Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

sur le rôle et le discernement des évêques

prédication de Saint Paul à Éphèse Louvre école française XVIIe siècle
prédication de Saint Paul à Éphèse Louvre école française XVIIe siècle

Dans l’extrait des Actes des Apôtres,  première Lecture d’aujourd’hui, Saint Paul prend congé des anciens de l’Église pour aller à Jérusalem, «contraint par l’Esprit».
Seigneur, nous te prions pour que ce soit ainsi pour tous les évêques.

 

«C’est un passage fort, un passage qui arrive au cœur ; et aussi un passage qui nous fait voir le chemin de chaque évêque au moment de se retirer.»

L’examen de conscience de Paul

Ce texte raconte la réunion de Paul avec les anciens de l’Église, les prêtres, à Éphèse. Il fait une réunion du Conseil presbytéral pour prendre congé d’eux et il fait une sorte d’examen de conscience, il dit ce qu’il a fait pour la communauté et le soumet à leur jugement. Paul semble un peu orgueilleux, mais pourtant, il est objectif. Il ne se vante que de deux choses : «de ses propres péchés et de la croix de Jésus-Christ qui l’a sauvé».

L’apôtre est à l’écoute de l’Esprit

«Contraint par l’Esprit», il doit aller à Jérusalem. «Cette expérience de l’évêque, l’évêque qui sait discerner l’Esprit, qui sait discerner quand c’est l’Esprit de Dieu qui parle et qui sait se défendre quand parle l’esprit du monde.»

Paul sait qu’il est train d’aller «vers les épreuves, vers la croix, et ceci nous fait penser à l’entrée de Jésus à Jérusalem, non ? Lui, il entre pour souffrir, et Paul va vers la passion. L’apôtre s’offre au Seigneur, obéissant. “Contraint par l’Esprit”. L’évêque qui va toujours de l’avant, mais selon l’Esprit Saint. Ceci est Paul.»

L’adieu: veillez sur le troupeau

L’apôtre finit par prendre congé de cette communauté, dans la douleur pour les personnes présentes, et laisse des conseils, son testament, qui n’est pas un testament mondain avec des choses à laisser :

«Il ne conseille pas : “Ce bien que je laisse, laissez-le à celui-ci, ceci à celui-là, etc… Le testament mondain. Son grand amour est Jésus-Christ. Son deuxième amour  est le troupeau. “Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau”. Faites la veille sur le troupeau; soyez des évêques pour le troupeau, pour prendre soin du troupeau, et non pas pour ramper dans une carrière ecclésiastique, non.»

Le testament de Paul

Seigneur Dieu, Paul te confie  les prêtres, sûr que tu prendras soin d’eux et les aidera. Ensuite, il retourne à son expérience disant qu’il n’avait pas désiré pour lui-même «ni argent, ni or, ni le vêtement de quiconque».

«Le testament de Paul est un témoignage. C’est aussi une annonce. C’est aussi un défi : “Moi, j’ai fait cette route. Vous, continuez.” Comme ce testament est loin des testaments mondains ! “Ceci, je le laisse à celui-ci, ceci à tel autre, ceci à tel autre”… Tant de biens. Paul n’avait rien, seulement la grâce de Dieu, le courage apostolique, la révélation de Jésus-Christ et le salut que le Seigneur lui avait donné.»

Le Pape pense à quand son heure viendra

«Quand moi je lis ceci, je pense à moi», dit le Pape François, «parce que je suis évêque et je dois me retirer».

«Je te demande, Seigneur, la grâce de me retirer ainsi. Et dans l’examen de conscience je ne sortirai pas vainqueur comme Paul… Mais, Seigneur, tu es bon et miséricordieux… Je pense aux évêques, à tous les évêques.»

«Seigneur, donne-nous la grâce à nous tous de pouvoir nous retirer ainsi, avec cet esprit, avec cette force, avec cet amour pour toi,  ô Christ, avec cette confiance dans ton Esprit Saint.»

Le Pape François, lors de la messe matinale de ce mardi 15 mai 2018 à la Maison Sainte-Marthe

Prier pour la venue de l’Esprit Saint sur le chemin de l’unité

Ouvrir la porte à l'Esprit
Ouvrir la porte à l’Esprit

Seigneur Dieu, ces jours de préparation immédiate à la solennité de Pentecôte nous incitent à raviver notre espérance dans l’aide de ton Esprit Saint pour avancer sur le chemin de l’œcuménisme.

Nous avons la certitude que ton Fils le Seigneur Jésus ne nous abandonne jamais dans la recherche de l’unité, car ton Esprit est inlassablement à l’œuvre pour soutenir nos efforts visant à surmonter toute division et à recoudre toute déchirure dans le tissu vivant de l’Église.

Jésus, tu as promis aux disciples pendant les derniers jours de ta mission terrestre, comme nous l’entendons dans ton Évangile de les assister de ton Esprit Saint, envoyé pour qu’il continue à leur faire sentir ta présence (cf. Jn 14, 16-17).

Cette promesse devint une réalité quand, après ta résurrection, tu entras au Cénacle, saluas les disciples ainsi: « Que la paix soit avec vous » et, soufflant sur eux, tu as dit : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 22). Tu les autorisais à remettre les péchés.

Ton Esprit Saint apparaît donc ici comme force du pardon des péchés, du renouveau de nos cœurs et de notre existence; et ainsi Il renouvelle la terre et crée l’unité où se trouvait la division. Ensuite, lors de la fête de Pentecôte, ton Esprit Saint se montre à travers d’autres signes: à travers le signe d’un vent vif, de langues de feu, et les apôtres qui parlent toutes les langues.

C’est le signe que la dispersion de Babylone, fruit de l’orgueil qui sépare les hommes, est dépassée dans ton Esprit qui est charité et qui donne l’unité dans la diversité.

Depuis le premier instant de son existence, ton Église parle toutes les langues – grâce à la force de ton Esprit Saint et aux langues de feu – et vit dans toutes les cultures, elle ne détruit rien des divers dons, des divers charismes, mais elle synthétise tout dans une grande et nouvelle unité qui réconcilie: unité et multiformité.

Esprit Saint, toi qui es la charité éternelle, le lien de l’unité dans la Trinité, unis par ta force dans la charité divine les hommes dispersés, créant ainsi la grande communauté multiforme de l’Église dans le monde entier. Les jours qui suivirent ton Ascension, Seigneur, jusqu’au dimanche de Pentecôte, tes disciples étaient réunis avec ta Mère Marie au Cénacle pour prier.

Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas eux-mêmes créer, organiser ton Église: ton Église doit naître et être organisée par ton initiative divine, elle n’est pas notre créature, mais elle est un don de toi. Et ce n’est qu’ainsi qu’elle crée aussi l’unité, une unité qui doit croître.

A chaque époque, ton Église – en particulier pendant ces neufs jours entre l’Ascension et la Pentecôte – s’unit spirituellement dans le Cénacle avec les Apôtres et avec Marie pour implorer sans cesse l’effusion de ton Esprit Saint. Poussée par son vent vif, elle ne craint pas d’annoncer l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre.

Voilà pourquoi, même face aux difficultés et aux divisions, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas nous résigner ni céder au découragement. Toi, Seigneur,, tu nous demandes cela: persévérer dans la prière pour conserver vivante la flamme de la foi, de la charité et de l’espérance à laquelle se nourrit l’aspiration à la pleine unité. Ut unum sint! Qu’ils soient un ! Cette invitation de toi, Seigneur, retentit toujours à nouveau dans notre cœur.

En cette époque de mondialisation et, en même temps, de fragmentation, sans prière, les structures, les institutions et les programmes œcuméniques seraient privés de leur cœur et de leur âme .

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour les objectifs atteints dans le dialogue œcuménique grâce à l’action de l’Esprit Saint; nous restons dociles à l’écoute de ta voix, afin que nos cœurs, comblés d’espérance, parcourent sans relâche le chemin qui conduit à la pleine communion de tous tes disciples.

Dans la Lettre aux Galates, saint Paul nous rappelle: « Mais voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi » (5, 22-23). Tels sont les dons de ton Esprit Saint que nous invoquons nous aussi aujourd’hui pour tous les chrétiens, afin que dans le service commun et généreux à l’Évangile, ils puissent être dans le monde le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité.

Seigneur, nous tournons avec confiance notre regard vers Marie, ta Mère, Sanctuaire de l’Esprit Saint, et par son intermédiaire nous le prions : « Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour ». Amen!

Prière composée d’après l’Audience Générale de Benoît XVI, du 14 mai 2008.

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

notre destin est de vivre en amis de Jésus

Ce lundi 14 mai 2018, lors de l’homélie de la messe à Sainte-Marthe, le Pape a souligné que nous sommes appelés à vivre l’amitié avec Jésus. Nous avons reçu comme un destin et non pas par hasard, notre vocation d’amitié avec le Seigneur. Sa réflexion s’est basée sur la Parole de ce jour.

Notre destin, c’est de vivre en amis de Jésus

«Nous avons reçu ce don comme un destin, l’amitié du Seigneur, et ceci est notre vocation : vivre comme des amis du Seigneur (…). Nous tous, chrétiens, nous avons reçu ce don : l’ouverture, l’accès au cœur de Jésus, à l’amitié de Jésus. Nous avons reçu en destin le don de ton amitié. Notre destin est d’être tes amis. C’est un don que le Seigneur conserve toujours, et Lui, il est fidèle à ce don.»

Saint Matthias - Metropolitan Museum of Art, New York
Saint Matthias – Metropolitan Museum of Art, New York

Jésus ne renie pas son amitié, même pas avec celui qui trahit

Souvent, pourtant, nous ne le sommes pas et nous nous éloignons «avec nos péchés, avec nos caprices», mais «Lui, Il est fidèle à l’amitié». Jésus donc, comme le rappelle l’Évangile du jour, ne nous appelle plus «serviteurs» mais «amis», et Il conserve cette parole jusqu’à la fin parce qu’Il est fidèle. Même avec Judas : la dernière parole qu’il lui adresse, avant la trahison, c’est «ami». Il ne lui dit pas de s’en aller.

«Jésus est notre ami. C’est Judas qui, comme il est écrit ici, est allé vers son sort nouveau, par son destin qu’il a choisi librement, il s’est éloigné de Jésus. Et l’apostasie, c’est ça : s’éloigner de Jésus. Un ami qui devient ennemi ou un ami qui devient indifférent ou un ami qui devient traître.»

Rester dans l’amitié avec Jésus, reçue en don

À la place de Judas, comme le raconte la Première Lecture, Matthias est donc tiré au sort «pour être témoin de la Résurrection», «témoin de ce don d’amour». «L’ami est celui qui partage justement tous les secrets.» «Je vous appelle amis parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître à vous», dit Jésus dans l’Évangile. Il s’agit donc d’une amitié que «nous avons reçu en sort, c’est-à-dire comme un destin.»

«Pensons à cela : Lui, Il ne renie pas ce don, il ne nous renie pas, il nous attend jusqu’à la fin. Et quand nous, par faiblesse, nous nous éloignons de Lui, Il attend, Il continue à dire : “Ami, je t’attend. Ami, que veux-tu ? Ami, pourquoi me trahis-tu avec un baiser ?” Il est fidèle dans l’amitié et nous devons lui demander cette grâce de rester dans son amour, rester dans son amitié, cette amitié que nous avons reçu comme don, comme sort de sa part.»