Au cœur du mois d’août, l’Église solennise l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ, qui, au terme de sa vie terrestre, fut élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel selon la doctrine de foi, reçue de la Tradition de l’Église, que le pape Pie XII a solennellement définie en 1950. Fête très douce à nos cœurs. Comme l’Ascension, elle est un peu teintée de mélancolie, mais irradiée de lumière.
“Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus et avec ses frères.” (Actes 1, 14) Telle est dans le Nouveau Testament la dernière mention explicite de Marie, dont on sait qu’après la mort de Jésus, le disciple Jean l’a prise chez lui. Que devient-elle alors ? Une tradition la fait vivre quelque temps avec Jean à Éphèse.
Mais c’est probablement à Jérusalem qu’elle termine son séjour terrestre. D’après des récits apocryphes remontant au Ve siècle, les apôtres furent mystérieusement avertis de se retrouver à Jérusalem. Ils purent alors entourer la Mère de Dieu dans ses derniers instants et sa Dormition. Trois jours après sa mort, les anges la portèrent ressuscitée vers le ciel. Ainsi cet événement marial correspond à la fois à la mort, à la Résurrection et à l’Ascension du Christ.
Au VIe siècle, l’empereur byzantin étend à l’ensemble de l’Église byzantine une fête mariale le 15 août et lui donne le nom de Dormition de la Mère de Dieu. Cette fête se répand ensuite dans l’Église universelle. En Occident elle prend le nom d’Assomption. Ce sont deux aspects du même mystère.
Saint Jean Damascène fait une réflexion qui illumine tout : “Aujourd’hui, la Vierge immaculée, qui n’était alourdie par aucune affection terrestre, mais vivait très haut dans les pensées célestes, ne retourna pas en terre ; mais parce qu’elle était comme un ciel vivant, elle fut placée dans les tabernacles éternels”. ■
Jean-Daniel Planchot
		
À cette époque de l’année, en ce mois de mai, nos pensées se tournent vers Marie. En cette année du Jubilé de la Miséricorde promulgué par le pape François, il est bon de rappeler que Marie, notre mère, se trouve aussi au fondement de la miséricorde. Elle a dit oui à Dieu et à travers lui le vrai visage de la miséricorde a pris chair dans notre monde. Elle ne pouvait le garder caché et elle a donné le Christ au monde pour que soit connu l’amour infini de son cœur miséricordieux.
Cette route de Jérusalem à Emmaüs, longue d’onze kilomètres et de deux bonnes heures de marche, ressemble bien, au long chemin de notre vie ! Passés vingt siècles, nous, disciples de Jésus, nous risquons d’être aussi peu intelligents des choses divines. Ne nous berçons-nous pas d’espoirs chimériques, escomptant une sorte de paix, un repos charnel et une exaltation trop humaine ? Nous risquerions d’être déçus et de marcher le regard triste sur le grand chemin de la vie. Ne prêtons pas à Jésus nos idées terrestres et n’attendons pas trop de lui la réalisation de nos désirs humains, continuant souvent à déformer dans notre cœur son enseignement et celui de l’Église. Il pourrait bien alors nous dire encore : “ Hommes sans intelligence et lents à croire !”