Archives de catégorie : Editorial

Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Marie et les saints de tous les âges

Marie et les saints de tous les âges

La mention de la Vierge Marie est commune à toutes les liturgies eucharistiques depuis une haute antiquité. L’Eucharistie et le Notre Père prient pour que le Règne de Dieu vienne sur la terre comme il est déjà instauré dans le ciel.

Les saints et les saintes sont les citoyens de ce royaume. Et, en premier lieu, Marie. Sa mention au moment de l’Eucharistie est donc normale puisqu’il s’agit « d’obtenir un jour les biens du monde à venir ».

Église de saint Joseph à Dimbokro (Côte d’Ivoire) sculpture Siaka Coulibaly
Église de saint Joseph à Dimbokro (Côte d’Ivoire) sculpture Siaka Coulibaly

Dans la Constitution sur l’Église, le concile Vatican II a consacré tout un chapitre à la Vierge Marie pour dire que, si éminente soit sa situation parmi toutes les créatures, cependant elle est l’une d’entre elles.

C’est pourquoi, dans la Prière Eucharistique, elle est nommée en tête de la liste des saints. Parmi eux, depuis le pape Jean XXIII, vient juste après « saint Joseph, son époux » qui, lui aussi à sa façon, a coopéré à l’Incarnation.

Dieu se plaît parmi ses anges et ses saints. Il y a suffisamment de médiocrité et de péché dans l’Église pour qu’il vaille la peine de se rappeler que la véritable Église, disait sans cesse Bernanos, «c’est l’Église des saints».

Les saints sont, tout d’abord, les martyrs, les apôtres ayant eux-mêmes tous subi le martyre. En célébrant l’Eucharistie, nous sommes invités à faire de nos vies une vivante offrande à la gloire de Dieu. C’est précisément ce qu’ont fait les martyrs et, par extension, les saints et les saintes aux vertus héroïques.

Et « en premier lieu la toute-sainte, toute pure, bénie par-dessus tout, notre glorieuse souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie… Il est digne, en vérité, de te célébrer, ô Mère de Dieu, bienheureuse à jamais et très pure et Mère de notre Dieu, toi, plus vénérable que les chérubins et infiniment plus glorieuse que les séraphins, qui sans corruption enfantas Dieu le Verbe, toi véritablement la Mère de Dieu, nous te magnifions. » (Liturgie de saint Jean Chrysostome) ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Honorons la Mère de Dieu, notre Mère

Honorons la Mère de Dieu, notre Mère

la Mère de Dieu, notre Mère

Tableau peint par saint Charles de Foucault
pendant son séjour au monastère
sainte Claire de Nazareth (1897-1900) – D.R.

La bienheureuse Vierge Marie n’est pas seulement la Mère de Dieu selon la nature, puisqu’elle a engendré Dieu selon la chair, mais elle est encore la Mère de tous les Chrétiens, qu’elle réchauffe avec une maternelle affection, qu’elle revêt de ses faveurs, qu’elle orne de ses grâces, qu’elle nourrit de ses bienfaits et de sa protection, et cela en vertu de la parole de Jésus-Christ à Jean, qui représentait pour lors toute l’Église :
« Voici ta Mère » (Jean 19, 47).

Puisque Marie est la Mère de Dieu et notre Mère, nous devons en écouter et raconter ses louanges, la vénérer, l’honorer en toute piété. Dans la vie spirituelle, il y a des choses fort utiles qui sont amères, comme le jeûne, les veilles, la mortification corporelle. Il y a d’autres choses utiles qui sont douces, suaves en espérance et en réalité, et telle est la dévotion envers la Vierge Marie.

C’est pourquoi, à la bienheureuse Vierge Marie on peut merveilleusement appliquer ce que Ben Sira le Sage a dit de Josias : « Son souvenir est comme un mélange aromatique, préparé par les soins du parfumeur.
Il est doux comme le miel dans la bouche, il est une musique dans un banquet au vin délicieux. »

Son souvenir, en effet, exhale le parfum de toutes les vertus ; sa pensée inspire la douceur ; son nom est comme une musique qui réjouit grandement celui qui parle ou écrit à son sujet, mais aussi ceux qui l’entendent parler.

Témoins aussi les hymnes et cantiques de l’Église en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie. Ils réjouissent l’esprit de ceux qui chantent et allument en eux l’esprit de dévotion ; ils réjouissent admirablement ceux qui les écoutent, les portant à l’amour et au culte de la Vierge. Voilà en fait pourquoi nous chantons à bon droit chaque jour :

« Salut, Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut ! » Et encore : « Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! » ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie et la vie éternelle

Marie et la vie éternelle

Assomption - Palma le Vieux (1480-1528)- DR
Assomption – Palma le Vieux (1480-1528)- DR

Assomption, fête très douce à nos cœurs ! Comme l’Ascension, un peu teintée de mélancolie, elle est toute irradiée de lumière. Jésus est monté par lui-même ; Marie fut portée au ciel, comme aspirée par le ciel. Nous ne séparons pas sa mort de son triomphe.

Face au mystère qui entoure le trépas de la Sainte Mère, nous croyons que, préservée de la faute originelle, elle le fut de la corruption du tombeau. Saint Jean Damascène le condense ainsi :

« Aujourd’hui, la Vierge immaculée, qui n’était alourdie par aucune affection terrestre, mais vivait très haut dans des pensées célestes, ne retourna pas en terre ; mais parce qu’elle était comme un ciel vivant, elle fut placée dans les tabernacles éternels. »

Si fortement étaient liées l’une à l’autre l’âme de la Mère et celle du Fils, qu’elles ne pouvaient rester séparées trop longtemps. De notre côté, préparons-nous. Avec la Sainte Vierge établissons-nous dans une progression, qui nous fasse atteindre à la fin cette plénitude de l’âge parfait du Christ en nous et qui nous ouvre les portes du ciel.

Ô Jésus, il nous est doux de te voir avec ta Mère, l’appelant à te rejoindre au ciel. Nous voulons nous efforcer de vivre, nous aussi, avec toi, dans l’espoir de ton appel suprême. La mort de Marie l’enrichit de toutes les récompenses promises par toi, son divin Fils, à la pratique des vertus évangéliques :

« Celui qui s›abaisse sera élevé. »

« Celui qui aura sacrifié sa vie pour moi la trouvera. »

« Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »

Jésus entoure son front de la couronne de gloire, couronne de douze étoiles, avec l’éclat rayonnant de toutes celles des autres saints. Louons-la et réjouissons-nous, nous sommes assurés des bénédictions de notre Mère. Venons à elle comme des enfants confiants, sûrs d’être bien accueillis par la plus tendre des Mères. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm