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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

C’EST LE MOIS DE MARIE

Sculpture bois polychrome Yves Le Pape | DR

Dans le village de mon enfance, on chantait :

Cest le MOIS DE MARIE, c’est le mois le plus beau ;
à la Vierge chérie, disons un chant nouveau.

Il s’agit du joli mois de mai où la nature s’épanouit, verdoyante et toujours fleurie.

Ornons le sanctuaire de nos plus belles fleurs ;
offrons à notre Mère et nos chants et nos cœurs.

Pensons à ces statues ou à ces tableaux de Marie, environnés de fleurs dont nous désirons sentir le parfum.

Au vallon solitaire, le lis, par sa blancheur,
de cette Vierge Mère nous redit la candeur.

Cette approche poétiquement naïve n’est pas forcément en contradiction avec l’air de notre temps.

De la saison nouvelle, on vante les attraits :
Marie est bien plus belle, plus brillants sont ses traits.

Et nous pouvons rappeler, je crois, combien le monde de Dieu fait appel à nos sens.

Marie s’adresse aux humbles, à Catherine Labouré, à Bernadette Soubirous, aux enfants de La Salette, de Pontmain, de Fatima…

L’aimable violette, cherchant l’obscurité,
de la Vierge reflète la douce humilité.

Sa douce voix se fait entendre, comme une main qui caresse, qui protège et qui soulage.

Vierge, que ta main sème et fasse croître en nous
les vertus dont l’emblème à tes yeux est si doux.

Tout l’Amour est concentré au bout des doigts, comme l’évoquent les rayons de grâces sur la médaille miraculeuse : Amour à bout de sens, dans l’accompagnement du seuil de la vie jusqu’au seuil de la mort, dans la délicatesse du geste le plus simple, soutenu par la force du regard maternel qui pénètre, qui émeut et qui transporte.

La rose épanouie aux premiers feux du jour
nous rappelle, ô Marie, ton maternel amour.

Cette expérience, il faut la vivre et en témoigner encore et encore, comme le fait l’Église, et jusqu’à la fin des temps.

Fais que dans la Patrie nous chantions à jamais,
Sainte Vierge Marie, ta gloire et tes bienfaits.

Cette expérience fait partie de notre quête du sens, spirituel celui-là, dont nous sommes tous mendiants, tout autant du côté du cœur que du côté de l’intelligence. ■

Jean-Daniel Planchot

PASSION DIVINE

Pieta d'après Delacroix Vincent Van Gogh 1853-1890|DRUne semaine difficile vient de se passer, plus difficile, qu’une bourse qui s’affole. Et le résultat est là. Pas brillant ! En suspension ! Elevé entre ciel et terre ! Tout a sombré et la vie vient de quitter ce corps définitivement inanimé aux yeux des hommes, ce corps de condamné, qu’on regarde avec plein de mépris, car il n’a pas réussi, c’est le moins que l’on puisse dire.

Quelques personnes sont là à distance, car on ne permet pas d’approcher les condamnés, cela fait aussi partie du supplice. Parmi elles, pauvre femme entre toutes celles qui voient partir leur enfant dans la mort, une mère qui se tient encore debout, douloureuse, comme nous l’a traduit un chant écrit une bonne douzaine de siècles plus tard : Stabat Mater dolorosa

Aller au séjour des morts, aux enfers, comme on disait, c’est ce qui s’est donc fait. Maintenant le peuple, avec ses chefs, débarrassé de ses canailles, peut tranquillement célébrer sa Pâque, qui évoque le passage antique de la Mer Rouge, aux couleurs du sang récemment répandu. On peut sacrifier l’agneau sans tache. Mais cet Agneau ne vient-il pas d’être déjà sacrifié au crépuscule de la veille ?

N’anticipons pas, il repose actuellement, enseveli à l’écart des autres, dans un tombeau neuf. Il ne peut plus déranger qui que ce soit et même par sécurité on a mis des gardes. On ne sait jamais. Les corps peuvent disparaître et on peut bâtir des contes là-dessus.

Et pourtant, quand la fête est passée, le lendemain, on a bien affaire à une disparition ! Malgré la garde, le tombeau est trouvé vide, tout comme est restée nue cette croix qu’on n’a pas démontée durant le temps de la Pâque et qui porte encore les traces du martyre de la veille.

Mais qui est celui auquel s’adresse Marie Madeleine ? Qui est celui qui chemine sur la route s’éloignant de Jérusalem vers la bourgade d’Emmaüs ? Qui est celui qui apparaît au cénacle et qui invite les disciples à aller en Galilée, traduction du cercle des Nations, sinon le Crucifié, Jésus de Nazareth, marqué de ses plaies témoignant, pour notre humanité, de sa Passion divine ?

Jean-Daniel Planchot, cm

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LE NOM DE JÉSUS

La Présentation de Jésus au Temple - enluminure romane XIe ou XIIe siècle | DRNous allons commencer l’année sous le signe de la Vierge Marie. Huit jours après Noël en effet, l’Église fête celle en qui Noël s’est accompli. Le 1er janvier, octave de Noël et début de l’année civile, on célèbre la fête de Marie, Mère de Dieu, selon une tradition très ancienne.

On y rappelle aussi que, huit jours après sa naissance, lors de sa circoncision, le Fils de Marie a reçu le nom de Jésus. Pour les Hébreux, le nom s’identifie à l’être qui le porte. Le nom exprime le fond même de l’être; dire le nom de quelqu’un, c’est le toucher en quelque sorte. D’où le respect du nom de Dieu: on le bénit, on l’admire, on le déclare saint.

Invoquer le nom de Dieu, par exemple dire «au nom du Père et du Fils et du saint Esprit», c’est avant tout rendre sacrée l’action qu’on va accomplir en y joignant la puissance de la personne invoquée. C’est aussi reconnaître qu’on appartient à celui qu’on invoque.

Noël et l’Épiphanie marquent deux aspects complémentaires d’un même mystère. L’Épiphanie est à Noël ce que la Pentecôte est à Pâques, son épanouissement et sa publication. L’adoration des Mages est la manifestation de Jésus aux païens. Il est le Roi annoncé par les prophètes, et son règne doit s’étendre sur toutes les nations du monde.

Quarante jours après la naissance de Jésus, accompagnée de Joseph, Marie, fidèle à la loi de Moïse, va présenter son Fils au Temple de Jérusalem. Elle marque ainsi que la nouvelle alliance est dans la continuité de l’ancienne et lui donne tout son sens. Au Temple l’enfant est accueilli par un vieillard, Siméon, qui salue le Christ comme «la lumière qui se révèle aux nations». Cet accueil, l’Église le fête le 2 février. Nous aussi, accueillons la lumière du Christ Jésus pour la porter au monde. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm