Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’Esprit Saint est la source de la sainteté, vocation de tous

Esprit-Saint, Toi qui conduis l’Église, descends à nouveau sur nous, enseigne-nous l’unité, renouvelle nos cœurs et aide-nous à aimer comme Jésus nous l’a enseigné, Toi qui est la source de la sainteté, non le privilège de quelques-uns, mais la vocation de tous.

PAPE FRANÇOIS

REGINA CÆLI

Place Saint-Pierre Vatican
Dimanche 29 avril 2018

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le temps pascal, centré sur la mort et la résurrection de Jésus, culmine dans la fête de Pentecôte. Cette solennité nous fait nous rappeler et revivre l’effusion de l’Esprit sur les Apôtres et les autres disciples, réunis en prière avec la Vierge Marie au Cénacle (cf. Ac 2,1-11).

En ce jour a commencé l’histoire de la sainteté chrétienne, parce que l’Esprit Saint est la source de la sainteté, qui n’est pas le privilège de quelques-uns, mais la vocation de tous.

Par le Baptême, en effet, nous sommes tous appelés à participer à la vie divine du Christ et, par la Confirmation, à devenir ses témoins dans le monde. « L’Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu » (Exortation apostolique Gaudete et exsultate, 6).

Comme l’affirme le Concile Vatican II, « Le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu en faire un peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le servirait dans la sainteté » (Constitution dogmatique Lumen gentium, 9).

Déjà au moyen des anciens prophètes , le Seigneur avait annoncé au peuple ce dessein. A travers Ézéchiel il dit : « Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. […] vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu » (36,27-28).

Et par la bouche de Joël il proclama: « Je répandrai mon esprit sur tout être de chair, vos fils et vos filles prophétiseront. […] Même sur les serviteurs et sur les servantes je répandrai mon esprit en ces jours-là. […] quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (3,1-2.5).

Toutes ces prophéties se réalisent en Jésus-Christ, « médiateur et garant de l’effusion éternelle de l’Esprit » (Missel Romain, Préface après l’Ascension). Aujourd’hui, c’est la fête de l’effusion de l’Esprit-Saint.

Depuis ce jour de Pentecôte, et jusqu’à la fin des temps, cette sainteté, dont la plénitude est le Christ, est donnée à toux ceux qui s’ouvrent à l’action de l’Esprit Saint et qui s’efforcent d’être dociles. C’est l’Esprit qui nous fait expérimenter une joie pleine. L’Esprit Saint, venant en nous, vainc l’aridité, ouvre les cœurs à l’espérance, stimule et favorise la maturation intérieure dans la relation avec Dieu et avec le prochain.

C’est ce que nous dit saint Paul : « voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Gal 5,22). Tout cela, l’Esprit-Saint le fait en nous. Aujourd’hui, célébrons cette richesse que le Père nous donne.

Demandons à la Vierge Marie d’obtenir encore aujourd’hui à l’Église une Pentecôte renouvelée, une jeunesse renouvelée, qui nous donne la joie de vivre et de témoigner de l’Evangile et qu’elle « infuse en nous un intense désir d’être saint pour la plus grande gloire de Dieu » (Gaudete et exsultate, 177).

Pentecôte

Duccio di Buoninsegna Pentecôte
Duccio di Buoninsegna Pentecôte

Ce dimanche, nous célébrons la PENTECÔTE (détail de l’image), le jour où les apôtres, représentant l’Église, avec Marie, la Mère de Jésus, ont reçu l’Esprit Saint sous l’aspect des langues du feu. Ils ont reçu la capacité de communiquer avec tous les peuples de la terre en leur langue maternelle.

Ce don des langues est un signe clair de la nature universelle de l’Église et de sa mission. Dieu a voulu que les apôtres et les premiers membres de l’Église prêchent l’évangile à toutes les nations. Il n’y a aucune nation ni aucune personne qui n’ait pas besoin de ce message. C’est la volonté de Dieu que de le proclamer à tous.

L’Esprit Saint parle au cœur de tous ceux que le Christ nous appelle à rapprocher de lui. Prions souvent notre grand avocat : « Ô Esprit Saint, inspire-moi ce que je dois penser, ce que je dois dire, ce que je dois taire, ce que je dois écrire, ce que je dois faire, comment je dois agir pour amener le bien à tous les hommes, l’accomplissement de ma mission, et le triomphe du Règne du Christ. »

quatre méditations du Pape François
et quatre du Pape Benoît XVI
pour la Pentecôte

Ne perdez pas votre temps à mettre votre nez dans la vie des autres

Seigneur, tu invites tes pasteurs à «aimer, paitre, et se préparer à la croix», mais avant tout, à ne pas céder à la tentation de «mettre son nez dans la vie des autres», sachant que c’est aussi valable pour tout chrétien. Ainsi, Seigneur, tu dis à chacun de tes disciples :

suis-moi

Avec Jésus, donne un sens à ta vie
Avec Jésus, donne un sens à ta vie

Partant de l’Évangile du jour, en Saint Jean, qui raconte le dernier dialogue entre Jésus et Pierre, sur les rives du lac de Tibériade, le Pape a traduit en attitudes concrètes le «suis-moi» que Jésus adresse à ses disciples, lors de sa messe quotidienne, célébrée dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe .

Un échange chargé de souvenirs pour «Simon fils de Jean» : de son changement de nom, en passant par des «moments de faiblesse, jusqu’au chant du coq». Un itinéraire mental que le Seigneur veut pour chacun de nous, afin que «nous fassions mémoire du chemin parcouru avec Lui».

L’amour: identité véritable du pasteur

Le Souverain Pontife rappelle les trois indications que le Seigneur adresse à Pierre. En premier lieu, l’amour, la grammaire essentielle pour qui veut être vrai disciple du Fils de Dieu; ensuite, prendre soin, c’est cela qui constitue l’identité véritable du pasteur, car c’est lui qui fait paitre le troupeau.

«Aime-moi, pais, et prépare-toi. Aime-moi plus que les autres, aime-moi comme tu peux, mais aime-moi. C’est ce que le Seigneur demande aux pasteurs et à nous tous. ‘Aime-moi’, L’amour est le premier pas du dialogue avec Jésus».

Vous porter là où vous ne voulez pas aller

Le Pape rappelle avec clarté que ceux qui choisissent le Christ sont destinés au «martyre», à «porter la croix», à être conduits là où ils ne veulent pas aller. Mais c’est bel et bien la boussole qui oriente le chemin du pasteur:

«Prépare-toi à tout laisser pour qu’un autre vienne et fasse des choses différentes. Et ils te porteront sur le chemin des humiliations, peut-être sur le chemin du martyre. Et ceux qui, lorsque tu étais pasteur, chantaient tes louanges et parlaient bien de toi, maintenant te désavouent, parce que celui qui vient semble meilleur. Prépare-toi. Prépare-toi à la croix quand ils t’amènent là où tu ne veux pas. Aime-moi, pais, prépare-toi.  C’est la feuille de route du pasteur, la boussole.»

rester à sa place

La dernière partie du dialogue permet au Pape d’évoquer une dernière tentation, bien répandue: le désir de «mettre son nez» dans la vie des autres,  et ne pas se contenter de ses propres affaires.

«Reste à ta place, ne va pas mettre ton nez dans les affaires des autres. Le pasteur aime, pais, se prépare à la croix, au dépouillement, (…), il ne perd pas de temps dans des coalitions ecclésiastiques. Aime, pais, prépare-toi et ne cède pas à la tentation.»