Sur terre un bonheur sans nuage, est-ce possible?

3e SEMAINE APRÈS PÂQUES : LUNDI

Sur terre un bonheur sans nuage, est-ce possible ?

la flamme de l'espérance
la flamme de l’espérance

Ceux qui attendent sur terre un bonheur sans nuage ne peuvent être que des rêveurs ou des égoïstes. Car la suppression de toutes les souffrances n’est malheureusement pas prévisible pour demain; et en admettant même que l’on puisse avoir le privilège, rare, d’ignorer soi-même les deuils, maladies, tristesses ou ennuis de la vie, comment oublier tous ceux qui souffrent autour de nous, et comment y remédier de façon satisfaisante?

Le christianisme est réaliste en ce qu’il ne nous promet pas l’exemption de la condition humaine. L’Évangile au contraire nous annonce la croix, et nous la prêchons, à la suite de saint Paul. Mais cette révélation nous apprend du même coup à inclure notre peine elle-même dans la joie, où elle se dissout.

La souffrance en effet n’exclut la joie que si elle se clôt sur elle-même. Si elle est sans but. Dès lors, nous souffrons doublement : de souffrir d’abord, et en outre de nous révolter en vain contre une peine stérile, scandaleusement inutile par conséquent au regard de notre raison.

Mais que la souffrance devienne croix, que la raison s’épanouisse dans la foi, et le présent douloureux apparaît comme le gage même de l’avenir. Le cœur accepte alors, comme il arrive à la femme qui enfante, en prévision de l’enfant qu’elle porte déjà… : « et votre tristesse elle-même se changera en joie » (Jn. 16, 20).

Dom Claude Jean-Nesmy

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse