Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

Le véritable pouvoir est service

22-05-2013 source : L’Osservatore Romano

Le véritable pouvoir est le service. Un concept que le Pape François a déjà exprimé en d’autres occasions et que ce matin, mardi 21 mai, il a réaffirmé au cours de la Messe dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe, en commentant le passage de l’Évangile de Marc (9, 30-37) proclamé au cours de la liturgie. L’écho des nouvelles tragiques parvenues des États-Unis – où une violente tornade a dévasté Oklahoma City – a retenti au cours de la célébration au moment de la prière des fidèles, quand l’une des intentions proclamées a été précisément adressée aux victimes du cataclysme.

Dans le récit évangélique, Jésus traverse la Galilée en compagnie de ses disciples et leur parle de sa passion : « Le fils de l’homme est remis entre les mains des hommes qui le tueront », mais après trois jours il ressuscitera. « Il parle à ses disciples – a expliqué le Saint-Père – de cette réalité, de ce qu’il devait faire, de son service, de la passion. Mais eux ne comprenaient pas ces paroles ; ils étaient à un autre niveau, ils discutaient entre eux. Et le Seigneur le savait ». Si bien que, quand ils arrivèrent à Capharnaüm, « il leur demanda : De quoi parliez-vous sur la route ? ». Et eux « se taisaient » car ils avaient honte. En effet, sur la route ils avaient discuté de celui qui était le plus grand d’entre eux.

« La lutte pour les pouvoirs dans l’Église – a souligné le Pape en  commentant l’épisode – n’appartient pas qu’à notre époque, n’est-ce pas ? Elle a commencé là, précisément avec Jésus » : alors que le Seigneur parlait de la Passion, les disciples pensaient à discuter sur celui d’entre eux qui était le plus important, au point de mériter « le plus gros morceau » de ce que le Pape a comparé à un gâteau à partager. Mais dans l’Église il ne doit pas en être ainsi, a affirmé l’Évêque de Rome. Donc, dans l’optique de l’Évangile, « la lutte pour le pouvoir dans l’Église ne doit pas exister. Ou, si nous voulons, il faut qu’elle soit  la lutte pour le pouvoir véritable, c’est-à-dire celui que lui, à travers son exemple, nous a enseigné : le pouvoir du service. Le véritable pouvoir est le service. Comme il l’a fait lui, qui n’est pas venu se faire servir, mais pour servir. Et son service a été précisément un service de la croix : il s’est abaissé, jusqu’à la mort, la mort en croix, pour nous ; pour nous servir, pour nous sauver ».

Dans l’Église, il n’y a aucune autre route pour aller de l’avant. « Pour le chrétien – a précisé le Pape – aller de l’avant, progresser, signifie s’abaisser. Si nous n’apprenons pas cette règle chrétienne, nous ne pourrons jamais comprendre le véritable message  chrétien sur le pouvoir ». Progresser veut donc dire être toujours au service.

Dans les Exercices spirituels, saint Ignace, « nous fait demander au Seigneur crucifié la grâce des humiliations : Seigneur je veux être humilié, pour mieux te ressembler. Tel est l’amour, tel est le pouvoir de service dans l’Eglise. Et on sert mieux les autres sur la route de Jésus » a dit le Pape.

La vraie prière fait des miracles

20-05-2013 source : Radio Vatican

« La prière pour solliciter un miracle, pour demander une action extraordinaire doit être une prière qui nous implique tout entier ». « Une prière courageuse, humble et forte, fait des miracles ». Voilà ce qu’a affirmé le Pape François ce lundi lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

L’évangile de ce lundi parlait de cet épisode où les disciples n’arrivent pas à guérir un enfant; Jésus lui-même doit intervenir, et il regrette l’incrédulité des personnes présentes; et au père de cet enfant qui demande de l’aide il répond que « tout est possible pour celui qui croit ». Le Pape François a ainsi souligné que « souvent même ceux qui aiment Jésus ne risquent pas trop dans leur foi et ne font pas totalement confiance à Lui. »

Pourquoi sommes-nous incrédules dans nos prières ?

« Mais pourquoi cette incrédulité?  » s’est interrogé le Pape pour qui « c’est souvent le coeur qui ne s’ouvre pas, qui reste fermé, le coeur qui veut tout contrôler ». Et pour illustrer son propos, le Pape a raconté une histoire dont il a été témoin en Argentine : « une petite fille de sept ans tombe malade et les médecins lui pronostiquent quelques heures de vie seulement. Le père de la petite, un électricien, « un homme de foi », est devenu fou, raconte le Pape, et dans cet état de désespérance il a pris un autobus pour se rendre au Sanctuaire marial de Lujan, à 70 km de là.

« Il est arrivé, et il était 21 heures passées, et le sanctuaire était fermé. Mais il a commencé à prier la Vierge, les mains accrochées à la grille en fer. Il priait, et priait encore, il pleurait, et il priait… et comme cela toute la nuit. Mais cet homme luttait : il luttait avec Dieu, il luttait avec Dieu pour la guérison de sa petite fille. Alors, à 6 heures du matin, il a repris le bus, et arrivé chez lui, puis à 9 heures plus ou moins à l’hôpital. Là il a trouvé sa femme en pleurs, et il a pensé au pire. « Mais que se passe-t-il ? je ne comprends pas, je ne comprends pas ! Qu’est-il arrivé ? ». « Les médecins sont venus, lui répond son épouse, et ils m’ont dit que la fièvre est tombée, qu’elle respire bien, qu’il n’y a plus de danger ! Ils la garderont encore deux jours, mais ils ne comprennent pas ce qui s’est passé » !

Les miracles, il en existe encore aujourd’hui

« Et bien je vous le dis, a ajouté le Pape François, cela arrive encore, les miracles il en existe encore » ! « Mais il faut prier avec le cœur, conclut le Pape, une prière courageuse, qui lutte pour arriver à ce miracle, pas des prières de convenance : un Notre-Père, un Je vous Salue Marie et puis j’oublie». Pour le Pape, il faut « une prière courageuse, comme celle d’Abraham qui luttait avec le Seigneur pour sauver la cité, comme celle de Moïse qui avait les mains levées au ciel et se fatiguait, en priant le Seigneur ; comme celle de tant de personnes, de tant de gens qui ont foi et avec la foi prient, prient. La prière fait des miracles, mais il faut y croire ! « 

« Moi je pense que nous pouvons faire une belle prière et lui dire aujourd’hui, toute la journée : « Je crois, Seigneur, et aide mon incrédulité ». Et le Pape a suggéré alors à son auditoire, de prier mais de prier avec le cœur pour tous les personnes qui souffrent dans les guerres, pour les réfugiés. Et de demander au Seigneur qu’il nous « aide face à notre incrédulité qui envahit aussi nos prières ». « Oui, faisons cela aujourd’hui », a conclu le Pape.

Église qui sort plutôt qu’Église fermée

18-05-2013 source : Radio Vatican

« Je préfère une Église qui sort et a des accidents, plutôt qu’une Église qui pourrit de l’intérieur ! »

Temps fort du grand rassemblement des mouvements ecclésiaux pour la fête de la Pentecôte : la veillée place Saint-Pierre avec le pape François a rassemblé plus de 250.000 fidèles, soit le double qu’annoncé. Après s’être offert un bain de foule d’une vingtaine de minutes sur la place Saint-Pierre et, pour la première fois, tout le long de la Via della Conciliazione (l’avenue qui relie le Tibre à la place Saint-Pierre), le pape a répondu à des questions posées par cinq participants au rassemblement.

« Pas d’Église fermée, que le Seigneur nous guide, dehors et en avant ! »

Dans un long discours improvisé, le pape est d’abord revenu sur sa vocation, qu’il a reçue le 21 septembre 1953 : il a expliqué avoir voulu devenir prêtre après s’être confessé à un nouveau prêtre de sa paroisse à Buenos Aires. Le pape a ensuite longuement exhorté l’Église à ne pas se refermer sur elle-même car en adoptant cette attitude, elle se fait du mal.

« Imaginez une pièce fermée pendant un an, elle va sentir l’humidité et la pourriture. L’Église ne doit pas être une pièce fermée, elle doit sortir d’elle-même, ouvrir ses portes et aller à la rencontre des autres, parce que la foi est une rencontre avec Jésus. » Aller à la rencontre de l’autre, c’est aussi se confronter à la pauvreté, a-t-il ajouté. Mais il faut devenir des chrétiens courageux. Je préfère une Église qui sort et qui a des accidents, plutôt qu’une Église fermée qui pourrit de l’intérieur ! » a-t-il lancé.

« Il faut devenir des chrétiens courageux ! »

Dans un discours très fort, le pape a plaidé pour un dialogue avec tous, y compris ceux qui ont une autre religion ou qui n’en ont pas du tout. « Ce que nous avons en commun, c’est que nous sommes tous des images de Dieu, chaque homme et chaque femme doit être libre de vivre sa confession religieuse » a-t-il déclaré.

« Ce qui est important, c’est la rencontre avec Dieu, a insisté le pape. N’ayez pas peur, il n’y a pas de problème quand on est avec le Seigneur. Comme un enfant se sent protégé avec ses parents, nous sommes en sécurité dans la main du Seigneur. »

« Le Seigneur nous devance toujours, il nous attend toujours ! »

Au-delà de ses conseils, le pape a aussi fait un reproche bienveillant à la foule : « Vous criez « François, François » mais où est Jésus ? C’est lui dont il faut scander le nom ! ». Le pape a ensuite repris une image déjà utilisée dans l’un de ses discours : il a répété que l’Église n’est pas une ONG, ni une organisation politique.

« La solidarité est une valeur de l’Église, pas la recherche de l’efficacité. L’évangélisation ne se décide pas autour d’une table : il faut vivre l’Évangile au quotidien et témoigner » a-t-il ajouté. Le souverain pontife a fustigé la mondanité spirituelle et le manque d’éthique de plus en plus présent dans la vie publique et qui fait tant de mal à l’humanité.

Le pape a conclu en invitant chacun à toujours répondre au mal par le bien, même si c’est difficile. « Il faut entrer dans la patience et le faire savoir au Seigneur ».

La veillée s’est terminée avec la profession de foi prononcée par les 250.000 pèlerins présents.