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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

L’attention maternelle de Marie

Le signe de Cana Giotto Chapelle des Scrovegni Padoue
Le signe de Cana Giotto Chapelle des Scrovegni Padoue

Par sa sollicitude maternelle, la Vierge Marie nous aide à nous ouvrir à la grâce de Dieu, à nous débarrasser de tout ce qui nous ralentit dans notre marche vers le Christ, dans notre attention au prochain et notre service à son égard.

Dans l’exemple de Cana (Jean 2, 1-11), Jésus accomplit son premier signe grâce à l’intervention de sa Mère. Cela nous invite à nous confier à Jésus miséricordieux : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »

Aux noces de Cana, Marie est la femme attentive qui s’aperçoit d’un embarras important pour les mariés : le vin manque, le vin, symbole de la joie, de la fête. Marie découvre la difficulté, la fait sienne et, avec discrétion, agit immédiatement. Elle ne reste pas là à regarder, mais elle s’adresse à Jésus et lui présente le problème tel qu’il est : « Ils n’ont pas de vin. »

Et quand Jésus lui répond que son heure n’est pas encore venue, elle dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Alors Jésus accomplit le miracle, transformant une grande quantité d’eau en vin, un vin qui apparaît tout de suite le meilleur de toute la fête. Quel enseignement pouvons-nous tirer du mystère des noces de Cana ?

Marie participe à la joie des gens ordinaires et contribue à l’accroître ; elle intercède auprès de son Fils pour le bien des époux et de tous les invités, dont les disciples de Jésus. Ce dernier n’a pas refusé la demande de sa Mère. Que d’espérance pour nous dans cet événement !

Nous avons une Mère qui a les yeux attentifs et pleins de bonté, comme son Fils ; le cœur maternel et débordant de miséricorde, comme lui ; les mains qui veulent aider, comme les mains de Jésus qui rompaient le pain pour qui avait faim, les mains de Jésus qui touchaient les malades et les guérissaient.

Cela nous remplit de confiance et fait que nous nous ouvrons, par l’intercession attentionnée de Marie, à la grâce du Christ qui ne manquera pas de transformer nos efforts humains en quelque chose de divin. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Le courage de Marie

Pietà, Vincent Van Gogh (1853-1890) d’après Delacroix
Pietà, Vincent Van Gogh (1853-1890) d’après Delacroix

Plus la Vierge Marie a aimé le Seigneur, plus elle a été courageuse pour porter l’œuvre d’incarnation proposée, si ardue soit-elle. Si la crainte de la peine, de la souffrance, du risque paralyse et fait reculer, le courage, au contraire, lui a donné de l’élan, lui faisant tout affronter, pour être fidèle à l’engagement accepté.

En ce sens le courage, pour ne pas manquer à son devoir de Mère, l’a portée à affronter même la mort de son Fils, même son martyre, exemple suprême de la force chrétienne. Il n’est pas demandé à tous. Et pourtant il ne faut pas en exclure l’éventualité. Marie ainsi nous rappelle que nous avons à témoigner nous aussi.

La vertu de force, reçue au baptême et à la confirmation rend capable de sacrifier si nécessaire jusqu’à notre vie par amour de Dieu. Toute chrétienne, tout chrétien est appelé à rendre au Seigneur Dieu ce souverain témoignage et à s’habituer à ne jamais déserter ce qui constitue le devoir.

Marie peut nous dire que la vertu de force ne nous affranchit pas de la crainte, du désarroi, toujours prêt à nous envahir au moment du sacrifice, du danger, du péril de mort : elle l’a vécu surtout dans la personne de son Fils, en Mère douloureuse : Mater dolorosa.

Elle nous apprend ainsi à vaincre l’appréhension et à affronter le devoir difficile comme Jésus au jardin des Oliviers lorsqu’il accepta de boire le calice de sa Passion, malgré la détresse de son humanité. La grâce nous rend courageux, comme Marie, pleine de grâce, même si nous sommes timides de nature, et Dieu ne refuse jamais la grâce initale qui confère le courage.

Et comme Marie, “si nous sommes simples, humbles et mortifiés, nous n’avons rien à craindre, la victoire sera à nous. Ayons donc bon courage !” (Saint Vincent de Paul) ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

La nuit du 18 juillet 1830 de Sœur Catherine

fresque de la 1ère apparition - chœur de la chapelle rue du Bac
fresque de la 1ère apparition – chœur de la chapelle rue du Bac

Le 18 juillet 1830, veille de la fête de Saint Vincent de Paul (à  l’époque), durant la nuit, elle s’entend appeler trois fois de suite par un enfant d’une beauté ravissante. « Venez, dit-il, venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend. Ne craignez rien, il est onze heures et demie, tout le monde dort, je vous accompagne« .

Sœur Catherine s’habille à la hâte et suit l’enfant. La porte de la chapelle s’ouvre, toute illuminée. Elle s’avance jusqu’à la table de Communion et reste agenouillée, dans la prière.

Vers minuit, l’enfant la prévient : “Voici la Sainte Vierge”. Bientôt une dame d’une grande beauté vient s’asseoir dans le sanctuaire. Ne suivant que le mouvement de son cœur, Catherine se précipite alors aux pieds de la Sainte Vierge, posant familièrement les mains sur ses genoux…

Leur entretien dure plus de deux heures. La Voyante en a écrit un récit de sa main sur invitation de son directeur : Là, il s’est passé un moment, le plus doux de ma vie ; il me serait impossible de dire tout ce que j’ai éprouvé. Elle me dit comment je devais me conduire dans mes peines ; de venir me jeter au pied de l’autel et y répandre mon cœur. Là, je recevrais toutes les consolations dont j’aurais besoin.

Puis elle me dit encore : « Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission ; vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez pas ; dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance, à celui qui est chargé de vous conduire. Vous verrez certaines choses ; vous serez inspirée dans vos oraisons, rendez-en compte. Ayez confiance, ne craignez pas. »

Cette mission dont la Sainte Vierge voulait charger Sœur Catherine, c’était de faire connaître au monde la Médaille Miraculeuse. Mais ce n’est que plus tard, le 27 novembre 1830, que cette mission lui sera précisée. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm