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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

La Mère du condamné à mort

La Mère du condamné à mort

Crucifixion, Paul Bony - Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.
Crucifixion, Paul Bony – Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.

Que contient le revers de notre Médaille ? Sainte Catherine nous l’a dit en révélant la volonté que lui a exprimée la Vierge Marie, quand son confesseur lui a demandé ce qu’il fallait y mettre : « la croix, le M et les deux cœurs en disent assez. »

La croix, porteuse du Crucifié, et devenue pour nous glorieuse, comme nous le fêtons de 14 septembre ! Et pourtant signe d’humilité, face cachée. Les cris : « À mort, à mort », avaient fusé au Prétoire, suivis de la condamnation, des humiliations et du chemin de Croix dont nous connaissons l’aboutissement.

Le M nous est aisé à comprendre. Il synthétise le verset de l’Évangile selon saint Jean : « Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. » (Jean 19, 25) Marie est au pied de la croix, comme l’exprime la Médaille.

Elle n’est pas seule. Elle forme comme une trinité de femmes avec la sœur de sa mère, Marie, et Marie Madeleine. Ne séparons pas les trois Marie. De quoi réfléchir au mystère féminin de la compassion, miroir de la Passion divine, exprimée en Jésus crucifié.

La présence des deux coeurs marque combien l’amour filial et l’amour maternel sont présents. Sur le Golgotha, cet amour réciproque se prolonge dans le disciple en qui nous reconnaissons le jeune Jean : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19, 26-27)

Mais est concerné aussi tout disciple de Jésus qui désire aimer sa Mère et être aimé d’elle, la prenant « chez lui » tout près de son cœur. Ainsi se réalise la mission de Jésus qui remet l’esprit en disant : « Tout est accompli. » (Jean 19, 30) ■

Jean-Daniel Planchot

 

Avec Marie, prenons soin de l’Église

Vierge à l’Enfant et anges musiciens, Vers 1920 - Chine - Jérôme Mondière D.R.
Vierge à l’Enfant et anges musiciens, Vers 1920 – Chine – Jérôme Mondière D.R.

Quelle joie de pouvoir saluer Notre Sainte Mère. Quel que soit le pays dont nous provenons, près d’elle, nous sommes présents dans ce monde qui est le nôtre comme famille de Dieu, comme disciples du Christ, confirmés par son Esprit pour être les témoins de son amour et de sa vérité devant tous.

Connaissant toutes les souffrances et les injustices que supporte notre terre, profondément émus de nous y trouver, soyons conscients aussi du redressement et de l’espérance possible. Image vibrante de l’Église universelle, la diversité des nations et des cultures montre que véritablement la Bonne Nouvelle du Christ est pour tous et pour chacun ; elle a atteint les extrémités de la terre.

Et cependant, nombreux sont encore à la recherche d’une patrie spirituelle. Quelques-uns ne sont ni catholiques ni chrétiens. D’autres, peut-être, se tiennent aux frontières de la vie de leur paroisse et de l’Église.

Offrons-leur nos encouragements : comme Marie, approchons-nous, les bras pleins d’amour du Christ pour qu’ils reconnaissent en l’Église leur maison ! Personne n’est obligé de rester à l’extérieur, car depuis  le jour de la Pentecôte, l’Église est une et universelle.

Par ses sanctuaires notamment, comme la Rue du Bac ou Lourdes, la Sainte Mère de Dieu nous rappelle aussi d’associer ceux qui ne sont pas présents au milieu de nous, spécialement les malades ou les handicapés mentaux, les jeunes qui sont en prison, ceux qui connaissent des situations difficiles en marge de nos sociétés et ceux qui, pour une raison ou une autre, se sentent loin de l’Église.

Marie dit à chacun : Jésus est proche de toi ! Fais l’expérience de son étreinte qui guérit, de sa compassion et de sa miséricorde ! ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Patiente Marie

Toute la vie de Marie ne fut qu’un constant exercice de patience. La compassion qu’elle éprouva des souffrances du Rédempteur, dès l’instant où elle devint sa Mère, suffit à faire de Marie un modèle de patience.

La Sainte Famille-Vitrail de l’église Notre-Dame des Airs Saint-Cloud - L et A Alleaume vers 1937
La Sainte Famille-Vitrail de l’église Notre-Dame des Airs Saint-Cloud – L et A Alleaume vers 1937

Que n’endura-t-elle pas patiemment dans ses voyages à Bethléem, en Égypte, et durant tout le temps qu’elle vécut avec son Fils, d’abord en présence, puis en l’absence de Joseph, dans l’humble maison de Nazareth, cette maison que nous retrouvons à Lorette !

Pour saint François de Sales, aux noces de Cana, Jésus n’adressa à sa sainte Mère une réponse où il semblait peu tenir compte de ses prières qu’afin de nous proposer un exemple de sa patience.

Sa présence au Calvaire, près de Jésus expirant sur la croix, nous fait assez comprendre combien grande et sublime fut aussi la patience de la sainte Vierge. “Ce fut précisément alors, dit Albert le Grand, que par les mérites de sa patience, elle devint notre Mère, en nous enfantant à la vie de la grâce.”

La vertu de patience qui porte Marie à agir dans l’amour et non à se résigner et à subir les événements passivement, a quelque chose à voir avec l’espérance. “Ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience” , dit saint Paul (Éphésiens 4, 2) et encore “l’amour prend !patience.” (1 Corinthiens 13, 4)

Au sein de notre société de l’immédiateté, il nous faut réapprendre à patienter : nous avons besoin de temps pour nous accomplir, pour réaliser de belles choses, pour nous découvrir. Nous avons besoin de temps dans l’amour.

Ô Marie, vous avez souffert avec tant de patience, vous qui étiez exempte de toute faute ! Ô notre Mère, la grâce que nous vous demandons aujourd’hui, ce n’est pas tant d’être délivrés des croix que de les porter avec patience. Nous vous en prions, pour l’amour de Jésus, obtenez que Dieu nous accorde cette grâce. ■

Jean-Daniel Planchot, cm