Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

Sainte Mathilde et les deux Cœurs

Sainte Mathilde et les deux Cœurs

sainte Mathilde de hackeborn

C’est au Sacré Cœur de Jésus et à la Vierge Marie que nous confie sainte Mathilde de Hackeborn. Elle invite à rendre gloire au Fils avec le Cœur de la Mère et à rendre gloire à Marie avec le Cœur du Fils :

« Je vous salue, ô Vierge vénérée, dans cette douce rosée qui, venant du Cœur de la Très sainte Trinité, s’est répandue en vous ; je vous salue dans la gloire et  la joie avec laquelle vous nous réjouissez à jamais, vous qui,  parmi toutes les créatures de la terre et du ciel, avez été élue avant même la création du monde ! Amen »
(Mathilde de Hackeborn, Liber specialis gratiae, I, 45).

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Voici la la synthèse en français de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, le mercredi 29 septembre 2010, à l’issue de l’audience générale, place Saint-Pierre à Rome  :

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui je voudrais vous parler de sainte Mathilde (ou Mechtilde) de Hackeborn, religieuse cistercienne, qui a vécu, au XIIIe siècle, en Allemagne. Attirée par la vie monastique, elle entrera jeune dans le monastère de Rodersdorf, et puis, en 1258, elle deviendra moniale à Helfta, en Saxe. Mathilde se distinguera par son humilité, sa ferveur, sa simplicité, sa pureté et par l’intensité de son union avec Dieu. Son don naturel pour le chant, lui vaudra le surnom de « rossignol de Dieu ».

Elle sera l’auteur de nombreuses prières. Le livre de la grâce spéciale, Liber specialis gratiae, rédigé par Gertrude la Grande, recueille les fruits de sa contemplation nourrie de la Liturgie, école de spiritualité. On y trouve l’une des plus anciennes références à la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus, symbole de l’amour divin. En se laissant guider par la Sainte Écriture et nourrir par le Pain eucharistique, et s’appuyant sur la Liturgie, Mathilde vécut chaque moment de la vie monastique, dans la pleine fidélité à l’Église.

Elle connut également d’intenses et continuelles souffrances auxquelles elle ajoutait de dures pénitences pour la conversion des pécheurs, participant ainsi à la passion du Seigneur jusqu’à la fin de sa vie, en 1299. Par son existence, Mathilde de Hackeborn nous invite à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et la participation attentive, fidèle et active à l’Eucharistie !


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Je suis heureux d’accueillir ce matin les francophones présents, en particulier ceux venus d’Haïti. Je continue à porter les Haïtiens dans ma prière suppliant Dieu de soulager leur misère. Que votre pèlerinage à Rome, chers pèlerins, soit pour vous tous l’occasion d’approfondir votre relation personnelle avec le Christ. Que Dieu vous bénisse !

APPEL

Juste avant la fin de l’audience, le pape a évoqué la situation au Nigeria

Mes pensées vont à présent à la grave crise humanitaire qui a récemment frappé le Nord du Nigeria, où quelque deux millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers en raison de violentes inondations. Pour toutes les personnes touchées, j’exprime ma proximité spirituelle et je les assure de mes prières.

 

St Josaphat, une mémoire confiée à Marie

St Josaphat, une mémoire confiée à Marie

St Josaphat Kuncewicz
St Josaphat Kuncewicz

Aujourd’hui l’Église honore un grand champion et patron de la réunion de l’Église grecque à Rome. Saint Josaphat Kuncewicz (né vers l’an 1580) était originaire de Volhynie au nord-ouest de l’Ukraine.

Contemporain de François de Sales et de Vincent de Paul, il a l’allure d’un moine grec du XI° siècle, pénitent à la façon d’un ascète de la Thébaïde. Prêtre, archimandrite, réformateur de son Ordre basilien, et enfin archevêque de Polotsk, il combat toute sa vie contre les conséquences du schisme de Photius.

En cette qualité, il travailla avec un zèle infatigable à la réunion des Églises. Il fut un grand ami des pauvres. Les ennemis de l’union résolurent de le mettre à mort. Lui-même prédit dans un sermon sa mort imminente.

Saint Josaphat étant venu, au cours d’un voyage de visite pastorale, à Vitebsk (Pologne), ses ennemis attaquèrent à l’improviste sa demeure et commencèrent à faire un grand massacre parmi les gens de sa suite.

Il se porta en hâte à leur rencontre et leur dit : « Mes enfants, que faites-vous ? Pourquoi massacrez-vous mes amis ? Si c’est à moi que vous en avez, me voici ! » Ils se jetèrent sur lui, le blessèrent et finalement le tuèrent d’un coup d’épée, le 12 novembre 1623. Il avait 43 ans. (d’après Dom Pius Parsch)

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« Ne cessons pas de confier l’aspiration à la pleine unité des chrétiens à la Mère du Christ, toujours présente dans l’action du Seigneur et de son Église.

Le chapitre VIII de la constitution dogmatique Lumen gentium la désigne comme Celle qui nous précède dans le pèlerinage de la foi sur terre, affectueusement présente à l’Église qui, au terme du deuxième millénaire, s’emploie à rétablir entre tous ceux qui croient au Christ l’unité que le Seigneur veut pour eux. Elle est la Mère de l’unité, parce qu’elle est la Mère de l’unique Christ.

Si, par l’Esprit Saint, elle a mis au monde le Fils de Dieu, qui a reçu d’elle son corps humain, Marie désire ardemment l’unité visible de tous les croyants, qui forment le Corps mystique du Christ. La dévotion envers Marie, qui unit si étroitement l’Orient et l’Occident, œuvrera, soyons-en certains, en faveur de l’unité.

La Vierge sainte, déjà présente partout au milieu de nous, dans de si nombreux édifices sacrés comme dans la vie de foi de tant de familles, parle continuellement d’unité, pour laquelle elle intercède sans cesse.

Aujourd’hui, nous nous rappelons les merveilleux trésors de vénération qu’a su réserver à la Mère de Dieu le peuple chrétien d’Ukraine; de cette admiration pour l’histoire, pour la spiritualité, pour la prière de ces peuples, nous ne pouvons pas ne pas tirer les conséquences pour l’unité qui sont si étroitement liées à ces trésors.

Marie, qui a inspiré dans l’épreuve pères et mères, jeunes, malades, personnes âgées, Marie, colonne de feu capable de guider tant de martyrs de la foi, est certainement à l’œuvre pour préparer l’union désirée de tous les chrétiens; en vue de cette union, l’Église grecque-catholique d’Ukraine a sans aucun doute un rôle à jouer.

L’Église exprime ses remerciements à Marie et la prie de nous faire participer à sa sollicitude pour l’unité; abandonnons-nous à elle avec une confiance filiale, afin de nous retrouver avec elle là où Dieu sera tout en tous. »

Saint Jean-Paul II, du Vatican, le 12 novembre 1995, mémoire de saint Josaphat


 

sainte Brigitte, co-patronne de l’Europe

sainte Brigitte, co-patronne de l’Europe

Sainte Brigitte - muséum Altomünster
Sainte Brigitte – muséum Altomünster

Nous célébrons aujourd’hui la fête de sainte Brigitte, l’une des saintes proclamées Patronnes d’Europe par le Pape Jean-Paul II. Sainte Brigitte vint de Suède en Italie, elle vécut à Rome et se rendit aussi en pèlerinage en Terre Sainte.

À travers son témoignage, elle nous parle de l’ouverture entre les peuples et les civilisations différentes. Demandons-lui d’aider l’humanité d’aujourd’hui à créer de grands espaces de paix. Qu’elle obtienne en particulier du Seigneur la paix dans cette Terre Sainte pour laquelle elle eut une profonde affection et vénération.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – Les Combes (Val d’Aoste) – dimanche 23 juillet 2006

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Au moment où le grand schisme d’Occident, se joignant à l’hérésie, menaçait d’engloutir la barque de Pierre, des Chrétiens élevèrent vers Marie leurs mains suppliantes; car, suivant les pères, Marie triomphe de toutes les hérésies.

Sainte Brigitte, princesse de Suède, fut inspirée d’établir un ordre religieux spécialement destiné à obtenir la puissante protection de la Reine du Ciel. Dieu bénit visiblement cette sainte entreprise; Marie, invoquée avec une admirable ferveur, foula de son pied virginal la tête du serpent, et l’Église fut sauvée.
Voici en peu de mots l’histoire de sainte Brigitte. Elle naquit vers l’an 1303. Ses parents étaient de la famille royale de Suède. La jeune Brigitte fut élevée par une de ses tantes. Les rares vertus de cette dame devinrent des modèles que Brigitte s’efforça d’imiter, dès qu’elle put les comprendre, Son enfance fut marquée par un goût sensible à tous les exercices de piété.

L’état du mariage, qu’elle embrassa par le conseil de ses parents, ne lui fit rien perdre de sa ferveur. Son mari – avec lequel elle eut huit enfants – étant tombé malade, elle obtint sa guérison par l’ardeur de ses prières. Mais cette maladie fit comprendre à cet homme de bien la fragilité de la vie et de toutes les choses du temps.

Du consentement de son épouse, il se retira dans un monastère de l’ordre de Cîteaux, où il mourut quelques années après en odeur de sainteté. Brigitte, devenue libre, renonça au rang de princesse pour se consacrer entièrement à la pénitence. Elle partagea ses biens entre ses enfants, et oubliant tout ce qu’elle avait été dans le monde, elle ambitionna le titre glorieux de servante des pauvres.

La charité pour les membres souffrants de Jésus-Christ, la mortification, la prière, devinrent ses occupations et ses plus chères délices. Ce fut vers l’an 1344 que Notre Seigneur lui inspira de fonder un ordre destiné à honorer la sainte Vierge d’un culte spécial. L’à-propos de cette fondation est une preuve ajoutée à mille autres de la Providence admirable qui veille sur les besoins de l’Église.

Après avoir établi son ordre, sainte Brigitte entreprit des voyages de dévotion  [jusque même en Terre Sainte], répandant partout sur son passage la bonne odeur de Jésus-Christ et le culte de Marie. Rien n’est plus célèbre que ses révélations : elles ont pour objet principal des particularités sur les souffrances de Notre Seigneur et les révolutions qui doivent arriver dans certains royaumes.

Les souverains pontifes n’y ont rien trouvé qui fût contraire à la croyance catholique. Ils ont même déclaré qu’on pouvait les croire pieusement; mais ce ne sont pas des articles de foi. Pleine de jours et de mérites, sainte Brigitte mourut à Rome, le 25 juillet 1373.

Abbé Gaume (1845)

Voici les principaux règlements de cet ordre célèbre :

La plus haute sagesse y respire. Le nombre des religieuses est fixé à soixante dans chaque monastère. Il doit y avoir aussi des religieux-prêtres pour leur administrer les Sacrements. Chaque jour les religieuses récitent l’office de la sainte Vierge; chaque jour aussi elles assistent à une grand’messe en l’honneur de Marie, après laquelle on chante le Salve Regina.

Pour perpétuer le véritable esprit de l’Évangile, en imitant les premiers Chrétiens qui ne formaient tous qu’un cœur et qu’une âme, les enfants de sainte Brigitte non-seulement mettent tout en commun, mais encore ils observent la pratique suivante : avant de commencer vêpres et après avoir récité l’Ave Maria, les religieux et les religieuses se demandent pardon les uns aux autres.

Le premier chœur s’incline profondément vers l’autre en disant : Pardonnez-nous pour l’amour de Dieu et de sa très-sainte Mère, si nous vous avons offensé par parole, par action ou par signe ; car pour nous, si vous nous avez offensés en quelque chose, nous vous le pardonnons de très-bon cœur. Le second chœur s’incline à son tour et dit la même chose.

Les jeûnes sont fréquents, les habillements pauvres, le silence presque continuel. Lorsqu’un religieux ou une religieuse vient à mourir, on en reçoit un autre à la place. Les habits du défunt sont distribués en aumônes, et jusqu’à ce qu’il soit remplacé, on donne sa nourriture à un pauvre.

Tous les ans, avant la Toussaint, on compte à combien peuvent se monter les vivres de l’année suivante, et tout ce qu’on trouve de plus en vivres ou en argent est distribué aux pauvres le lendemain de la Toussaint, en sorte que l’ordre ne possède jamais que le strict nécessaire.

Au cimetière de chaque monastère il y a toujours une fosse ouverte. Chaque jour l’abbesse et les religieuses doivent y aller; après quelques moments de prière et de recueillement, l’abbesse jette dans la fosse un peu de terre. A l’entrée de l’église est une bière et un cercueil, afin que tous ceux qui entrent sachent qu’ils doivent mourir un jour.

Que de graves et salutaires pensées devaient inspirer de semblables objets ! Depuis que nous avons éloigné de nos maisons et même de nos églises tout ce qui rappelle le souvenir de la mort, en sommes-nous devenus plus attentifs dans la prière, plus détachés, plus moraux?

Abbé Gaume (1845)