La foi, l’espérance et la charité, nous les demandons à Dieu dans notre prière, parce que tout, dans notre vie chrétienne vient de lui, comme le rappelle saint Jacques : « Tout don excellent et toute grâce parfaite vient d’En-Haut, et descend du Père des Lumières ».
A vrai dire, le monde entier vient de Dieu, entièrement. C’est ce que l’on veut exprimer quand on répète avec la Genèse que tout fut créé de rien. Mais il s’agit d’une création, c’est-à-dire de l’apparition dans l’existence d’une existence d’une réalité qui est d’un autre ordre que Dieu. Nous le signifions en appelant cette création : nature, et en disant que Dieu est d’un niveau infiniment supérieur : sur-naturel.
Or la grâce chrétienne est cette accession, cette ascension spirituelle de la nature humaine à la vie surnaturelle et divine. Par conséquent, il est facile de comprendre que la nature même des choses nous interdit de monter pat nous-mêmes jusqu’à ce niveau-là. Absolument, toujours et en tout état de cause. Nos échelles seront toujours trop courtes. Babel demeure toujours inachevée.
Aucun « humanisme » purement humain n’y suffirait. Il faut que Dieu même soit l’ascenseur, car Dieu seul nous fait monter à ce niveau. C’est l’œuvre même du Christ et de son Ascension : « Celui qui est descendu c’est le même qui est aussi monté par delà tous les cieux afin de remplir l’univers » (Éphésiens 4, 10).
Dom C. J.-N.
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
QUATRE-VINGT-DOUZIÈME LECTURE : Du sacrifice de la Messe…
Abbe-Charles-Francois-LHOMOND-1727-1794
Ab ortu solis usque ad occasum, magnum est nomen meum in gentibus : et in omni loco sacrificatur et offertur nomini meo oblatio munda.
Depuis l’orient jusqu’au couchant, mon nom est grand parmi les nations : l’on me sacrifie en tous lieux, et l’on offre à mon nom une oblation pure. Malachie 1.
Il n’a pas suffi à votre amour pour nous, ô mon Dieu ! d’avoir sacrifié votre vie sur la croix ; vous avez voulu que ce sacrifice fût continué et renouvelé tous les ans sur l’autel, pour nous en appliquer les mérites.
Mon cœur pourra-t-il suffire à tous les sentiments qu’exige de lui un don si ineffable, un sacrifice si saint, si excellent et si efficace ? Je veux, mon Sauveur ! répondre à votre amour, et me mettre en état de participer aux grâces que vous y répandez sur les âmes fidèles.
J’assisterai tous les jours à la messe avec le plus de dévotion qu’il me sera possible ; en entrant dans l’Église, je regarderai l’autel comme un second calvaire ; je m’y tiendrai toujours dans une posture respectueuse, évitant avec soin tout ce qui pourrait me distraire de l’attention que je dois à ces redoutables mystères.
J’unirai mes intentions à celles du prêtre qui offre le sacrifice ; ce sera pour rendre hommage à votre majesté, pour vous remercier des faveurs que vous m’avez déjà accordées, pour satisfaire à votre justice, et pour obtenir les grâces dont j’ai besoin.
À l’élévation je produirai des actes de foi, d’adoration, pendant la communion du prêtre, j’exciterai dans mon coeur un désir ardent de m’unir à vous, et je formerai la résolution de me mettre en état de vous recevoir au plus tôt.
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
NB : à ceux qui le demanderont – par contact -, je donnerai gratuitement la version de ces prières, mise en EPUB. P. J.-Daniel Planchot, cm
chapelle Saint Vincent de Paul et sa châsse reliquaire au centre
Le 26 avril 1830, à Paris, s’est déroulé la translation solennelle des reliques de saint Vincent de Paul. La châsse d’argent contenant les précieux restes a été transportée, la veille, dans l’après-midi, de l’Archevêché (tout proche) à Notre-Dame dont le portail, la nef et le chœur, sur l’ordre du roi, ont été tendus de riches draperies.
Depuis, la basilique métropolitaine n’a pas désempli d’une foule avide de s’approcher des reliques du «Père des pauvres». Le matin, le nonce apostolique, Mgr Lambruschini, a célébré la grand’messe pontificale en présence de l’archevêque et d’une dizaine d’évêques.
L’après-midi, à trois heures, le cortège quitte Notre-Dame. Des associations d’hommes, de nombreux Frères des Écoles chrétiennes, les séminaires de Saint-Sulpice, d’Issy, de Saint-Nicolas, du Saint-Esprit et des Irlandais, les prêtres du diocèse, huit cents Filles de la Charité, [dont la novice Catherine Labouré], avec cinquante orphelines, précèdent la châsse.
Entourée des Prêtres de la Mission, elle est portée par dix hommes. Derrière elle, s’avancent deux cents autres Filles de la Charité avec cinquante orphelins, puis les chanoines, les chapelains du roi, dix-sept évêques et l’archevêque. Tandis qu’un peloton de gendarmes ferme le cortège, quatre compagnies de grenadiers et quatre de voltigeurs marchent le long des rangs du clergé.
En sortant de la cathédrale, la procession, au chant des cantiques et au son des musiques militaires, s’engage sur le Petit-Pont et, par la rue Taranne, la rue du Dragon et le carrefour de la Croix-Rouge, atteint la rue de Sèvres. Le long du parcours, les maisons sont décorées.
Dans la chapelle de la Maison-Mère, où n’ont pu entrer, comme le réglait le cérémonial, que les Filles de la Charité, les curés, le chapitre de Notre-Dame et les évêques, la châsse est placée sur une estrade au milieu du chœur.
Mgr de Quélen, en une touchante allocution, déclare au supérieur général, M. Salhorgne, qu’il lui remet avec joie le précieux dépôt. Le successeur de saint Vincent répond. L’heure tardive, — six heures du soir — ne permet pas à Mgr Cottret, évêque de Caryste, et chanoine de Saint-Denis, de prononcer le panégyrique prévu.
C’est par la bénédiction pontificale que s’achève cette belle journée. En des temps moins troublés par la politique, et si la presse n’avait pas entretenu l’animosité contre Charles X et donc plus ou moins indisposé contre une manifestation religieuse autorisée par le gouvernement, la multitude des curieux qui, massés sur les trottoirs, avaient regardé passer l’imposant cortège, aurait sans doute montré son enthousiasme : elle fit preuve de respect, certes, mais aussi de froideur.
Du haut du ciel, l’humilité de saint Vincent devait, au fond, se réjouir du caractère incomplet de ce triomphe que seule une partie du peuple parisien décernait à son corps, à ce corps que son âme avait tant de fois entraîné dans ce Paris dont il fit une Capitale de la Charité.
Des éphémérides de la Congrégation de la Mission concernant la translation des reliques de saint Vincent de Paul