Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

Évangélisation et renouvellement de l’Église

Saint Pierre et les Apôtres - la pêche miraculeuse - DuccioLes mots du Pape Paul VI résonnent encore actuels, alors qu’affirmant à nouveau la priorité de l’évangélisation, il rappelait à tous les fidèles : « Il se serait pas inutile que chaque chrétien et chaque évangélisateur approfondisse dans la prière cette pensée : les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins, grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons pas l’Évangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte – ce que saint Paul appelait ‘rougir de l’Évangile’ – ou par suite d’idées fausses nous omettons de l’annoncer ? »

Dès son origine, l’Église a dû affronter de semblables difficultés, en expérimentant le péché de ses membres. L’histoire des disciples d’Emmaüs, lue hier dans la liturgie eucharistique (cf. Lc 24, 13-35), est emblématique de la possibilité d’une connaissance du Christ vouée à l’échec. Les deux disciples parlaient d’un mort (cf. Lc 24, 21-24), de leur frustration et de leur espérance perdue. Ils représentent, pour l’Église de toujours, la possibilité d’apporter une annonce qui n’est pas source de vie, mais qui garde enfermés dans la mort le Christ annoncé, les annonceurs et, en conséquence, les destinataires aussi de l’annonce. Il en est de même à propos de l’épisode rapporté par l’évangéliste Jean dans la liturgie de ce jour (cf. Jn 21, 1-14), celui des disciples qui, séparés du Christ, sont en train de pêcher mais vivent leurs actions sans profit. Et, comme pour les disciples d’Emmaüs, ce n’est que lorsque le Ressuscité se manifeste, qu’ils retrouvent la confiance, la joie de l’annonce, le fruit de leur action évangélisatrice. C’est uniquement en se rapportant avec force au Christ que celui qui avait été désigné pour être un « pêcheur d’hommes » (Lc 5, 10), Pierre, peut à nouveau jeter ses filets avec succès, en se fiant à la parole de son Seigneur.

D’APRÈS LE SYNODE DES ÉVÊQUES XIIIème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE – LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION POUR LA TRANSMISSION DE LA FOI CHRÉTIENNE N° 37-38 – CITÉ DU VATICAN – 2012

le Pape François sur Instagram

le Pape François sur Instagram

«Je commence un nouveau chemin, sur Instagram, pour parcourir avec vous la voie de la miséricorde et de la tendresse de Dieu». C’est par ce message que le Pape François est arrivé sur le réseau social Instagram, ce samedi 19 mars, avec le compte @Franciscus. Le Saint-Père lui-même a inauguré son compte en publiant sur le réseau une photo le montrant en prière, première photographie de l’un des social network les plus aimés des jeunes, en raison de la possibilité qu’il offre de partager des images.

L’inauguration du compte a eu lieu à midi et demi, après la Messe d’ordination de deux évêques dans la basilique vaticane. Il s’agit de la nouvelle initiative du Pape pour témoigner de sa proximité aux personnes à travers un langage simple et immédiat. Comme en témoigne le succès du compte Twitter en neuf langues, sur lequel le Pape a déjà 25 millions de fidèles et que nous relayons sur notre site de l’association de la Médaille Miraculeuse.

Et la date du 19 mars n’est certainement pas un hasard: c’est non seulement la même qu’il y a trois ans, quand il célébra la Messe du début du pontificat, mais elle est aussi liée à sa dévotion pour saint Joseph. Comme il l’a plusieurs fois raconté, il possède dans sa résidence Sainte-Marthe une statuette de l’époux de la Vierge Marie, représenté endormi, auquel il confie, à travers des petits billets, ses doutes et les décisions problématiques. Précisément parce qu’il est un père attentif et affectueux, le patron de l’Église universelle a été choisi pour le lancement de cette nouvelle expérience sur un réseau social qui compte aujourd’hui 130 millions d’usagers dans le monde.

Selon la logique d’Instagram, au moins une photographie par jour sera postée — au début davantage pour créer un premier petit album — et de brèves vidéos d’environ quinze secondes chacune. Les images seront parfois accompagnées par un texte, qui ne dépassera pas les 150 caractères.

On sélectionnera des clichés du service photographique de L’Osservatore Romano, en cherchant à encadrer certains détails, pour souligner les aspects de proximité et d’inclusion que le Pape François vit quotidiennement. L’arrivée sur Instagram a lieu au cours de l’année de la miséricorde, pour raconter le pontificat à travers les gestes de tendresse du Pape François. Ainsi le jubilé  entre dans les médias sociaux de manière très concrète et naturelle.

Après Twitter, le Pape est désormais présent sur un autre réseau social, l’un des plus utilisés de la planète. Cette plateforme, forte de quelque 400 millions d’utilisateurs, sera utilisée par le Secrétariat à la communication pour partager des photos du Service photographique de l’Osservatore Romano, mais aussi de brèves vidéos. Par cette stratégie de communication dont le Pape François est la pierre angulaire, le Vatican veut s’adresser plus directement aux jeunes générations, souvent très connectées. Le compte Instagram du Pape François, a très vite connu un grand succès. Quatre heures après son ouverture, il comptait plus de 400 000 abonnés.

Pour activer son profil, le Pape était assisté par Kevin Systrom, administrateur délégué et cofondateur d’Instagram, et par Mgr Lucio Adrian Ruiz, numéro deux du Secrétariat à la communication du Vatican.

Un autre regard

«La charité ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres», selon un célèbre passage du Porche de la deuxième vertu de Charles Péguy. Mais en réalité, la miséricorde n’est pas tellement aimée.

 En 1980, dans la deuxième encyclique de son long pontificat, Dives in misericordia, Jean-Paul II observait déjà : « Plus peut-être que celle de l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde. Le mot et l’idée de miséricorde semblent mettre mal à l’aise l’homme qui, grâce à un développement scientifique et technique inconnu jusqu’ici, est devenu maître de la terre qu’il a soumise et dominée».

Il est utile de rappeler que l’amour de Dieu pour l’homme mystérieux, inexplicable, inlassable, «excessif» dirions-nous, en nous arrêtant à nos catégories de pensée limitées — ce n’est pas un accessoire, une décoration superflue, mais l’architrave de la vie de l’Église, comme le Pape François l’a réaffirmé dans de nombreux passages de la Bulle d’indiction de l’année jubilaire. C’est un principe fondateur, présent, placé à la racine même de la création.

Il y en a qui disent plus ou moins ce qui suit : tout vient du big bang et Dieu ne sert à rien. Des discours entendus, peut-être mal compris, peut-être simplifiés de manière erronée. Je ne sais pas. Mais un monde qui commence par hasard, sans cœur et sans âme, est tout simplement absurde ; il est sans logique et sans parfum, sans sens et sans beauté ». Dans un monde structurellement absurde, l’amour n’a pas droit de cité et encore moins le pardon. « Il est triste — lit-on dans la bulle d’indiction du Pape François — de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture. Même le mot semble parfois disparaître. On ne peut repartir que de l’expérience concrète : celui qui a été pardonné sait bien que la gratuité existe.

extraits de l’article de Silvia Guidi – L’OSSERVATORE ROMANO, jeudi 10 mars 2016, p. 16