Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

une religion concrète qui fait le bien

La religion chrétienne est une religion concrète, qui agit en faisant le bien, non une «religion du dire», faite d’hypocrisie et de vanité. Le Pape François l’a répété en commentant les textes liturgiques de ce mardi 23 février 2016, lors de la messe matinale à la maison Sainte-Marthe.

La vie chrétienne est concrète, «Dieu est concret», mais beaucoup de chrétiens le sont en faisant semblant : ceux qui font de l’appartenance à l’Église une décoration sans engagement, une occasion de prestige plutôt qu’une expérience de service envers les plus pauvres.

Le Pape a parcouru l’extrait du livre du prophète Isaïe, et le passage de l’Évangile de Matthieu, pour expliquer encore une fois la «dialectique évangélique entre le dire et le faire». Il insiste sur les paroles de Jésus, qui démasque l’hypocrisie des scribes et des pharisiens, en invitant les disciples et la foule à observer les consignes de ceux qui leur enseignent, mais à ne pas se comporter comme eux.

«Le Seigneur nous enseigne la voie du faire. Et tant de fois nous trouvons des gens dans l’Église qui disent : “moi je suis très catholique”… Mais qu’est-ce que tu fais? Tant de parents se disent catholiques, mais n’ont jamais le temps pour parler avec leurs enfants, pour jouer avec leurs enfants, pour écouter leurs enfants. Peut-être qu’ils ont leurs parents dans une maison de retraite, mais ils sont toujours occupés et ne peuvent pas aller les voir, et les laissent abandonnés. “Mais moi je suis très catholique, hein! J’appartiens à cette association, etc…”. Ça, c’est la religion du dire : je dis que je suis comme ça, mais je fais de la mondanité.»

La religion du dire et non pas du faire est un mensonge. Les paroles d’Isaïe indiquent ce que Dieu préfère. «Cessez de faire le mal, essayez de faire le bien.» «Portez secours à l’opprimé, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve.» Ces efforts démontrent l’infinie miséricorde de Dieu, qui dit à l’humanité : «Venez ici et discutons. Même si vos péchés étaient comme écarlates, ils deviendront blancs comme neige.»

«La miséricorde du Seigneur va à la rencontre de ceux qui ont le courage de discuter avec Lui, pour discuter sur la vérité, sur les choses que je fais et celles que je ne fais pas, pour me corriger. Et ceci est le grand amour du Seigneur, dans cette dialectique entre le dire et le faire. Être chrétien signifie faire : faire la volonté de Dieu. Et le dernier jour, parce que tous nous en aurons un, qu’est-ce que le Seigneur nous demandera? Il nous dira “Qu’est-ce que vous avez dit sur moi » ? Non ! Il nous demandera « qu’est-ce que nous avons fait ».»

Le Pape a alors cité le chapitre de l’Évangile de Matthieu sur le jugement dernier, quand Dieu demandera à l’homme ce qu’il aura fait pour les affamés, les prisonniers, les étrangers… «Cela, c’est la vie chrétienne. En revanche, le seul « dire » porte à la vanité, à faire semblant d’être chrétien. Mais non, on n’est pas chrétien comme ça.»

«Que le Seigneur nous donne cette sagesse de bien comprendre où est la différence entre le « dire » et le « faire », et nous enseigne la voie du « faire », et qu’il nous aide à aller sur cette voie, parce que la voie du « dire » nous porte à la position où étaient ces docteurs de la loi, ces clercs, auxquels il plaisait de se vêtir comme s’ils étaient des majestés… Ceci n’est pas la réalité de l’Évangile.»

la pierre sur laquelle construire

 

Au milieu des fidèles, comme un simple pèlerin, en procession vers la porte sainte, le Pape François a participé à la célébration jubilaire de la Curie romaine et de toutes les institutions liées au Saint-Siège, ce lundi 22 février, fête liturgique de la Chaire de Saint-Pierre.

Avant la messe, tous les participants s’étaient réunis dans la salle Paul VI, pour une méditation sur le thème de « la miséricorde dans notre vie quotidienne ».  Puis ils ont quitté la salle et, derrière la croix, se sont dirigés vers la basilique Saint-Pierre, sont entrés par la Porte Sainte en procession pour la célébration de la messe.

« Il est tout d’abord nécessaire aux Pasteurs – a dit le Saint-Père dans son homélie – d’avoir comme modèle Dieu lui-même qui prend soin de son troupeau . »

« Dieu va à la recherche de la brebis perdue, ramène dans l’enclos celle qui s’était égarée, panse celle qui est blessée et soigne celle qui est malade. »

« Ce genre de comportement est le signe d’un amour qui ne connaît pas de frontières. C’est un dévouement fidèle, constant, inconditionnel, de sorte que sa miséricorde puisse atteindre même les plus faibles. »

Homélie du pape François –> Lire la suite →

une expérience de transfiguration

le Pape François est revenu ce dimanche 21 janvier sur son voyage apostolique au Mexique, au cours de la prière de l’angélus, récité depuis la fenêtre du palais apostolique. En rappelant le récit de la Transfiguration du Christ de ce deuxième dimanche de Carême, où Jésus laisse apparaître sa gloire divine aux apôtres Pierre, Jacques et Jean, un récit qui préfigure sa résurrection, le Pape a rappelé que son récent voyage au Mexique avait été « une expérience de transfiguration ».

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PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Deuxième dimanche de carême  21 février 2016


Chers frères et sœurs, bonjour !

Le deuxième dimanche de Carême nous présente l’Évangile de la Transfiguration de Jésus.

Le voyage apostolique que j’ai fait ces derniers jours au Mexique a été une expérience de transfiguration. Comment ? Parce que le Seigneur nous a montré la lumière de sa gloire à travers le corps de son Église, de son peuple saint qui vit dans ce pays. Un corps si souvent blessé, un peuple si souvent opprimé, méprisé, violé dans sa dignité. En fait, les différentes rencontres vécues au Mexique étaient pleines de lumière : la lumière de la foi qui transforme les visages et éclaire le chemin.

Le « centre de gravité spirituel du pèlerinage » a été le Sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe. Rester en silence devant l’image de la Mère était ce qu’avant tout je voulais. Et je remercie Dieu qui me l’a accordé. J’ai contemplé, et je me suis laissé guider vers celle qui porte gravés dans les yeux les yeux de tous ses enfants, et recueille les douleurs pour la violence, les enlèvements, les meurtres, les abus au détriment de beaucoup de pauvres gens, de tant de femmes. Guadalupe est le sanctuaire marial le plus visité au monde. De toute l’Amérique on va prier là où la Vierge Morenita se montra à l’Indien Saint Juan Diego, donnant le commencement à l’évangélisation du continent et de sa nouvelle civilisation, fruit de la rencontre entre les différentes cultures.

Et ceci est précisément l’héritage que le Seigneur a donné au Mexique : garder la richesse de la diversité et, en même temps, manifester l’harmonie de la foi commune, une foi sincère et forte, accompagnée d’une grande charge de vitalité et d’humanité. Comme mes prédécesseurs, j’y suis allé pour confirmer la foi du peuple mexicain, mais en étant en même temps confirmé ; J’ai récolté à pleines mains ce don, car il est dans l’intérêt de l’Église universelle.

Un exemple lumineux de ce que je dis a été donné par les familles : les familles mexicaines qui m’ont accueilli avec joie comme messager du Christ, Pasteur de l’Eglise; mais à leur tour, ils ont m’ont donné un témoignage limpide et fort, témoignage de foi vécue, de foi qui transforme la vie, et cela pour l’édification de toutes les familles chrétiennes du monde. Et la même chose peut être dite pour les jeunes, pour les personnes consacrées, pour les prêtres, pour les travailleurs, pour les prisonniers.

Je remercie le Seigneur et la Vierge de Guadalupe pour le don de ce pèlerinage. En outre, je remercie le Président du Mexique et les autres autorités civiles pour leur accueil chaleureux ; Je remercie chaleureusement mes frères dans l’Épiscopat, et toutes les personnes qui ont collaboré de tant de façons.

Une louange spéciale nous élevons à la Sainte Trinité pour avoir voulu qu’à cette occasion se produise à Cuba la rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou et de toute la Russie, le cher frère Kirill, une rencontre tant désirée par mes Prédécesseurs. Cet événement est une lumière prophétique de Résurrection, dont le monde d’aujourd’hui a plus que jamais besoin. La Sainte Mère de Dieu continuera à guider le chemin de l’unité. Prions Notre-Dame de Kazan, dont le patriarche Kirill m’a donné une icône.

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Le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde est une occasion propice pour promouvoir dans le monde des formes de plus en plus matures de respect de la vie et de la dignité de chaque personne. Même le criminel garde le droit inviolable à la vie, don de Dieu. Je lance un appel à la conscience des dirigeants, de sorte que nous parvenions à un consensus international pour l’abolition de la peine de mort. Et je propose à ceux d’entre eux qui sont catholiques d’accomplir un geste courageux et exemplaire : qu’aucune sentence ne soit exécutée en cette Année Sainte de la Miséricorde.

Tous les chrétiens et les hommes de bonne volonté sont appelés aujourd’hui à travailler non seulement pour l’abolition de la peine de mort, mais aussi afin d’améliorer les conditions de détention, dans le respect de la dignité humaine des personnes privées de liberté.

Le Carême est un temps favorable pour faire un chemin de conversion qui a comme centre la miséricorde. Par conséquent, aujourd’hui, j’ai pensé vous donner à vous qui êtes sur place ici, une «médecine spirituelle» appelé Misericordina. Nous l’avons fait une fois avant, mais celle-ci est de meilleure qualité: c’est la Misericordina plus. Une boîte contenant la couronne du Rosaire et la petite image de Jésus Miséricordieux. Maintenant, que la distribuent les volontaires, parmi lesquels il y a des pauvres, des sans-abri, des réfugiés et même des religieux. Acceptez ce don comme une aide spirituelle pour répandre, en particulier en cette année de miséricorde, l’amour, le pardon et la fraternité.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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