Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

l’inquiétude de la recherche de Dieu

03-01-014 source : Radio Vatican

Pierre FavreCe vendredi matin, le Pape François a célébré en l’église du Gesù, au cœur de Rome, une messe d’action de grâce pour la canonisation de Pierre Favre, cofondateur de la Compagnie de Jésus dont est issu le Pape.

Le 17 décembre dernier, jour de son anniversaire, il avait étendu à l’Église universelle le culte liturgique rendu à ce prêtre jésuite français, ordonnant son inscription au catalogue des Saints.

« Nous voulons avoir les mêmes sentiments que le Christ. Cela signifie penser comme lui, aimer comme lui, voir comme lui, marcher comme lui. » Le Pape s’adresse aux jésuites qui devraient « être disposés à se vider d’eux-mêmes ». Pour que la compagnie soit toujours sur la bonne route, ses membres doivent conserver une « pensée incomplète, ouverte », pour se laisser surprendre par Dieu.

De là une certaine inquiétude qui « donne la paix au cœur et qui ne doit pas lasser d’évangéliser avec courage ». Car c’est bien cela la mission première. Et le Pape de se poser des questions : « Avons-nous nous aussi de grandes visions et un élan ? Sommes-nous encore audacieux ? Notre rêve vole-t-il haut ? ».

Et pour évangéliser, il faut résister « à la tentation » d’utiliser « des imprécations inquisitoriales, de condamnation ». Il faut au contraire, user de « douceur, de fraternité et d’amour ». Il faut aussi se laisser porter par les « eaux profondes de Dieu » qui donne de la force à l’Église, et non par « la capacité organisatrice » de cette dernière.

Cette exigence, Pierre Favre l’avait envers lui. Cette exigence, même nous qui sommes « pécheurs », « incohérents » et « contradictoires », nous devons l’avoir pour « marcher sous le regard de Jésus ».

mondialisation de l’indifférence ou fraternité

31-12-2013 Radio Vatican

Le bien de la fraternité peut vaincre l’expansion de la mondialisation de l’indifférence, à laquelle le pape François a plusieurs fois fait allusion. Ce mercredi 1er janvier 2014, on célèbre la 47° Journée mondiale de la Paix sur le thème : Fraternité, fondement et chemin de la paix.

Le texte du Message pour la paix du pape François est une invitation à dépasser les barrières. Le Saint-Père rappelle que les frontières ne parviennent pas à empêcher les autres d’entrer dans nos propriétés ou nos nations ; elles ne servent qu’à nous enfermer. On peut gaspiller sa vie à ériger des murs et à tracer des frontières ou bien, au contraire, choisir de vivre en les franchissant. On peut alors découvrir que la vie est magnifique de l’autre côté du mur. Pour le Souverain Pontife, ces barrières ne sont pas seulement économiques ou sociales. Les limites, dont parle le Pape, ce sont les inégalités, les vexations, le profit, la corruption, les malversations, la mauvaise foi, l’égoïsme, le repli sur soi et sur ses propres certitudes, le désir de les imposer aux autres.

Dans notre culture du bien-être, les autres sont perçus comme des étrangers ou des antagonistes, plutôt que comme des voisins ; les pauvres sont souvent considérés comme un fardeau, ou sont, dans le meilleur des cas, l’objet de compassion. Le Pape François nous invite à dépasser nos propres limites, à refuser la culture du rebut et à promouvoir la culture de la rencontre pour réaliser un monde plus juste et pacifique.

Les alertes ignorées

Malgré les cris d’alarme lancés dès les années 1970 sur les risques économiques et écologiques liés à l’économie de marché et au rythme effréné de consommation adopté par les sociétés opulentes, on a dépassé bien des limites avec les conséquences que l’on peut déjà constater. Le Pape François regrette l’augmentation inquiétante de la pauvreté relative, qui amène à de graves inégalités entre des personnes et des groupes qui cohabitent dans la même région ou dans un contexte historico-culturel déterminé.

Il fustige les nouvelles idéologies, caractérisées par un individualisme diffus, un égocentrisme et un consumérisme latents, qui affaiblissent les liens sociaux. Il lance un appel fort contre ceux qui utilisent les armes pour semer violence et mort, invoquant la non-prolifération et le désarmement de tous, en commençant par le désarmement nucléaire et chimique. Il rappelle que la nature est un don du Créateur qu’il faut respecter. En clair, c’est par la fraternité que passe la lutte contre la crise actuelle.

La fraternité demande du courage

La fraternité doit marquer de son empreinte tous les aspects de la vie, y compris l’économie, les finances, la société civile, la politique, la recherche, le développement, ainsi que les institutions publiques et culturelles. Les chefs d’État sont notamment appelés à mettre en œuvre des politiques efficaces basées sur le principe de la fraternité afin de s’assurer que tous puissent accéder aux capitaux, aux services, à l’éducation, à la santé et aux technologies.

Nous devons repenser nos modèles de développement économique et changer nos modes de vie. Cela demande du courage, reconnaît le Pape François. Depuis Caïn et Abel, les hommes et les femmes ont du mal à vivre ensemble, à prendre soin les uns des autres, au sein même des familles. Le Saint-Père insiste pourtant sur le devoir de solidarité, qui exige que les nations riches aident celles qui le sont moins ; sur le devoir de justice sociale et le devoir de charité universelle, qui implique de promouvoir un monde plus humain pour tous.

Le mystère ne recherche pas la publicité

20-12-2013 source : L’Osservatore Romano

Le mystère de la relation entre Dieu et l’homme ne recherche pas la publicité, car elle ne le rendrait pas véridique. Il requiert plutôt le style du silence. C’est ensuite à chacun de nous de découvrir, précisément dans le silence, les caractéristiques du mystère de Dieu dans la vie personnelle. A quelques jours de Noël, le Pape François a proposé une profonde réflexion sur la valeur du silence. Et il a invité à l’aimer et à le rechercher comme l’a fait Marie, dont il a ré-évoqué le témoignage au cours de la Messe célébrée ce matin, vendredi 20 décembre, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Une réflexion fondée sur un passage de l’Évangile de Luc proposé par la liturgie d’aujourd’hui (1, 26-38), en commençant par «cette phrase» qui «nous dit tant» adressée par l’ange à la Vierge: «La puissance du Très-Haut te cachera sous son ombre. L’Esprit Saint descendra sur toi» et qui rappelle également le passage du Livre d’Isaïe (7 10-14), proclamé comme première lecture pendant la célébration.

«C’est l’ombre de Dieu qui dans l’histoire du salut conserve toujours le mystère». C’est «l’ombre de Dieu qui accompagna le peuple dans le désert». Toute l’histoire du salut montre que «le Seigneur a toujours eu soin du mystère. Et il a caché le mystère. Il n’a pas fait de publicité au mystère». En effet, «le mystère qui se fait de la publicité n’est pas chrétien, n’est pas le mystère de Dieu. C’est un faux mystère». Le passage évangélique d’aujourd’hui le confirme précisément ; en effet, quand la Vierge reçoit de l’ange l’annonce du Fils, «le mystère de sa maternité personnelle» reste caché.

Le Pape François a re-proposé le témoignage de la Vierge qui a vécu jusqu’au bout «ce silence» pendant toute sa vie. «Je pense  à toutes les fois où elle s’est tue, à toutes les fois où elle n’a pas dit ce qu’elle ressentait pour garder le mystère de sa relation avec son Fils»… Paul VI, en 1964 à Nazareth, nous disait à tous que nous avons la nécessité de renouveler et de renforcer, de fortifier le silence», précisément parce que «le silence protège le mystère». Le Pape a ensuite donné voix «au silence de la Vierge au pied de la croix», à ce qui lui passait à l’esprit comme l’avait également fait Jean-Paul II.

«Le mystère de notre relation avec Dieu, de notre chemin, de notre salut ne peut pas être mis au grand jour, publicisé. Le silence le protège». Le Pape François a conclu son homélie par la prière que «le Seigneur nous donne à tous la grâce d’aimer le silence, de le chercher, d’avoir un cœur protégé par la nuée du silence. Et ainsi, le mystère qui grandit en nous portera de nombreux fruits».