous prions pour tant de souffrances. Nous ne pouvons que vous donner notre compagnie, notre prière et vous dire :  « Courage ! Nous vous accompagnons ! »

Et vous dire aussi la plus grande chose qui soit célébrée aujourd’hui : Christòs voskrés ! [Le Christ est ressuscité!]


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