EUCHARISTIE MÉDITÉE 1

EUCHARISTIE MÉDITÉE 1

Durant ce mois d’avril, nous désirons méditer sur l’Eucharistie. Elle recouvre le sacrifice de Jésus dont la liturgie va intensément faire mémoire durant la Semaine Sainte. C’est surtout le temps pour nous de rendre  grâces pour sa merveilleuse présence.

Nous le ferons avec les actions de grâces de Léonie Guillebaut, extraites de son l’Eucharistie méditée, publiée au milieu du XIXe siècle, et qui nous ramène à l’essentiel. Son texte est surtout pour pour celles et ceux qui ont passé le mitan de leur vie, comme la majorité des Associés de la Médaille Miraculeuse.

L’Hôte divin de notre âme.

Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a point connu : il est venu chez lui, et les siens ne l’ont point reçu. (Jean, I, 10-11.)

Eucharistie, coupe et hostie - Motif sculpté sur bois porte d'église - Bruxelles
Eucharistie, coupe et hostie – Motif sculpté sur bois porte d’église – Bruxelles

lre action de grâces – L’amour de Jésus pour nous

Je vous accueille, ô Jésus, hôte divin de mon âme, et cette âme, dans l’extase du ravissement et du bon­heur, reste muette à vos pieds et ne trouve pas de pa­roles pour vous exprimer sa joie et sa reconnaissance.

Oh ! pourquoi, Seigneur, ma voix est-elle si faible ? pourquoi ne peut-elle se faire entendre de l’uni­vers entier, se répéter de pays en pays, de ville en ville, de montagne en montagne, d’écho en écho, pour crier à tous, à l’incrédule et à l’impie : Oui, je crois à l’amour du Dieu si bon de l’Eucharistie ; je crois à sa douce présence, aux merveilles, aux prodiges de grâces qu’il opère dans l’âme dont il devient l’hôte et l’ami.

Venez tous et voyez à votre tour combien le Seigneur est doux à ceux qui l’aiment ; tombez avec moi aux pieds de ce Dieu qui cache au fond de nos tabernacles sa puissance et sa gloire.

Ah ! courbez vos fronts humiliés devant sa grandeur anéantie pour notre amour, renoncez pour toujours les erreurs d’une orgueilleuse raison, et bientôt, enivrés comme tant d’autres de cette coupe mysté­rieuse que Jésus fait boire à ses amis, vous vous écrierez avec moi : Oh ! oui, je crois maintenant à l’amour du Dieu si bon de l’Eucharistie !

Mais pourquoi, Seigneur, ces vœux sont-ils su­perflus ? Pourquoi en suis-je réduit à ma faiblesse et à mon impuissance pour vous aimer ? Pourquoi n’ai-je qu’un cœur à vous consacrer, et un cœur si pauvre, si petit, si tiède ? Ah ! aidez ma faiblesse, réchauffez mon cœur par l’ardeur brûlante de votre cœur sacré. Je vous aime, ô Jésus ; mais, de grâce, augmentez mon amour, car j’en comprends l’insuffisance en présence de la gran­deur infinie du vôtre.

Vous me donnez le désir de vous aimer, donnez-moi également de vous prou­ver mon amour par des œuvres qui seules en sont la preuve véritable ; car, vous l’avez dit vous-même, ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui vous aiment et qui entreront un jour dans votre royaume, mais ceux-là seulement qui font la volonté de votre Père.

O Jésus, hôte divin et chéri de mon âme, établis­sez à jamais votre demeure en elle ; comme autre­fois chez Zachée le publicain, donnez la paix à cette maison de mon cœur que vous avez bien voulu visi­ter, rendez-la moins indigne de vous, ô mon souverain bien, et puisque dans votre miséricorde vous n’avez pas dédaigné mon indigence, enrichissez-moi et ornez votre nouveau sanctuaire de toutes les ver­tus qui peuvent vous en rendre le séjour agréable.

Soyez à jamais béni et remercié, Seigneur, de votre ineffable bonté, de votre miséricorde sans bornes, et de tous les bienfaits de votre amour ; mon cœur en gardera le souvenir ; tant que je res­terai sur cette terre d’exil, j’aimerai à me rappeler que le toit de mon indigence a été visité par le bonheur suprême de la patrie divine.

O Jésus, mon amour et ma vie, les paroles man­quent à mon cœur pour vous exprimer ma recon­naissance : soyez mille fois béni de n’avoir pas mé­prisé ma pauvreté, d’avoir consolé l’affliction de mon âme, d’avoir par votre douce visite réjoui mon cœur et relevé par votre force mon courage défaillant. Non, l’éternité ne suffira pas à vous bé­nir, à vous remercier, à vous aimer, à redire et répéter sans cesse vos louanges et votre amour.

O Marie, Vierge pure et immaculée, vous qui la première reçûtes dans votre sein l’hôte divin qui vient me visiter, voyez l’empressement où je suis de le remercier dignement de cette inestima­ble faveur ; offrez-lui, je vous en supplie, pour sup­pléer à la tiédeur de mes actions de grâces, les transports de votre amour et l’ardeur embrasée de votre reconnaissance au jour à jamais béni où il s’incarna dans vos chastes entrailles.

Apprenez-moi, bonne et tendre Mère, à l’aimer, à le re­mercier, à le bénir avec vous dans le temps, afin de vous louer et de vous bénir tous deux dans l’éternité. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut