Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

bienheureuse honte

29-04-2013 source : L’Osservatore Romano

Le confessionnal n’est pas une teinturerie qui ôte les taches des péchés, ni une « séance de torture » où l’on inflige des coups de bâton. En effet, la confession est la rencontre avec Jésus au cours de laquelle l’on touche du doigt sa tendresse. Mais il faut s’approcher du sacrement sans tromperies ni demi-vérités, avec douceur et joie, confiants et armés de la « bienheureuse honte », la « vertu du humble » qui nous fait nous reconnaître pécheurs. C’est à la réconciliation que le Pape François a consacré l’homélie de la Messe célébrée dans la matinée du lundi 29 avril, dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

communauté ouverte aux valeurs de l’Esprit

27-04-2013 source : L’Osservatore Romano

Certains affrontent la souffrance en gardant la joie vivante qui naît de l’Esprit – comme par exemple les chrétiens persécutés encore aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde – et d’autre en revanche  « utilisent l’argent pour acheter des faveurs » et trouver des compromis, ou « la calomnie pour diffamer et chercher de l’aide auprès des puissants de la terre » et se moquent parfois de ceux qui essaient de vivre dans la joie chrétienne leur propre souffrance. C’est sur cette confrontation que s’est arrêté le Pape François samedi matin, 27 avril, dans l’homélie lors de la Messe célébrée dans la Maison Sainte Marthe.

Le Pape s’est en particulier arrêté sur la page des Actes des apôtres (13, 44-52)  qui raconte justement la confrontation entre deux communautés religieuses : celle des disciples et celle que le Pape a défini « des juifs fermés, parce que tous les juifs n’étaient pas comme cela ». Dans la communauté des disciples, a-t-il expliqué, était mis en œuvre le commandement de Jésus – “Allez et prêchez ” — et donc l’on prêchait et presque toute la ville se réunissait pour écouter la parole du Seigneur. Et, a noté le Pape François, s’était diffusée entre les gens un climat de bonheur qui « semblait ne jamais devoir être vaincu ». Lorsque les juifs virent un tel bonheur « ils furent emplis de jalousie et commencèrent à persécuter » ces gens qui « n’étaient pas mauvais ; c’était des personnes bonnes qui avaient un comportement religieux ».

« Pourquoi l’ont-ils fait ? », s’est demandé le Pape. Ils l’ont fait « simplement parce qu’ils avaient le cœur fermé, ils n’étaient pas ouverts à la nouveauté de l’Esprit Saint. Ils croyaient que tout avait été dit, que tout était comme ils pensaient que ce devait être et donc ils se sentaient comme des défenseurs de la foi. Ils commencèrent à parler contre les apôtres, à calomnier. La calomnie ». Ceci est un comportement qui l’on retrouve tout au long de l’histoire : c’est le propre  des « groupes fermés de faire des compromis avec le pouvoir ; de résoudre les questions “entre nous”.  Comme l’ont fait ceux qui, le matin de la résurrection, quand des soldats sont allés leur dire: “Nous avons vu cela ”,  leur ont ordonné “Taisez-vous ! Tenez…” et avec l’argent ils ont tout étouffé ».

«En revanche, la communauté libre – a fait remarquer le Pape – avec la liberté de Dieu et de l’Esprit Saint, allait de l’avant. Même dans les persécutions. Et la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Ces frères, ces communautés ouvertes, missionnaires, prient Jésus parce qu’ils savent que ce qu’il a dit et que nous avons entendu à présent est vrai: “Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai”. La prière est Jésus. Les communautés fermées prient les pouvoirs de la terre pour qu’ils les aident. Et cela n’est pas la bonne voie. Regardons Jésus qui nous envoie évangéliser, annoncer son nom avec joie, emplis de joie. N’ayons pas peur de la joie de l’Esprit. Et ne nous mêlons jamais, jamais, à ces choses qui, à la longue, nous conduisent à nous fermer en nous-mêmes. Dans cette fermeture, on ne trouve pas la fécondité et la liberté de l’Esprit ».

La foi n’est pas une escroquerie

Messe du Pape à Sainte-Marthe

27-04-2013 source : L’Osservatore Romano

La foi n’est pas une aliénation ni une escroquerie, mais elle est un chemin concret de beauté et de vérité, tracé par Jésus, pour préparer nos yeux à fixer sans lunettes « le visage merveilleux de Dieu » dans l’endroit définitif qu’il a préparé pour chacun. C’est une invitation à ne pas se laisser saisir par la peur et à vivre la vie comme une préparation à mieux voir, à mieux écouter et à aimer davantage que le Pape François a prononcée dans l’homélie de la Messe célébrée  le vendredi matin, 26 avril, dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

Le Pape François a axé son homélie sur le passage évangélique de saint Jean (14, 1-6) : « Que votre cœur ne se trouble pas ! Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, je vous l’aurais dit ; je vais vous préparer une place » .

« Comment se passe – a dit le Pape François – cette préparation ? Comment a-t-elle lieu ? Comment est cet endroit ? Que signifie préparer la place ? Louer  une pièce là-haut ? ». Préparer la place  signifie « préparer notre possibilité de profiter, notre possibilité de voir, d’entendre, de comprendre la beauté de ce qui nous attend, de cette patrie vers laquelle nous nous acheminons ».

« Et toute la vie chrétienne – a poursuivi le Souverain Pontife – est un travail de Jésus, de l’Esprit Saint pour nous préparer une place, préparer nos yeux pour pouvoir voir ». « ‘Mais, Père, je vois bien ! Je n’ai pas besoin de lunettes !’. Mais il s’agit d’une autre vision. Pensons à ceux qui sont malades de cataracte et qui doivent se faire opérer de la cataracte : ils voient, mais après l’intervention, que disent-ils ? ‘Jamais je n’ai pensé que l’on puisse voir ainsi, sans lunettes, si bien !’. Nos yeux, les yeux de notre âme ont besoin, ont la nécessité d’être préparés pour regarder ce visage merveilleux de Jésus ». Il s’agit alors de « préparer l’ouïe pour pouvoir entendre les belles choses, les belles paroles. Et principalement préparer le cœur : préparer le cœur pour aimer, aimer davantage ».

« Sur le chemin de la vie – a expliqué le Pape – le Seigneur a toujours fait cela : à travers les épreuves, les consolations,  les tribulations, les bonnes choses. Tout le chemin de la vie est un chemin de préparation. Parfois le Seigneur doit le faire rapidement, comme il l’a fait avec le bon larron : il n’avait que quelques minutes pour le préparer et il l’a fait. Mais la norme dans la vie est d’aller ainsi : se laisser préparer le cœur, les yeux, l’ouïe pour arriver à cette patrie. Car là est notre patrie ».

Le Pape François a mis en garde de ne pas perdre de vue cette dimension fondamentale de notre vie et du chemin de foi et contre les objectifs de ceux qui ne reconnaissent pas une perspective d’éternité : « ‘Mais, Père, je suis allé chez un philosophe et il m’a dit que toutes ces pensées sont une aliénation, que nous sommes aliénés, que la vie est cela, ce qui est concret, et que de l’autre côté on ne sait pas ce qu’il y a…’ Certains pensent ainsi. Mais Jésus nous dit qu’il n’en est pas ainsi et il nous dit : « Ayez foi également en moi. Ce que je te dis est la vérité : je ne t’escroque pas, je ne te trompe pas’. Nous sommes en marche vers la patrie, nous les enfants de la race d’Abraham, comme le dit saint Paul dans sa première lettre (Ac 13, 26-33).

« Et depuis l’époque d’Abraham – a affirmé le Pape – nous somme en chemin, avec cette promesse de la patrie définitive. Et « cela n’est pas une aliénation : cela est la vérité, cela signifier laisser Jésus préparer notre cœur, nos yeux, pour cette beauté si grande. C’est le chemin de la beauté. Également le chemin du retour à notre patrie ».