16-02-2014 source : Radio Vatican
Lors de la prière de l’angélus, le Pape est revenu sur l’Évangile de ce dimanche qui relate le sermon de Jésus sur la montagne, tiré de Saint Matthieu, la « première grande prédication de Jésus. » Jésus n’est pas venu abolir la Loi, annuler les commandements que le Seigneur avait donnés à Moïse, mais il veut les porter à leur plénitude. Surtout, le Christ précise tout de suite après qu’un « achèvement» de cette loi existe, qui demande une justice supérieure : «Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux», dit Jésus.
Cet «achèvement» de la loi, Jésus nous en parle à travers des exemples concrets, en particulier quand il reprend le cinquième commandement «tu ne tueras point »pour aller plus loin, expliquant que «Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère,il en répondra au grand conseil.» Jésus nous rappelle ainsi que les paroles aussi peuvent tuer. « Par conséquent, non seulement il ne faut pas attenter à la vie du prochain, mais il ne faut pas non plus déverser sur lui le poison de la colère ni le frapper avec la calomnie. Ni dire du mal de lui ».
«Quand on dit qu’une personne est une langue de vipère, cela signifie que ses mots peuvent tuer!» Il faut donc se défaire de nos médisances, « car elles tuent la renommée des personnes… Ces médisances peuvent sembler à première vue une chose agréable, comme s’il s’agissait d’un bonbon, mais en réalité ils nous remplissent le cœur d’amertume, et finissent par nous empoisonner».
Dépasser le cadre de la loi pour faire appel au cœur
«Je peux vous assurer que si chacun de nous avait l’intention d’éviter ces médisances, à la fin il deviendrait saint !» Et le Pape invite les pèlerins présents place Saint-Pierre à en finir avec les médisances. Celui qui suit Jésus doit vivre « la perfection de l’amour : un amour dont l’unique mesure est de ne pas avoir de mesure, d’aller au-delà des calculs. » Avec cet amour du prochain, auquel Jésus nous appelle, nous sommes ainsi invités à nous réconcilier avec nos frères avant de montrer notre dévotion au Seigneur dans la prière.
On comprend ainsi que Jésus ne donne simplement de l’importance à la stricte observance disciplinaire ou à la conduite extérieure, mais il fait appel au cœur de l’homme, où ses actions, bonne ou mauvaises prennent leur origine. «Pour être bons et honnêtes, il faut savoir ainsi dépasser les strictes normes juridiques pour faire jaillir la sagesse de Dieu souvent cachée et qui peut être accueillie grâce à l’Esprit Saint.»