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encore un peu de temps et vous me verrez

3e SEMAINE APRÈS PÂQUES : MERCREDI

la flamme de l'espérance
la flamme de l’espérance

« Un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu et vous me verrez. » Une fois ouvertes les perspectives de l’éternité, le temps retrouve son échelle : étant limité, il est donc toujours bref en quelque façon : « Un peu de temps…»

Mais ce serait bien pire encore s’il n’y avait que ce temps-ci, que cette terre, sans éternité pour donner valeur durable, permanente, à ce que nous aurons fait et fixé pendant ce temps passager. Car tout le monde en gémit : Le temps passe si vite!

Ce qui est important, c’est qu’au moins il reste quelque chose quand il est passé. On reproche bêtement aux chrétiens de déserter ses tâches terrestres pour le ciel. C’est bête parce que d’abord, ce n’est plus vrai. Les chrétiens ne sont pas tellement attirés par le ciel — aujourd’hui comme autrefois sans doute.

Mais autrefois on les encourageait du moins, à désirer l’éternel, tandis qu’à présent, on prétendrait souvent les en détourner. Elle est cependant toujours aussi nécessaire, et nous aurions lieu de la faire nôtre cette prière sur les offrandes :

« Que ces mystères, Seigneur, nous donnent de modérer nos convoitises terrestres, de façon à mieux aimer le monde céleste. »

Et le monde n’y perdra rien, car c’est justement dans la mesure où ils sont rattachés par le mystère pascal et l’eucharistie en particulier au Christ du ciel, que le moindre instant et la plus passagère des besognes prennent aux yeux des chrétiens une importance éternelle.

Dom Claude Jean-Nesmy

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

QUATRE-VINGT-SEPTIÈME LECTURE : Du sacrement de l’Eucharistie

QUATRE-VINGT-SEPTIÈME LECTURE : Du sacrement de l’Eucharistie

Abbe-Charles-Francois-LHOMOND-1727-1794
Abbe-Charles-Francois-LHOMOND-1727-1794

Panis quem dabo caro mea est…. caro mea vere est cibus, sanguis meus vere est potus.

Le pain que je donnerai est ma chair… ma chair est véritablement une nourriture; et mon sang est véritablement un breuvage. Jean 6.

Que vos œuvres sont grandes, ô mon Dieu ! Est-il croyable que vous daigniez habiter parmi les hommes, et devenir leur nourriture spirituelle ? vous avez donné autrefois à votre peuple un aliment céleste ; vous l’avez nourri, dans le désert, du pain des Anges.

Vous faites maintenant beaucoup plus pour nous ; ce n’est pas la manne qui descend du ciel, c’est votre corps, c’est votre sang, c’est votre divinité même. O prodige d’amour que vous seul pouvez opérer, et que l’homme ne pourra jamais comprendre !

Mais vous l’avez dit, vous qui êtes la vérité même ; c’en est assez, je le crois sur l’autorité de votre parole, je perce les nuages qui vous couvrent, je reconnais mon Dieu. Je vois dans ce mystère l’effet d’une charité immense, de la charité d’un Dieu.

Qu’il m’est doux de savoir que vous m’avez choisi un moyen si merveilleux de vous unir à moi, et de m’unir moi-même intimement à vous ! Que ce moyen convient bien à l’excès de votre amour ! Qu’il répond bien à celui qui vous a fait revêtir de notre nature, et mourir pour nous !

Plus tendre qu’une mère, vous nous nourrissez de votre chair et de votre sang. Que je réponde à un amour si touchant, par mon empressement à vous recevoir ! Que je coure à la table sainte avec la même avidité qu’un enfant saisit les mamelles de celle qui l’allaite : Que mon unique douleur soit d’être privé de cette nourriture divine !

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

NB : à ceux qui le demanderont – par contact -, je donnerai gratuitement la version de ces prières, mise en EPUB.
P. J.-Daniel Planchot, cm

Catéchèse – 30. La prière vocale

Catéchèse – 30La prière vocale,
moyen le plus sûr de s’adresser à Dieu

Continuant son cycle de catéchèses sur la prière, le Pape François a pris ce mercredi matin le thème de la prière vocale. Une «donnée indispensable de la vie chrétienne», enseignée par les Écritures Saintes et par les personnes qui demeurent fidèles à leur mission de priant.

Résumé de la catéchèse

Frères et sœurs, la prière est dialogue avec Dieu. En un certain sens, chaque créature dialogue avec Dieu mais chez l’être humain, la prière devient parole, invocation, chant, poésie. Les paroles naissent de nos expériences et façonnent notre existence.

C’est pourquoi les Saintes Écritures nous enseignent à prier aussi avec des paroles parfois audacieuses. Personne ne naît saint et lorsque des sentiments mauvais frappent à la porte de notre cœur, nous devons être capables de les désamorcer avec la prière et la parole de Dieu.

La première prière humaine est toujours une récitation vocale. Même si prier ne signifie pas répéter des paroles, la prière vocale est cependant la plus sûre et il est toujours possible de la pratiquer. La prière des lèvres, murmurée ou récitée en chœur, est toujours possible.

Nous devrions tous avoir l’humilité de certaines personnes âgées qui, dans l’Église, récitent à mi-voix les prières apprises durant l’enfance. Ces pratiquants de la prière humble sont souvent les grands intercesseurs des paroisses.

On peut toujours demeurer fidèle à la prière vocale. Nous ne devons pas la mépriser car elle présente à Dieu les demandes qu’il veut écouter. Jésus ne nous a pas laissés dans le brouillard. Il nous a enseigné la prière du Notre Père.

***

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 21 avril 2021


Chers frères et sœurs, bonjour!

La prière est un dialogue avec Dieu; et chaque créature, dans un certain sens, «dialogue» avec Dieu. Dans l’être humain, la prière devient parole, invocation, chant, poésie… La Parole divine s’est faite chair, et dans la chair de chaque homme la parole revient à Dieu dans la prière.

Les paroles sont nos créatures, mais elles sont aussi nos mères et, dans une certaine mesure, elles nous façonnent. Les paroles d’une prière nous font traverser sans danger une vallée obscure, elles nous dirigent vers des prés verts et riches en eaux, nous faisant banqueter sous les yeux de l’ennemi, comme nous enseigne à réciter le psaume (cf. Ps 23).

Les paroles naissent des sentiments, mais il existe aussi le chemin inverse: celui selon lequel les paroles modèlent les sentiments. La Bible éduque l’homme à faire en sorte que tout ait lieu à la lumière de la parole, que rien d’humain ne soit exclu, censuré.

La douleur, en particulier, est dangereuse si elle reste cachée, enfermée en nous… Une douleur enfermée en nous, qui ne peut pas s’exprimer ou se manifester, peut empoisonner l’âme; elle est mortelle.

C’est pour cette raison que l’Ecriture Sainte nous enseigne à prier également avec des paroles parfois audacieuses. Les auteurs sacrés ne veulent pas nous tromper sur l’homme: ils savent que son cœur abrite également des sentiments peu édifiants, et même de la haine.

Aucun de nous ne naît saint, et quand ces mauvais sentiments frappent à la porte de notre cœur, il faut être capables de les désamorcer par la prière et par les paroles de Dieu.

Dans les psaumes, nous trouvons également des expressions très dures contre les ennemis – des expressions que les maîtres spirituels nous enseignent à rapporter au diable et à nos péchés –; pourtant ce sont des paroles qui appartiennent à la réalité humaine et qui ont fini dans le  cadre des Saintes Écritures.

Elles sont là pour témoigner que si les paroles n’existaient pas face à la violence, pour rendre les mauvais sentiments inoffensifs, pour les canaliser de manière à ce qu’ils ne nuisent pas, le monde en serait entièrement submergé.

La première prière humaine est toujours une récitation vocale. Ce sont toujours les lèvres qui bougent les premières. Même si nous savons tous que prier ne signifie pas répéter des mots, toutefois la prière vocale est la plus sûre et il est toujours possible de l’exercer.

Les sentiments, en revanche, pour autant qu’ils soient nobles, sont toujours incertains: ils vont et viennent, ils nous abandonnent et reviennent. Pas seulement, les grâces de la prière sont elles aussi imprévisibles: dans certains moments les consolations abondent, mais dans les jours les plus sombres, elles semblent entièrement s’évaporer.

La prière du cœur est mystérieuse et quelquefois elle disparaît. La prière des lèvres, celles que l’on murmure ou que l’on récite en chœur, est en revanche toujours disponible, et nécessaire comme le travail manuel. Le Catéchisme affirme:«La prière vocale est une donnée indispensable de la vie chrétienne.

Aux disciples, attirés par la prière silencieuse de leur Maître, Celui-ci enseigne une prière vocale: le “Notre Père”» (n. 2701).  « Enseigne-nous à prier », demandent les disciples à Jésus, et Jésus enseigne une prière vocale: le Notre Père. Et dans cette prière, il y a tout.

Nous devrions tous avoir l’humilité de certaines personnes âgées qui, à l’église, peut-être parce que leur ouïe n’est désormais plus très fine, récitent à mi-voix les prières qu’elles ont apprises étant enfants, remplissant la nef de murmures.

Cette prière ne dérange pas le silence, mais témoigne de la fidélité au devoir de l’oraison, pratiquée pendant toute une vie, sans jamais y manquer. Ces orants à la prière humble sont souvent les grands intercesseurs des paroisses: ils sont les chênes qui, d’année en année, élargissent leurs frondaisons, pour offrir de l’ombre au plus grand nombre possible de personnes.

Seul Dieu sait quand et combien leur cœur était uni à ces prières récitées: ces personnes ont sûrement dû elles aussi affronter des nuits et des moments de vide. Mais on peut toujours rester fidèles à la prière vocale. Elle est comme une ancre: il faut s’agripper à la corde pour rester là, fidèles, quoi qu’il arrive.

Nous avons tous quelque chose à apprendre de la constance de ce pèlerin russe, dont parle une œuvre de spiritualité célèbre, qui a appris l’art de la prière en répétant la même invocation un nombre de fois infini: «Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de moi, pécheur!»   (cf. CEC, n. 2616; n. 2667).

Il répétait seulement cela. Si des grâces arrivent dans sa vie, si la prière devient un jour ardente au point de percevoir la présence du Royaume ici-bas parmi nous, si son regard se transforme jusqu’à être comme celui d’un enfant, c’est parce qu’il a insisté dans la récitation d’une simple jaculatoire chrétienne.

A la fin, celle-ci devient une partie de son souffle. L’histoire du pèlerin russe est belle: il s’agit d’un livre à la portée de tous. Je vous conseille de le lire: il vous aidera à comprendre ce qu’est la prière vocale.

Nous ne devons donc pas mépriser la prière vocale. Certains disent: «Mais c’est quelque chose pour les enfants, pour les gens ignorants; moi, je recherche la prière mentale, la méditation, le vide intérieur pour que Dieu vienne». Je vous en prie, il ne faut pas tomber dans l’arrogance de mépriser la prière vocale.

C’est la prière des simples, celle que Jésus nous a enseignée: Notre Père, qui es aux cieux…     Les paroles que nous prononçons nous prennent par la main; à certains moments elles redonnent le goût, elles éveillent même le plus endormi des cœurs, elles réveillent des sentiments dont nous avions égaré la mémoire, et nous conduisent par la main vers l’expérience de Dieu.

Et ce sont surtout les seules qui, de manière certaine, adressent à Dieu les questions qu’Il veut écouter. Jésus ne nous a pas laissés dans le brouillard. Il nous a dit: «Vous donc, priez ainsi!». Et il a enseigné la prière du Notre Père (cf. Mt 6, 9).


Salutations

Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! Que nos paroles, nos chants et nos invocations deviennent pour notre Dieu louange, action de grâce et adoration en vue d’une plus grande fécondité de nos vies. A tous, ma bénédiction !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Dans la joie du Christ ressuscité, j’invoque sur vous et vos familles l’amour miséricordieux de Dieu notre Père. Que le Seigneur vous bénisse!

Je salue cordialement les frères et sœurs germanophones. La prière vocale nous aide à être fidèles et constants dans la prière, surtout lorsque nous vivons des moments de vide. Que le Saint-Esprit nous guide dans la prière et la vie selon la parole de Dieu.

Je salue cordialement les fidèles de langue espagnole. Demandons au Seigneur Jésus, Parole faite chair, de nous apprendre à prier comme il l’a enseigné à ses disciples, afin qu’avec l’aide du Saint-Esprit, restons fidèles à la prière toute notre vie, et sachons comment mettre nos paroles en accord avec les intentions de notre cœur. Que Dieu te bénisse. Merci beaucoup.

Je salue cordialement les fidèles lusophones. Je vous invite à ne pas abandonner les simples prières que nous avons apprises dans notre famille en tant qu’enfants et que nous gardons dans notre mémoire et dans nos cœurs. Ce sont des moyens sûrs d’accéder au cœur du Père. Que Dieu te bénisse!

Je salue les fidèles arabophones. Je salue les fidèles arabophones. Nous n’avons pas peur si les grâces de la prière semblent avoir disparu dans un moment d’obscurité, mais nous tenons plutôt à réciter ne serait-ce qu’une simple prière jaculatoire chrétienne, de sorte que cela devienne une partie de notre souffle qui nous fait ressentir la présence du Royaume de Dieu, ici, parmi nous. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. Après-demain, vous fêterez la solennité de saint Adalbert, évêque et martyr, saint patron de la Pologne. Homme de foi profonde, de prière et de force, son martyre est devenu le fondement de l’identité de l’Église en Pologne. Qu’il obtienne pour vous, de Dieu, le courage de la foi et la croissance humaine, sociale et spirituelle de votre patrie. Je vous bénis de tout mon cœur.

J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones. Que le temps de Pâques, nous vivons en vous la renaissance dans le Saint-Esprit, pour vivre une vie nouvelle, pleine d’amour et d’enthousiasme.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. En cette période pascale, qui nous invite à méditer sur le mystère de la résurrection du Christ, que la gloire du Seigneur soit une source d’énergie nouvelle pour tous sur le chemin du salut.

Ma bénédiction à tous!


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