En ce Jeudi Saint, il est bon pour notre Association de la Médaille Miraculeuse de méditer sur la sainte eucharistie, que nous a léguée le Seigneur à la dernière Cène.
L’eucharistie, telle est la grande aumône de Dieu à notre humanité. Ce fut l’aumône suprême de Jésus à ses disciples ; il la distribuera dans sa dernière Cène. Il faut que ce soit de même l’aumône supérieure, que nous nous efforcerons de procurer à notre humanité, pour l’amener finalement à la Table de Dieu. Là est le terme auquel doit aboutir la charité. L’assister, l’instruire et la catéchiser, c’est bien ; mais la déifier en l’amenant à la communion de Jésus-Christ, c’est tout.
L’eucharistie, c’est Jésus-Christ lui-même, avec son âme de toute sainteté, comme de toute charité. L’eucharistie, la communion à cette âme de Jésus descendant dans la nôtre avec toutes ses vertus, voilà notre dernier mot et la clef du mystère de l’Évangile. « Quiconque me mange vivra de moi comme je vis en mon Père. » Et une humanité nouvelle, assise fraternellement à la table que lui-même a dressée à son ombre, s’y enivrera de lui, breuvage intarissable de bonté et d’amour.
Allons donc à lui, communions à lui. L’autel est le foyer où brûle inextinguible ce feu sacré qu’il a rapporté des cieux. C’est en effet de là, c’est du pied de l’autel eucharistique que les saints et les saintes s’en sont allés s’agenouiller devant toutes les misères de la terre. De là Vincent de Paul s’en va porter aux galériens, aux affamés, aux enfants trouvés, la flamme apostolique de ce feu dont il disait : « Mes frères, quand vous avez communié, ne sentez-vous pas en vous comme un feu qui brûle vos poitrines ? »
D’après Louis Baunard