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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

LA SPHÈRE ET LA CROIX

Première Vierge au Globe, sculptée par Robert Froc - 1876Traduction d’un écrit anglais publié en 1909, il y a tout juste cent ans, La Sphère et la Croix est un beau livre de Gilbert K. Chesterton, un des plus importants écrivains anglais du début du XXe siècle.

A ceux pour qui, symbole du christianisme, la croix reste un symbole de sauvagerie et de déraison, Chesterton répond : Vous commencez par briser la croix, et pour finir vous brisez le monde habitable. Car si vous enlevez Dieu, qu’est-ce que l’humanité devient? Dans quelle sorte de monde sommes-nous réduits à vivre? Notre Dieu est si loin d’être le rival de l’homme qu’il a voulu que l’homme partage sa propre nature divine et son bonheur éternel.

La Sphère et la Croix nous fait naturellement penser à l’apparition de la rue du Bac. Dans ses mains, la Vierge Marie tient une sphère surmontée d’une croix polaire. Depuis les premiers princes chrétiens, c’était l’emblème usité pour exprimer la puissance. A juste titre, on a donné à la statue de la Vierge, la représentant dans cette attitude, le nom de Vierge puissante.

La Vierge Marie porte ce globe doré surmonté d’une petite croix, pour signifier l’humanité rachetée et glorifiée, la couleur dorée évoquant la gloire et la petite croix le sacrifice rédempteur. Marie présente à Dieu cette humanité sauvée, en fonction de sa maternité spirituelle. Tantôt ses yeux sont baissés vers la terre et tantôt levés vers le ciel, jetant des regards de compassion sur le monde et vers le ciel des regards de supplication. Elle prie pour tous les hommes du monde.

Cette croix se retrouve sur le revers de la médaille miraculeuse où elle surmonte le «M», initiale de Marie. Comme la boule terrestre tenue par Marie, la ligne transversale à la base de la croix représente la terre. Ce revers évoque l’Humanité rachetée, l’Église confirmée et réunie avec Marie spirituellement sous la croix, signe du Christ Ressuscité. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

NB :  éditoriaux en PDF dans les LETTRE(s).

NOS 100 ANS

AMM

En cette année jubilaire nous célébrons le centenaire de la reconnaissance Pontificale de l’Association de la Médaille Miraculeuse. C’est en effet le 8 juillet 1909 qu’elle fut officiellement reconnue. Issue des apparitions de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré, l’Association a favorisé dès le début, surtout par l’apostolat de la prière, une plus grande dévotion à Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Première disciple de son Fils Jésus, Notre-Dame est un exemple de vie évangélique, pour les croyants de bonne volonté qui entrent progressivement dans une relation d’amour avec le Seigneur Jésus.

L’Association a développé cet apostolat de prière et d’évangélisation par de simples visites à domicile. Ainsi, dans une ambiance familiale, des croyants et des croyantes de bonne volonté ont progressivement renforcé cette relation d’amour avec le Seigneur Jésus par leur proximité avec Marie. Ainsi se développe de nos jours à travers différents moyens de communication moderne, surtout le courrier électronique, un réseau d’apostolat tant national qu’international.

Cheminant avec Marie, de simples associés, avec le peu qu’ils ont, mais avec des dons très significatifs,  contribuent aux missions et à la promotion des pauvres en bien des endroits du monde. Ainsi, au-delà de l’apostolat-service, se développe, chez les membres de l’Association, l’art d’aimer les pauvres et la Vierge Marie.

Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse est la principale patronne de toute notre Famille Vincentienne. Son amour et son intercession attirent de plus en plus de jeunes, qui partagent le message marial et l’apostolat de l’Association en faveur des pauvres.

Par son intercession, Marie bénit ce cheminement et nous accompagne durant l’année jubilaire jusqu’au 27 novembre 2009.

Père Gregory Gay, cm
Directeur Général de l’Association de la Médaille Miraculeuse.

LA DORMITION DE LA MÈRE DE DIEU

LA DORMITION DE LA MÈRE DE DIEU | DRCélébrée le 15 août, la Dormition de la Mère de Dieu n’est pas dans les Saintes Écritures, mais le récit nous en a été conservé dans la mémoire de l’Église et s’exprime notamment dans les icônes orientales de la fête. Marie y est couchée sur son lit de mort ; le Saint-Esprit a réuni les Apôtres pour l’accompagner. Des anges s’inclinent devant elle, des femmes viennent vénérer son corps. Debout, au centre, derrière la couche mortuaire, Jésus en gloire se dresse lumineux, tenant dans ses bras un enfant. C’est l’âme de sa mère sous la forme d’un nouveau-né dans les langes car elle naît au ciel.

Marie a mis le Fils de Dieu au monde dans sa chair, elle lui a transmis son humanité pour qu’il naisse sur terre. Ce Fils, devenu son fils, la comble en retour de sa divinité pour qu’elle naisse au ciel. Marie est passée de la mort à la vie, elle jouit de la Vie éternelle sans être soumise au Jugement (Jean 5, 24), car la Mère de la Vie n’a pu rester dans la corruption.

Le 15 août, nous fêtons comme une seconde Pâque, la résurrection de celle qui, avant le Jugement dernier, avant la résurrection générale, est dès aujourd’hui unie au Christ. Selon la Tradition, les Apôtres ont même assisté à une seconde Ascension, l’Assomption de Marie dans son corps pour partager la gloire de son Fils.

Ce qui est déjà réalisé en Marie est prévu dans le projet de Dieu pour chacun de nous. A la fin des temps, après le Jugement, nous serons vivants, corps et âmes, devant la Face de Dieu. Saint Paul s’écrie : «Ce qui est semé dans la terre est périssable, ce qui ressuscite est impérissable ; ce qui est semé n’a plus de valeur, ce qui ressuscite est plein de gloire ; ce qui est semé est faible, ce qui ressuscite est puissant ; ce qui est semé est un corps humain, ce qui ressuscite est un corps spirituel.» (1 Corinthiens 15, 42-44) Telle est la visée du Jugement : il débouche sur la Vie éternelle. ■

Jean-Daniel Planchot, cm