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Catéchèse sur le Notre Père : 2. Une prière qui demande avec confiance

Catéchèse sur le Notre Père : 2.
Une prière qui demande avec confiance

Aujourd’hui, dans le cadre de la célébration liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie de Guadalupe, nous demandons qu’elle nous accompagne à Noël et ravive en nous le désir d’accueillir avec joie la lumière de son Fils Jésus, afin qu’elle brille de plus en plus dans la nuit du monde. (Pape François)

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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 12 décembre 2018


Frères et sœurs, nous continuons le cheminement de la catéchèse sur « Notre Père », qui a débuté la semaine dernière. Jésus met sur les lèvres de ses disciples une prière courte et audacieuse, composée de sept questions – un chiffre qui, dans la Bible, n’est pas accidentel, et qui indique la plénitude.

Je dis avec audace parce que, si Christ ne l’avait pas suggéré, probablement aucun d’entre nous – en fait, aucun des théologiens les plus célèbres – n’oserait prier Dieu de cette manière. Les invitant à s’adresser à Dieu sous le nom de « Père », il leur dit de s’approcher de lui avec confiance, faisant tomber les barrières de la peur.

En nous invitant à demander le pain quotidien, Jésus nous enseigne que la prière s’enracine dans la vie concrète de l’homme : ses besoins, ses combats, ses souffrances, sa recherche de bonheur. Il ne veut pas refréner nos demandes mais veut que toute souffrance toute inquiétude se tourne vers le ciel.

La prière de demande non seulement précède le salut mais le contient déjà, car elle libère du désespoir éprouvé par celui qui ne croit pas à une sortie de situations insupportables. Cette prière de demande n’est donc pas une forme affaiblie de la foi, elle n’est pas moins authentique que la pure louange, elle aussi cependant nécessaire. Dieu est un Père : dans son immense compassion pour nous, il veut que nous lui parlions sans crainte de tout ce qui fait notre vie.

En particulier, je salue les latino-américains et les mexicains en ce jour de notre patronne, la mère de Guadalupe. Que le Seigneur Jésus nous donne la grâce d’une totale confiance en Dieu, Père compatissant qui nous aime et reste toujours à nos côtés. Que Notre-Dame de Guadalupe nous aide à nous livrer à l’amour providentiel de Dieu et à placer en lui toute notre espérance.

Je confie à la Sainte Vierge de Guadalupe, dont nous faisons mémoire aujourd’hui, vous qui êtes présents, vos familles et, en particulier, ceux qui attendent la naissance de leurs enfants. Saint Jean-Paul II a recommandé à sa protection maternelle la vie et l’innocence des enfants, en particulier de ceux qui courent le risque de ne pas naître.

Par l’intercession de Notre-Dame de Guadalupe, en cette période de l’Avent, nous demandons le don des enfants aux familles sans enfants, le respect de la vie conçue et l’ouverture des cœurs aux valeurs de l’Évangile.

Que Jésus-Christ soit loué. Je vous souhaite de tout mon cœur un temps d’Avent plein de lumière, demandant à la Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Église, d’être l’étoile qui protège la vie de vos familles.

Alors que nous nous préparons à fêter la venue du Seigneur parmi nous, ne craignons pas, frères et sœurs, de nous adresser à Dieu avec confiance dans toutes les circonstances de notre vie quotidienne. Nous sommes ses enfants, et il nous a promis d’être avec nous, tous les jours jusqu’à la fin de notre vie. Que Dieu vous bénisse.


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consolation divine pour les martyrs et pour nous

Le Pape a parlé de la consolation, lors de la messe de ce jour, et a fait référence aux martyrs d’aujourd’hui, comme les coptes tués sur une plage en Libye.

Le Seigneur nous console avec la tendresse, comme le font les mamans qui caressent leur enfant quand il pleure. Le Pape François nous exhorte à nous laisser consoler par Dieu et à ne pas opposer de résistance.

La Première Lecture, tirée du Livre du Prophète Isaïe, est en effet une invitation à la Consolation : «Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu», parce que «son crime est expié». Il s’agit donc de la «consolation du salut», de la bonne nouvelle que «nous sommes tous sauvés».

Le Christ Ressuscité, dans ces 40 jours, avec ses disciples fait justement ceci : consoler. Mais «nous ne voulons pas risquer» et «nous opposons une résistance à la consolation» comme si «nous étions plus sûrs dans les eaux turbulentes des problèmes».

«Nous faisons le pari sur la désolation, sur les problèmes, sur la défaite», alors que le Seigneur travaille avec beaucoup de force mais trouve de la résistance. On le voit aussi avec les disciples le matin de Pâques : «mais moi je veux toucher et bien m’assurer». Ceci parce que l’on a peur d’une autre défaite.

La tendresse : parole  annulée du dictionnaire par le monde d’aujourd’hui

«Nous sommes attachés à ce pessimisme spirituel.» «Et comment console le Seigneur ? Avec la tendresse. C’est un langage que ne connaissent pas les prophètes de malheur : la tendresse. C’est une parole annulée par tous les vices qui nous éloignent du Seigneur : des vices cléricaux, des vices de chrétiens tièdes, qui ne veulent pas se bouger… La tendresse fait peur.»

«Mais l’extrait d’Isaïe finit ainsi : “Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemblent les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.” Ceci est la façon de consoler du Seigneur : avec la tendresse. La tendresse console. Les mamans, quand l’enfant pleure, le caressent et le tranquillisent avec la tendresse : une parole que le monde d’aujourd’hui, de fait, annule du dictionnaire. Tendresse.»

La consolation dans le martyre

Le Seigneur invite à nous laisser consoler par Lui, et ceci aide aussi dans la préparation à Noël. Et aujourd’hui, dans la prière de collecte, nous avons demandé la grâce d’une sincère exultation, de cette joie simple mais sincère :

«Et même, je dirais que l’état habituel du chrétien doit être la consolation. Aussi dans les mauvais moments : les martyrs entrent dans le Colisée en chantant ; les martyrs d’aujourd’hui, je pense aux travailleurs coptes égorgés sur une plage de Libye, sont morts en disant : “Jésus, Jésus”. Il y a une consolation à l’intérieur, une joie aussi dans le moment du martyre.»

»L’état habituel du chrétien doit être la consolation, qui n’est pas la même chose que l’optimisme, non, l’optimisme est une autre chose. Mais la consolation, cette base positive… On parle de personnes lumineuses, positives : la positivité, la luminosité du chrétien, et la consolation.»

Le Seigneur frappe à la porte : ne résistons pas à la paix

On ne sent pas la consolation dans les moments de souffrance,  mais un chrétien ne peut pas perdre la paix «parce que c’est un don du Seigneur» qui l’offre à tous, aussi dans les moments plus mauvais. Demandons au Seigneur, dans cette semaine de préparation à Noël, de ne pas avoir peur et de nous laisser consoler par Lui, en faisant référence aussi à l’Évangile d’aujourd’hui, tiré du 18e chapitre de Saint Matthieu :

«Que moi aussi je me prépare à Noël au moins avec la paix, la paix du cœur, la paix de Ta présence, la paix que donnent Tes caresses. “Mais moi je suis tellement pécheur…” Oui, mais qu’est-ce que nous dit l’Évangile d’aujourd’hui ? Que le Seigneur nous console comme le pasteur, s’il perd un des siens il va le chercher, comme cet homme qui a cent brebis dont l’une s’est perdue : il va la chercher.»

«C’est ainsi que fait le Seigneur avec chacun de nous. Moi je ne veux pas la paix, je résiste à la paix, je résiste à la consolation… Mais Lui, Il est à la porte. Il frappe pour que nous ouvrions le cœur pour nous laisser consoler et pour nous laisser mettre en paix.»

se préparer à Noël avec le courage de la foi

paralytique (Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf Ravenne) | DR
paralytique (Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf Ravenne) | DR

Lors de l’homélie de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a exhorté à vivre la deuxième semaine de l’Avent en demandant la grâce de nous préparer avec foi à Noël. «Il n’est pas facile de cultiver la foi, de défendre la foi.»

Célébrer Noël avec une vraie foi: c’est l’invitation lancée par le Pape François dans l’homélie de la messe à Sainte-Marthe, dans laquelle il a commenté l’épisode de l’Évangile du jour de saint Luc, qui raconte la guérison d’un paralytique. Cela a été pour lui le point d’appui pour rappeler que la foi diffuse du courage et qu’elle est la voie pour toucher le cœur de Jésus.

«Nous avons demandé la foi dans le mystère de Dieu fait homme. La foi aussi aujourd’hui, dans l’Évangile, fait voir comment touche le cœur du Seigneur. Le Seigneur souvent revient sur la catéchèse sur la foi, il insiste. “En voyant la vraie foi”, dit l’Évangile. (…) Ces gens savaient que si le malade arrivait devant Jésus, il aurait été guéri.»

Noël ne se célèbre pas d’une façon mondaine

François a rappelé que «Jésus admire la foi dans les gens», comme dans le cas du centurion qui demande la guérison de son serviteur, ou de la femme syro-phénicienne qui intercède pour la fille possédée par le démon, ou aussi celui de la femme, guérie de ses pertes de sang en touchant le manteau de Jésus. Mais Jésus «réprouvera les gens de peu de foi», comme Pierre qui doutait. «Avec la foi, tout est possible.»

«Aujourd’hui nous avons demandé cette grâce : dans cette deuxième semaine de l’Avent, nous préparer à célébrer Noël avec la foi. Il est vrai que Noël, nous le savons tous, est souvent célébré avec peu de foi, d’une façon mondaine et païenne ; mais le Seigneur nous demande de le faire avec foi, et nous, cette semaine, nous devons demander cette grâce, de pouvoir le célébrer avec foi. Il n’est pas facile de prendre soin de la foi, il n’est pas facile de défendre la foi : ce n’est pas facile.»

L’acte de foi, avec cœur

Le Pape a évoqué l’épisode emblématique de la guérison de l’aveugle dans le chapitre IX de Jean, son acte de foi devant Jésus qu’il reconnaît comme le Messie.Il a exhorté à confier à Dieu notre foi, en la défendant des tentations du monde.

«Cela nous fera du bien aujourd’hui, et aussi demain, durant la semaine, de prendre ce chapitre IX de Jean et de lire cette histoire si belle du jeune aveugle de naissance. Et de finir depuis notre cœur avec l’acte de foi : “Je crois, Seigneur. Aide mon peu de foi, défend ma foi de la mondanité, des superstitions, des choses qui ne sont pas la foi. Défend-là de la réduction à des théories, qu’elles soient théologisantes ou moralisantes… non. La Foi en Toi, Seigneur.”»